1/10
BTS CHIMISTE
Session 2005
Code sujet CHEXP-P06
EPREUVE FONDAMENTALE DE CHIMIE
- Pratique expérimentale -
Durée : 6 heures Coef. : 7
SUJET N° 6
PREPARATION DE L’ACIDE CYCLOPROPANEDICARBOXYLIQUE
La synthèse malonique est une méthode de synthèse permettant une homologation à deux atomes de
carbone supplémentaires d’un dérivé halogéné en acide carboxylique.
On commencera par la partie I.2. et on réalisera en parallèle la partie I.1.
On se limitera dans cette épreuve aux deux étapes suivantes
- Estérification (étape 1)
- Synthèse de l’acide cylopropanedicarboxylique (étape 2)
CH2COOHHOOC EtOH
Tolne CH2COOEtEtOOC
COOH
COOH
HCl
COO
-
COO
-
Catalyse par
transfert de phase
NaOH
Br Br
OEt
O
OEt
O
COOH
COOH
HCl
COO
-
COO
-
Catalyse par
transfert de phase
NaOH
Br Br
OEt
O
OEt
O
NOM du candidat : .....................................
Prénom : .....................................................
N° d'inscription : .........................................
2/10
I- Données techniques
Les températures d’ébullition (t
éb
) sont données sous une pression de 1,0135 bar.
Le point éclair est noté PE (sous une pression de 1,0135 bar).
Produit Données physiques Solubilité et sécurité
Toluène (méthylbenzène) M = 92,1 g.mol-1 ;
4
20
d
= 0,865
Téb = 111 °C ; PE = 7 °C
Donne avec l’eau et l’éthanol un
hétéroazéotrope ternaire qui bout à 75 °C
sous 1,0 bar.
Facilement inflammable.
Nocif par inhalation.
Acide malonique
(acide propanedioïque) M = 104,1 g.mol-1
Tfus = 135-137 °C Nocif en cas d’ingestion.
Irritant pour les yeux, les voies
respiratoires et la peau.
Soluble dans le toluène et l’éthanol
Malonate de diéthyle M = 160,2 g.mol-1 ; Teb = 199 °C ;
4
20
d
= 1,055 Irritant pour les yeux
Acide
cyclopropanedicarboxylique M = 130,1 g.mol-1
Nocif en cas d’ingestion.
Provoque des brûlures.
Ethanol M = 46,1 g.mol-1 ;
4
20
d
= 0,789
Teb = 78,5 °C ; PE = 12 °C
Inflammable.
H2SO4 concentré (pur à 96 %) Irritant pour les yeux, les voies
respiratoires et la peau.
1,2-dibromoéthane M = 187,9 g.mol-1 ;
4
20
d
= 2,18
Teb = 131 °C
Cancérigène
Toxique par inhalation, ingestion ou
contact avec la peau
Soude en pastilles M = 40,0 g.mol-1 Provoque des brûlures.
Chlorure de
benzyltriéthylammonium M = 227,8 g.mol-1
Tfus = 185 °C Nocif en cas d’ingestion.
Irritant pour les yeux, les voies
respiratoires et la peau.
II. Mode opératoire
1. Estérification :
Équiper un ballon de 250 mL avec un dispositif de distillation pour produits volatils.
Introduire 15,0 g d’acide malonique, 60 mL d’éthanol absolu et 30 mL de toluène
anhydre.
Mettre sous agitation et ajouter 0,3 mL d’acide sulfurique concentré et de la pierre ponce.
Porter le contenu du ballon à ébullition et maintenir le reflux pour pouvoir prélever
très
lentement
le distillat jusqu’à ce que la température en tête de colonne atteigne 80 °C
environ. À titre indicatif : le passage de 75 mL de distillat prend au moins une heure.
Refroidir puis transvaser le contenu du réacteur dans une ampoule à décanter.
Laver la phase organique rapidement avec 20 mL d’une solution saturée en chlorure de
sodium.
Recueillir puis sécher la phase organique sur carbonate de potassium anhydre.
Rectifier le malonate de diéthyle formé (calorifuger la colonne si nécessaire).
Effectuer l’analyse par chromatographie en phase gazeuse.
Mesurer le volume et l’indice de réfraction du produit préparé.
3/10
2. Synthèse de l’acide cyclopropane dicarboxylique
a) Réaction
Dans un tricol de 250 mL, introduire 35 g de soude en pastilles et 75 mL d’eau.
Adapter le réfrigérant, le thermomètre et l’ampoule de coulée et refroidir à température
ambiante.
Ajouter 6,0 g de chlorure de benzyltributylammonium (catalyseur par transfert de phase)
et agiter
fortement
.
Il est possible que le mélange obtenu ne soit pas totalement limpide.
Préparer un mélange constitué de 6,0 g de malonate de diéthyle et de 14,0 g de
1,2-dibromoéthane. L’introduire dans l’ampoule de coulée et le verser
rapidement
et
en
agitant
fortement.
Maintenir l’agitation vigoureuse pendant 1 h 30 min.
