DOMAINE DE LA SOCIOLOGIE
Semestre 1 : De la folie à la santé mentale
Comment prendre des distances avec ces évidences ?
En analysant comment se construisent ces évidences et les catégories par lesquelles on pense
notre société. Analyse historique : permet de prendre du recul et de mesurer à quel point ce
qui nous parait normal s’est construit. Recul historique.
Les évidences sont multiples, chaque point de vue a son périmètre de validité. Analyse des
controverses : analyse des différents arguments/points de vue proposés.
Tenter de mobiliser les acquis de la sociologie, prendre appui sur des auteurs. Analyse
scientifique.
Initiation par la pratique : La sociologie ne propose pas de science exacte mais plutôt différentes
démarches sociologique, il n’y a pas UNE démarche sociologique. Les approches de la sociologie sont
en concurrence ou sont complémentaires. Il y a des contextes, des techniques d’analyses différentes ;
chaque démarche sociologique est inscrite dans son contexte.
Phobie et santé mentale :
Dans notre langage familier on a l’habitude de décrire un état/sentiment à partir d’expression qui
relève de la santé mentale. Très souvent dans nos pratiques quotidiennes nous qualifions les
personnes en utilisant des termes de la santé mentale tels que « déprime », « hystérie »…
Plus largement, les questions relatives à la santé mentale font irruption dans notre actualité et
suscitent beaucoup de commentaires, de débats...
Ex : Drame de Pau : une personne internée a tué
une infirmière et une aide-soignante. Ce fait divers a relancé des bats sociologique qui reviennent
souvent (liberté des citoyens, etc…).
Un thème qui peut sembler très spécialisé ou de type
médical/psychologue, peut être lié à la société et donner lieu à des questions sociologiques donc faire
l’objet d’étude sociologique.
Les travaux des sciences humaines :
La santé mentale renvoi à divers domaines de la sociologie : sociologie de la santé et de la médecine,
sociologie de la politique publiques (manifestations…), sociologie de la déviance (qu’est-ce qui dans
notre société est viant ?), sociologie des institutions (étudie comment fonctionne les institutions
hospitalière. La santé mentale peut être abordée au travers des institutions qui la prennent en
charge), sociologie de la famille (un grand nombre de personne ayant des troubles mentaux vivent en
famille).
Différentes facettes d’une question que mobilise un seul thème. Il y a une pluralité de mode
d’approche.
Les frontières entre les disciplines ne sont pas étanches, chaque discipline s’est constituée en
délimitant progressivement son champ d’investigation, ses méthodes, ses concepts…
La sociologie apparait au 19ème siècle grâce aux institutions. Le travail sociologique n’est pas acquis, ce
terme n’est pas totalement défini.
Domaines voisins : Il faut s’intéresser aux transformations des Politiques publiques pour voir la
manière dont la santé est prise en charge, l’Histoire va aussi nous permettre de questionner l’évidence
des catégories de classement (est-ce que la folie à le même sens qu’il y a deux siècles ?), et
l’Anthropologie permet de confronter une représentation…
CHAPITRE 1 : Histoire de la folie
Comment s’est construit la catégorie de la folie et la santé mentale ? L’approche par laquelle le
sociologue s’intéresse à la construction du domaine dans lequel il travail est qualifiée d’approche
constructiviste. Cette approche est très partagée, elle est à mi-chemin entre l’approche objectiviste
et subjectiviste.
Selon l’approche objectiviste le monde social se donne à voir selon l’observateur comme une
réalité sociale extérieure. D’après cette approche il existe des structures objectivistes du monde social
indépendant des agents (l’observateur se met à l’extérieur et les agents sociaux dans cette analyse ne
sont pas au courant de ces lois). Le but de la sociologie objectiviste est de découvrir les lois de ce
phénomène.
A l’opposé, l’approche subjectiviste tente d’analyser les agents et non leurs lois car pour
comprendre la réalité sociale il faut comprendre les agents eux-mes.
Avec l’approche constructiviste on considère que dans une structure donnée, pour appréhender le
monde social, on donne des évidences aux individus, ils héritent de catégories qui sont solidifié dans
des structures, des règles sociales… (
ex : la catégorie « famille » renvoi à la famille nucléaire c’est-à-
dire parents/enfants ; l’institution du mariage, les allocations, etc… prennent en compte cette
catégorie.
