M I S E A U P O I N T Pathologie vasculaire cérébrale et cancers ● D. Hervé, A. Ameri* P O I N T S F O R T S P O I N T S F O R T S ■ Au cours des pathologies cancéreuses, la survenue d’accidents vasculaires cérébraux symptomatiques représente la deuxième cause de lésion du système nerveux central (après les métastases) et est estimée à 7 %. Les accidents hémorragiques symptomatiques sont plus fréquents (55 %) que les accidents ischémiques (45 %) (1). ■ La présentation clinique est variable mais revêt le plus souvent celle d’une encéphalopathie diffuse, fluctuante et émaillée de crises comitiales. Le terrain sur lequel surviennent ces atteintes vasculaires est généralement altéré, en particulier au cours des leucémies. ■ Ces accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont en rapport avec l’évolution de la néoplasie (troubles de la coagulation, métastases cérébrales, complications infectieuses) et son traitement (radiothérapie, chimiothérapie). L’orientation diagnostique dépend en outre du type anatomopathologique de la tumeur et de son degré d’extension. 5 3 27 15 19 Il existe au cours de l’évolution naturelle des cancers un état chronique d’activation de la coagulation. Le plus souvent (2/3 des cas), cette activité se fait à bas bruit et se traduit par des anomalies isolées des tests de la coagulation (élévation des plaquettes, du fibrinogène, des facteurs de la coagulation ; présence de produits de dégradation de la fibrine) (2). Cependant, des accidents ischémiques cérébraux peuvent survenir au cours de coagulation intravasculaire disséminée ou d’endocardite thrombotique non bactérienne (schémas 1 et 2). 24 ETNB TVC CIVD embolie tumorale embolie sept. divers athérosclérose AVC ischémique (45 %) 12 ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX DE TYPE ISCHÉMIQUE Accidents ischémiques cérébraux et coagulopathie 7 6 41 7 34 coagulopathie HIT HTA HSD hémorragie méningée AVC hémorragique (55 %) * Service de neurologie. centre hospitalier de Meaux. La Lettre du Neurologue - n° 1 - vol. IV - février 2000 Schéma 1. Mécanismes des accidents vasculaires cérébraux symptomatiques retrouvés à l’autopsie de patients cancéreux (d’après Graus et coll., 1985 [1]). 9 M I S E A U P O I 14 46 N T 18 54 11 32 10 15 AVC ischémique AVC hémorragique ETNB AVC isch. autres athérosclérose HIT CIVD AVC hémorr. autres 2a : Carcinome 11 28 5 11 14 3 12 72 44 A : AVC ischémique B : AVC hémorragique CIVD leucostase embolie sept. HSD AVC isch. autres hémorragie méningée coagulopathie 2b : Leucémie* Schéma 2. Mécanismes des accidents vasculaires cérébraux en fonction de la nature du cancer (d’après Graus et coll., 1985 [1]). * patients symptomatiques ETNB : endocardite non bactérienne ; CIVD : coagulation intravasculaire disséminée ; TVC : thrombose veineuse cérébrale ; HIT : hématome intratumoral ; HSD : hématome sous-dural. • Coagulation intravasculaire disséminée (CIVD) Définition : La coagulation intravasculaire disséminée correspond à la formation, dans le lit vasculaire, de multiples microthrombi. Elle résulte de l’activation des séquences de coagulation et d’agrégation plaquettaire. Diagnostic : Les accidents ischémiques cérébraux sont le fait de CIVD chroniques (3). Les symptômes témoignant de l’occlusion des vaisseaux cérébraux sont ceux d’une encéphalopathie diffuse d’évolution parfois fluctuante. Des signes neurologiques focaux peuvent s’y associer. 10 Le diagnostic d’accident ischémique par CIVD reste difficile, car : – l’imagerie est peu contributive, du fait du caractère très distal des microthrombi ; – les perturbations des tests hématologiques ne sont pas constantes au cours des CIVD chroniques. Il faut cependant rechercher une consommation des facteurs de coagulation (parfois compensée grâce aux capacités de synthèse de l’organisme), une thrombopénie (absente dans 2/3 des cas [3]), la présence de d-dimères et l'existence de complexes solubles. La Lettre du Neurologue - n° 1 - vol. IV - février 2000 Ce diagnostic doit être évoqué de principe au cours d’une hémopathie maligne (après avoir éliminé un trouble métabolique) en cas d’encéphalopathie diffuse avec scanner cérébral sans grande anomalie (schéma 3). Plus rarement, les cancers du sein, du système digestif ou de l’ovaire sont en cause. Le traitement de la CIVD reste décevant. L’héparinothérapie à dose iso- ou hypocoagulante ne prévient pas efficacement la récidive clinique. Le