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Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. IV - juillet-décembre 2003
À
PROPOS DE LA CHOLESTÉROLÉMIE
Il est important de garder en mémoire qu’il n’y a
pas de seuil au-dessous duquel le patient est tota-
lement à l’abri du risque d’infarctus, et que le taux
de cholestérol de bon nombre de malades corona-
riens est dans les limites “usuelles” ; à savoir, pour
ce qui est de la population adulte française, aux
alentours de 2,2 g/l (5,7 mmol/l). Ainsi, par
exemple :
– dans l’étude de Framingham, 40 % des sujets qui
ont présenté un infarctus du myocarde avaient une
cholestérolémie totale (CT) comprise entre 2 et 2,5
g/l ;
– dans l’étude MRFIT, près de 70 % des décès coro-
nariens, observés au cours des six ans de suivi,
sont survenus chez des malades ayant, à l’inclu-
sion, une CT comprise entre 4,7 et 6,8 mmol/l ;
– dans l’étude PROCAM, 60 % des patients ayant
présenté un événement coronarien avaient, lors de
leur entrée dans l’étude, une CT comprise entre 2
et 2,5 g/l et 12 % une CT inférieure à 2 g/l.
L’examen de la courbe de la mortalité corona-
rienne, en fonction de la cholestérolémie totale,
révèle néanmoins que le risque de décès par coro-
naropathie ischémique (ajusté sur l’âge) stagne
au-dessous de 1,6 g/l.
Est-il dangereux d’abaisser
le cholestérol à un niveau très bas ?
Les données épidémiologiques suggèrent qu’un
cholestérol bas accroît le risque de survenue de
diverses maladies... mais il est fort probable que
cette relation provienne du fait que de nom-
breuses pathologies, dont les infections mais
aussi la démence, abaissent la cholestérolémie et
faussent les résultats épidémiologiques.
Une exception reste possible : les accidents
vasculaires cérébraux hémorragiques, plus fré-
quents chez les sujets dont la cholestérolémie
est inférieure à 1,6 g/l... mais il faut ici s’em-
presser de préciser que, dans aucune des
études d’intervention, il n’a été observé d’aug-
mentation du risque d’hémorragie cérébrale !
Bruckert E, Giral Ph. Jusqu’où faut-il abaisser le LDL-
cholestérol ? La lettre du cardiologue 364 : 33-6.
Métabolisme - Nutrition
Quelques brèves...
o Diabète de type 2 : des chiffres éloquents !
Le diabète de type 2 est responsable
chaque année en France de 1 000 cécités,
8 500 amputations, 15 % des infarctus du
myocarde, 10 % des accidents vasculaires
cérébraux et 30 à 40 % des nouveaux cas
de dialyse. Voilà quelques arguments qui
devraient aider à convaincre les diabétiques
de type 2 de suivre leur traitement.
Gayet JL. Journées européennes de la Société
française de cardiologie (symposiums satellites).
La lettre du cardiologue 364 : 7-30.