). Les individus aux travers de leurs pratiques vont peu à peu transformer les schémas et
donc inventer de nouveaux cadres et de nouvelles catégories de pensée. Les catégories émergentes
parviennent à se fixer et deviennent des catégories d’évidences, ce qui était exceptionnel devient donc
banal et ces nouvelles catégories seront ensuite assimilées par les institutions (ex :
familles
monoparentales
). Ccl : les catégories émergentes parviennent à se faire reconnaitre, ainsi les
catégories institutionnalisées deviennent des catégories évidentes.
Auteur : Norbert ELIAS, a beaucoup insisté sur la nécessité de l’Histoire. Dans « La société des
individus » ELIAS étudie la lente émergence de la conscience de soi, cela n’a pas toujours existé.
Quel regard les différentes sociétés portaient-elles sur les « fous » ? En avaient-ils peur ? Etaient-ils
exclus ? Etaient-ils porteurs d’un message ? Quelles frontières mettaient-elles entre la folie et la
raison ?
Auteur : Michel FOUCAULT « Histoire de la folie à l’âge classique » 1961. (Ce livre est un livre de
référence mais difficile d’accès.)
Claude QUETEL « Histoire de la folie de l’antiquité à nos jours » 2009.
Quels sont les questions que l’on va se poser sur l’histoire sociologique de la folie ?
Comment les sociétés identifient-elles certaines personnes comme « fous » ?
Quelles sont les frontières entre folie et raison ?
Quels sont les traitements ? Protection, exclusion, indifférence, porteur de messages…
Nous allons mettre en perspective la manière dont est traitée la folie de la santé mentale. La
principale idée à retenir est comment cette question est-elle abordée au Moyen-Âge, il n’y a pas une
seule et même manière d’aborder cette question.
Quels sont les principes que revêt le fou au Moyen-Âge ? C’est à la foi :
- Un possédé du démon : quand on pense que le fou est possédé on dit que c’est le démon qui
le fait agir, il est donc du ressort de l’église (institution) de tenter de les guérir (nombreux
sanctuaires).
- Un malade qu’il faut soigner : quand on prend le fou pour un malade, au Moyen-Âge on
redécouvre l’héritage de la médecine grecque donc de la tradition d’Hippocrate. La folie peut-
être du ressort du médecin (institution –> médecine). Elle l’interprète comme le résultat du
déséquilibre des humeurs du corps (liquide ex sang, bile), ses humeurs étaient dites trop
chaudes, trop froides, trop sèches, trop humide… On tente de corriger ses humeurs par
exemple diététiquement, c’est le début de la chirurgie. La science pouvait peut-être faire
quelque chose.
- Il existe des figures du fou beaucoup plus valorisées, figure un peu métaphorique car on
l’imitait pour transgresser l’Etat, faire de la dérision. Il y a même une fête des fous/sots
durant laquelle un membre du clergé élisait un évêque des fous en chantant et faisant des
pitreries et ils se déguisaient. C’était une sorte de défouloir, considéré comme le moyen
pacifique et d’éviter la violence.
- Il y a aussi le fou/bouffon : entourage du prince ou du roi. Cette image à perdurer très
longtemps, jusqu’au 17ème siècle avec Louis XIV. Il permet de dénoncer une certaine image
critique de la société. On retrouve cette image dans un certain nombre d’œuvres comme « La
nef des fous » de Sebastian BRANT. Au Moyen-Âge, la mise en scène de la folie permet de
poser une parole critique, donc de dénoncer la folie du monde. Il devient le personnage
principal et important, d’une grande inquiétude sociale. Il ne faut pas en déduire qu’ils étaient
acceptés, il faut faire la différence entre fou = métaphore sociale plutôt valorisée et fou =
individu qui n’est pas toujours bien traité.
- Ou quelqu’un de dangereux dont il faut se protéger. Lorsqu’il n’est pas dangereux il peut être
un villageois que l’on accepte malgré ses difficultés, il pouvait avoir une certaine place au sein
de son village, travailler et donc ne pas être mis à l’écart. Cette proximité, le fait qu’il puisse
être au milieu des autres, ne veut pas dire qu’ils étaient totalement intégrés comme on
pourrait le penser. Ils étaient tolérés mais pas considérés comme égal. Contrairement aux
sociétés actuelles, les sociétés du Moyen-Âge étaient très hiérarchisées. Les fous dangereux,
eux, étaient sans hésitation emprisonnés.
