Vie professionnelle
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La Lettre du Psychiatre - Vol. II - n° 6 -7 - novembre-décembre 2006
L
es Pays-Bas, suivant en cela de
nombreux pays européens, sont
en train de réformer leur système
de santé et les principaux points de
cette réforme sont importants à connaître,
tous les pays européens cherchant la recette
miracle qui permettra aux caisses d’Assu-
rance maladie d’être en excédent sans pour
autant diminuer la qualité des prestations
fournies aux assurés.
Il s’agit de privatiser les caisses de maladie
qui perdraient leur statut de droit public
et qui devraient engranger des bénéfices.
Tous les habitants des Pays-Bas auraient
droit à une assurance obligatoire avec
quelques exceptions bien documentées,
mais celles-ci seraient par définition
exceptionnelles. Les frais concernant les
enfants seraient totalement pris en charge
par les finances publiques, donc par les
impôts (ce qui se rapproche de la nouvelle
réforme allemande, voir ci-dessous). Les
personnes ayant de bas revenus bénéfi-
cieraient d’une subvention de la part de
l’État. Les assurés auraient des droits pour
décider de ce qui leur convient avec un
choix plus élevé de prestations parmi les
différentes caisses qui existent et cela sur
la base du volontariat. Ainsi, les personnes
plus jeunes choisiraient d’avoir moins de
prestations pour un coût moindre, ce qui
ne serait pas le cas chez les personnes plus
âgées, beaucoup plus à risques de tomber
malades.
Et en dernier lieu, la moitié des primes d’as-
surances serait payée par les assurés indé-
pendamment de leurs revenus, et l’autre
moitié, qui dépendrait des revenus, serait
payée par l’employeur. O
Pays-Bas : réforme de la santé
Allemagne : nouveau plan d’économie sur le médicament
P
our continuer à maîtriser
les coûts de la santé en Alle-
magne, le Bundestag a adopté
un nouveau plan d’économie
entré en vigueur le 1er avril 2006 destiné
à réduire les dépenses pharmaceutiques
de 1,3 milliard d’euros par an. Les médi-
caments allemands sont parmi les plus
chers d’Europe et ce plan va entraîner de
nombreuses baisses de remboursement
des spécialités et des génériques à la suite
d’une modification du système du forfait
de remboursement des prix de référence.
Cela devrait conduire les laboratoires à
adapter leurs prix aux forfaits pour rester
compétitifs et amener les médecins à
prescrire des médicaments encore moins
chers. Les prix seront bloqués jusqu’au
1er avril 2008 et les génériques devront
baisser de 10%, provoquant alors une
diminution des dépenses de 800 millions
d’euros par an.
Comme il en avait été question dans le
plan Juppé, les Allemands reviennent à
un système qui avait été rejeté en France
et qui vient d’être adopté visant à récom-
penser les médecins qui prescrivent peu
et à sanctionner ceux dont les ordon-
nances sont trop importantes. Ainsi,
les médecins qui prescriront 10% de
plus que la moyenne de leurs confrères
seront sanctionnés et devront reverser
aux caisses une partie “des montants des
dépassements” dans un pourcentage
qui pourrait aller jusqu’à 50% de ceux-
ci. Par ailleurs, ceux qui prescriraient
moins bénéficieraient d’un supplément
d’honoraires en fin d’année.
En plus des charges administratives
de plus en plus lourdes, les médecins
devront travailler avec des logiciels qui
indiqueront pour chaque maladie les
médicaments les plus économiques, ces
logiciels étant fournis par les caisses et
les organisations médicales. Ce système
est considéré comme particulièrement
inadapté et absurde par les psychiatres
et par l’ensemble des médecins à un
moment où l’effervescence est grande
en Allemagne concernant la diminution
des honoraires et des salaires. O
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