Anatomie de la vascularisation artérielle de l¶auricule. Son

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Y. ATAMAZ PINAR, Z. ASLI AKTAN øKIZ ET O. BILGE
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En raison de sa position anatomique, l’auricule est souvent exposé aux
traumatismes. D’autre part, le pavillon est volontiers utilisé comme lambeau en
chirurgie plastique. Aussi, une meilleure compréhension de la vascularisation
régionale est nécessaire pour de meilleurs résultats en chirurgie reconstructrice [1,
3, 4, 10, 14, 16].
La vascularisation artérielle de l’auricule provient essentiellement de l’artère
auriculaire postérieure (PAA) et de l’artère temporale superficielle (STA). Les
rameaux auriculaires de ces artères se distribuent au pavillon de l’oreille (figs. 1,
2). Ces artères ont différentes particularités anatomiques. Le but de ce travail a été
de montrer leurs différentes variations artérielles [17].
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La vascularisation artérielle de l’auricule a été étudiée sur 15 pavillons provenant
de cadavres humains fixés dans une solution formolée à 10% dans le cadre du
Département d’Anatomie de la Faculté de Médecine de l’Université d’Ege. Avant
la dissection, un cathéter a été placé dans l’artère carotide externe. 15 à 20 cc
d’une solution d’ammoniac a été injectée pour laver la lumière artérielle. 15 à 20
cc d’une solution de latex colorée en rouge a été ensuite injectée dans l’artère
carotide externe. La peau de la région auriculaire antérieure et auriculaire
postérieure a été disséquée afin d’exposer le réseau artériel.
Les artères de la structure cartilagineuse rétro-auriculaire ont été définies en trois
régions égales, parallèles les unes aux autres, à partir du sillon céphalo-auriculaire
jusqu’au rebord de l’hélix (fig. 3).
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L’artère temporale superficielle a un trajet ascendant devant l’auricule. Le rameau
principal se résout en artérioles pour le lobule de l’auricule, le tragus et l’hélix
ascendante. La rameau pour le lobule de l’auricule (rameau inférieure) a été
trouvée dans seulement 5 pavillons de l’oreille (33,3%) et son diamètre externe
était en moyenne de 0,8 mm à son origine. La rameau inférieure de l’artère
temporale superficielle chemine assez profondément devant l’auricule et se
distribue seulement dans la partie la plus basse du bord du lobule de l’auricule
(fig. 4).
Les rameaux destinées au tragus sont petites et courtes (rameau moyenne) et leur
diamètre externe est en moyenne de 0,4 mm. Elles sont présentes pour 14
pavillons de l’oreille (93,3%) (figs. 4, 5).
Les rameaux inférieures et moyennes de l’artère temporale superficielle ne
communiquent pas avec le réseau artériel de la surface auriculaire antérieure (fig.
4).
Le rameau supérieur de l’artère temporale superficielle se destine à l’hélix
ascendant, donnant de petites artérioles. Quelques-unes de celles-ci atteignent la
surface postérieure de l’auricule et communiquent avec des rameaux de l’artère
auriculaire postérieure (figs. 4, 6). D’autres artérioles croisent l’hélix ascendant et
communiquent directement avec le réseau artériel de la surface auriculaire
antérieure. Le rameau supérieur de l’artère temporale superficielle a été retrouvée
pour tous les pavillons de l’oreille et le diamètre externe moyen a été de 1 mm à
son origine. Les anastomoses de le rameau auriculaire supérieur de l’artère
temporale superficielle et des rameaux de l’artère auriculaire postérieure sur les
surfaces auriculaires antérieure et postérieure ont été retrouvés dans tous les cas
(fig. 6).
L’artère auriculaire postérieure chemine dans l’espace entre le cartilage
auriculaire et le processus mastoïdien. Son diamètre externe mesure entre 1 et 2
mm (moyenne de 1,5 mm) à 1 cm en dessous du sillon mastoïdien. Cette artère
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monte en dessous de la conque, à la face profonde du muscle auriculaire
postérieur (fig. 6).
Pour 10 auricules (66.6%), l’artère auriculaire postérieure se termine dans les
plans superficiels auriculaires postérieurs alors que pour 5 auricules (33,3%) elle
continue et se distribue à la zone pariéto-temporale.
Pour chaque auricule, 3 à 5 artérioles provenant de l’artère auriculaire postérieure
montent sur la surface auriculaire postérieure de façon rectiligne en direction
céphalique, vers le rebord de l’hélix qui est fréquemment franchi (figure 6). Le
réseau artériel prédominant dans la région moyenne de la surface rétro-auriculaire
était constitué du rameau moyen et de quelques artérioles de la collatérale
supérieure de l’artère auriculaire supérieure, retrouvés pour 10 auricules (66,6%).
Le réseau artériel dans la région supérieure était constitué uniquement par le
rameau supérieur de l’artère auriculaire supérieure, de façon évidente pour 1
auricule (6,6%). Pour 3 auricules, le réseau artériel provenait à la fois des régions
moyenne et supérieure (20%).
Le réseau artériel n’était pas observé dans la région inférieure mais le rameau
inférieur de l’artère auriculaire postérieure était noté pour 10 auricules, dont le
lobule de l’auricule n’était pas vascularisé par un quelconque rameau de l’artère
temporale superficielle (fig. 7). Quelques artérioles du rameau inférieur
perforaient le lobule de l’oreille.