seul traitement efficace est celui de la tumeur, lorsque celle-ci n’est pas trop évoluée. Le pronostic reste médiocre, avec une survie moyenne de quelques semaines. • Endocardites thrombotiques non bactériennes (ETNB) L’endocardite thrombotique non bactérienne (ETNB) est la première cause d’infarctus cérébral au cours d’un cancer (schéma 1). Définition : Elle se caractérise par le développement de végétations fibrino-plaquettaires stériles sur les valves cardiaques. Les infarctus cérébraux seraient liés à la migration embolique de fragments de ces végétations. Elle est très souvent associée à une coagulopathie de consommation. Diagnostic : La symptomatologie correspond en général à la survenue brutale de signes neurologiques focaux. L’apparition ou l’aggravation d’un souffle cardiaque est rare. Des manifestations thrombotiques, veineuses ou artérielles systémiques (embolie pulmonaire, infarctus myocardique, rénal, splénique, hépatique) sont possibles. Classification AVC (clinique-imagerie) Le bilan biologique peut révéler des anomalies en faveur d’une CIVD associée. L’échographie cardiaque par voie transthoracique est souvent peu contributive, car elle visualise mal les végétations inférieures à 3 mm (75 % des ETNB). L’échographie cardiaque par voie trans-œsophagienne permet une meilleure détection des végétations. Celles-ci n’entraînent pas de destruction valvulaire et sont le plus souvent retrouvées sur une seule valve cardiaque, en général mitrale ou aortique (4). TDM et IRM cérébrales révèlent en général des infarctus de grande taille, souvent multiples, dans plusieurs territoires artériels. L’angiographie cérébrale est certainement l’examen le plus performant montrant des occlusions artérielles multiples, prédominant au niveau des branches des artères cérébrales moyennes (5). La néoplasie primitive est dans 75 % des cas une tumeur solide. Le plus souvent, il s’agit d’un adénocarcinome pulmonaire ou digestif. Le caractère muco-sécrétant de l’adénocarcinome serait un facteur prédisposant. C’est le premier diagnostic à évoquer devant la survenue brutale de signes neurologiques focaux au cours de l’évolution d’une tumeur solide maligne, si le scanner cérébral est en faveur de lésions ischémiques (schémas 2a et 3). Le traitement comprend une anticoagulation efficace pour diminuer le risque de récidives thromboemboliques, ainsi que celui de la tumeur, lorsqu’il est envisageable. Le pronostic est péjoratif dans la majorité des cas, et la durée moyenne de survie est de quelques semaines. Classification tumeur Diagnostic(s) à évoquer en priorité tumeur solide ETNB (surtout si symptomatologie) neurologique focale leucémie CIVD (surtout si encéphalopathie) embolie septique tumeur solide métastase coagulopathie leucémie coagulopathie leucémie CIVD/leucostase tumeur solide hématome intratumoral leucémie coagulopathie/thrombopénie tumeur solide métastase Infarctus cérébral Thrombose veineuse cérébrale HIC Hémorragie cérébrale HSD Schéma 3. Orientation diagnostique devant un AVC au cours d’un cancer. HIC : hémorragie intracérébrale ; HSD : hématome sous-dural ; ETNB : endocardite thrombotique non bactérienne ; CIVD : coagulation intravasculaire disséminée. La Lettre du Neurologue - n° 1 - vol. IV - février 2000 11 M I S E A U P O I N T Les infarctus septiques Syndromes myélo-prolifératifs Les infarctus septiques sont le plus souvent d’origine fungique et compliquent l’évolution des néoplasies à un stade avancé. Il s’agit d’une cause fréquente d’infarctus cérébral (schéma 1), surtout en cas d’hémopathies malignes, plus fréquemment en cause que les carcinomes (schéma 2). L’agent infectieux le plus souvent retrouvé est l’aspergillose, mais il peut s’agir aussi de candidose ou de mucormycose. Le développement de l’infection est favorisé par l’immunodépression secondaire à la tumeur elle-même ou au traitement (chimiothérapie, radiothérapie,…). Le scanner cérébral révèle des infarctus multiples et souvent hémorragiques. Le traitement antifongique doit être instauré en urgence, mais cette complication garde un mauvais pronostic. Les infarctus septiques liés à une endocardite infectieuse ou à une méningite sont beaucoup plus rares. Les polyglobulies vraies (maladie de Vaquez) peuvent, dans de rares cas, se compliquer d’accidents ischémiques transitoires ou constitués en raison de l’hyperviscosité et de la thrombopathie qu’ils entraînent. Un traitement d’attaque par saignée, relayé par un agent cytoréducteur (hydroxyurée ou pipobroman), est le plus souvent nécessaire. Un traitement préventif par antiagrégant plaquettaire reste discuté. Les thrombocytémies essentielles peuvent elles aussi être responsables d’accidents ischémiques, le plus souvent transitoires. Le mécanisme en cause serait surtout lié aux troubles de l’agrégation plaquettaire. Athérosclérose L’athérosclérose n’est pas la première cause d’infarctus cérébral au cours des cancers, à la différence de l’infarctus cérébral du tout venant (1). L’athérosclérose postradique en représente un aspect particulier et sera décrit avec les complications iatrogènes(voir ci-après). Les thromboses veineuses cérébrales Il s’agit d’un diagnostic peu fréquent (schéma 1), le plus souvent en rapport avec la présence de métastases (compression ou infiltration maligne des parois veineuses) ou à l’existence d’une coagulopathie secondaire au cancer ou à la chimiothérapie (L-Asparaginase). Elles ne présentent aucune spécificité par rapport aux autres cas de thrombophlébite non néoplasique. L’IRM cérébrale est actuellement l’examen de première intention pour le diagnostic de thrombose veineuse, d’infarctus et éventuellement de métastases. Une anticoagulation par héparine est indiquée, mais le traitement de ces thrombophlébites est d’abord celui de la tumeur. Embolie tumorale L’embolie tumorale est une cause rare d’infarctus cérébral (schéma 1). Le plus souvent, l’embole initial passe inaperçu, et les signes neurologiques sont liés au développement secondaire de la métastase. Plus rarement cet embole entraîne l’occlusion d’un gros vaisseau et se complique d’un accident ischémique cérébral. L’évolution peut se faire en trois temps : accident ischémique régressif, période de latence, puis déficit progressif dans le même territoire. En cas d’embolies multiples dans des vaisseaux de petit calibre, la répétition de ces micro-infarctus peut se révéler par un tableau d’encéphalopathie diffuse d’apparition progressive. Les cancers primitifs, à l’origine de ces embolies, sont broncho-pulmonaires (en particulier au cours de pneumonectomie, qui favorise le largage de cellules tumorales dans la circulation) (6) ou cardiaques (en particulier les myxomes). 12 Vascularite cérébrale Il peut s’agir d’infarctus cérébraux en rapport avec une vascularite granulomateuse survenant après un zona ophtalmique, favorisée par l’immunodépression qui accompagne certains cancers et en particulier les lymphomes. Parfois, il s’agit d’une vascularite plus diffuse d’origine paranéoplasique, se manifestant par une encéphalopathie (7). Lymphome angiotrope Il s’agit d’une affection peu fréquente. Ce lymphome à grandes cellules, endovasculaire, a un tropisme particulier pour le système nerveux et la peau et est responsable de micro-infarctus par embolies lymphomateuses. Le tableau clinique est celui d’une encéphalopathie diffuse associée à une altération de l’état général, à une fièvre et à un syndrome inflammatoire biologique. La corticothérapie améliore, au moins transitoirement, les patients. ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX DE TYPE HÉMORRAGIQUE Les hématomes intraparenchymateux • Les hématomes intra-tumoraux (HIT) C’est le premier diagnostic à évoquer devant la survenue d’une hémorragie intracérébrale au cours de l’évolution d’une tumeur solide (schémas 2a et 3). La symptomatologie aiguë est souvent surajoutée à l’évolution progressive de la métastase. Le scanner ou l’IRM cérébral montre un ou plusieurs hématomes dont la présentation diffère de celle rencontrée en cas d’hématome lié à l’HTA : – topographie différente ne se limitant pas aux territoires profonds des artères perforantes ; – œdème péri-lésionnel précoce ; – rehaussement après injection de produit de contraste dans les régions adjacentes à l’hématome. En cas de doute chez un patient dont le cancer était inconnu jusqu’alors, une biopsie cérébrale peut être envisagée. La tumeur primitive est en général un mélanome, une tumeur à cellules germinales (en particulier choriocarcinome) ou un cancer broncho-pulmonaire. Les tumeurs primitives du système La Lettre du Neurologue - n° 1 - vol. IV - février 2000 nerveux central sont, elles aussi, à l’origine d’hémorragies intracérébrales, qui sont révélatrices de la néoplasie dans 2 à 4 % des cas. Le traitement comprend le plus souvent une radiothérapie et, dans de