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Du loup au chien
Par : David Pagé et Rémy Tremblay
Résumé : Du loup au chien. Par Pagé, D. & R. Tremblay. 2012. Rapport
interne. Sciences, Cégep St-Félicien. Des mesures ont été prises sur les
crânes de huit animaux différents, avant que cinq crânes de chiens ne
soient étudiés à leur tour. En comparant les données sur les animaux
connus à celles des chiens, il est possible de porter des observations sur
l’évolution du loup vers le chien.
Abstract : From wolf to dog. By Pagé, D. & R. Tremblay. 2012. Internal
repport. Sciences, Cégep St-Félicien. Measures have been taken on eight
animal skulls and five dog skulls were also studied. Comparing data
between the common animals and the dogs, it is possible to do
observations on evolution from wolf to dog.
Mots clés: chien, loup, crâne, évolution, morphologie
HYPOTHÈSES :
Avant de nous lancer dans notre Projet, nous avons établit deux hypothèses sur
lesquelles nous avons basé celui-ci:
Hypothèse 1 : L’étude de crânes d’animaux permet de faire plusieurs observations sur la
manière dont vivent ces animaux.
Hypothèse 2 : En comparant les crânes d’animaux bien connus à ceux d’animaux moins bien
connus, il est possible de faire des rapprochements entre les comportements des espèces.
Nous avons étudié huit crânes d’animaux différents, dont le loup, avant de nettoyer les
crânes de cinq chiens et de les étudier à leur tour. En faisant des comparaisons entre
les espèces connues et les différentes races de chiens, nous avons pu apporter des
observations sur l’évolution du loup vers le chien.
THÉORIE :
C’est en 1859 que fut publié De l’origine des espèces, de Charles Darwin. C’est
également à partir de ce moment que fut lancée la grande saga de la compréhension
de l’évolution de chaque espèce à partir d’un ancêtre commun. De nombreuses
théories circulent quant à l’origine réelle du chien domestique qui accompagne chacun
de nos jours, mais la plus populaire veut que le chien soit une sous-espèce de Canis
lupus, le fameux loup gris, avec qui il partage un pourcentage d’ADN très fort (source
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crânes d’animaux moins bien connus (telles les différentes races de chiens)(Annexe 1).
Huit animaux ont donc été sélectionnés. Tout d’abord, le loup, le supposé ancêtre,
ainsi que le coyote et le renard, de proches parents. Furent également lectionnés
l’ours, l’orignal et le lynx, car leurs caractéristiques sensorielles sont bien connues :
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l’orignal et l’ours se fient surtout à leur ouïe et à leur odorat, tandis que le lynx est
réputé pour sa vision. Également, comme le corps humain est bien connu, l’homme fut
ajouté à la liste, ainsi que le gorille, en raison de sa proche parenté à l’humain
(toujours selon la théorie de l’évolution).
INSTRUMENTATION ET MANIPULATIONS :
Prise de mesures : Nettoyage des crânes :
1 Règle de 30 centimètres
Un brûleur au propane
1 Galon à mesurer
1 chaudron de ~30 cm de diamètre
1 Vernier électronique
Eau
Chlore
Bicarbonate de soude
1 Ruban à mesurer
1 Couteau à viande
1 Petit crochet
1 Brosse à dents
1 scie électrique
2 gants à dissection
1 Sac de poubelle
Suit ici un court résumé du protocole utilisé. Une description plus complète
est disponible à l’Annexe 2.
Prise de mesures : En utilisant les outils adéquats pour favoriser la validité
des données, prendre les mesures voulues sur chaque crâne et les entrer
dans un tableau.
Nettoyage des crânes : À l’aide de la scie électrique, séparer la tête du
corps de la dépouille. Plonger la tête dans un chaudron d’eau bouillante
pendant une heure. Sortir, puis retirer la peau et les muscles importants de la
tête en commençant par le nez et les oreilles. Faire bouillir avec du
bicarbonate de soude pendant une heure. Enlever les derniers morceaux de
viande avant de nettoyer le crâne et d’en vider l’intérieur. Faire reposer
pendant une quinzaine d’heures dans un bain de chlore.
RÉSULTATS :
Figure 1 : Tableau des mesures de treize crânes d’animaux.
Renard Coyote Loup Lynx Orignal Ours Humain Gorille Husky Golden retriever Boxer Caniche royal Batard (boxer-labrador)
Nombre de dents : haut 20 20 20 12 12 18 14 16 20 20 22 20 20
Nombre de dents : bas 22 20 22 14 22 18 16 16 22 20 22 22 20
Longueur des canines : haut mm ±0,5mm 17,5 22 26,5 14 31 16 38 25 23 20 19 17
Longueur des canines : bas mm ±0,5mm 16,5 19 24 12 28,5 16 31 22 23 18 18 16
Longueur du cne mm ±0,5mm 136 191 215 95 612 270 193,5 300 200 206 182 210 140
Largeur pariétale mm ±0,5mm 46 58 64 50 77 79 114 97 58 57 56 50 54
Largeur zygomatique mm ±0,5mm 70 105 104 70 188 152 115 180 96 112 116 110 92
Hauteur orbite mm ±0,5mm 24 31 35 27 59 37,5 31 40 35 34 38 32 26
Largeur orbite mm ±0,5mm 23 27 27 26 50 32 40 42 30 30 34 26 28
Distance entre les yeux mm ±0,5mm 27 40 43 24 144 60 21,5 36 37 43 46 40 30
Mâchoire supérieure mm ±0,5mm 64 94 105 37 347 127 51 115 100 100 80 104 60
Mâchoire inférieure mm ±0,5mm 68 98 110 39 370 120 52 96 105 106 95 106 74
Largeur du candyle mm ±0,5mm 20,5 31 30 15 35 46 15 40 34 34 34 30 25
Hauteur du mandibule mm ±0,5mm 12,5 21,2 22,5 8,7 55 30 24 42 22 24 20 22 12
Épaisseur mandibule mm ±0,5mm 6 10 11,5 7 35 11 12 25 12 10 10 10 9
Espace de mastication : bas mm ±0,5mm 58,5 78 92 32 172 87 37 79 80 78 76 81 57
Espace de mastication : haut mm ±0,5mm 53 74 79 28 157 73 35 70 74 74 56 75 44
Hauteur du foramen magnum mm ±0,5mm 19 30 35,5 15,5 73 40 38 81 30 39 35 30 23
Diamètre du foramen magnum mm ±0,5mm 11,5 14 18 16,5 37 11,5 34,5 32 17 16 12 15 14
Hauteur de la crête mm ±0,5mm 4 11 9,5 0,5 30 12 037 7,5 9 9 18 10
±0,05mm* : plus petite division de la règle divisé par deux, soit 0,5mm.
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La figure 1 est le tableau de compilation des données de toutes les mesures prises sur
les treize crânes d’animaux lors de la première phase de l’expérimentation. Toutes les
mesures, sauf pour le nombre de dents, ont été prises en millimètre (mm). Chaque
mesure a été prise sur chaque animal, sauf pour la longueur des canines, puisque
l’orignal n’a pas de canines. Les mesures furent prises au même endroit sur chaque
crâne selon notre protocole afin de mieux comparer les proportions.
Figure 2 : Tableau des calculs de la largeur de l’œil divisé par la longueur du crâne, de la position du
foramen magnum et de la longueur du crâne divisé par la largeur pariétale du crâne de treize animaux.
La figure 2 est le tableau des résultats suite aux calculs de trois critères étudiés
quantitativement sur les crânes. Les variables utilisées dans les calculs sont les
mesures prises lors de la phase 1 du projet (fig.1). L’équation 1 permet de calculer
l’importance de l’œil en fonction de la taille de celui-ci sur la longueur du crâne. La
position du foramen magnum (eq.2) représente l’inclinaison de la tête de l’animal par
rapport à son corps. Plus le chiffre est petit, plus l’animal a la tête horizontale par
rapport au sol et plus le chiffre est grand, plus l’animal a la tête à la verticale. La
longueur du crâne sur la largeur pariétale du crâne (eq.3) permet de voir si la tête de
l’animal est allongée (chiffre très grand) ou plus ronde (plus petit chiffre).
O=(Largeur orbite)/(Longueur du crâne) (eq.1)
P=(((Hauteur du foramen magnum)-(Hauteur de la crête))+((Diamètre du foramen
magnum)/2))/(Longueur du crâne) (eq.2)
L=(Longueur du crâne)/(Largeur pariétale) (eq.3)
L’image 1 démontre
l’emboîtement des prémolaires sur
le crâne du bâtard (boxer-
labrador), ce qu’il n’y a pas sur le
crâne du loup.
L’image 2 témoigne de
l’avancement de la mâchoire du
bas sur le crâne du boxer et de
l’état normal de la mâchoire sur le
crâne du golden retriever.