Verser le mélange réactionnel dans un erlenmeyer puis le refroidir jusqu’à environ 10 °C.
b) Acidification
Ajouter au mélange réactionnel, avec précaution, dans la glace, goutte à goutte et en contrôlant
la température qui ne doit
pas dépasser 20 °C
, de l’acide chlorhydrique concentré jusqu’à un
pH inférieur à 2 (environ 50 mL).
Si le milieu réactionnel est très trouble, on peut le filtrer sur
coton de verre avant de passer à l’étape suivante.
c) Traitement
Verser alors la solution dans une ampoule à décanter et extraire le diacide par trois fois
20 mL d’éther diéthylique.
Saturer ensuite la phase aqueuse avec du chlorure de sodium puis extraire avec 20 mL
d’éther diéthylique.
Réunir les phases organiques et les sécher sur MgSO4 anhydre.
Chasser l’éther à l’évaporateur rotatif et faire cristalliser1 le produit. Filtrer. Sécher.
Mesurer les masses humide (
m
2h) et sèche (
m
2s) du produit
brut
et la température de
fusion.
d) Mise en évidence de la catalyse par transfert de phase
Dans un tube à essais, introduire environ 2 mL de dichlorométhane et quelques cristaux
de permanganate de potassium.
Ajouter 2 mL d’eau distillée. Boucher le tube et agiter. Noter les observations.
Ajouter
une pointe de spatule
de catalyseur par transfert de phase.
Boucher le tube et agiter. Noter les observations.
1 La cristallisation est difficile : il peut être nécessaire de refroidir assez longtemps le produit, s’il a un aspect huileux. On
peut aussi le laisser sécher dans un coupelle pendant 30 minutes au moins.
4/10
III. QUESTIONS
1. Questions concernant la préparation 1 (estérification)
1.1.
Donner l’équation de la réaction d’estérification.
1.2.
Expliquer comment on déplace l’équilibre en faveur de l’ester, dans cette manipulation.
1.3.
Préciser le rôle de l’éthanol. Expliquer pourquoi on utilise de l’éthanol absolu.
1.4.
Indiquer la composition du distillat. Expliquer pourquoi il faut le prélever lentement.
1.5.
Indiquer l’intérêt du lavage avec la solution de chlorure de sodium.
1.6.
Préciser le double rôle du carbonate de potassium anhydre.
1.7.
Indiquer à quelle étape on obtient le diacide carboxylique.
1.8.
Expliquer pourquoi il faut impérativement contrôler la température lors de l’acidification.
2. Questions concernant la préparation 2
2.1.
Donner l’équation de la réaction qui se produit.
2.2.
Indiquer le rôle de la soude. Donner la structure de l’intermédiaire réactionnel formé.
2.3.
Expliquer pourquoi on doit « agiter
vigoureusement
».
2.4. CATALYSE PAR TRANSFERT DE PHASE : utilisation des tests en tube à essai
2.4.1.
Faire l’inventaire des différentes espèces chimiques présentes dans chaque phase, en utilisant
les observations faites.
2.4.2.
L’agent de transfert de phase est constitué d’une « paire d’ions intimes »
formée d’un ion chlorure et d’un ion ammonium quaternaire, soluble dans l’eau.
Dans cette paire d’ions, l’ion Cl- peut s’échanger avec un autre anion. Lequel ?
2.4.3.
Compte tenu de sa structure à longue chaîne carbonée,
l’ion ammonium quaternaire est aussi soluble dans le
dichlorométhane.
Expliquer
alors la coloration de la phase organique.
2.4.4.
Indiquer le rôle du catalyseur par transfert de phase ; justifier la réponse.
2.4.5.
Appliquer le même raisonnement à la réaction considérée et en déduire alors l’avantage que
procure l’utilisation d’un catalyseur par transfert de phase.
N
+
CH
2
CH
2
CH
2
CH
3
CH
3
CH
2
CH
2
CH
2
CH
2
C
H
3
CH
2
CH
2
CH
2
5/10
3. Calculs des rendements
3.1.
Calculer la masse théorique
m
th1 à obtenir pour l’étape 1. En déduire le rendement en produit pur
de l’étape 1.
3.2.
Calculer le rendement en produit brut de l’étape 2.
3.3.
En déduire alors le rendement de la synthèse.
4. Spectroscopie
4.1.
Indiquer les principales différences entre les spectres IR de l’acide malonique et du malonate de
diéthyle (page 7/10).
Préciser si le malonate de diéthyle utilisé pour réaliser le spectre IR est pur. Justifier.
4.2.
Interpréter le spectre RMN 1H du malonate de diéthyle (page 8/10).
4.3
Sur le spectre de masse (page 8/10) de l’acide cyclopropane-1,1-dicarboxylique, identifier les
espèces correspondant aux pics indiqués à
m/z
= 39 ; 86 ; 112.
Expliquer pourquoi le pic parent a une intensité aussi faible. Préciser alors pourquoi le pic à
m/z
= 86
est le pic de base.
Justifier la stabilité particulière de l’espèce correspondant au pic à
m/z
= 39.
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !