Les participants aux XII Journées Européennes du Commerce Urbain, commerçants, dirigeants et gestionnaires des mouvements associatifs professionnels, responsables politiques aux niveaux locaux, régionaux et nationaux, réunis à Barcelone en mai 2014, souhaitent exprimer leurs réflexions et débats ci-après : PROCÈS-VERBAL DE BARCELONE SUR LE COMMERCE URBAIN ET LES POLITIQUES DE PROXIMITÉ Le concept de commerce de proximité (et le concept luimême de “proximité”) est en plein changement et évolue constamment. La proximité, le service du commerce ont maintenant des qualités de proximité physique, de proximité et d’économie de temps, évoluant vers l’espace 2.0 dans le commerce électronique tout en accordant une attention particulière à la proximité émotionnelle ou relationnelle entre le consommateur et le commerçant. L’acte d’achat comprend de plus en plus des expériences de toutes sortes et l’espace de proximité est idéal pour effectuer ces expériences. Les Journées nous ont permis de réfléchir sur de nombreux sujets, parmi lesquels il faut souligner les suivants: 1. En général, les formats de proximité ont fait preuve d’une plus forte résistance aux aléas de la crise économique dont ont souffert tous nos pays. 2. L’irruption du commerce électronique est en même temps une menace et une opportunité pour les PME commerciales. Il est fortement nécessaire d’explorer de possibles formes d’intégration du e-commerce dans l’espace urbain. 3. Dans nos villes, le tourisme est une contribution essentielle aux résultats du commerce urbain et de proximité. Il est cependant nécessaire d’éviter les offres générales des marques globales pour les adapter aux conditions locales ; il faut surtout privilégier les produits qui nous sont propres. Nous ne devons pas perdre les occasions que nous offrent ces acheteurs et adapter les commerces à leurs spécificités. 4. Pour profiter au maximum des synergies entre le commerce et le tourisme, il faut mettre l’accent sur toutes sortes de manifestations propres à chaque ville, tout en adaptant l’exercice des activités commerciales aux caractéristiques particulières de chaque ville ou chaque zone ou axe commercial. 5. Le commerce de proximité et les espaces commerciaux singuliers sont le contexte le plus favorable pour la concurrence qui éperonne l’innovation, ce qui est une garantie de sécurité et de cohésion sociale ainsi que de durabilité aussi bien économique des affaires comme environnementale pour l’ensemble de la ville. 6. Les marchés municipaux sont indispensables dans la configuration du commerce de proximité. Souvent les villes sont nées et ont grandi autour des marchés. Ce format commercial, proche de l’habitant, est en même temps la garantie d’une alimentation saine et d’un assortiment de produits proches, appelés Km0. Dans le cadre des Journées, un accord de collaboration a été signé entre Vitrines d’Europe et Emporio, association européenne de marchés. 7. Dans le cadre des Journées Européennes du commerce urbain, nous faisons appel aux autorités locales, régionales et nationales, afin de mettre fin, à l’aide de nouveaux instruments (fondamentalement à caractère urbanistique et à portée métropolitaine), aux limites que la Directive de Services du Marché intérieur a imposé à la programmation économique des activités et des implantions commerciales. Ces politiques urbaines sont particulièrement nécessaires pour régénérer les espaces urbains qui ont été occupés par des formats commerciaux aujourd’hui en déclin. 8. Nous avons besoin de politiques actives appuyant les activités commerciales des centres villes qui souffrent du vieillissement de leur population. 9. Nous constatons que pour relever les défis (actuels et futurs) des grandes corporations commerciales de la distribution, l’outil indispensable est le travail collectif et les actions exercées conjointement. C’est pour cela que nous réclamons une fois de plus une législation qui permette d’instaurer dans nos villes l’expérience des BID (business improvement districts) sous forme d’APEU (aires de promotion de l’économie urbaine ou instruments équivalents). 10. Nous engageons les autorités européennes surgies des prochaines élections du 25 mai, à adopter des politiques actives de relance de l’économie, afin de promouvoir la création d’emploi, augmenter les revenus des familles, augmenter la capacité de consommation, ce qui, en définitive, permettra la reprise de nos affaires commerciales. 11. A elles seules, les mesures d’austérité sont insuffisantes pour sortir de la crise. Le commerce et le tourisme constituent les axes de croissance économique en Europe et il leur faut l’appui des villes en tant que cœur économique de l’Union Européenne. Tout ceci afin de pouvoir continuer à être les avantgardistes de l’avènement de nouveaux systèmes de valeurs éthiques, sociales et économiques. A Barcelone, le 20 mai 2014.