
avril - octobre 2010 - Reins-Échos n°8 
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système est activé précocement dans 
le rein au cours du diabète expérimen-
tal et exerce un effet protecteur contre 
les conséquences de l’hyperglycémie. 
L’inactivation du gène de la kallicréine, 
l’enzyme qui produit les kinines, chez 
la  souris  accélère  l’évolution  de  la 
néphropathie  diabétique.  Il  s’agit  la 
d’un  mécanisme  de  protection,  qui 
pourrait jouer un rôle dans la suscep-
tibilité génétique à la néphropathie. 
Le rôle des systèmes rénine angio-
tensine et kallicréine kinine est illus-
tré  par  des  observations  cliniques 
importantes  faites  dans  des  études 
génétiques  et  dans  les  essais  thé-
rapeutiques.  La  variation  génétique 
des taux d’enzyme de conversion de 
l’angiotensine ou kininase II est liée 
au risque de développer une néphro-
pathie au cours du diabète de type 1. 
Le gène de l’enzyme de conversion, 
enzyme  qui  active  l’angiotensine  et 
inactive  les  kinines,  est  le  premier 
gène de susceptibilité identifié pour 
la  néphropathie  diabétique.  Cette 
observation  génétique  n’a  pas  pour 
l’instant  de  conséquence  clinique, 
mais elle renforce l’hypothèse que le 
système rénine angiotensine joue un 
rôle  pathogène et le système  kalli-
créine-kinine un rôle protecteur. Par 
ailleurs  les  essais  thérapeutiques 
ont  montré  que  les  médicaments 
inhibiteurs  du  système  rénine-
angiotensine, comme les inhibiteurs 
de  l’enzyme  de  conversion  ou  les 
antagonistes des récepteurs de l’an-
giotensine II avaient chez les sujets 
diabétiques  ayant  une  élévation  de 
l’excrétion  urinaire  d’albumine  un 
effet de prévention de l’insuffisance 
rénale et des accidents cardiovascu-
laires, au cours du diabète de type 1 
ou de type 2. C’est une avancée thé-
rapeutique  importante,  qui  repose 
sur des essais cliniques majeurs. De 
façon intéressante les inhibiteurs de 
l’enzyme de conversion, comme les 
antagonistes  du  récepteur  AT1  de 
l’angiotensine  activent  le  système 
kallicreine-kinine,  par  des  méca-
nismes différents, et leurs effets de 
potentialisation des kinines, comme 
les  effets  d’inhibition  des angioten-
sines,  jouent probablement un rôle 
dans leur action thérapeutique.  
Cette  voie  de  recherche  est  active  : 
récemment  a été identifié un  molé-
cule  qui  pourrait  être  un  nouveau 
constituant du système rénine angio-
tensine,  un  récepteur  de  la  rénine, 
l’enzyme  qui  produit  les  angioten-
sines.  Ce  récepteur  qui  active  la 
formation  d’angiotensine  pourrait 
être  impliqué  dans  le  néphropathie 
diabétique,  selon  certaines  études 
expérimentales qui n’ont pas encore 
de contrepartie clinique. Par ailleurs, 
il  a  été  suggéré  que  d’autres  pep-
tides  influençant  le  fonctionnement 
des artères et du rein pourraient être 
impliques dans la néphropathie dia-
bétique  :  la  vasopressine  aurait  un 
effet pathogène peut être surtout lié 
à son action antidiurétique et un pep-
tide  vasodilatateur,  l’adrenomedul-
line pourrait jouer un rôle protecteur 
dans le rein diabétique. Le polymor-
phisme  du  gène  de  l’adrenomedul-
line  a  été  associé  à  la  gravité  de  la 
néphropathie. 
L’hypothèse  hémodynamique  n’est 
pas exclusive des autres hypothèses 
pathogéniques. Ces hypothèses sont 
susceptibles de fournir de nouvelles 
pistes  thérapeutiques.  Les  princi-
pales sont :
•  La  glycation  chimique,  non  enzy-
matique, des protéines ou des lipides 
par le glucose en excès. Ce proces-
sus  peut  être  délétère  pour  le  rein, 
”
“
Le gène de l’enzyme 
de conversion, 
enzyme qui active 
l’angiotensine  
et inactive les  
kinines, est le  
premier gène de 
susceptibilité  
identifié pour la 
néphropathie  
diabétique.  
Cette observation 
génétique  
n’a pas pour  
l’instant de  
conséquence  
clinique. 
DIABÈTE ET INSUFFISANCE RÉNALE