e plus en plus souvent, et alors qu’ils sont de plus en plus âgés, les patients nous deman-
dent s’ils peuvent faire tel ou tel voyage (souvent en avion), séjourner en altitude, partir
dans un pays parfois très éloigné ou possédant des structures médicales peu développées.
À côté de la cardiopathie elle-même, le cardiologue doit savoir évaluer les dangers propres au voyage
(moyens de transport utilisés, stress, fatigue, décalage horaire...) et les difficultés liées au séjour : altitude,
climat (chaleur ou froid intense), alimentation, notamment l’apport en sel ou le changement de type d’ali-
mentation, qui peut déstabiliser un traitement anticoagulant, activité sportive... Bien entendu, le danger
varie en fonction du type de la cardiopathie, de sa sévérité, de sa stabilité et de son risque de complica-
tions. Selon les cas, il pourra être prudent de conseiller la souscription d’une assurance prenant en charge
une éventuelle hospitalisation, voire un rapatriement sanitaire.
Le voyage en avion pose en général peu de problèmes cardiovasculaires graves, lorsqu’il est court. Mais,
cela va de soi, l’insuffisance coronaire instable, les troubles du rythme graves et l’insuffisance cardiaque
sévère ou déstabilisée sont des contre-indications au voyage. Si ces troubles surviennent à l’étranger, ils
doivent amener à consulter avant le retour en France. Les mesures préventives doivent être répétées au
patient : correction des facteurs de risque, observation du régime hyposodé pour l’insuffisance cardiaque
(avec éventuel aménagement du traitement diurétique), traitement des troubles du transit et prévention
d’une déshydratation, surveillance du poids et consultation en cas d’essoufflement ou d’œdèmes des
membres inférieurs.
Les vols de plusieurs heures sont de plus en plus fréquents. Dans leur article, R. Brion et al. insistent sur
le rôle du cardiologue avant et pendant le vol, les accidents thromboemboliques restant le problème le
plus débattu. J. Bensaid et al. détaillent les facteurs favorisant les troubles du rythme au cours d’un vol
ou d’un séjour en altitude, et évoquent le mal aigu des montagnes. J. Sebbah indique les précautions à
prendre pour les porteurs de stimulateur intracorporel ou de défibrillateur automatique implantable.
M. Clérel résume les recommandations pratiques avant et pendant un voyage en avion. Ph. Duc aborde
le sujet de la gestion du traitement anticoagulant durant un séjour prolongé ou un vol avec décalage horaire
significatif. Enfin, E. Bertrand évoque les problèmes posés par un séjour en pays tropical et donne des
indications générales pratiques, ayant été lui-même confronté à des patients dans de telles situations.
Le cardiaque plus ou moins jeune qui voyage peut souhaiter en profiter pour pratiquer son sport favori,
ce qui nécessite quelques précautions. Sans vouloir aborder tous les sports possibles, ni les plus fré-
quemment pratiqués, quelques spécialistes de la cardiologie du sport évoquent pour nous les risques encou-
rus dans la pratique de certains sports particuliers, et les recommandations qui en découlent. V. Lafay
analyse les risques liés à la plongée sous-marine et fournit les recommandations en conséquence. J. Gau-
thier fait de même pour la conduite automobile en circuit. Quant à J.P. Gourbat, expert médical pour le
personnel navigant, il évoque les contraintes des activités aéronautiques sportives, voltige aérienne et
parachutisme sportif.
Autant de malades, autant de situations différentes. En route... et bonne lecture.
Pr M.C. Aumont, hôpital Bichat, Paris
La Lettre du Cardiologue - n° 366 - juin 2003
3
ÉDITORIAL
Cardiaques, voyages et sport
Cardiac patients, travels and sport
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