Dispositions techniques
et perspectives
Parmi les points de tension qui ont
poussé les professionnels au boy-
cott du dispositif, la délicate ques-
tion de la navette qui prévoit la
transmission par l’infirmière au
médecin de sa prescription de
soins, pour accord tacite lors de la
prise en charge initiale (le médecin
a 72 heures pour émettre un avis
sur le projet de DSI de l’infirmière)
et pour signature lors d’un renouvel-
lement. Le système a essuyé les cri-
tiques non seulement de la part des
infirmières, qui ne veulent pas avoir
à courir après les retours de DSI,
mais aussi de la part des médecins,
qui voient dans cette signature l’en-
gagement de leur responsabilité sur
des actes relevant du rôle propre de
la profession infirmière. La solution
la plus simple a donc été adoptée,
même si elle commande un nouvel
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 55 •mai 2004
Soins Libéra ux
4 3
CNAM : des outils conventionnels
Depuis 2003, la convention nationale des infirmières comporte trois outils, destinés à
promouvoir la qualité des soins : un accord de bon usage, un contrat de bonne pratique
et un contrat de santé publique.
✓
L’accord de bon usage des soins
a comme objectif de valoriser les
compétences infirmières et de
favoriser la coordination. La profes-
s i o n établit des démarches de
soins infirmiers pour les patients
dépendants. Parallèlement, les
p a r tenaires conventionnels met-
tent en place des actions d’infor-
mation sur la démarche de soins
infirmiers, notamment à destina-
tion des médecins prescripteurs.
✓Le contrat de bonne pratique
est ouvert à toute infirmière attes-
tant d’un niveau d’activité compris
entre 2 900 et 9 000 actes, dont
330 0 A IS au maximum. Ces ni-
veaux peuvent être augmentés
régionalement jusqu’à 10%. L’in-
firmière s’engage à participer à
une action de formation continue
conventionnelle et à respecter les
recommandations de bonne pra-
tique. Un suivi de l’activité est
prévu. Ce contrat, d’une durée
d’un an, est reconductible tacite-
ment. Le respect des engage-
ments ouvre droit à une rémuné-
ration forfaitaire de 600 euros.
✓Le contrat de santé publique
concerne le suivi des patients dia-
bétiques de plus de 75 ans traités
à l’insuline. À adhésion indivi-
duelle, ce contrat engage l’infir-
mière à assurer chaque semaine,
pendant trois mois au moins, un
suivi personnalisé des patients :
vérification de l’observance des
traitements et du régime alimen-
t a i r e ; éducation et conseils ;
contrôle de la pression artérielle ;
prévention, dépistage et prise en
charge des complications par exa-
men des tissus, des pieds et suivi
des plaies et pansements éven-
tuels ; si nécessaire, transmission
écrite d’informations au médecin.
À cet effet, l’infirmière tient la
“fiche de surveillance hebdoma-
d a i r e ”, disponible notamment
dans le “carnet de surveillance du
patient diabétique de plus de
75 ans traité à l’insuline”. Un an
après la signature du contrat, elle
adresse un récapitulatif du suivi
effectué pour les patients entrés
dans le dispositif. Ce contrat
reconnaît le rôle spécifique de l’in-
firmière dans la prise en charge et
le suivi des patients atteints de
cette pathologie chronique et
multidisciplinaire, afin d’en mieux
p r é v e n i r les complications, en
coordination avec le médecin.
Ce contrat, d’une durée d’un an,
est reconductible tacitement. Le
respect des engagements ouvre
doit à une rémunération forfaitaire
de 200 euros par an et par patient.
Pour en savoir plus, contactez votre caisse
d’assurance maladie.
É tat des lieux de la DSI
La DSI a été rendue appl i cable le
1
er
f é v r i er 2003 .
•En 2003, près de 70 000 pa-
tients, sur un po tentiel es t imé à
350 000, au r a ient bénéficié du
d i spos iti f.
•6 200 DSI initia les et 15 500 DSI
de renou vel lement ont été co t é e s
en ja nv ier 2004, repr é senta n t 25 %
du vol u m e d’AIS pratiqués par les
i n f i r m iers libéraux. Des ch i f fr e s
qui ind i quent un léger tassement
da ns la prog r e ss ion du dispos iti f.
arrêté de nomenclature : finale-
ment, la navette est supprimée. Le
médecin ne signera donc plus cet
imprimé, se contentant d’en rece-
voir un exemplaire pour information
en même temps que ceux envoyés
aux services des caisses d’assurance
maladie. Le “rôle propre” ne peut
que s’en trouver simplifié.
Dernière nouveauté enfin, introduite
à la demande des représentants des
usagers, l’apparition sur le deuxième
imprimé d’une mention signalant
que le patient a été informé et parti-
cipe à son programme de soins
comme acteur de celui-ci quand
cela est possible. Une reconnais-
sance symbolique du droit des
patients qui devrait être confort é e
par la future séance de coordination
infirmière/médecin au chevet du
patient. Un bilan d’évaluation par-
tagé, en quelque sorte, conforme à
l’exigence de toute démarche qua-
lité. L’accord qui s’est dégagé d’un
travail de concertation très large-
ment mené donne le signal de la
s o r tie de crise. Il reste à analyser
désormais les besoins en auxiliaires
de vie que la DSI fait apparaître, tout
cela à partir des prescriptions en AIS
faites par les infirmières.
Marie Rocher
Brèves ...
Cancer du sein
Il est conseillé aux
femmes de 50 ans à
74 ans de surveiller la
santé de leurs seins
grâce à une
mammographie
effectuée tous les
deux ans. Avec le
“rendez-vous
santé +”, elles
bénéficient d'un
examen fiable, et
gratuit.
Le “rendez-vous
santé +” a été mis en
place sous l’impulsion
du ministère de la
Santé, avec
l’Assurance maladie,
les Conseils généraux
et le soutien de la
Ligue contre le cancer.
Le dépistage du
cancer du sein est
organisé localement
par des centres
spécialisés – appelés
structures de gestion –
qui adressent
notamment aux
femmes leur lettre
d'invitation au
“rendez-vous santé +”.
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