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* La problématique de devoir réaliser chez un donneur sain une anesthésie générale 
pour recueillir les CSH de sa moelle osseuse a été ré-envisagée dès l’instant où l’on 
a pu collecter des CSH issues du sang périphérique après stimulation par un facteur 
de croissance hématopoïétique, le G-CSF. Outre le risque totalement théorique et 
hypothétique à ce jour des effets à long terme du G-CSF sur le développement de 
cellules non hématopoïétiques,  il ne faut en  aucun  cas considérer le prélèvement 
de  CSH  sanguines  comme  anodin  et  pouvant  in  ne  supplanter  le  prélèvement 
de  moelle  osseuse.  La  recherche,  chez  le  donneur,  de  contre-indications,  d’ordre 
cardiovasculaire notamment, doit être soigneuse. 
Ce  type  de  greffon  est  plus  riche  qu’un  greffon  médullaire  en  précurseurs 
hématopoïétiques,  porteurs  de  l’antigène  CD34  (dans  cette  fraction    cellulaire 
CD34+ se trouvent les CSH), permettant de réaliser plus facilement certaines greffes 
(allogreffes haplo-identiques, allogreffes avec conditionnement atténué  - cf infra) où 
l’apport d’un nombre élevé de CSH est essentiel dans l’optique d’une meilleure prise 
de greffe. La mobilisation par le G-CSF entraîne également  un enrichissement en 
lymphocytes du greffon. Ces lymphocytes du sang périphérique ont une fonctionnalité 
certainement différente de celle des  lymphocytes  médullaires.  Il  est  probable  que 
cela est  à  l’origine du fait  que  l’on observe plus  de  GVHD chronique après  greffe 
de CSH issues du sang périphérique qu’après greffe de CSH issues de la moelle 
osseuse [9]
* L’incidence, l’extension, et les conséquences de la GVHD demeurent le véritable 
enjeu de  l’allogreffe de CSH. Perçue  à  l’origine  comme  la  seule  manifestation de 
l’alloréactivité,  elle  a  inspiré  un  très  grand    nombre  de  protocoles  de  prévention 
ex  vivo  (déplétion  du  greffon  en  cellules  T),  in  vivo  (anticorps  monoclonaux  ou 
polyvalents,  immunomodulateurs,  immunosuppresseurs…).  Beaucoup  de  ces 
protocoles ont permis de réduire de façon signicative l’incidence des GVHD graves 
mais  au  dépend  parfois  d’une  augmentation  du  nombre  de  rejets  ou  du  nombre 
de rechutes d’une hémopathie maligne [10]. La classique association ciclosporine-
méthotrexate demeure à ce jour inégalée, au moins dans les conditions habituelles 
d’histocompatibilité familiale. 
Les  conséquences  de  l’immuno-suppression  dans  le  domaine  infectieux, 
déjà  importantes  dans  le  cadre  des  greffes  allogéniques  faites  en  situation 
d’histocompatibilité  satisfaisante,  sont  plus  préoccupantes  dès  l’instant  où  l’on 
s’éloigne  de  ces  circonstances avec  une  reconstitution  immunitaire  post  greffe 
retardée : greffe non apparentée, greffe de sang placentaire, greffe haplo-mismatch…
Les stratégies de prévention et/ou l’accès à de nouvelles drogues anti infectieuses, 
permettent  de  mieux  gérer  les  problèmes  des  infections  virales,  bactériennes, 
parasitaires ou fongiques même si ces infections demeurent la cause première de 
décès post allogreffe. Les approches immuno-thérapeutiques contre les infections 
virales (injection de cellules T spéciques anti cytomégalovirus par exemple) sont en 
cours d’évaluation.