Celluled’appui d’appuiààlalagestion gestiondes desplantes plantesinvasives. invasives.Proposition Propositionde deméthodes méthodesde degestion gestionpréventives préventivesetetactives activesde la Cellule de la problématiques des plantes plantes invasives invasives aux aux abords abords des cours d’eau d’eau non navigables problématique des en en Région wallonne. Région wallonne. jhli Fiches descriptives des principales espèces de plantes invasives en zones humides Les Renouées asiatiques – Fallopia spp. I. La Renouée du Japon - Fallopia japonica (Houtt.) Ronse Decraene Photos 1 et 2 : Clone et tiges de Fallopia japonica (var. japonica) Rang taxonomique Synonyme Nom vernaculaire Fr.(Nl.) Provenance Date d’introduction Morphologie générale Fleur Feuille Tige Racine Fruit Plantae, Spermatophytes, Angiospermes, Dicotylédones, Polygonales, Polygonaceae Reynoutria japonica Houtt., Polygonum cuspidatum Siebold et Zucc., Polygonum zuccarinii Small, Pleuropterus cuspidatus (Siebold & Zucc.) H. Gross, Tiniaria cuspidata (Houtt.) Hedb. Renouée du Japon (Japanse duizendknoop) Asie orientale Introduction délibérée en 1888 comme plante ornementale, fourragère et fixatrice du sol. Plante vivace, à rhizomes lignifiés et de hauteur comprise entre 1 et 2,5 m (voire 4 m en station favorable) (Photos 1 et 2). Panicules à l’aisselle des feuilles disposés de manière plus ou moins lâches, longs de 8 à 12 cm sur lesquels sont insérées plusieurs fleurs à enveloppe florale simple composée de 5 tépales pétaloïdes, ailés sur le dos, et présentant une symétrie radiaire. Les fleurs sont de couleur blanc verdâtre et disposées de manière spiralée. 6 à 9 étamines atrophiées, stériles, disposés à la base du pistil de la fleur, disposées par 3 sur plusieurs rangs et ne dépassant pas celui-ci ; ovaire supère. Période de floraison : août à octobre. Les feuilles sont alternes, simples, à stipules soudés en une gaine entourant étroitement la tige. La gaine est nommée ochréa. Le limbe foliaire est ovale à triangulaire, à base tronquée droite à arrondie mais non cordée, de longueur moyenne de 11 cm à 14,5 cm mais pouvant atteindre 16,5 cm. Le limbe est terminé par une pointe (Photo 3). Les nervures des feuilles basales sont totalement glabres sur la face inférieure. Tige robuste, légèrement striée, souvent tachetée de rouge (forme de lenticelle) et creuse sauf au niveau des nœuds (Photo 4). Rhizome bien développé et lignifié, permettant la reproduction végétative par la production de nombreuses tiges aériennes et racines adventives Akène entouré d’un périgone issu de 3 carpelles soudés formant une loge unique. L’akène mûr est plus court ou légèrement plus long que le périgone. Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected] - [email protected] 1 Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives. Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la problématiques des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables en Région wallonne. Détermination Reproduction/dispersion Caractéristiques autécologiques Habitat F. japonica peut être confondue avec : - F. sachalinensis présentant des feuilles nettement cordées à la base lorsqu’elles sont situées à la base de la tige et de longueur plus importante, les nervures des feuilles sont munies de poils sur la face inférieure. - F. x bohemica (hybride de F. japonica x F. sachalinensis) présentant des caractéristiques morphologiques intermédiaires. Feuilles à limbe ovale à ovale-triangulaire, faiblement cordé à tronqué pour les feuilles basale. Les nervures sont pourvues de poils à la face inférieure Espèce vivace. Seuls des individus mâles stériles sont connus en Europe, la formation de graines est réalisée par fécondation croisée avec le pollen de F. sachalinensis, F. x bohemica et F. aubertii (Syn. F. baldschuanica). La reproduction végétative, est le principal mode de reproduction dans la zone d’introduction, à partir des rhizomes ou par bouturage de tige ou segments de tiges comprenant des noeuds. Les modes de dispersion des fragments de rhizomes sont principalement l’eau et l’homme par le transport de terres contaminées. Espèce héliophile à mi-sciaphile ; Espèce mésophile à mésohygrocline ; Espèce neutronitrophile mais préférant les sols plus acides. Milieux rudéraux, berges, zones d’alluvions, peupleraies, aulnaies, frênaies humides, saulaies, …. Photo 3 : Comparaison des feuilles basales de Fallopia sachalinensis, F. x bohemica et F. japonica (de gauche à droite). Photos 4 : Tige de Fallopia japonica. Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected] - [email protected] 2 Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives. Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la problématiques des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables en Région wallonne. II. La Renouée de Sakhaline - Fallopia sachalinensis (F. Schmidt Petrop.) Ronse Decraene Photos 5 et 6 : Clone et tige de Fallopia sachalinensis. Rang taxonomique Synonyme Nom vernaculaire Fr.