ue au virus VzV, l’affection
est courante avant 9 ans. La
varicelle est une maladie
virale bénigne de l’enfant, et la pro-
tection doit se faire au niveau des
complications infectieuses liées aux
surinfections bactériennes. Mais,
depuis quelques années, on note
l’apparition de plus en plus fré-
quente de cas après 14 ans, voire
chez l’adulte. C’est avec l’émergence
de ces formes tardives qu’apparais-
sent des formes plus compliquées.
Les complications concernent en
moyenne 1 à 5 %
des patients. La
plus fréquente en est l’infection cuta-
née. Bactérienne,
elle est due au
staphylocoque doré, au strepto-
coque bêta-hémolytique, mais aussi,
plus rarement, au Pseudomonas.
Surin
fection
simple, localisée au
départ, elle peut réaliser un impé-
tigo, un érysipèle ; généralisée, sont
à redouter une lymphangite, une
cellulite, une gangrène, voire une
septicémie.
Les conséquences locales peuvent
alors réaliser une épidermolyse, une
nécrose cutanée ; générales, un choc.
Dans ces différents cas, une hospitali-
sation est nécessaire, avec une prise
en charge médicale (perfusion, réani-
mation, antibiothérapie) ou chirurgi-
cale (parage de plaie a minima).
Pour un cas sur 40 000, une mé-
ningo-encéphalite, plus rarement
une encéphalopathie. Associée à
une hépatite, elle réalise le syn-
drome de Rye. Sont également pos-
sibles les hépatites, les pneumopa-
thies, les atteintes hématologiques.
Pour éviter ces complications, des
mesures simples sont possibles ;
parfois, des conseils d’hygiène
basiques sont suffisants. L’important
est donc, pour le personnel soignant,
d’avertir les parents de l’enfant
atteint, l’entourage de l’adulte, de la
possibilité d’apparition de ces com-
plications. Mais aussi de guetter des
signes annonciateurs.
Mesures à prendre
Pour prévenir l’infection cutanée, on
peut préconiser des douches ou des
bains rapides avec des savons ou des
gels surgras, suivis d’un rinçage et
d’un séchage soigneux mais sans
frottement. Préconiser le tamponne-
ment ou le sèche-cheveux de préfé-
rence dans ce cas. Plutôt que les
applications de pommades ou de
talc, responsables de macération
locale, on utilisera les antiseptiques
locaux en spray ou en liquide. Les
vêtements seront choisis en coton,
amples, sans zone de frottement,
sans couture saillante, englobant en
une pièce l’ensemble du corps.
Coupés courts, les ongles seront soi-
gneusement nettoyés.
Pour lutter contre le prurit, la prise
d’un antihistaminique est possible,
comme la prescription d’AINS ou de
paracétamol en cas de fièvre. Dans
les formes simples, sur terrain sain, la
prescription d’antiviraux est inutile.
Elle ne peut se justifier que sur des
terrains immuno-déprimés ou pour
des formes graves d’emblée ou com-
pliquées.
La varicelle néonatale, survenant dans
les jours qui suivent l’accou
chement,
ou la varicelle maternelle,
survenant
dans les quelques jours qui le précè-
dent, sont souvent gravissimes. La
mortalité atteint alors 35 % des nou-
veau-nés. D’où l’importance des
conseils de prévention chez les
femmes proches du terme : ne pas
approcher d’enfants porteurs du virus
ou ayant été en contact avec lui.
Même surveillance et même préven-
tion chez les nourrissons de moins
d’un an, et chez les immuno-déprimés,
pour qui les conséquences sont aussi
souvent dramatiques.
JB
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 54 • avril 2004
Soins Libéraux 41
La varicelle
La saison des petits boutons
La varicelle est la plus fréquente des maladies infantiles.
Banale mais pas anodine : elle est en effet susceptible de
complications lorsque les soins de base sont mal effec-
tués ou ne le sont pas et lorsqu’elle atteint l’adulte.
D
Faut-il vacciner ?
Les enfants doivent-ils ou non
être vaccinés contre la varicelle ?
Jusqu’à présent, cette patholo-
gie n’est pas inscrite au calen-
drier vaccinal, mais la donne
pourrait éventuellement chan-
ger. Toute arrivée d’un vaccin
suscite une polémique. C’est le
cas du nouveau vaccin contre la
varicelle, utilisé aux États-Unis
depuis 1995. Ses défenseurs
invoquent des cas graves et par-
fois mortels. Selon les chiffres
Inserm du réseau Sentinelles, la
varicelle touche entre 600 000 et
700 000 personnes chaque année.
Mais ce chiffre n’est pas en aug-
mentation. Au cours des vingt
dernières années, on a enregis-
tré 317 décès, les principales
victimes étant des adultes de
plus de 20 ans. Selon le labora-
toire producteur du vaccin, la
tolérance au vaccin serait
bonne, mais des études font
craindre un développement du
zona. En effet, une vaccination
des enfants, en disséminant à
grande échelle dans la popula-
tion du virus de la varicelle atté-
nué – c’est le principe même de
la vaccination –, aurait comme
conséquence d’augmenter l’inci-
dence du zona, cette version
adulte et aggravée de la vari-
celle. Par ailleurs, le vaccin n’est
efficace que pendant huit ans,
ce qui suppose une série de rap-
pels difficile à faire suivre effica-
cement par la population, et qui
déplacerait la maladie infantile
vers l’adulte.