Correction)de)l’exercice)n°9)page)381)
RÉCUPÉRER)APRÈS)UNE)LÉSION)
)
Expliquez)en)quoi)les)modifications)observées)témoignent)de)la)plasticité)cérébrale,)
puis)déterminez)l’importance)des)conditions)environnementales)de)la)récupération)
Les personnes étudiées présentent toutes une lésion dans la zone de contrôle moteur de la main
et des doigts qui provoque une paralysie. En effet, la motricité volontaire de ces organes implique
l’activité de la zone du cortex moteur (ou portion de l’homoncule moteur) correspondante, qui se
trouve au centre et en bas de la zone « coude et épaule » ; si cette zone ne peut fonctionner, il y
a perte de motricité.
Lorsque les membres paralysés et non paralysés sont laissés libres (témoin), la zone motrice
« main et doigts » lésée est près de deux fois moins étendue trois mois après la lésion qu’elle ne
l’était au moment de la lésion. Cette réduction de la zone motrice suggère que les neurones
impliqués dans les mouvements de la main partiellement paralysée sont moins stimulés.
• d’une part ils ne reçoivent plus de messages issu de la zone lésée,
• d’autre part la main étant partiellement paralysée, les nouvement qui les sollicitent sont
moins nombreux
le nombre de connexions synaptiques de ces neurones diminue, et le nombre de neurones
recrutés dans les mouvements de cette main diminue également. La plasticité synaptique a ici
pour effet une régression de la zone motrice du membre partiellement paralysé. Cette
modification de l’étendue de la zone motrice main et doigts montre que le fonctionnement du
cortex se modifie sous l’effet de l’environnement (ici une lésion, mais aussi l’apprentissage,
l’entraînement). Cette propriété s’appelle la plasticité cérébrale.
Dégagez)l’intérêt)de)la)rééducation)avec)le)bras)valide)attaché)
Lorsque les membres non-paralysés sont maintenus attachés, obligeant l’utilisation du membre
partiellement paralysé pour la réalisation des tâches quotidiennes, la réduction de la zone
motrice main-doigt lésée après trois mois n’est pas observée : cette zone semble même un peu
plus étendue qu’au moment de la lésion. Donc, le fait d’obliger le patient à utiliser la main
partiellement paralysée malgré la difficulté que cela suppose permet le maintien voire le
développement de la zone motrice où se trouve la lésion. En effet, en n’utilisant pas l’autre main
pour compenser la paralysée, le patient stimule fréquemment les neurones de l’aire motrice lésé
qui renforcent leurs connexions synaptiques et peuvent même recruter des neurones
supplémentaires pour le contrôle de la main partiellement paralysée. Cela permet de limiter la
perte de motricité et même peut-être de compenser en partie les effets de la lésion cérébrale.