Au 17ième siècle a lieu une grande coupure historique, en 1656 l’édit royal ordonnant le « grand
enfermement » entraine la création de l’Hôpital Général. Par cet édit Louis XIV décide de créer ces
hôpitaux (
ex : La Pitié en 1612, La Salpêtrière en 1634, Bicêtre
). « Tous ces bâtiments sont affectés
aux pauvres de Paris, de tout sexe, lieu, âge, de quelque qualité et naissances et peu importe en quel
état ils pouvaient être : valide ou invalide, malade ou convalescent, curable ou incurable ». On voit
dans cet édit que tous les pauvres sont regroupés. Cette création de l’Hôpital Général a été considéré,
par certain, comme l’acte par lequel on a décidé d’enfermer les fous.
Auteur : Michel FOUCAULT, philosophe du 20ième siècle, auteur d’une œuvre complètement
prolifique : « Histoire de la folie ». Les critiques, les mécaniques de pouvoir qui s’exercent à travers les
institutions qui devraient être (prison, hôpitaux, psychiatrie…). La thèse de Michel Foucault est
que l’Hôpital Général est le « grand enfermement », donc le pouvoir décide d’enfermer les
fous. Ce grand enfermement va avec la mise en exergue de la raison donc de l’avènement d’une
coupure radicale entre la raison et la folie, au travers de la création de l’Hôpital Général le pouvoir
royal a décidé. Michel Foucault dit :
« La Folie dont la Renaissance vient de libérer la voix, mais dont
elle a maitrisé déjà la violence, l’âge Classique va la réduire en silence par un étrange coup de force.
»
Pour les historiens, la création de l’Hôpital Général vise essentiellement à aider les pauvres avant
les fous, et à l’époque pour régler le problème des pauvres il fallait les enfermer, pour eux, ce n’est
en aucun cas le renfermement des fous mais plutôt la prise en charge étatique des
pauvres. Cette mesure peut être interprétée comme un mouvement de charité qui consiste à prendre
en charge ceux qui ne peuvent pas subvenir à leur besoin puisqu’elle consiste à lutter contre la
mendicité, mais elle est aussi une lutte contre l'irréligion des mendiants donc leur immoralité et le but
est de les punir pour ça.
Du 15ième au 16ième siècle, la pauvreté est mal vue dans la mesure où le travail arrive et est menacé
par l’oisiveté dans les sociétés marchandes, cela entraine une sorte de chasse aux mendiants. Les
pauvres et les mendiants sont vus comme des personnes inutiles.
L’édit de 1656 répond à cette chasse aux mendiants. En 1657 a lieu un rassemblement cour de La
Pitié de tous les mendiants pour les interner, parallèlement, la mendicité est officiellement interdite.
Lors du grand enfermement des pauvres, les fous sont pris dans cette spirale. A cela s’ajoute la place
possible de la folie dans la société au 17ième siècle. Pour Marcel GAUCHET, à partir de cette époque la
folie cesse d’avoir une vision symbolique. Le traitement de la folie s’inscrit dans un traitement de
laïcisation de la société qui va s’affirmer au 17ième siècle.
La laïcisation offre une rupture avec une vision d’un monde qui faisait recourir à Dieu la vérité
absolue. On utilise alors la raison pour donner des explications, la raison est affranchie de toutes
tutelles religieuses. La Folie perd alors ses explications mystiques et religieuses. En second plan, la
laïcisation se manifeste par des tâches d’évolution donc l’état commence à s’intéresser à la pauvreté
et donc aux insensés. M. Gauchet dit que la folie cesse d’avoir une fonction symbolique mais il ramène
ce mouvement aux mouvements de déhiérarchisassions de la société.
Dans le schéma hiérarchique de la société, il existe différents statuts donc des inégalités. On
commence à observer ce mouvement à la fin du 16ième qui va de pair avec un mouvement
d’individualisation. Avec cette transformation les personnes ne trouvent plus d’explication aux
différences, on passe de groupe à individus différents mais égaux. L’enfermement est une manière de
résoudre provisoirement cette question.
Comment penser la différence dans l’identité, dans la ressemblance ? L’enfermement est une réponse
transitoire à cette question. Michel Gauchet dit :
« L’exclusion de fait recouvre une inclusion de droit.