rares cas, une évacuation neurochirurgicale de l’hématome. • Les hémorragies secondaires aux troubles de la coagulation Les hémorragies intracérébrales secondaires à une coagulopathie sont particulièrement fréquentes au cours des leucémies (schéma 2b). Les leucémies aiguës promyélocytaires (LAM 3) se compliquent précocement d’une CIVD aiguë et sévère. Cette coagulopathie de consommation brutale provoque une thrombopénie ainsi que des déficits en facteurs coagulants et s’accompagne d’une fibrinolyse réactionnelle. Le mécanisme serait lié à l’activité procoagulante et fibrinolytique des promyélocytes. La symptomatologie est le plus souvent hémorragique. En cas de localisation cérébrale, le scanner révèle un ou plusieurs hématomes ayant des localisations variables. L'utilisation de l’acide tout-trans-rétinoïque permet, en association avec une chimiothérapie, la régression rapide de la coagulopathie. Il s’agit d’un agent différenciant les cellules leucémiques promyélocytaires et diminuant l'expression de leur activité procoagulante (8). Des cas de thrombose au cours de ce traitement ont été signalés, nécessitant pour certains l'association à un traitement anticoagulant. Les autres leucémies peuvent se compliquer d’hémorragies cérébrales, mais les troubles de la coagulation sont souvent multifactoriels : CIVD aiguë au cours de chimiothérapie ou d’infection, défaillance hépatique, thrombopénie par envahissement de la moelle, chimiothérapie ou radiothérapie. Les tumeurs solides et les lymphomes : Les troubles de la coagulation qu’ils provoquent se compliquent rarement d’hémorragies cérébrales (en dehors du cancer de la prostate). Il peut s’agir d’une CIVD chronique qui s’accompagne plus souvent de lésions ischémiques. • La leucostase La leucostase (GB : 70 000 à 700 000/mm3), contemporaine de certaines leucémies aiguës myéloïdes hyperleucocytaires (en particulier les LAM 4 et 5), représente un risque hémorragique majeur. L’hypoxie, l’hyperviscosité et l’infiltration cellulaire pariétale qu’elle entraîne expliqueraient les ruptures vasculaires. L’imagerie révèle des hématomes en général multiples et confinés à la substance blanche. Le traitement, principalement préventif, associe radiothérapie, chimiothérapie et éventuellement leucophérèse. • Les anévrismes oncotiques L’infiltration d’un vaisseau par des cellules néoplasiques peut aboutir à la dilatation de sa paroi endommagée et à la formation d’un anévrisme néoplasique. Sa rupture entraîne alors une hémorragie intracérébrale et/ou méningée. L’artériographie peut parfois révéler l’anévrisme au niveau des branches distales des La Lettre du Neurologue - n° 1 - vol. IV - février 2000 artères cérébrales. Le traitement est celui de la tumeur primitive (en général un myxome cardiaque, un choriocarcinome ou un cancer des poumons), associée éventuellement à une radiothérapie cérébrale. • L’hypertension artérielle L’HTA, première cause d’hémorragie intracérébrale dans la population générale, n’est pas au premier plan au cours des cancers (schéma 1). Les hématomes sous-duraux (HSD) Les HSD au cours des cancers sont moins fréquents que les hémorragies intraparenchymateuses (schéma 1). Les causes classiques d’hématomes sous-duraux (en particulier chutes et traitement anticoagulant) sont retrouvées au cours des cancers. Cependant, deux étiologies spécifiques doivent être recherchées (9) : – HSD lié à la présence de métastases durales (rupture d’un hématome intramétastatique ou d’un vaisseau dure-mérien comprimé et dilaté) : L’imagerie cérébrale révèle l’HSD et parfois la métastase durale par une lésion des méninges prenant le contraste. En cas d’évacuation chirurgicale de l’hématome, une biopsie dure-mérienne est indispensable. Un traitement complémentaire par radiothérapie ou chimiothérapie doit être discuté ; – HSD lié à l’existence de troubles de la coagulation : CIVD, envahissement médullaire ou aplasie postchimiothérapie augmentent le risque de survenue d’un HSD. Les hémorragies méningées Leur fréquence est moindre que celle des hématomes intraparenchymateux et des HSD (schéma 1). En dehors des causes classiques, il peut s’agir de la rupture d’un anévrisme oncotique, d’une méningite carcinomateuse diffuse ou d’une hémorragie secondaire à un trouble de la coagulation (en particulier une thrombopénie sévère). Le pronostic est le plus souvent très médiocre. ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX D’ORIGINE IATROGÈNE AVC induit par les chimiothérapies Avant d’impliquer une chimiothérapie dans la survenue d’un AVC, il faut d’abord éliminer une complication liée à l’aplasie qu’elle peut entraîner (infection, hémorragie, …). Cependant, l’utilisation de L-asparaginase (en particulier au cours des leucémies) se complique parfois de thrombose veineuse cérébrale par déficit en facteurs anticoagulants et en facteurs fibrinolytiques. Plus rarement, la mitomycine surtout mais aussi la bléomycine et le cysplatine ont été rendus responsables d’une microangiopathie thrombotique proche du syndrome hémolytique et urémique se compliquant parfois d’hémorragie cérébrale. 13 M I S E Artérites postradiques A U P O I N T Schéma 4. Mécanismes physio-pathologiques des AVC au cours des cancers. La radiothérapie accélère le développement de lésions athéromateuses en regard de la zone d’irradiation et peut être à l’origine de sténose ou d’occlusion des artères carotides. Le délai de survenue des symptômes est variable, mais le plus souvent de plusieurs années. La symptomatologie est identique à celle des accidents ischémiques d’origine athéromateuse classique. Le traitement ne présente pas de particularités, mais les gestes de chirurgie vasculaire sont techniquement plus difficiles que chez les patients non irradiés (10). Accidents vasculaires cérébraux Liés aux troubles de la coagulation CIVD infarctus thombotique thrombophlébite cérébrale hémorragie intra-crânienne ETNB Directement liés à la tumeur embolie tumorale thrombophlébite cérébrale hémorragie intra-tumorale rupture d’un anévrisme néoplasique leucostases hématomes sous-duraux Liés au traitement artérites post-radiques L-asparaginase : thrombophlébite, infarctus ou hémorragie CONCLUSION Tumeurs associées lymphome, leucémie, cancer du sein leucémie, cancer du sein, lymphome leucémies (LAM 3) cancer pulmonaire, tube digestif (adénocarcinome muco-sécrétant) cancer pulmonaire, myxome cardiaque lymphome, neuroblastome, cancer pulmonaire mélanome, choriocarcinome, cancer pulmonaire choriocarcinome, cancer pulmonaire, myxome cardiaque leucémies aiguës cancer estomac, prostate, leucémies aiguës cancer région cervicale, lymphomes leucémies La reconnaissance des accidents vasculaires cérébraux au cours d’un cancer peut être délicate en raison Liés au complications infectieuses de leur présentation clinique souvent embolie septique leucémies atypique. Cependant leur prise en charge est primordiale, car un traitement spécifique peut diminuer le coagulation intravasculaire disséminée chronique d’origine cancéreuse. Rev risque de récidive, améliorer la qualité de vie des patients et Neuro 1988 ; 144 , 2 : 120-4. l’efficacité du traitement antinéoplasique. 4. Le Ber I., Auzou P., Derumeaux G. et coll. Accident vasculaire cérébral compliquant une endocardite thrombotique non bactérienne. Intérêt de l’échographie L’orientation diagnostique (schéma 3) dépend surtout du caraccardiaque trans-œsophagienne. La presse médicale 1997 ; 26 , 16 : 756-8. tère ischémique ou hémorragique de l’accident, du type histolo5. Rogers L.R., Cho E.S., Kempin S., Posner J.B. Cerebral infarction from nongique de la tumeur et de la présentation clinique (encéphalopabacterial thrombotic endocarditis. The American Journal of Medicine 1987 ; 83 : thie ou signes neurologiques focaux). ■ 746-56. 6. O’Neil B.P., Dinapoli R.P., Okazaki A.H. Cerebral infarction as a result of tumor emboli. Cancer 1987; 60 : 90-5. R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Graus F., Rogers L.R., Posner J.B. Cerebrovascular complications in patients with cancer. Medicine 1985 ; 64 : 16-35. 2. Green K.B., Silverstein R.L. Hypercoagulability in cancer. Hematology-oncology clinics of North America 1996 ; 10 , 2 : 499-530. 3. Woimant F., Moulinier L., Lecoz P. et coll. Accidents ischémiques cérébraux et 14 7. Serre I., Delattre J.Y., Poisson M. Accidents vasculaires cérébraux et cancers. Ann Med Interne 1993 ; 144 , 6 : 406-18. 8. Barbui T., Finazzi G., Falanga A. The impact of all-trans-retinoic acid on the coagulopathy of acute promyelotic leukemia. Blood 1998 ; 91 , 9 : 3093-102. 9. Minette S.E., Kimmel D.W. Subdural hematoma in patients with systemic cancer. Mayo Clinic Proc 1989 ; 64 : 637-42. 10. Rogers L.R. Cerebrovascular complications in cancer patients. Oncology 1994 ; 8 , 6 : 23-30. La Lettre du Neurologue - n° 1 - vol. IV - février 2000