Université de Metz Master 1 de Mathématiques 2008/2009 Algèbre. Partiel du 10 Novembre 2008 Question 1 Soit A un anneau unitaire. Soit I un ensemble. Nous notons AI l’ensemble des applications ϕ : I → A à support fini, c’ est à dire pour ϕ ∈ AI , la partie supp(ϕ) := {i ∈ I; ϕ(i) 6= 0} de I est finie. Montrer que AI est un A−module libre et déterminer une base pour ce module libre. (1pt) Question 2 (1) Soit A un anneau unitaire. Supposons que tout idéal à gauche de A est de type fini. Montrer que toute famille F non-vide d’idéaux à gauche de A contient un élément maximal. (2pts) 0 1 . (2) Soit K un corps et soit A = K[X]. Soit B = M2 (K). Soit α = −1 0 (a) Montrer directement (sans citer le théorème du cours) qu’il existe un homo1 0 morphisme unique µ : A → B, tel que µ(1) = et tel que µ(X) = α. 0 1 (1pt) (b) Déterminer le noyau de l’homomorphisme µ.(1pt) (3) Soit A un anneau commutatif intègre unitaire noethérien. Soit 0 6= a ∈ A. Montrer que a possède un diviseur irréductible. (2pts) (4) Soit A un anneau commutatif intègre unitaire. Soit a ∈ A un élément premier. Montrer que a est irréductible. (1pt) Question 3 (1) Soit A un anneau commutatif, intègre, unitaire et factoriel. Montrer que tout élément irréductible de A est aussi premier.(1pt) (2) Soit A un anneau commutatif, intègre, unitaire et factoriel et soit K le corps des fractions de A. Soit P ∈ A[X] un élément primitif. Supposons que P est irréductible dans K[X]. Montrer que P est irréductible dans A[X].(2pts) (3) Soit A = C(0, 1) l’algèbre réelle des fonctions continues définies sur l’intervalle [0, 1] à valeurs réelles. Montrer que A n’est pas noethérienne.(1pt) (4) Décomposer en produit de facteurs irréductibles le polynôme P = 2X 4 − 5x3 + 4X − 1 ∈ (Z/7Z)[X].(2pts) (5) Soit A un anneau commutatif intègre unitaire et factoriel. Soient P, Q ∈ A[X]. Montrer que le contenu de P Q est associé au produit des contenus de P et de Q. (2pts) 1 2 Question 4 Soient A un anneau commutatif et I un idéal de A. On appelle radical de I l’ensemble noté √ I = {x ∈ A/∃n ∈ N vérifiant xn ∈ I} √ 1) Montrer que I est un idéal de A.(1pt) 2) Soient k un corps commutatif et n ≥ 2. En considérant A = Mn (k) l’anneau des matrices carrées d’ordre n à coefficients dans k et I = {0}, montrer que l’hypothèse A commutatif est nécessaire dans la question 1).(1pt) 3) On revient aup cas A commutatif. Si I et J sont deux idéaux quelconques de A: √ √ (i) Montrer que √ I = √ I (1pt) √ √ ∩ J = I ∩ J(1pt) (ii) Montrer que IJ = I p √ √ √ (iii) Montrer que I + J = I + J(1pt) √ 4) Si A est un anneau principal et I un idéal de A, déterminer I.(1pt) Question 5 Soient A un anneau commutatif intègre unitaire et E une partie quelconque de A. On rappelle que le sous-anneau de A engendré par E est le plus petit sous-anneau de A contenant E. On le note < E >. 1) Montrer que si E est fini alors < E > est noethérien (utiliser le théorème de Hilbert). (1pt) 2) Soient maintenant k un corps commutatif et A = k[X, Y ]. On considère E = {X i Y j , i > j ≥ 0} ∪ k et on pose B =< E > . a) Montrer que P ∈ B si et seulement si P est combinaison linéaire, à coefficients dans k, de 1 et d’un nombre fini de monômes de la forme X i Y j avec i > j ≥ 0. (1pt) b) Montrer que B =< E 0 > où E 0 = {X i+1 Y i , i ≥ 0} ∪ k.(1pt) 3) On veut montrer que B n’est pas noethérien. Pour tout entier n ≥ 1, soit In l’déal de B engendré par X, X 2 Y, . . . , X n Y n−1 . On va montrer que c’est une suite strictement croissante d’idéaux de B. On raisonne par récurrence: Montrer que X 2 Y ∈ / I1 et que In−1 ⊂ In , (n ≥ 2). Prouvons que X n+1 Y n ∈ / In . On suppose le contraire, il existe donc des polynômes P1 , . . . , Pn éléments de B tels que X n+1 Y n = P1 X + P2 X 2 Y + . . . + Pn X n Y n−1 . En déduire que X n Y n ∈ B puis conclure.(2pts)