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P R O F E S S I O N N E L L E
Information, qualification, communication
● Dr J. Bady*
L
a forme et le contenu des congrès et réunions scientifiques proposés aux gynécologues se sont sensiblement modifiés ces derniers temps.
Le dossier clinique patient multimédia devient le support de
l’évaluation des connaissances, de la qualité des diagnostics,
de la justesse des décisions thérapeutiques et de la qualité des
soins.
Ce modèle d’apprentissage, initié lors du salon de Gynécologie
obstétrique pratique du 20 mars 2000 (atelier de chirurgie), a
progressé dans l’esprit de nos maîtres et enseignants et s’installe, peu à peu, dans un schéma moderne, d’utilisation des
capacités actuelles des technologies de l’audiovisuel au service
de la santé.
Il s’inscrit, aussi, dans une approche plus active, plus directe
du “cas patient” et inverse les trajectoires de formation : de
“magistral”, on est passé à “dossier patient” et “cas clinique”,
installant ainsi le praticien dans une réalité quotidienne et exigeant une maîtrise d’analyse aiguë, pour orienter les soins les
plus justes.
Cette démarche intellectuelle sous-entend la mise à disposition
des outils de communications multimédias (OMM), largement
répandus dans tous les secteurs de la société : éducation, industrie, arts et cultures, loisirs, etc.
L’utilisation des OMM a, comme premier effet, de rendre possible des accès individuels à des banques de données, totalement hors de portée jusqu’alors.
Le deuxième effet est l’échange de documents, de points de
vue et les rencontres inter- et multiprofessionnelles.
Les inégalités d’accès à la connaissance médicale disparaissent
(transmission par filiation, limites financières, traditions culturelles, etc.), mais la maîtrise apparente ainsi obtenue peut
n’être qu’une simple illusion.
Un piège se révèle alors : l’individualisation de l’apprentissage
et l’autoformation.
Si cette technique est devenue un enjeu de société et d’entreprise – incitation pour acquérir des compétences supplémentaires sans grever les budgets –, elle ne peut exister, en médecine, sans la présence, à un moment donné, d’un formateur
référent, pouvant être interrogé et intervenir pour corriger ou
modifier des indices mal saisis.
Mais, heureusement, ces mêmes moyens multimédias, qui
autorisent l’autoformation, fournissent également les moyens
* Chirurgie gynécologie-obstétrique, hôpital privé Armand-Brillard, 3-5, avenue Watteau, 94130 Nogent-sur-Marne.
La Lettre du Gynécologue - n° 285 - octobre 2003
d’éviter “l’autosatisfaction” et la “suffisance” du plagiat scientifique : l’accès collectif, les points de rencontre, les espaces
d’échanges (forum) évitent l’isolement et redressent des pistes
erronées, insuffisantes ou mal comprises à condition de
consentir à cette démarche, ce qui est également une mise à
l’épreuve de soi.
Cette culture de l’autoformation ne doit pas être, en médecine,
une remise en question de la référence, voire de l’autorité ne
serait-ce que parce que le juge est un nouvel intervenant omniprésent de nos schémas sociaux.
Il sera intransigeant et attentif à l’identité des sites formateurs.
L’Université Sans Amphithéâtre de Mr Charles Mérieux, initiée lors des colloques des nouvelles technologies audiovisuelles au service de la santé (Annecy-les-Pensières) est
encore une virtualité.
La compétence et la qualification ne sont pas encore des finalités télétransmises.
Une intervention chirurgicale ne peut être maîtrisée par le seul
vecteur web, même si l’on y ajoute l’interactivité (manipulation à distance, robotique) et l’usage de simulateurs, alternative avouée aux coûts humains de formation.
La disponibilité soudaine des documentations médicales ne
doit pas masquer les difficiles problèmes relationnels induits
par la diversité des sources d’information.
Le besoin permanent de mise à jour peut, également, fragiliser
le médecin dans sa démarche active de recherche documentaire : où sont les bonnes pistes (sites) scientifiques ?
Le double effet de l’E.formation (apprentissage en ligne), qui
distribue le savoir et permet de le recevoir, reste mal évalué,
dans le domaine médical particulièrement.
Il peut conforter une compétence, assurer une mise à niveau et
une intégration dans un groupe, sans finalisation sensible mais
aussi, substituer la notion de “maîtres qui détiennent le savoir”
par celle d’“experts qui induisent les bonnes questions”.
La formation continue, utilisant maintenant les OMM, devrait diriger ses axes prioritaires vers ceux qui n’ont pas les moyens traditionnels de se mieux informer, ou qui débutent leur formation.
Or, on constate que la majorité de cette voie de formation
intensive va vers ceux qui ont un acquis professionnel et les
moyens financiers d’acquérir les OMM.
L’analyse de la fréquentation des différents congrès formateurs
met en évidence un recrutement “d’apprenants” déjà spécialisés et équipés.
Si bien qu’une nouvelle catégorie et un niveau différent d’évaluation apparaissent :
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La valeur d’un maître (en médecine) sera son humanisme et sa
capacité à transmettre et non pas son habilité à surfer sur le
Web qui ignore, lui, la convivialité et la reconnaissance de la
relation humaine.
Il nous reste à tisser, tous les jours, la toile humaine.
Work in progress, but with us.
■
– ceux qui maîtrisent les OMM (logiciels, PC, Web, etc.), les
nouveaux maîtres ?
– ceux qui y sont insensibles ou dans l’incapacité (temporaire ?)
de se former (coûts).
Le temps médical ne doit pas être supplanté par le temps multimédia.
La dispersion des OMM et la difficulté de leur maîtrise (qui
nécessite un apprentissage spécifique à son tour) peuvent créer
un nouveau groupe d’exclus de la formation médicale…
Les moyens d’information actuels ne sont pas synonymes de communication et ne doivent pas bouleverser la hiérarchie formateursapprenants. Savoir manier l’outil de l’information ne signifie pas
que l’on sait traduire et bien utiliser le contenu de l’information.
R
B I B L I O G R A P H I Q U E
– Marchand L, Deyover C. E.learning et formation des adultes en contexte professionnel. De Baeck Université, 2002.
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La Lettre du Gynécologue - n° 285 - octobre 2003
LG - N° 285
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