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Angio-Dossier
L’hypertension artérielle est mainte-
nant entrée dans une phase institu-
tionnelle et sociale. Le diagnostic et
le traitement d’un hypertendu sont
actuellement bien codifiés.
Devant une confirmation d’élévation
des chiffres tensionnels chez un sujet
symptomatique ou asymptomatique
de première découverte, le médecin
doit réfléchir et se poser quatre ques-
tions :
– l’hypertension artérielle est-elle
permanente ?
– l’hypertension artérielle est-elle
essentielle ou secondaire ?
– l’hypertension artérielle a-t-elle un
retentissement sur les organes cibles
(artères, rein, cœur, cerveau) ?
– Quels sont les facteurs de risque
cardiovasculaires associés ?
Ainsi un bilan doit être réalisé pour
répondre à toutes ces questions.
Les examens ne seront pas les mêmes
chez un homme de cinquante ans, plé-
thorique et fumeur, que chez une
femme de trente ans sous traitement
œstro-progestatif.
De même, si les progrès de l’imagerie
médicale permettent aujourd’hui une
recherche plus fiable et plus simple
des causes de l’HTA secondaire, cette
recherche ne doit pas être entreprise
chez tous les hypertendus. Elle doit
impérativement être adaptée au cas de
chaque patient car c’est la difficulté
d’équilibrer la pression artérielle qui
conduit finalement le plus souvent à
rechercher une cause d’HTA secon-
daire.
Quelles sont les méthodes
de dépistage de l’HTA ?
La définition de l’HTA est basée sur
la mesure de la pression artérielle
(PA) et repose sur l’analyse des
valeurs de la PA systolique (PAs) et
diastolique (PAd).
Le sphygmomanomètre à mercure est
l’appareil de choix. Il comporte ordi-
nairement un coussinet gonflable, un
manomètre à mercure et un stéthosco-
pe. La mesure de la PA doit s’effec-
tuer au repos en position assise allon-
gée. Le bras doit être sur la même
horizontale que le corps. Cinq
minutes de repos sont nécessaires
avant la mesure.
La pression artérielle systolique cor-
respond à l’apparition des bruits de
Korotkow (phase I auscultatoire), la
disparition des bruits définit la pres-
sion artérielle diastolique (phase V).
Cette phase est souvent difficile à
percevoir, notamment en cas d’hyper-
thyroïdie, d’hyperkinésie circulatoire
ou en période d’exercice. Il faut alors
noter conjointement les pressions cor-
respondant à la phase III (bruits plus
marqués et augmentant d’intensité) et
la phase IV (diminution des bruits)
particulièrement nette chez l’enfant.
Deux mesures sont recommandées au
cours d’une prise de PA, séparées par
au moins 3 minutes.
Il est important de tenir compte de la
température, de l’heure du dernier
repas, de la dernière cigarette et enfin
– et surtout – du degré d’anxiété. Une
mesure de la PA debout permet de
rechercher une hypotension orthosta-
tique.
Quand la PA peut-elle être
considérée comme pathologique ?
La définition de l’HTA n’est plus basée
uniquement sur le niveau de PAd, elle
varie avec l’âge et le sexe. Un sujet avec
une PA inférieure à 140 mmHg est consi-
déré comme normotendu. Un sujet est
hypertendu lorsque la PAs est supérieure à
160 mmHg et/ou la PAd est supérieure à
95 mmHg. Le tableau I, page suivante,
indique la classification de l’HTA selon
l’OMS/ISH en 1993 (OMS : Organisa-
tion Mondiale de la Santé. ISH :
International Society of Hypertension).
Prise en charge
d’une hypertension
artérielle
de première
découverte
M. Brahimi, M. Marinov, J. Raison*
La gravité de l’hypertension
artérielle comme facteur de
morbidité et de mortalité car-
diovasculaire n’a jamais été
contestée. Les fréquences obser-
vées dans les différentes parties
du monde sont environ d’un
adulte sur sept. La mortalité
d’une population hypertendue,
dont la diastolique est comprise
entre 90 et 100 mmHg, est
double de celle des sujets nor-
motendus de sexe et âge iden-
tiques.
*Service de Médecine Interne, Hôpital
Broussais, Paris.
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