4- Le bois et
les bâtiments
en milieu urbain
AU SOMMAIRE :
Le bois en milieu urbain,
un langage à part entière
Pages 2 et 3
La Haute École
de Namur (I.E.S.N.):
Un bardage bois pour
mieux affirmer l’identité
de ce projet urbain
Pages 4 et 5
L’immeuble de bureaux « Atrium
Vertbois » de la SPI+ à Liège:
Le bois contribue au confort
et à la sécurité du bâtiment
Pages 6 à 9
L’aménagement de la
« Rue Charlemagne » à
Louvain-la-Neuve:
Entre ville et parc, le bois
élément naturel pour une
transition
Pages 10 à 13
Mairie, poste et bibliothèque
à Urmatt (Bas-Rhin - France):
Avec le bois, des services
publics s’ouvrent aux
citoyens
Pages 14 et 15
CRÉDITS :
Les textes sont la propriété des architectes pour les différents projets
présentés, de Valbois RN et de La Fibre Comm. Toute reproduction,
même partielle, des textes et des documents de cette publication, est
soumise à l’approbation préalable de leur(s) propriétaire(s).
Réalisé en mars 2009
4- Le bois et
les bâtiments
en milieu urbain
Notre couverture:
La « Rue Charlemagne »
à Louvain-la-Neuve
Photo: © Azimut
2
Le bois en milieu urbain,
un langage à part entière
Sauf à réduire la rue à un simple espace de circulation, la contiguïté du bâti est une
figure première de l’architecture urbaine, avec son corollaire, la mitoyenneté.
Cette contiguïté impose toujours l’exercice redoutable de la façade sur rue qui doit
accepter de n’être qu’un élément d’une composition plus vaste. Le bois se montre dans
ce domaine un matériau particulièrement consensuel. Il s’harmonise avec le béton, le
verre, l’acier, la pierre, la brique… Il peut s’inviter dans les bâtiments les plus modernes,
comme dans la rénovation du patrimoine bâti. Grâce à son expression, le matériau bois
participe à une affirmation nouvelle de l’identité urbaine, emprunte de nature.
Résultant de la contiguïté du bâti, un deuxième trait marquant de la ville tient dans la
recherche de la lumière. Elle conduit le plus souvent à des façades fortement percées.
Par différence avec la maçonnerie, fondée sur un principe de masse, le bois et sa capa-
cité portante élevée lui autorise la création de grands espaces sans poteaux de soutien
et l’ouverture de larges baies dans les murs.
Autre élément fort qui caractérise l’architecture urbaine, le balcon, espace ancestral
de transition entre la sphère privée et le domaine public. Aujourd’hui, le balcon voit
ses fonctions s’accroître: espace de circulation sous la forme de la coursive, saillie
donnant de l’importance à l’entrée, dispositif formant brise-soleil ou encore coupe-
feu… le balcon parle désormais avec volubilité à la ville.
Le bois facilite l’intégration des balcons dans le patrimoine urbain en inventant une
esthétique nouvelle, aux formes contemporaines, respectant la tonalité architecturale
préexistante et la mettant en valeur. En parement extérieur, les panneaux en bois, par
exemple, permettent de redessiner les contours du balcon ou de la fenêtre et favorisent
une nouvelle urbanité.
Dernier élément saillant de l’architecture urbaine, on citera la texture. Si jusqu’à main-
tenant, le vocabulaire moderne de la ville nous a habitués à la plastique minimaliste de
l’acier, du verre ou du béton, le bois vient enrichir ce langage.
Chaque pièce ligneuse est par essence caractérisée par une texture unique qui retrace
sa propre histoire et sa différence. À l’échelle de l’édifice, le bois invite à une écriture
expressive et ornementale. Il apporte ce surplus d’âme qui concilie modernité et respect
du patrimoine.
En ce début de XXIesiècle, les conditions sont réunies pour que le bois retrouve son
droit de « cité » et par ses qualités propres, en particulier son aspect renouvelable, qu’il
participe à l’édification de la ville durable. Son langage donne déjà vie à des figures
urbaines contemporaines, à découvrir dans les pages qui suivent. Allons de l’avant!
Dans l’inconscient populaire, la construction en bois est
encore liée à l’image de la cabane de l’enfance, du chalet
des vacances en montagne ou des cabanons des bords de
plage. Mais le bois, encore présent dans de nombreux
quartiers anciens, fait aujourd’hui son apparition dans la
ville moderne. Les exemples se multiplient, avec en
commun le fait de s’adapter et de valoriser certains traits
de l’architecture urbaine.
Avis, témoignage
LE POINT DE VUE D’UN ACTEUR DE LA VILLE
La parole à Daniel Blanquet
Directeur technique au service « Travaux, urbanisme et logement »
de la commune de Colfontaine
Président de l’ARDIC (Association Régionale des Directeurs et
Ingénieurs Communaux)
ILLUSTRATION : LA PLACE D’ARMES À NAMUR
Photo: © F. Stekke Photo: © J.-L. Laloux
L’ARDIC, fondée en 1977, s’adresse à tout le personnel
technique dirigeant des villes et communes du sud de la
Belgique. Les membres, au nombre d’environ deux cents,
sont issus d’horizons très différents : ingénieurs, architectes,
urbanistes, géomètres, écoconseillers… Ils partagent
ensemble la volonté de construire la ville de demain. C’est
dans ce cadre que Daniel Blanquet, Président de l’ARDIC a
accepté de nous confier sa vision du bois dans la cité.
« Lorsqu’on évoque le bois dans la ville, on a tendance dans
un premier temps à penser en terme de bâtiments.
C’est un concept moins évident que d’imaginer le bois dans les
aménagements urbains. Pas seulement les bancs, les aires de
jeux… mais des aménagements urbains complets, comme
pour la place d’Armes à Namur. Un lieu qui associe bois et
pierre, illustrant un pan nouveau d’utilisation de ce matériau.
Un usage bien réfléchi, car en Wallonie, pierre et bois sont des
ressources naturelles abondantes et il me paraît judicieux d’y
avoir recours le plus possible.
D’ailleurs, on constate ce regain d’intérêt. La pierre, matériau
d’hier, a été supplantée durant quelques années par des pro-
duits dits “modernes”, souvent à base de béton ou de résines,
et finalement, on observe un retour vers la pierre wallonne.
Je crois qu’il en est de même pour le bois. Il y a eu la mode
des bois exotiques auxquels on attribuait toutes les aptitudes
du monde, or grâce aux recherches menées par les industriels
locaux, on a pu faire évoluer les qualités des bois indigènes et
ainsi favoriser leur plus grande utilisation.
Aujourd’hui, nous sommes à une période charnière. Les
communes comprennent très bien les phénomènes de
société et les aspirations de leurs habitants en faveur du déve-
loppement durable. Hier, les bancs étaient peints en vert pour
cacher le bois, aujourd’hui, cela ne dérange personne de lais-
ser le bois brut et qu’il se patine, naturellement.
Dans cette évolution, les communes sont prêtes à jouer la
carte du bois dans la ville, mais il ne faut pas perdre de vue
la spécificité de l’investissement public. D’une part, nous
utilisons l’argent de la collectivité, ce qui appelle à une plus
grande responsabilité; et d’autre part le bâtiment réalisé doit
profiter à plusieurs générations, nous recherchons donc des
solutions constructives durables et pérennes.
L’industrie du bois a fait beaucoup de progrès sur la qualité de
ses produits. C’est un bon début. Si la filière est capable de
garantir une durabilité et une performance compatibles avec
nos contraintes, le bois s’imposera de lui-même dans les
constructions communales! »
3
Architecte: Atelier 4 D - Association Poncelet et Liard - Photo: © F. Stekke Photo: © F. Stekke
Territoires &Bois Le bois et les bâtiments en milieu urbain
4
LA HAUTE ÉCOLE DE NAMUR (I.E.S.N.) :
Un bardage bois pour mieux
affirmer l’identité de ce projet urbain
Le nouveau bâtiment est implanté dans l’alignement du front
de la rue dans lequel il crée une faille, qui constitue l’appel
vers l’entrée principale de la Haute École. Cette faille permet
de respecter les proportions et échelles du bâti existant tout
en opérant un recentrage des circulations principales vitales
pour le fonctionnement aisé de l’édifice. L’intérieur de l’îlot est
aménagé afin de créer un espace disponible à la communauté
estudiantine. Une aire de parking y est intégrée dans un
contexte paysager.
En façade, un contraste visuel naît du maintien d’un ancien
mur de pierre quasi aveugle, socle au-dessus duquel surgit,
avec une écriture architecturale très abstraite, l’extension
contemporaine bardée de plaques de zinc.
