Métabolisme - Nutrition À

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Métabolisme - Nutrition
À PROPOS DE LA CHOLESTÉROLÉMIE
Il est important de garder en mémoire qu’il n’y a
pas de seuil au-dessous duquel le patient est totalement à l’abri du risque d’infarctus, et que le taux
de cholestérol de bon nombre de malades coronariens est dans les limites “usuelles” ; à savoir, pour
ce qui est de la population adulte française, aux
alentours de 2,2 g/l (5,7 mmol/l). Ainsi, par
exemple :
– dans l’étude de Framingham, 40 % des sujets qui
ont présenté un infarctus du myocarde avaient une
cholestérolémie totale (CT) comprise entre 2 et 2,5
g/l ;
– dans l’étude MRFIT, près de 70 % des décès coronariens, observés au cours des six ans de suivi,
sont survenus chez des malades ayant, à l’inclusion, une CT comprise entre 4,7 et 6,8 mmol/l ;
– dans l’étude PROCAM, 60 % des patients ayant
présenté un événement coronarien avaient, lors de
leur entrée dans l’étude, une CT comprise entre 2
et 2,5 g/l et 12 % une CT inférieure à 2 g/l.
L’examen de la courbe de la mortalité corona-
rienne, en fonction de la cholestérolémie totale,
révèle néanmoins que le risque de décès par coronaropathie ischémique (ajusté sur l’âge) stagne
au-dessous de 1,6 g/l.
Est-il dangereux d’abaisser
le cholestérol à un niveau très bas ?
Les données épidémiologiques suggèrent qu’un
cholestérol bas accroît le risque de survenue de
diverses maladies... mais il est fort probable que
cette relation provienne du fait que de nombreuses pathologies, dont les infections mais
aussi la démence, abaissent la cholestérolémie et
faussent les résultats épidémiologiques.
Une exception reste possible : les accidents
vasculaires cérébraux hémorragiques, plus fréquents chez les sujets dont la cholestérolémie
est inférieure à 1,6 g/l... mais il faut ici s’empresser de préciser que, dans aucune des
études d’intervention, il n’a été observé d’augmentation du risque d’hémorragie cérébrale !
Bruckert E, Giral Ph. Jusqu’où faut-il abaisser le LDLcholestérol ? La lettre du cardiologue 364 : 33-6.
Quelques brèves...
o Diabète de type 2 : des chiffres éloquents !
Le diabète de type 2 est responsable
chaque année en France de 1 000 cécités,
8 500 amputations, 15 % des infarctus du
myocarde, 10 % des accidents vasculaires
cérébraux et 30 à 40 % des nouveaux cas
de dialyse. Voilà quelques arguments qui
devraient aider à convaincre les diabétiques
Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. IV - juillet-décembre 2003
de type 2 de suivre leur traitement.
Gayet JL. Journées européennes de la Société
française de cardiologie (symposiums satellites).
La lettre du cardiologue 364 : 7-30.
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revue de presse spécialisée
résumé
et
a n a ly s e
d’articles
sélectionnés
Quelques brèves...
o Diabète de type 2 :
des résultats éloquents !
o Complications métaboliques de l’obésité : l’enfant aussi !
o Surpoids et obésités :
rappel des limites
Une récente étude danoise, randomisée et
contrôlée, démontre qu’une prise en charge
“agressive” de l’équilibre glycémique et des
facteurs de risque classiques (HTA,
dyslipidémie) des patients diabétiques de
type 2 microalbuminuriques permet de
réduire, dès la première année et de près de
50 % – comparativement aux malades dont la
prise en charge est plus “laxiste” –, le risque
d’événements cardiovasculaires (durée
moyenne du suivi : 7,8 ans). À noter qu’il en
est de même des risques de néphropathie
(RR = 0,39), de rétinopathie (RR = 0,42) ou
de neuropathie autonome
(RR = 0,37). Voilà d’autres arguments qui
devraient aider à convaincre les diabétiques
de type 2 de suivre leur traitement.
L’obésité multiplie par trois le risque de diabète de
type 2 et par six le risque de dyslipidémie : 30 %
des obèses sont diabétiques et 50 % des
diabétiques sont obèses ! À noter que cette
augmentation du risque métabolique, qui est
connue de longue date chez l’adulte, a récemment
été mise en évidence chez l’enfant et l’adolescent.
L’Organisation mondiale de la santé a établi
une classification qui permet d’appréhender
l’importance du surpoids en fonction de
l’index de masse corporelle (IMC = poids en
kg/taille en m2). Autre élément à prendre en
compte chez les sujets obèses : la répartition
de la masse grasse, répartition déterminée
par le rapport taille/hanches (T/H).
Reznik Y. Rien que les facteurs de risque, tous les
facteurs de risque. Métabolismes, hormones, diabètes et nutrition VII, 1 : 46.
Gonbert S, Henry P. Morbi-mortalité associée à
l’obésité. La lettre du cardiologue 364 : 50-3.
o Les "bienfaits" de l’alcool
n’ont pas de frontières !
Une étude prospective sur 12 ans, réalisée outreAtlantique auprès d’une cohorte de 38 000
hommes, montre que la consommation régulière de
boissons alcoolisées (quel que soit le type d’alcool
ingéré) réduit le risque de survenue d’accidents
coronariens. Le paradoxe français paraît donc
partagé par les consommateurs américains.
Kuhn JM. Les anglos-saxons adoptent le “paradoxe
français”. Métabolismes, hormones, diabètes et
nutrition VII, 1 : 47-8.
Bertrand C,
Vasseur C.
L’obésité
chez la
femme en
âge de procréer. La
lettre du
gynécologue
280 : 21-5.
Maigreur
Poids normal
Surpoids
Obésité modérée
Obésité sévère
Obésité morbide
Répartition de la
masse grasse
de type gynoïde
(ou périphérique)
Répartition de la
masse grasse
de type androïde
(ou central)
IMC < 18,5
18,5 ≤ IMC ≤ 24,9
25 ≤ IMC ≤ 29,9
30 ≤ IMC ≤ 34,9
35 ≤ IMC ≤ 39,9
IMC ≥ 40
T/H ≤ 0,85
T/H > 0,85
LANTUS
NOIR
p. 12
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Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. IV - juillet-décembre 2003
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