"Le temps ne joue pas en notre faveur", a déclaré depuis Genève le secrétaire général
de l'OMM, Michel Jarraud.
"C'est là un important message pour les négociateurs afin qu'ils sachent que les
décisions doivent être prises rapidement", a-t-il relevé dans une conférence de presse.
Il a précisé que l'évaluation a été publiée maintenant, sans attendre les données de
novembre et décembre, "pour être sûr que les négociateurs (à Lima) disposent de la
meilleure et la plus récente information".
"Plus nous attendrons, plus il sera difficile de maintenir ce réchauffement climatique
au-dessous des deux degrés", a-t-il prévenu.
Le record possible de la température moyenne à la surface du globe "est largement dû
aux températures record à la surface des océans, qui vont très probablement rester
supérieures à la normale jusqu'à la fin de l'année", ajoute l'OMM dans son évaluation.
"Des températures élevées à la surface des océans, combinées à d'autres facteurs, ont
contribué à des pluies et des inondations exceptionnelles dans plusieurs pays et à des
sécheresses extrêmes dans d'autres", affirme l'agence onusienne.
Selon l'OMM, les températures élevées entre janvier et octobre ont été enregistrées en
l'absence du phénomène El Nino, un réchauffement cyclique des eaux du Pacifique
tropical, qui perturbe le cycle habituel des précipitations.
En 2014, les experts de l'organisation rappellent par exemple que 12 grosses tempêtes
ont touché le Royaume uni en janvier et février : l'hiver britannique a été le plus pluvieux
jamais enregistré, avec des précipitations correspondant à 177% de la moyenne.
En mai, les inondations dévastatrices ayant frappé la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et
la Croatie ont touché plus de deux millions de personnes; en septembre, le sud des
Balkans a reçu 250% de la moyenne mensuelle des précipitations, et certaines parties de
la Turquie 500%.
Le sud de la France à la mi-septembre, le Maroc en novembre ont aussi reçu des
précipitations inhabituelles qui ont provoqué des inondations.
"Ce que nous avons vu en 2014 est cohérent avec ce que nous attendons d'un climat
en train de changer", avait auparavant indiqué M. Jarraud dans un communiqué.
"Les émissions de gaz à effet de serre record, et les concentrations atmosphériques qui
vont avec, engagent la planète vers un futur plus incertain et inhospitalier", a également
commenté Michel Jarraud.
Selon le dernier rapport du groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec),
publié en début novembre, les concentrations de gaz à effet de serre (GES) dans
l'atmosphère sont les plus élevées depuis 800.000 ans.
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