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Les infections urinaires prédominent, suivies
des infections respiratoires basses et des
infections du site opératoire. La mission du
CLIN n’est pas de culpabiliser mais d’aider à
analyser les raisons d’un échec et à comprendre
les causes de la survenue des infections, afin de
mettre en place des mesures d’hygiène adaptées.
Ainsi le CLIN-Nord a mis en place le réseau
INCISO de surveillance des infections du site
opératoire avec, pour objectif, de sensibiliser
l’équipe chirurgicale et de lui fournir un outil
standardisé pour mesurer le risque infectieux
dans le service. Les infections postopératoires
peuvent survenir jusqu’à 30 jours après l’inter-
vention (jusqu’à un an en cas de prothèse de
hanche). Le taux d’infections est déterminé par
le NNIS, index du risque construit à partir de
trois facteurs : durée de l’intervention, score
ASA (permettant d’estimer l’état général de
santé du patient) et classification d’Altemeier
(chirurgie propre, contaminée, sale).
En 1998, 120 services ont participé à ce ré-
seau en recueillant des données concernant
16 506 patients opérés : le nombre de patients
infectés au site opératoire était de 3,9 %, en
moyenne 9 jours après l’intervention. Il en res-
sort aussi que le taux des infections du site
opératoire augmente avec le niveau NNIS
(5,5 % pour le NNIS de niveau 1, 26,7 % pour
le NNIS de niveau 3) et que même les patients
à faible risque (le NNIS égal à zéro) atteignent
un taux de 2,2 %. Heureusement, on trouve,
dans 70 % des services, des taux de 0 à 2 %,
mais quelques services ont des taux supé-
rieurs à 7 %, ce qui suggère un problème de
l’hygiène. Selon F. Golliot (CLIN), on a observé,
en 1999, une diminution des infections dans
ces services “en rouge”. En effet, l’évaluation
mobilise l’ensemble de l’équipe chirurgicale au-
tour d’une démarche de prévention des infec-
tions nosocomiales.
Des facteurs d’infection restent mal connus, par
exemple les ectoparasites. Ils vivent sur ou dans
la peau et les phanères, peuvent véhiculer des
germes pathogènes et être à l’origine d’infec-
tions nosocomiales et parfois d’épidémies
(galle). La lutte passe d’abord par une bonne
connaissance de leur cycle de reproduction et
de leurs conditions de vie, ainsi que par l’élimi-
nation des sources de contamination et des fac-
teurs favorisants (comme des miettes de gâteaux
dans les chambres).
Les consultations d’ophtalmologie dans les éta-
blissements et dans les cabinets médicaux sont
également concernées par la prévention d’infec-
tions nosocomiales. On connaît la sensibilité de
l’œil aux produits irritants (traces de désinfec-
tants mal rincés). Les données épidémiolo-
giques ne sont pas nombreuses, cependant, on
admet que les kérato-conjonctivites à adénovi-
rus et entérovirus peuvent être transmises par
les mains et le matériel.
Même les appareils qui ne sont en contact
qu’avec la peau peuvent constituer un point
d’ancrage pour les micro-organismes et donc fa-
voriser leur transmission de patient à patient.
Pour le matériel non immergeable, le groupe de
travail au sein du CLIN n’a trouvé aucune pro-
cédure sans risque pour la cornée à ce jour.
Comme l’a souligné Mme Bardez (Hôtel-Dieu),
il faut susciter une réflexion sur les pratiques
professionnelles et préciser les bonnes pratiques
de la prise en charge des dispositifs médicaux
(telle qu’une procédure minimale après chaque
consultation) qui sont fragiles, thermosensibles
et difficiles à démonter. ■
Hygiène
Supprimer les infections
nosocomiales
Aujourd’hui, chaque établissement public est doté
d’un CLIN chargé de la prévention des infections acquises
pendant le séjour à l’hôpital. Cinq à 10 % des malades
contractent en effet une infection nosocomiale
avec un taux de résistance des souches incriminées élevé.