À l’intérieur de l’îlot, le bois se marie au verre. Les circulations,
derrière de larges baies vitrées, sont cadrées par de grandes
surfaces unies en bardage bois, affirmant la puissance de deux
volumes techniques. Ces derniers ont été réalisés en béton
pour des impératifs de stabilité, la toiture se développe en
effet en porte-à-faux depuis ces éléments.
Le bois présent est constitué de lames rainurées-languettées
de cèdre premier choix, sans aucun traitement. Un contre-
lattage vertical de 30 mm garantit une très bonne ventilation à
ce parement. L’uniformité de la surface favorise un vieillis -
sement harmonieux et un entretien minimum à cet ouvrage.
Le bois révèle les articulations architecturales de ce projet, et
en renforce l’intégration dans un tissu urbain dense.
L’extension de la Haute École de Namur s’inscrit dans un quartier urbain en pleine
mutation. Le programme consiste dans la création d’un ensemble de cinq auditoires de
150 à 300 places, de salles de cours et de séminaires auxquels s’ajoutent des locaux
administratifs. L’ensemble a été conçu de telle sorte qu’il puisse être utilisé de façon tout
à fait indépendante du reste de l’école pour des cessions, des colloques et des activités
extérieures en dehors des heures scolaires.
Vues générales du projet depuis l’intérieur de l’îlot et depuis l’extérieur de l’enceinte - Photo : © Atelier d’architecture Thierry Lanotte
Aspects techniques
Le bois également largement
présent en intérieur…
caractéristiques de l’ouvrage
Années de construction: 2001-2003
Durée des travaux: 20 mois
Surface (SHON): 2 000 m2
Coût de la construction (HTVA): 2 500 000
Maître d’ouvrage:
Haute École de Namur (I.E.S.N.)
Maître d’œuvre et étude acoustique:
Atelier d’architecture Thierry Lanotte
Thierry Lanotte et Denis Goderniaux, avec S. Goffinet,
J.-Ch. Mathen, S. Landmeters, E. Hennart
Tél.: +32 (0)81 22 22 01 - E-mail: atelier[email protected]
Bureaux d’étude:
Bureau d’études Greisch (structure)
Tél.: +32 (0)4 366 16 16 - E-mail: [email protected]
G.E.I. - Groupe d’Études et d’Ingénierie (techniques spéciales)
Tél.: +32 (0)2 340 84 50 - E-mail: [email protected]
Entreprise de construction:
Entreprise Bajart s.a.
Tél.: +32 (0)81 45 05 05 - E-mail: [email protected]
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L’Atelier d’architecture Thierry Lanotte bénéficie d’une grande
expertise en matière de projets d’architecture, aménagement
urbain et paysage. La réussite de l’équipe tient aussi à sa
spécialisation dans la création et la rénovation d’auditoriums.
Des projets qui, comme ici, font largement appel au bois.
Pour la Haute École de Namur, le bois en intérieur a été privilégié
dans les halls d’entrée mais surtout pour le traitement acoustique
des auditoriums, aux murs et en faux plafond. Pour l’architecte du
projet, Thierry Lanotte,
« on a des effets fantastiques avec le
bois: il peut être réverbérant ou absorbant en fonction de sa posi-
tion. Il peut porter la première voix et atténuer les autres.
Simplement en le perforant, on le rend absorbant. Autre avantage,
et non des moindres, c’est un matériau solide, ce qui est très
important dans ces lieux qui accueillent beaucoup de personnes!
Enfin, visuellement, on fait de très belles choses, qui en ve loppent
par leur chaleur dès qu’on rentre dans l’auditorium »
.
L’Atelier privilégie le MDF (Medium Density Fiberboard), un pan-
neau fabriqué à partir de fibres de bois et d’un liant synthétique,
qui peut être mis en œuvre brut, verni, peint ou encore plaqué
bois. C’est un matériau intéressant du fait de sa densité moyenne,
« ce n’est ni une passoire, ni une éponge! »
souligne l’architecte.
« Le bois est un atout pour gérer l’acoustique des bâtiments
publics. Générant un confort accru et très peu vandalisé, c’est un
bon investissement financier! »
conclut-il.
Plan d’implantation -
Dessin: © Atelier d’architecture Thierry Lanotte
L’auditorium Joseph Maisin à la faculté de Médecine de l’Université Catholique
de Louvain (UCL) à Bruxelles - Photo: © Atelier d’architecture Thierry Lanotte
Vue du projet depuis la rue - Photo: © Atelier d’architecture Thierry Lanotte
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