Enfermer c’est séparer en surface mais incorporer en profondeur. »
.
Ces personnes sont considérées comme semblables. Finalement les Hôpitaux Généraux ont accueillis
très peu d’insensés, que 5% et 10% un siècle plus tard.
Pour ce qui est des fous riches, quand ils ne sont pas enfermés chez eux, ils sont envoyés dans une
maison de force (lettres avec cachet).
Les mendiants sont emmenés dans des dépôts de mendicités, peu à peu on accueille des mendiants
invalides, les insensés indigents.
Avec le siècle des Lumières et la monté du mouvement philosophique, la condition des fous
commence à émouvoir. Manifestation d’un souci des pouvoir politiques, séparation dans chaque
dépôts des mendiants et des insensés. Au moment de la Révolution, il y a beaucoup de critiques des
hôpitaux et des lettres de cachets. Par la Révolution, ses lettres sont supprimées ainsi que le clergé à
la disposition de l’Etat. Dans l'attente de création de nouvelles structures, les fous sont encore
enfermés dans des maisons de force ce qui va conduire à créer l'asile, un lieu thérapeutique
d'accueil
C'est en 1802 que sont mises en place les préconisations de la pré-révolution. Il est décidé de créer
des lieux pour les insensés qui étaient mélangés aux mendiants auparavant. C'est le résultat d'un
changement culturel profond qui fait advenir une nouvelle représentation de la folie : une maladie
curable. Dans le contexte général, le mouvement de laïcisation qui opère une rupture avec la vision
précédente, on pense plutôt que c'est un phénomène naturel et historique. Ce mouvement affirme la
pré-imminence de la raison et la possibilité d'une maîtrise humaine sur le cours des choses. La science
appliquée à la maladie peut améliorer la folie. Il y a deux médecins théoriciens de cette nouvelle
approche de la folie : l’aliénisme :
Philippe Pinel : médecin à la Salpêtrière, il écrira un traité médico-philosophique sur
l’aliénation mentale ou la manie. Il était supposé libérer les fous de leurs chaînes.
Jean-Etienne Esquirol : disciple de Pinel, inquiet du sort réservé aux fous, il a visité les
établissements dans lesquels les fous étaient enfermés.
Ils avaient la conviction que la folie est curable, une maladie avec un début et une fin. Ils pensent
qu'elle n'a pas d'origine organique donc pas de traitement médicamenté. Entre la raison et la folie, il
s'agit moins d'une question de nature que de degré. Il existe donc une part de raison, grâce à laquelle
on peut entrer en contact avec la personne malade. Ce sont des aliénés avec une part d'altérité qui
s'insinue en eux. Il faut donc faire preuve de douceur, de bienveillance, d'empathie, et il faut les
écouter. Philippe Pinel dit : «
Les aliénés désignés à leur arrivée comme très emportés et très
dangereux, semblent tout à coup prendre un naturel opposé, parce qu'on leur parle avec douceur,
qu'on compatit à leurs maux, qu'on leur donne l'espoir consolant d'un sort plus heureux
». Il faut faire
comprendre au malade son aliénation. On définit son anormalité donc la normalité (norme politico-
morale). Le traitement repose sur plusieurs principes :
L'isolement au nom de la thérapeutique car on lui prête plusieurs avantages : on soustrait
l'aliéné à toutes ses habitudes, son environnement social, on l'éloigne des conditions qui ont
produit son trouble. L'isolement est le moyen le plus énergique et le plus utile pour protéger
le malade.
La construction d’une microsociété totalement ordonnée : la vie collective est extrêmement
organisée. Pinel explique : «
Un ordre constant et une régularité invariable dans tous les
rouages de la maison, cette régularité doit être aussi rigoureuse que le mouvement d'une
horloge qui, une fois montée, se meut et marche sans interruption. Toute les périodes de la
journée ont donc leurs emplois et leurs devoirs
».
On cherche à offrir un environnement apaisant (exemple : jardins) ; la maison est l’agent
thérapeutique le plus puissant contre les maladies mentales. On instaure une discipline stricte
avec un système de punition gradué. La maison à deux facultés : premièrement elle protège
de la société (donc fonction d’exclusion), deuxièmement elle sert d’observatoire pour
connaitre les mécanismes de la folie et permettre le progrès dans la compréhension de la
maladie mentale.