Largeur de l'œil/Longueur du cne Position du foramen magnum Longueur du cne/Largeur pariétale
± 1mm* ± 1mm* ± 1mm*
Orignal 0,088 0,108 7,948
Ours 0,119 0,125 3,418
Caniche royal 0,124 0,093 4,200
Loup 0,126 0,163 3,359
Gorille 0,140 0,200 3,093
Coyote 0,141 0,136 3,293
Golden retriever 0,146 0,184 3,614
Husky 0,150 0,155 3,448
Renard 0,169 0,153 2,957
Boxer 0,187 0,176 3,250
Batard (boxer-labrador) 0,200 0,143 2,593
Humain 0,207 0,286 1,697
Lynx 0,274 0,245 1,900
±1mm* : plus petite division de la règle divisé par deux, soit 0,5mm, augmenté à
cause des calculs.
Image 2 : Photos de profil du
côté gauche du boxer (haut)
et du golden retriever (bas)
Image 1 : Photos de la mâchoire
du haut du bâtard (boxer-
labrador) (haut) et du loup (bas)
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DISCUSSION :
Selon les observations que l’on peut faire à l’aide des figures 1 et 2, l’hypothèse 1 est
confirmée. Effectivement, par l’étude des crânes, via les équations 1, 2 et 3, il est
possible de voir si un animal aura plutôt tendance à utiliser sa vue ou son odorat. On
remarque, par exemple, que le lynx aura plutôt tendance à utiliser ses yeux, tandis
que l’ours aura l’odorat plus développé.
Par le fait même, l’hypothèse 2 se trouve également confirmée. L’étude des huit
premiers crânes, appartenant à des espèces connues, a donné des résultats positifs,
en lien avec ce que nous connaissions : l’humain et le lynx ont une bonne vue, l’ours et
le loup un bon odorat. Les premiers ont la tête plutôt levée, tandis que les seconds ont
la tête plutôt courbée au sol. Les données premières permettent donc d’appliquer le
tout sur les crânes d’animaux moins connus, comme le chien. Ainsi, le boxer serait un
animal à la vue importante et la tête levée, en comparaison du caniche, qui aurait
plutôt un bon odorat et la tête courbée. Le boxer est d’ailleurs réputé comme chien de
garde. Il serait donc possible d’étudier le crâne d’un animal inconnu pour en apprendre
plus sur sa façon de vivre.
Quant à l’évolution du loup vers le chien, qui a eu lieu grâce au procédé de la sélection
artificielle, il va sans dire, selon les observations, que ses résultats sont néfastes pour
le chien. L’image 1 montre que les dents du bâtard (boxer-labrador) sont emboîté l’une
dans l’autre et non parallèles; il sera donc plus compliqué pour ce chien de croquer et
de couper un morceau de viande avec ses prémolaires (carnassières). Comme on peut
le constater sur la seconde image, le rapetissement du museau chez le boxer n’est pas
uniforme (image 2); la mâchoire inférieure n’a pas autant diminuée et elle est plus
longue que celle du haut. Il est déjà connu que les chiens à petit museau ont de la
misère à enlever leurs puces et à se nettoyer; avec les crânes, on comprend mieux
pourquoi : leurs dents ne se touchent pas!
Améliorations
Continuer la bande de données avec de
nombreux autres animaux de plusieurs
espèces et de plusieurs races permettrait
de faire plus de comparaison.
Étudier le squelette de l’animal au
complet permettrait d’avoir plus de
preuve pour la façon dont se maintien
l’animal (tête levée ou tête inclinée).
Trouver plus de calculs ou laisser tomber
ces mesures.
CONCLUSION :
Il est possible de déterminer la façon de vivre de certains animaux ou de mieux
comprendre quelques unes de leurs habitudes ainsi que leur comportement en étudiant
les crânes de ceux-ci. En effet, nos deux hypothèses sont confirmées : en comparant
les crânes des treize animaux, il nous était possible de voir les différences dans le
comportement de ces animaux au niveau de leur sens primaire.
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RÉFÉRENCES ET MÉDIAGRAPHIE :
Référence 1: Plusieurs auteurs, 2002. L’Encyclopédie du Règne Animal de A à Z, Paris, France, 496 pages.
Référence 2: Plusieurs auteurs, 1992. Le règne animal : encyclopédie universelle, ERPI, 623 pages.
Source 1: http://science.howstuffworks.com/environmental/life/zoology/mammals/dog.htm
Source 2: http://annwyn.info/wolf/wolf23.html
Source 3: http://www.vetopsy.fr/histoire/domest_cn.php
Source 4: http://oatao.univ-toulouse.fr/1993/1/debouch_1993.pdf
Images travaillées sur GIMP.
Photos par David Pagé.
Figures 1, 2 réalisées sur Microsoft Excel 2007.
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