(Nl.) Provenance Date d’introduction Plantae, Spermatophytes, Angiospermes, Dicotylédones, Polygonales, Polygonaceae Reynoutria sachalinensis (F. Schmidt Petrop.) Nakai, Polygonum sachalinense F. Schmidt Petrop., Reynoutria x vivax J. Schmitz & Strank, Pleuropterus sachalinensis (F. Schmidt) H. Gross, Tiniaria sachalinensis (F. Schmidt) Janch. Renouée de Sakhaline (Sachalinse duizendknoop) Asie orientale et Japon septentrional Introduction délibérée en 1888 comme plante ornementale, fourragère et fixatrice de sol Morphologie générale Voir F. japonica (photos 5 et 6) Fleur Voir F. japonica hormis les étamines fertiles dépassant le pistil Feuille Les feuilles sont alternes, simples, à stipules soudées en une gaine entourant étroitement la tige. La gaine est appelée ochréa. Le limbe foliaire est ovale à ovale-oblong, nettement cordé pour les feuilles basales, d’une longueur moyenne de 25 cm à 30,5 cm mais pouvant atteindre 40 cm. Le limbe est terminé par une pointe large et peu aiguë (photo 3). Les nervures des feuilles basales ont des poils allongés (longueur supérieure à 3 mm) sur la face inférieure du limbe. Tige Tige robuste, légèrement striée, creuse sauf au niveau des nœuds, de couleur verdâtre (photo 7) Racine Voir F. japonica Fruit Voir F. japonica Détermination F. sachalinensis peut être confondue avec F. japonica présentant des feuilles basales à base tronquée à arrondie et de longueur moyenne comprise entre 11 et 14,5 cm mais pouvant atteindre les 16,5 cm. Les nervures des feuilles basales sont glabres sur la face inférieure. Mais aussi avec F. x bohemica issue de l’hybridation de F. japonica x F. sachalinensis présentant des caractéristiques morphologiques intermédiaires : feuilles basales à limbe ovale à ovale - triangulaire, faiblement cordé à tronqué à la base et muni de nervures à poils courts sur la face inférieure. Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected] - [email protected] 3 Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives. Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la problématiques des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables en Région wallonne. Espèce pérenne. Reproduction sexuée : • fécondation croisée (allogamie ou autogamie partielle du clone) et entomophile ; • mode de dissémination : le vent, l’eau. Reproduction végétative surtout (voir F. japonica). Dissémination par l’eau, le transport de terres contaminées ou de matériel végétal; Voir F. japonica Reproduction Caractéristiques autécologiques Habitat Voir F. japonica Photos 7 : Tige de Fallopia sachalinensis III. La Renouée hybride - Fallopia x bohemica (Chrtek et Chrtková) J. P. Bailey Photos 8 et 9 : Feuille et clone de Fallopia x bohemica. Rang taxonomique Synonyme Nom vernaculaire Fr.(Nl.) Plantae, Spermatophytes, Angiospermes, Polygonaceae Reynoutria x bohemica Chrtek et Chrtková Renouée hybride (Boheemse duizendknoop) Dicotylédones, Polygonales, F. x bohemica (suite) Provenance Date d’introduction Morphologie générale Fleur Feuille / / Voir F. japonica (photos 8 et 9) Voir F. japonica hormis les étamines fertiles dépassant le pistil Les feuilles sont alternes, simples, à stipules soudées en une gaine entourant Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected] - [email protected] 4 Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives. Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la problématiques des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables en Région wallonne. Tige Racine Fruit Détermination Reproduction étroitement la tige. La gaine est appelée ochréa. Le limbe foliaire est ovale à ovale-triangulaire, tronqué arrondi pour les feuilles situées en haut de tige et cordé pour les feuilles plus basales, ayant une longueur moyenne comprise entre 12 et 20,5 cm mais pouvant atteindre 27,5 cm. Le limbe est terminé par une pointe plus ou moins élargie (photo 3). Les nervures sont munies de poils courts (longueur inférieure à 2 mm) visible à la loupe sur la face inférieure des feuilles basales. Tige robuste, légèrement striée, creuse sauf au niveau des nœuds, tachetée de points rouges à l’état jeune et qui s’estompent à l’état adulte. Voir F. japonica Voir F. japonica F. x bohemica peut être confondue avec F. japonica et F. sachalinensis. Puisqu’il s’agit du résultat de leur hybridation, elle présente donc des caractéristiques morphologiques intermédiaires et variables. Espèce pérenne. Reproduction sexuée : voir F. sachalinensis hormis l’autogamie inexistante pour F. x bohemica. Caractéristiques autécologiques Habitat Reproduction végétative surtout: voir F. japonica Mode de dissémination : le vent, l’eau, le transport de terres contaminées ou de matériel végétal; Voir F. japonica Voir F. japonica Impacts causés Les Renouées, comme la plupart