C'est le début de la constitution d'une classification de la maladie mentale : la nosographie. Il
faut un lieu spécialisé dans le traitement de la folie (loi de 1838) et qui réglemente les conditions dans
lesquels les personnes peuvent être internées (un des buts est de limiter les internements abusifs).
Deux types de placements sont acceptés :
- Le placement volontaire, à la demande des familles avec certificat médical d’un médecin
étranger à l’établissement et à la famille.
- Le placement à la demande de l’autorité publique, ordonné par le préfet, placement dont l’état
d’aliénation compromet la sécurité publique ou personnelle.
La loi de 1838 dite « loi des aliénés » consacre donc juridiquement le rôle thérapeutique de
l’institution asilaire, l'asile n'étant pas tant un lieu où on prodigue des soins mais plutôt un lieu de soin
en lui-même.
Cela va entrainer la construction de bâtiments et des réaménagements. Les dispositions misent en
acte par la loi de 1838 sont un succès mais les asiles sont surpeuplés et cela engendre de mauvaises
conditions de vie et une grande violence. Il s’agit plutôt de garder les malades que de les soigner. Ce
n’est qu’en 1910 que viennent des infirmiers dans les asiles (et non pas des gardiens venus en asile
pour chercher un emploi mais sans aucune qualifications). Il y a alors de nombreux cas de mauvais
traitement.
La 1ière critique de l'asile viendra des médecins de l'asile car ce qui devait être un lieu de guérison est
devenu un lieu de vie. On découvre alors la chronicité de la maladie et la notion de curabilité est mise
en cause. L'asile thérapeutique institutionnel est devenu une fabrique d'incurables, un lieu
d'enfermement à vie avec les malades et une rupture avec la famille.
La psychanalyse se développe au début 20ième avec Freud. Il y a une évolution dans le domaine de la
théorisation de la maladie mentale et des nouveaux moyens thérapeutiques font leur apparition : les
électrochocs (1930), de nouvelles classes de médicaments, surtout neuroleptiques, qui suspendent les
effets aiguë de la maladie (1952).
Auteur : Erving Goffman, « Asile »
L’asile est discrédité, les malades sont abandonnés. Pendant la guerre, on parle d’«hécatombe des
fous» c’est environ 44000 morts dans les asiles, de faim, de maladie, de carence etc Sous l'effet de
ces critiques, de la découverte de nouveaux médicaments, de la prise en compte du coût de
l'hospitalisation, du nouveau regard des psychiatres, de la prise en charge de la carence de cette
chronicitéLe besoin d'une prise en charge intermédiaire en amont et en aval de l'hôpital se fait
ressentir. En 1952, validation par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), il faut désormais trouver
des systèmes de prise en charge. La sectorisation psychiatrique est instaurée : le territoire est
découpé en unités de 70 000 habitants, chaque unité correspond à un secteur psychiatrique où il y a
toute une chaîne psychiatrique, de l'hôpital au traitement ambulatoire. Le but est le traitement
précoce de la maladie, la prévention et le repérage, ne pas séparer le patient de son environnement
affectif, assurer un suivi pour éviter une ré-hospitalisation… C'est la fin de l'hospitalisation centriste.
Les fous sont considérés comme tout autre mais trouve une place dans une hiérarchie de la société et
font l’objet de traitements différents pendant l’ancien régime.
Conclusion : 17ième : grand renfermement, exclusion.
19ième : folie maladie curable, institution asilaire.
20ième : le fou s’inscrit dans la cité, hôpital, moment de la thérapie, prise en charge.
CHAPITRE 2 : La critique de l’asile
La critique de l'asile telle qu'elle a été portée par des philosophes (Swain, Foucault, Gauchet,
Goffman)
Rappel sur Foucault : Il a analysé la création de l'institution asilaire au 19ième comme étant le
prolongement du grand renfermement initié par la création de l'Hôpital général (à la foi lieu
d'exclusion et d'assistance), qui visait exclusivement les fous selon lui. C'est un mouvement selon
lequel on valorise la raison. La création de l'asile n'est que le prolongement du renfermement, thèse
qu'il a développé dans « Histoire de la folie ». L'asile est une entreprise de normalisation, donc le
savoir médical qui est à l'origine de sa création occulte cette normalisation. «
N'est-il pas important
1 / 17 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !