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nef des fous » de Sebastian BRANT. Au Moyen-Âge, la mise en scène de la folie permet de
poser une parole critique, donc de dénoncer la folie du monde. Il devient le personnage
principal et important, d’une grande inquiétude sociale. Il ne faut pas en déduire qu’ils étaient
acceptés, il faut faire la différence entre fou = métaphore sociale plutôt valorisée et fou =
individu qui n’est pas toujours bien traité.
- Ou quelqu’un de dangereux dont il faut se protéger. Lorsqu’il n’est pas dangereux il peut être
un villageois que l’on accepte malgré ses difficultés, il pouvait avoir une certaine place au sein
de son village, travailler et donc ne pas être mis à l’écart. Cette proximité, le fait qu’il puisse
être au milieu des autres, ne veut pas dire qu’ils étaient totalement intégrés comme on
pourrait le penser. Ils étaient tolérés mais pas considérés comme égal. Contrairement aux
sociétés actuelles, les sociétés du Moyen-Âge étaient très hiérarchisées. Les fous dangereux,
eux, étaient sans hésitation emprisonnés.
Au 17ième siècle a lieu une grande coupure historique, en 1656 l’édit royal ordonnant le « grand
enfermement » entraine la création de l’Hôpital Général. Par cet édit Louis XIV décide de créer ces
hôpitaux (
ex : La Pitié en 1612, La Salpêtrière en 1634, Bicêtre
). « Tous ces bâtiments sont affectés
aux pauvres de Paris, de tout sexe, lieu, âge, de quelque qualité et naissances et peu importe en quel
état ils pouvaient être : valide ou invalide, malade ou convalescent, curable ou incurable ». On voit
dans cet édit que tous les pauvres sont regroupés. Cette création de l’Hôpital Général a été considéré,
par certain, comme l’acte par lequel on a décidé d’enfermer les fous.
Auteur : Michel FOUCAULT, philosophe du 20ième siècle, auteur d’une œuvre complètement
prolifique : « Histoire de la folie ». Les critiques, les mécaniques de pouvoir qui s’exercent à travers les
institutions qui devraient être (prison, hôpitaux, psychiatrie…). La thèse de Michel Foucault est
que l’Hôpital Général est le « grand enfermement », donc le pouvoir décide d’enfermer les
fous. Ce grand enfermement va avec la mise en exergue de la raison donc de l’avènement d’une
coupure radicale entre la raison et la folie, au travers de la création de l’Hôpital Général le pouvoir
royal a décidé. Michel Foucault dit :
« La Folie dont la Renaissance vient de libérer la voix, mais dont
elle a maitrisé déjà la violence, l’âge Classique va la réduire en silence par un étrange coup de force.
»
Pour les historiens, la création de l’Hôpital Général vise essentiellement à aider les pauvres avant
les fous, et à l’époque pour régler le problème des pauvres il fallait les enfermer, pour eux, ce n’est
en aucun cas le renfermement des fous mais plutôt la prise en charge étatique des
pauvres. Cette mesure peut être interprétée comme un mouvement de charité qui consiste à prendre
en charge ceux qui ne peuvent pas subvenir à leur besoin puisqu’elle consiste à lutter contre la
mendicité, mais elle est aussi une lutte contre l'irréligion des mendiants donc leur immoralité et le but
est de les punir pour ça.
Du 15ième au 16ième siècle, la pauvreté est mal vue dans la mesure où le travail arrive et est menacé
par l’oisiveté dans les sociétés marchandes, cela entraine une sorte de chasse aux mendiants. Les
pauvres et les mendiants sont vus comme des personnes inutiles.
L’édit de 1656 répond à cette chasse aux mendiants. En 1657 a lieu un rassemblement cour de La
Pitié de tous les mendiants pour les interner, parallèlement, la mendicité est officiellement interdite.
Lors du grand enfermement des pauvres, les fous sont pris dans cette spirale. A cela s’ajoute la place
possible de la folie dans la société au 17ième siècle. Pour Marcel GAUCHET, à partir de cette époque la
folie cesse d’avoir une vision symbolique. Le traitement de la folie s’inscrit dans un traitement de
laïcisation de la société qui va s’affirmer au 17ième siècle.
La laïcisation offre une rupture avec une vision d’un monde qui faisait recourir à Dieu la vérité
absolue. On utilise alors la raison pour donner des explications, la raison est affranchie de toutes
tutelles religieuses. La Folie perd alors ses explications mystiques et religieuses. En second plan, la
laïcisation se manifeste par des tâches d’évolution donc l’état commence à s’intéresser à la pauvreté
et donc aux insensés. M. Gauchet dit que la folie cesse d’avoir une fonction symbolique mais il ramène
ce mouvement aux mouvements de déhiérarchisassions de la société.
Dans le schéma hiérarchique de la société, il existe différents statuts donc des inégalités. On
commence à observer ce mouvement à la fin du 16ième qui va de pair avec un mouvement
d’individualisation. Avec cette transformation les personnes ne trouvent plus d’explication aux
différences, on passe de groupe à individus différents mais égaux. L’enfermement est une manière de
résoudre provisoirement cette question.