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consciencieusement de sa mission de fixer sur la pellicule (pardon, d'entrer en mémoire… vivons
avec notre temps !) ces moments agréables, Hervé BERTEAUX nous présentait son dernier ouvrage
"Le Patrimoine Templier", en expliquant sa démarche et en relevant ses propos de quelques
anecdotes. Puis Charly LOMERO et Marie-Amandine CUARTERO ont présenté les objets que l'on
pouvait acquérir, notamment de très beaux sweat-shirts "Ecole des Mines".
Champagne, café et chansons ont clôturé le repas et nous nous sommes dirigés vers l'accueil pour la
visite guidée du Prieuré.
La visite a plus particulièrement porté
sur l'église et le cloître.
L'église, comme tous les bâtiments du
Prieuré, reflète par son extrême
simplicité et son dépouillement la
spiritualité de l'ordre. La nef, longue
et étroite, est d'une nudité absolue.
Elle ne possède pas de sacristie, des
niches et des placards creusés dans le
mur de l'abside en faisant office.
Seule entorse à l'esprit d'humilité, le
petit clocher hexagonal de
construction plus récente, au moment
où la règle s'était assoupie et où les
crises internes annonçaient le déclin
puis la disparition de l'ordre. Son
acoustique est exceptionnelle et de
nombreux concerts y sont organisés
aujourd'hui.
Le cloître, d'une extrême sobriété, est
de dimension modeste puisque les
moines étaient peu nombreux. Il a la
particularité de posséder, à l'endroit
où trois nervures pénètrent dans le
mur, une rangée de denticules qui
représentent chacune 12 "lignes",
unité de mesure du Moyen-Age valant
1 pouce.
Les "lignes" servaient à définir les
unités d'alors (outre le pouce, le pied,
la coudée, la toise… lesquelles
variaient d'ailleurs d'une région ou
d'un pays à l'autre).
Autre particularité, la salle capitulaire
était à l'origine sans ouverture vers le
cloître puisque tous les moines étaient
égaux et avaient "droit au chapitre".
Après la nomination d'un prieur (voir
encadré), cette règle d'égalité a été
apparemment supprimée car deux
ouvertures sur le cloître ont été
percées pour que, à l'instar des grands
ordres (cisterciens, chartreux,…) les
moines non admis dans la salle
Prieuré Saint Michel de Grandmont
L'ordre monastique de Grandmont, fondé
en Limousin vers la fin du XIème siècle, était
parmi les plus sévères, mais aussi les plus
populaires, de l'occident.
Le nouvel ordre connaît une expansion
rapide mais limitée surtout à la France du
Centre et au Sud-Ouest. Il comptait jusqu'à
160 établissements à la fin du XIIIème siècle,
dont trois en Angleterre et deux en Espagne.
La règle imposait une solitude rigoureuse.
Les monastères, qui comptaient quelques
moines (une douzaine au plus),
s'établissaient dans des lieux déserts,
souvent au milieu des forêts. La rudesse de
la vie des moines, leur pauvreté et la qualité
de leur accueil les rendaient proches des
paysans. Ils étaient aimés du petit peuple et
appréciés par les puissants. C'est ainsi que
Saint Michel de Grandmont reçu en don de
l'évêque de Lodève la vaste forêt qui entoure
les bâtiments.
L'ordre traversa un certain nombre de
crises sur les plans disciplinaire et financier.
Il fut réformé deux fois, notamment en 1367
avec la nomination d'un prieur chargé du
maintien de "l'étroite observance". Les
monastères devinrent des Prieurés.
L'ordre a été supprimé en 1772.
A noter que l’état de conservation
exceptionnel des bâtiments et de l’ensemble
du site est le fruit de l’implication de la
famille Bec.