Le réseau artériel de la fossette triangulaire et de la gouttière scaphoïde provenait
d’artérioles de l’artère temporale superficielle et de l’artère auriculaire
postérieure. L’une des artérioles de la rameau auriculaire supérieure de l’artère
temporale superficielle franchissait l’hélix et participait à ce réseau. Ce réseau
était également alimenté par des artérioles provenant de perforantes de l’artère
auriculaire postérieure (figs. 4, 8).
La conque, la gouttière scaphoïde et l’hélix étaient vascularisés par des rameaux
perforants de l’artère auriculaire postérieure. De nombreux rameaux perforants de
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cette artère venaient tout particulièrement dans la gouttière scaphoïde et la conque
depuis la surface rétro-auriculaire jusqu’à la surface pré-auriculaire (fig. 8).
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Il ne fait aucune doute que l’auricule est vascularisé à la fois par l’artère
temporale superficielle et l’artère auriculaire postérieure. Il a été décrit autrefois
une vascularisation artérielle de la surface auriculaire antérieure par l’artère
temporale superficielle et de la surface auriculaire postérieure par l’artère
auriculaire postérieure. Actuellement, cette distinction n’est pas totalement vraie.
En effet, les recherches anatomo-cliniques ont conclu que l’artère dominante de
l’auricule est bien l’artère auriculaire postérieure [5, 6, 8, 15].
La peau de l’auricule est très fine et plutôt adhérente au cartilage sous-jacent.
Cliniquement, un lambeau de cette région est fréquemment utilisé comme une
unité chondro-cutanée. Les lambeaux de conque et d’anthélix ou chondro-cutanés
de l’hélix ont été décrits par Antia et Buch, Argamaso et Lewin, Ramirez et
Heckler. Ils apparaissent très fiables pour la reconstruction auriculaire [1, 8]. Les
lambeaux sont construits de façon variable suivant la taille et la localisation de la
perte de substance à reconstruire. D’aps nos travaux, le lambeau de conque et
d’anthélix est vascularisé à partir de rameaux perforantes de l’artère auriculaire
postérieure. Donc, la base du lambeau doit être située au moins sur l’une de ces
rameaux perforants. Une dissection soigneuse du sillon auriculo-céphalique doit
être réalisée sans blessure du tronc principal de l’artère auriculaire postérieure [5,
6, 7]. Le rameau auriculaire supérieur de l’artère temporale superficielle qui
monte vers l’hélix est important pour la réalisation de lambeaux chondro-cutanés
de l’hélix telle que la décrit Parkhouse et Evans [10]. L’artère temporale
superficielle est importante pour la reconstruction d’une perte de substance
marginale touchant un des segments de l’hélix [1, 10]. Parkhouse et Evans mais
aussi Chul Park ont étudié les rameaux pré-auriculaires de l’artère temporale
superficielle destinées à l’hélix. Parkhouse et Evans ont montré que le rameau
pré-auriculaire pour l’hélix de l’artère temporale superficielle est présent dans
90% des cas [8, 10]. Pribaz et Falco utilisent un lambeau libre au dépend de
l’hélix ascendant pour reconstruire des pertes de substance de la pointe du nez
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chez 6 patients. Ces lambeaux ont été viables dans tous les cas avec des
anastomoses sur l’artère et la veine faciale [11].
Chul Park et al. ont étudié le réseau artériel des régions cutanées pré et post-
auriculaires de 20 auricules [8]. Ils ont étudié la vascularisation artérielle de la
surface rétro-auriculaire à partir de microdissections de 27 auricules provenant de
cadavres humains. Ils décrivent un nouveau lambeau artériel à partir de la surface
rétro-auriculaire prise dans sa partie moyenne [6] : ils étudient également la
distribution de l’artère auriculaire postérieure par une dissection de 20 auricules
de cadavres humains afin de dessiner un lambeau libre chondro-cutané rétro-
auriculaire [7]. Nos travaux et les leurs concordent.
Allison a montré que l’artère auriculaire postérieure donne des rameaux rétro-
auriculaires destinées à la surface postérieure de l’auricule et un rameau occipitale
pour la peau rétro-auriculaire qui provient du sillon rétro-auriculaire. Pour plus de
la moitié des auricules, le rameau rétro-auriculaire se termine sur la surface rétro-
auriculaire, alors que pour l’autre moitié des auricules elle se poursuit dans la
région temporo-pariétale [12]. Lorsque l’on effectue des lambeaux fascio-cutanés
auriculo-mastoïdiens et des lambeaux en îlots rétro-auriculaires, le rameau
ascendant de l’artère auriculaire postérieure qui se termine dans la région
temporo-pariétale doit être pris en considération [2, 7, 12]. Le lambeau fascio-
cutané auriculo-mastoïdien peut être agrandi, en fonction de la perte de substance,
vers la région mastoïdienne ou la région pariétale [2]. Les anastomoses entre le
rameau supérieur de l’artère temporale superficielle et l’artère auriculaire
postérieure par-dessus l’auricule sont importantes pour les lambeaux en îlots
rétro-auriculaires. Stamatopoulos et al. utilisent le lambeau temporo-rétro-
auriculaire décrit par Washio pour la reconstruction nasale. En se servant des
anastomoses entre les rameaux de l’artère temporale superficielle et de l’artère
rétro-auriculaire, la construction d’un lambeau axial est possible [13]. Les
résultats post-opératoires des lambeaux auriculaires basés sur ces anastomoses
sont satisfaisants [11, 12]. Song et al. utilisent un lambeau rétro-auriculaire ovale
(5 x 6 cm) pour la reconstruction de l’orbite [12].
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