La Lettre du Cardiologue - n° 294 - mai 1998
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INFORMATIONS
omme chaque année depuis neuf ans, High Tech a
réuni plusieurs centaines de praticiens dans un esprit
ouvert à la discussion et à l’analyse des difficultés
de l’angioplastie. Notre activité est proche de celle des autres pays
européens, la France se situant au troisième rang avec un peu plus
de 3 100 APC par an et par million d’habitants, après la Belgique
(4 000) et l’Allemagne (4 700). En revanche, la pose de stent est
plus fréquente : 60 % en moyenne versus 31 % en Belgique et
40 % en Allemagne.
DIFFICULTÉ D’ANGIOPLASTIE DES BIFURCATIONS
L’angioplastie des bifurcations reste, pour J. Fajadet, souvent déli-
cate, coûteuse, longue pour le patient et pour le médecin, et sur-
tout non évaluée. Les sites les plus fréquents sont les bifurcations
IVA diagonales, les branches marginales et le trépied. Dans l’arbre
décisionnel vont intervenir : d’abord l’importance de la branche
collatérale, en calibre, mais surtout en territoire myocardique, ce
qui n’est pas toujours évident ; ensuite le degré de sténose de l’os-
tium collatéral. Si l’ostium n’est pas intéressé, J. Fajadet propose
de ne pas en tenir compte ; si l’ostium est sténosé, il suggère de
le protéger et de réaliser un stenting en “T” ou en “pantalon” en
fonction de l’angle formé. L’introduction d’un troisième guide
dans la collatérale puis le retrait du guide pincé en dehors du stent,
avant de dilater et de stenter l’ostium, paraissent bien complexes
sur le papier, mais élégants et très sécurisants dans la pratique
(figure 1). Le debulking* peut s’envisager dans ces interventions
où les artères sont souvent calcifiées, mais l’utilisation du Rota-
blator reste confidentielle...
Il faut retenir que la chirurgie reste préférable en cas de lésion
complexe, tant que cette méthode n’a pas été clairement évaluée
sur ces sites à risque. Comme l’a souligné J. Marco (Toulouse),
il serait regrettable de compromettre la possibilité d’une revas-
cularisation chirurgicale.
LA QUESTION DU TRONC COMMUN RESTE DÉLICATE
Il en va de même de la sténose du tronc commun, en cas de tronc
court ou de sténose distale : l’atteinte de la bifurcation du tronc
constitue pour la plupart des participants une contre-indication
évidente. Les sténoses proximales doivent rester des indications
d’exception, réservées à des patients inopérables. Le choix du
stent se fera vers les systèmes tubulaires, avec une préférence de
P. Baragan (Marseille) pour les Palmatz-Schatz et les AVE.
VOIE RADIALE,VOIE ROYALE
La voie radiale reste une approche élégante et séduisante pour le
médecin, avec le retrait immédiat de désilet, et pour le patient, qui la
considère comme moins agressive. Elle permet un raccourcissement
de la durée d’hospitalisation. À la clinique Pasteur
de Toulouse,
elle constitue 75 % des voies d’abord et 1 % des échecs de cathé-
térisme. Précédée d’une étude préalable de la collatéralité de la
main, avec un test d’Allen non ischémique, l’angioplastie est réa-
lisée sous sédation, après injection locale de vasodilatateurs, avec
monitorage de la SaO2des doigts. Les KT guides utilisés sont le
plus souvent des Extrabackup pour la coronaire gauche, des
Judkins pour la droite, en 6F mais aussi en 7F. Les complications
sont limitées dans des mains entraînées : hématomes, pseudo-
anévrysmes, mais 10 % des occlusions radiales restent asympto-
matiques ; l’irradiation du praticien est sûrement plus importante
et l’acte nécessite la présence d’un médecin anesthésiste.
EXISTE-T-IL DE BONS ET DE MAUVAIS STENTS ?
La multiplication des types de prothèse au cours des dernières
années a rendu leur évaluation difficile. Il est complexe de cata-
loguer les sténoses et la classification reste le plus souvent angio-
graphique, peu de centres utilisant l’échographie en routine. Les
indications des différentes prothèses restent donc liées aux cri-
tères de base : tractabilité, thrombogénicité et force radiale. Il “res-
sort” néanmoins que les stents tubulaires sont préférables aux coils
dans la plupart des indications courantes
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High Tech 1998 - Marseille
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