des espèces invasives, forment des populations très denses préjudiciables aux développement des espèces indigènes par monopolisation des ressources nutritives du milieu. Elles menacent ainsi les espèces indigènes typiques des zones humides par réduction de leur habitat disponible et par forte compétition. Ces vastes massifs entraînent une homogénéisation de la flore, des paysages et entravent largement la circulation le long des berges comme l’utilisation de ces zones. Colonisant les zones humides, les Renouées peuvent déstructurer les frayères. Durant l’hiver, ces plantes laissent le sol à nu, plus sensible à l’érosion. En ce qui concerne la faune, l’invasion par les Renouées entraîneraient une diminution significative des effectifs d’invertébrés. Toutefois, cet impact serait variable d’après les espèces. Lorsqu’une espèce invasive envahit un site, c’est toute la pyramide alimentaire qui est concernée et l'équilibre des écosystèmes qui est remis en question. Conseils de gestion Le but de la gestion est, à court terme, de supprimer le couvert trop important de la plante sur le site mais surtout d’agir à long terme en évitant que de nouvelles graines, tiges ou fragments de rhizome ne se dispersent. Ces éléments de dissémination, s’ils ne sont pas supprimés, continuent à ensemencer le site, mais peuvent également atteindre de nouvelles stations et donner naissance à de nouvelles populations. La suppression des éléments de dissémination doit donc être réalisée avec le plus grand soin, et représente une des clés de la réussite de la gestion…. Quelques conseils de gestion simples à mettre en oeuvre, mais très utiles, sont présentés à la page suivante. Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected] - [email protected] 5 Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives. Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la problématiques des plantes invasives aux abords des cours d’eau non navigables en Région wallonne. A ne pas faire Ne Ne Ne Ne Ne Ne Ne pas pas pas pas pas pas pas planter ni distribuer traiter chimiquement en bordure de cours d’eau ou en zone naturelle préservée jeter les résidus de fauche dans la nature ou dans la rivière stocker les résidus de fauche en milieu fermé, sans surveillance composter transporter les résidus sans s’assurer qu’ils ne soient correctement couverts déplacer les terres contaminées A faire Faucher mensuellement de juin/juillet aux premières gelée Faucher en dessous du premier nœud Entasser les cannes sur le site même, à l’endroit de la population fauchée, pour limiter le transport et le risque de contamination Stocker les résidus de fauche sur bâche en milieu ouvert et recouvrir le tas pour éviter toute dispersion par le vent Laisser sécher les résidus pour les brûler dès que possible Surveiller qu’aucun résidu ne s’enracine pour l’extraire immédiatement Nettoyer les outils Sources Sources bibliographiques Aeschimann D., Lauber K., Moser D.M., Theurillat J-P. 2004. Flora alpina. Paris, Ed. BELIN vol. 1, 1159p. Child L. & Wade L. 2000. The Japanese Knotweed Manual: The Management and Control of an Invasive Alien Weed. Chichester, Packard Publishing Limited, 123p. Lambinon J., Delvosalle L., Duvigneaud J. 2004. Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, du Nord de la France et des Régions voisines (Ptéridophytes et Spermatophytes). Cinquième édition. Meise, Ed. du Patrimoine du Jardin botanique national de Belgique, 1167p. Muller S. 2004. Plantes invasives en France. Paris, Muséum national d’Histoire naturelle, 168p. Rameau J. C., Mansion D., Dumé G. 1989. Flore forestière française: guide écologique illustré, 1 Plaines et Collines. Paris, Institut pour le Développement Forestier, 1785p. Tiébré M.S., Bizoux J.P., Hardy O., Bailey J.P., Mahy G. (Submitted) Hybridization and morphogenetic variation in the invasive alien Fallopia (Polygonaceae) complex in Belgium (Western Europe). American Journal of Botany. Vanderhoeven S., Branquart E., Mahy G., Grégoire J.C. 2006. L'érosion de la biodiversité ; les espèces exotiques envahissantes. Dossier scientifique réalisé dans le cadre de l’élaboration du Rapport analytique 2006 sur l’État de l’Environnement wallon. FUSAGx, CRNFBGx et ULB. 42p. Weber E. 2003. Invasive Plant Species of the World : A Reference Guide to Environmental Weeds. Wallingford, CABI Publishing, 548p. Zika P. F. & Jacobson A. 2003. An overlooked Hybrid Japanese Knotweed (Polygonum cuspidatum x sachalinense ; Polygonaceae) in North America. Rhodora, 105 (922): 143-152. Sources informatiques http://www.bachpaten-freiburg.de/oekologi/neophyt/japan.pdf http://www.cps-skew.ch/francais/reyn_jap_f.pdf http://www.cps-skew.ch/francais/reyn_sac_f.pdf http://www.t-c-m-rd.co.uk/invasive-weeds/japanese-knotweed/ Laboratoire d’Ecologie, FUSAGx – N. PIERET et E. DELBART Passage des Déportés, 2 – 5030 Gembloux - [email protected] - [email protected] 6