Vous et l’hépatite C Hépatite C : les différents examens biologiques Dépistage, diagnostic, bilan et suivi des traitements, la prise en charge de l’hépatite C repose notamment sur différents examens biologiques, le plus souvent réalisés à partir d’une simple prise de sang. Le test de dépistage Lorsqu’une personne a été en contact avec le virus de l’hépatite C (VHC), son système immunitaire fabrique des anticorps spécifiques. Ce sont ces anticorps que le test de dépistage détecte. Pour autant, un résultat positif ne signifie pas systématiquement la présence d’une infection persistante. En effet, environ 20 % des personnes éliminent spontanément le VHC. Comme les anticorps spécifiques demeurent dans l’organisme, ils sont quand même détectés. Dans tous les cas, un test positif doit être confirmé à partir d’une nouvelle prise de sang et avec une autre technique de dépistage. Un résultat négatif indique qu’il n’y a pas eu de contact avec le VHC au cours des 60 à 70 jours précédant la réalisation du test. C’est en effet le délai nécessaire pour que l’organisme produise des anticorps. En cas de doute sur une éventuelle contamination, il faut refaire un test passé ce délai. Le test de diagnostic Pour confirmer une infection persistante par le VHC, il est nécessaire de rechercher directement la présence du virus dans le sang. Pour cela, on utilise une technique d’amplification du génome viral, appelée PCR, qui permet de détecter l’ARN du VHC. Si le résultat est positif, cela indique qu’une infection, aiguë ou chronique, est présente et qu’il existe un risque de transmission du virus en cas de contact avec le sang d’une autre personne. Un résultat positif ne permet pas en revanche de connaître le stade de la maladie et son évolution. Si le résultat est négatif, cela peut signifier deux choses : soit l’infection est très récente et le virus ne peut être encore détecté. Dans ce cas, il faudra renouveler la recherche de l’ARN viral un à trois mois plus tard ; soit l’organisme s’est débarrassé du virus et l’infection a disparu. Pour en être certain, il est nécessaire de renouveler le test par PCR après plus de trois mois d’intervalle. Deux résultats négatifs sont le signe d’une guérison spontanée. Les examens avant le traitement Lorsque le diagnostic d’infection par le VHC est établi, d’autres examens biologiques sont requis pour préciser les caractéristiques de la maladie. Cela permet ensuite d’adapter la prise en charge médicale. - Le génotype viral. Il existe six formes différentes connues (appelé génotypes) du virus de l’hépatite C. En France, le génotype 1 est le plus fréquent puisqu’il est retrouvé dans environ 60 % des cas. Viennent ensuite, par ordre de fréquence, le génotype 3 (environ 20 % des cas), le 2 (environ 15 %) et le 4. Il est important de connaître le génotype car les chances de succès des traitements sont plus ou moins importantes en fonction de ce dernier ; elles sont ainsi plus élevées avec les génotypes 2 et 3. - La charge virale. Elle correspond à la quantité de virus présent dans le sang d’une personne infectée par le VHC. Cependant, cette quantité n’a pas d’impact sur l’évolution de la maladie. La mesure de la charge virale sert uniquement lorsqu’un traitement anti-hépatite C est envisagé afin de disposer d’un point de comparaison. En la mesurant à nouveau pendant le traitement, il est ainsi possible de savoir si le traitement est efficace (si la charge virale baisse de façon importante) ou non (si la charge virale baisse peu ou pas). - L’évaluation de la fibrose. L’infection par le VHC se traduit par une atteinte progressive du foie, ce que l’on appelle la fibrose, qui peut conduire à la cirrhose. Avant de débuter un traitement, il est nécessaire de connaître le degré de la fibrose et l’activité de l’hépatite. L’examen classique pour cela consiste à effectuer une ponction-biopsie hépatique, c’est-à-dire à prélever un fragment du foie pour l’examiner ensuite au microscope. Compte tenu du caractère invasif de cette intervention, différentes techniques ont été développées ces dernières années pour évaluer la fibrose à partir d’une prise de sang. Les résultats de cette évaluation se présentent sous la forme d’un score, appelé Métavir, qui comporte deux valeurs : A indique l’activité de l’hépatite et est graduée de 0 (aucune activité) à 3 (activité très importante), F représente le degré de la fibrose, allant de 0 (absence de lésion) à 4 (présence d’une cirrhose). - Le bilan hépatique. Ce bilan repose sur différents examens Les examens pendant le traitement sanguins qui permettent d’évaluer l’état du foie. - Les transaminases (ALAT et ASAT). Ces enzymes ont tendance à augmenter en présence de lésions hépatiques. Cette augmentation n’est toutefois pas systématique. Ainsi, 25 % environ des personnes atteintes d’hépatite C chronique ont des ALAT normales. - Les phosphatases alcalines (PAL). Il s’agit d’enzymes qui sont excrétés par la bile produite par le foie. Leur mesure est donc un indicateur de la fonction d’élimination assurée par le foie. Leur niveau peut être normal à élevé (jusqu’à trois fois la valeur normale) au cours d’une hépatite C chronique. - Les gamma glutamyl transférases (gamma GT). Le taux de ces enzymes augmente en cas de maladie du foie. Cet examen complète la mesure des PAL pour évaluer les capacités d’élimination du foie. - La bilirubine. La concentration de ce pigment jaune orangée, présent dans la bile et issu de la dégradation naturelle de l’hémoglobine, augmente au cours des maladies du foie. - Le taux de prothrombine (TP) ou temps de Quick. La prothrombine est une protéine sanguine intervenant dans la coagulation. Sa mesure est une indication de la capacité du foie à produire certains facteurs impliqués dans la coagulation. Chez les personnes atteintes d’hépatite C chronique, le taux de TP est souvent perturbé. - La numération formulation sanguine (NFS ou hémogramme) et la numération des plaquettes. Il s’agit d’examens usuels qui renseignent sur l’état général. La numération des globules rouges permet ainsi de détecter une éventuelle anémie. Celle des globules blancs est un indicateur de la situation des défenses immunitaires. Quant à la numération des plaquettes, elle permet d’évaluer la capacité de coagulation du sang. - Les autres examens. Différents examens complémentaires peuvent être prescrits afin de rechercher d’autres maladies ou des complications de l’hépatite. Il s’agit notamment de la sérologie VIH et de l’hépatite B pour savoir si l’un et/ou l’autre de ces deux infections ne sont pas associées à l’hépatite C chronique. Le dosage de la TSH et la recherche d’auto-anticorps antithyroperoxydase visent à vérifier le fonctionnement de la thyroïde. Un bilan lipidique pour évaluer les risques de maladies cardiovasculaires peut être également prescrit. C’est le cas aussi de la créatininémie et de la recherche de protéines dans les urines afin de contrôler le fonctionnement des reins. Enfin, pour les femmes, un test de grossesse est effectué car les traitements anti-hépatite C présentent des risques pour le fœtus. Les différents examens prescrits pendant un traitement antihépatite C visent, d’une part, à s’assurer de la bonne tolérance du traitement, d’autre part, à évaluer l’efficacité de celui-ci. - Le premier mois. Tous les quinze jours, il est nécessaire d’effectuer une numération formule sanguine, afin de contrôler que le traitement n’induit pas d’effets indésirables hématologiques trop importants. - Tous les mois suivants. Toujours pour surveiller la tolérance du traitement, il est nécessaire de réaliser une NFS mensuelle pendant la durée de la prise des médicaments anti-hépatite C. Parallèlement, un test de grossesse est effectué pour les femmes sous traitement. Un tel test est également conseillé pour les partenaires féminines des hommes traités. - Tous les trois mois. En complément aux examens mensuels, trois autres mesures sont réalisées selon un rythme trimestriel. Il s’agit de la créatinine pour surveiller le fonctionnement des reins, du taux de TSH pour contrôler l’absence d’anomalie de la thyroïde. Enfin, comme un des médicaments fréquemment prescrits contre l’hépatite C est susceptible d’augmenter l’acide urique, celle-ci doit être également mesurée. - L’évaluation de l’efficacité du traitement. Celle-ci s’effectue après trois mois de prise des médicaments lorsque l’hépatite C chronique est due à un virus de génotype 1, 4, 5 ou 6. Elle consiste à mesurer la charge virale. Si celle-ci a baissé de façon significative par rapport à ce qu’elle était avant le traitement, cela signifie qu’il y a de bonnes chances pour que le traitement soit efficace. Dans ce cas, il est poursuivi jusqu’à son terme. Dans le cas contraire, il est soit interrompu (pour éviter l’exposition inutile à des risques d’effets indésirables) ou allégé (pour ralentir la progression des lésions du foie). La décision entre ces deux options est prise en concertation par le médecin et son patient. Lorsque l’hépatite C chronique est due à un virus de génotype 2 ou 3, les chances de guérison sont plus élevées et le traitement est de plus courte durée. L’évaluation de l’efficacité thérapeutique à trois mois n’est alors pas systématique. Cette fiche d’information vous est proposée par La question de… Christophe F., 37 ans “ Quand sait-on de façon définitive si le traitement a été efficace ? ” L’évaluation de l’efficacité est effectuée six mois après l’arrêt du traitement, par la mesure de la charge virale. Si, à cette date, il n’y a pas d’ARN viral détectable, les médecins considèrent que c’est une réponse virologique prolongée qui correspond à une guérison. Une nouvelle mesure de la charge virale peut être proposée 12 à 24 mois après l’arrêt des médicaments à titre de contrôle.