ARM-3D TOF.
Anévrisme géant de l’artère carotide interne gauche
intracrânienne. Sténoses et dilatations multiples de
l’artère cérébrale postérieure gauche.
Vasculopathie ectasiante
et infection par le VIH
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E. Touzé*, M. Simon*, S. Godon-Hardy*
imagerie
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Correspondances en neurologie vasculaire - n° 3 - Vol. II - juillet-août-septembre 2002
asculopathie ectasiante au cours
d’une infection chronique par le
virus de l’immunodéficience humaine (VIH)
compliquée d’un accident ischémique dans le
territoire profond de l’artère cérébrale
moyenne gauche chez un jeune homme de
19 ans d’origine zaïroise. La séropositivité
pour le VIH était connue depuis l’âge de
5ans (contamination post-transfusionnelle,
en Afrique). Le patient avait déjà présenté un
accident ischémique cérébral (hémiparésie
droite partiellement régressive) et une
hémorragie méningée respectivement 6 et
5ans auparavant. Lors des premières compli-
cations neurologiques, le patient était immu-
nodéprimé (CD4 <150/mm3) alors qu’au
moment de la dernière complication neurolo-
gique, le taux de CD4 était autour de
500/mm3avec une charge virale négative
sous trithérapie. L’anévrisme sylvien et la
sténose sylvienne pouvaient être impliqués
dans la genèse de ce nouvel accident isché-
mique cérébral.
Diverses vascularites et vasculopathies sont
observées au cours de l’infection par le VIH.
L’atteinte des vaisseaux de petit et de moyen
calibres est beaucoup plus fréquente que celle
des gros vaisseaux. Une vasculopathie des
vaisseaux du polygone de Willis a été rarement
observée, et exclusivement chez l’enfant. Il
s’agit d’une vasculopathie ectasiante avec des-
truction de la limitante élastique, atteinte des
vasa vasorum et fibrose intimale. Une inflam-
mation dans la media et l’adventice est égale-
ment parfois visible. Les manifestations cli-
niques sont des accidents ischémiques mais
aussi hémorragiques. Les mécanismes lésion-
nels sont inconnus mais une atteinte directe de
l’endothélium vasculaire par le virus et une
réaction dysimmunitaire sont fréquemment
évoquées. Cependant, certaines infections
opportunistes peuvent également provoquer
une vascularite. Il n’y a pas de preuve qu’un
traitement anti-inflammatoire, immunosup-
presseur ou antiviral puisse améliorer ou ralen-
tir l’évolution de cette vasculopathie.
Hôpital Sainte-Anne, Paris.
Angiographie carotide gauche –
vue oblique antérieure.
Dilatation anévrismale de la ter-
minaison de l’ACI et sténose ser-
rée de l’artère sylvienne.
V