Climat: records de température, pluies et inondations

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Climat: records de température, pluies et
inondations pour 2014
Les températures relevées entre janvier et octobre sur les continents et les
océans pourraient faire de 2014 l'année la plus chaude depuis 1880, une tendance
ayant contribué à de graves inondations dans de nombreux pays, selon
l'Organisation météorologique mondiale.
" Si novembre et décembre maintiennent la même tendance, alors 2014 sera
probablement la plus chaude jamais enregistrée, devant 2010, 2005 et 1998", indique
l'Organisation météorologique mondiale (OMM), organisme des Nations unies, dans son
évaluation provisoire de l'année 2014 publiée mercredi à Genève et Lima, où les
négociations internationales sur le changement climatique ont repris lundi pour deux
semaines.
Sur les 10 premiers mois de l'année, la température moyenne de la Terre a été
supérieure de 0,57°C à la moyenne de 14°C de la période 1961-1990.
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"Le temps ne joue pas en notre faveur", a déclaré depuis Genève le secrétaire général
de l'OMM, Michel Jarraud.
" C'est là un important message pour les négociateurs afin qu'ils sachent que les
décisions doivent être prises rapidement", a-t-il relevé dans une conférence de presse.
Il a précisé que l'évaluation a été publiée maintenant, sans attendre les données de
novembre et décembre, "pour être sûr que les négociateurs (à Lima) disposent de la
meilleure et la plus récente information".
"Plus nous attendrons, plus il sera difficile de maintenir ce réchauffement climatique
au-dessous des deux degrés", a-t-il prévenu.
Le record possible de la température moyenne à la surface du globe "est largement dû
aux températures record à la surface des océans, qui vont très probablement rester
supérieures à la normale jusqu'à la fin de l'année", ajoute l'OMM dans son évaluation.
"Des températures élevées à la surface des océans, combinées à d'autres facteurs, ont
contribué à des pluies et des inondations exceptionnelles dans plusieurs pays et à des
sécheresses extrêmes dans d'autres", affirme l'agence onusienne.
Selon l'OMM, les températures élevées entre janvier et octobre ont été enregistrées en
l'absence du phénomène El Nino, un réchauffement cyclique des eaux du Pacifique
tropical, qui perturbe le cycle habituel des précipitations.
n 2014, les experts de l'organisation rappellent par exemple que 12 grosses tempêtes
E
ont touché le Royaume uni en janvier et février : l'hiver britannique a été le plus pluvieux
jamais enregistré, avec des précipitations correspondant à 177% de la moyenne.
n mai, les inondations dévastatrices ayant frappé la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et
E
la Croatie ont touché plus de deux millions de personnes; en septembre, le sud des
Balkans a reçu 250% de la moyenne mensuelle des précipitations, et certaines parties de
la Turquie 500%.
e sud de la France à la mi-septembre, le Maroc en novembre ont aussi reçu des
L
précipitations inhabituelles qui ont provoqué des inondations.
"Ce que nous avons vu en 2014 est cohérent avec ce que nous attendons d'un climat
en train de changer", avait auparavant indiqué M. Jarraud dans un communiqué.
" Les émissions de gaz à effet de serre record, et les concentrations atmosphériques qui
vont avec, engagent la planète vers un futur plus incertain et inhospitalier", a également
commenté Michel Jarraud.
elon le dernier rapport du groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec),
S
publié en début novembre, les concentrations de gaz à effet de serre (GES) dans
l'atmosphère sont les plus élevées depuis 800.000 ans.
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Cette hausse des concentrations est alimentée par des émissions de gaz à effet de
serre (CO2, méthane, protoxyde d'azote) qui ne cessent de croître (+2,2% en 2012), en
raison des activités humaines (production d'énergie, déforestation, agriculture, processus
industriels, etc.).
out l'enjeu des négociations climatiques internationales en cours est de parvenir à un
T
accord fin 2015 engageant tous les pays vers une réduction des émissions de GES, de
façon à limiter les effets du réchauffement de la planète et les dérèglements qui en
résultent.
Christiana Figueres, la responsable climat à l'ONU, a insisté lors d'une conférence de
presse à Lima sur la nécessité d'une "action urgente mais graduelle à la fois".
"Nous devons +décarboner+ urgemment la croissance économique mondiale, mais cela
ne peut se faire que dans un processus graduel", a-t-elle relevé.
" Ces caractéristiques sont en train d'être débattues dans les discussions de Lima et
éventuellement en vue d'un accord" pour la grande conférence de Paris sur le climat en
2015, a-t-elle ajouté.
i 2014 est en passe de devenir l'année la plus chaude, depuis le début des relevés de
S
températures, le nombre de cyclones est lui plutôt en baisse depuis janvier.
'OMM a recensé 72 tempêtes tropicales (dont les vents dépassent 63 km/h), un chiffre
L
inférieur à la moyenne de 1989-2010 (89 tempêtes).
Mais selon Michel Jarraud, "il n'y a pas de raison de se réjouir et dire qu'il y a une
pause. Il n'existe pas de hiatus dans le réchauffement climatique".
e rapport de l'OMM "doit être répercuté dans les négociations sur le climat de Lima et
L
faire bouger les discussions apathiques en cours", a réagi pour sa part l'organisation
Oxfam dans un communiqué.
(avec AFP)
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