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Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003
gerie cérébrale en urgence, et même à une
échocardiographie transœsophagienne en
urgence, si besoin grâce à l’astreinte
d’écho organisée sur Bichat. Dès lors, soit
le patient a une cause à son AIT qu’il faut
prendre en charge immédiatement, il est
alors hospitalisé, soit il n’y a pas de cause
urgente à traiter et le patient revient le
lendemain en hôpital de jour pour complé-
ter son bilan diagnostique et initier la
prise en charge thérapeutique.
Et quid du programme de prise en charge
des facteurs de risque ?
PPAA::L’un des enjeux majeurs de la préven-
tion est la prise en compte du risque cardio-
vasculaire absolu, ou global (RCVA) ; ce cal-
cul du RCVA permet d’estimer le risque à
10 ans grâce à l’équation de Framingham, et
ainsi de fixer au patient des objectifs (objec-
tifs tensionnels, de niveau de cholestérol, de
poids, de régime, etc.). Nous avons beau-
coup de retard en France dans cette
démarche. Par exemple, en Hollande, tous
les médecins généralistes ont désormais sur
leurs ordinateurs le petit utilitaire qui leur
permet de calculer le risque de Framingham
(ou de PROCAM, une autre équation dispo-
nible) pour améliorer la prise en charge des
facteurs de risque en collant aux recom-
mandations.
Au terme de son hospitalisation de jour, le
patient qui vient dans le cadre de SOS AIT,
comme les autres patients du service, se
verra proposer d’entrer dans le cadre d’un
programme d’éducation et de prise en
charge de ses facteurs de risque. En pra-
tique, c’est notre infimière de prévention,
qui s’occupe aussi de SOS AIT, qui ani-
mera des groupes de patients trois fois
par semaine, où elle apportera une infor-
mation sur les facteurs de risque neuro-
vasculaire et la manière de les prendre en
charge. Les groupes seront autour de trois
grands thèmes : (1) l’hypertension, (2) le
cholestérol, (3) le tabac, le régime alimen-
taire et le surpoids.
Comment se situe SOS AIT par rapport à
l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris
et a-t-il des partenaires privés ?
PPAA::SOS AIT est un service mis en place par
l’association SOS ATTAQUE CÉRÉBRALE,
association loi 1901 récemment lancée qui
s’est donné pour mission de promouvoir
l’enseignement, l’information, la recherche,
l’amélioration des soins dans le domaine de
l’attaque cérébrale. Elle cherche à obtenir
l’adhésion et l’implication de nombreux
patients. Ainsi, l’une des premières actions
significatives de SOS ATTAQUE CÉRÉBRALE
est de mettre à disposition ce service
numéro vert SOS AIT. Elle le fait contractuel-
lement avec l’hôpital Bichat, au sein du ser-
vice de neurologie et centre d’accueil et de
traitement de l’attaque cérébrale, qui, pour
ce qui concerne la partie neurovasculaire de
son activité de neurologie, a trois pôles prin-
cipaux : l’unité d’urgence neurovasculaire,
qui reçoit en urgence les patients avec pour
objectif d’appliquer tous les traitements
d’urgence disponibles (dont la thrombolyse
qui connaît une croissance exponentielle ces
derniers mois à Bichat), le centre de dia-
gnostic et de prévention en hôpital de jour
(où nous avons basé SOS AIT), et l’unité de
retour au domicile (qui comprend la filière
d’aval de soins de suite et de rééducation,
l’unité mobile de retour au domicile et
l’hôpital de jour de rééducation).
SOS AIT est donc un service institutionnel
et, dans son fonctionnement, indépen-
dant. Il fonctionne toutefois avec des cré-
dits privés qui nous ont permis de recruter
l’infirmière qui répond au numéro vert,
s’occupe des patients et anime le pro-
gramme de prise en charge des facteurs
de risque. Pour ce lancement, nous avons
été généreusement soutenus par un don
des laboratoires Boehringer-Ingelheim
que je tiens encore une fois à remercier. Le
laboratoire nous aide aussi dans la diffu-
sion de la plaquette SOS AIT que nous
avons réalisé. Il n’y a aucune contrepartie
à ce don. Notre objectif est d’avoir dans
l’avenir un multipartenariat privé et public
pour faire vivre ce numéro vert.
SOS AIT 0 800 888 248
Centre d’accueil et de traitement
de l’attaque cérébrale
du goupe hospitalier
Bichat-Claude-Bernard
•Validation du diagnostic par téléphone (l’infir-
mière qui répond au numéro vert s’assure simple-
ment que les symptômes du patient ont disparu tota-
lement).
•Prise en charge immédiate du patient (en hôpital
de jour dans la journée, par le neurologue vascu-
laire de garde aux heures non ouvrables).
•Présence de 6 neurologues vasculaires.
•Vous êtes informé par téléphone du résultat des
examens.
•Vous êtes associé à la décision thérapeutique.
•Vous êtes consulté sur le type de prise en
charge ultérieure :
– une éventuelle chirurgie et par qui, en cas de
sténose carotide à opérer ;
– une éventuelle consultation de cardiologie et par
qui, en cas de cardiopathie emboligène ;
– une éventuelle consultation de neurologie et par
qui ;
– une éventuelle hospitalisation de plus de 24 heures
en cas de besoin.
•Vous pouvez en parler directement avec votre
patient par téléphone.
“Docteur, l’autre jour la télécommande que je
tenais dans ma main est tombée et, pendant
quelques secondes, je n’ai pas pu la ramasser car
ma main et mes doigts ne fonctionnaient plus, puis
tout est redevenu normal et depuis ça va. C’est un
peu de fatigue, Docteur ?”
“Hier, au volant de ma voiture, la moitié de la vue
de mon œil gauche s’est brusquement obscurcie en
quelques secondes. C’était comme un rideau qui
se serait progressivement baissé jusqu’à la moitié
de mon champ de vision. Cela n’a duré que
5 secondes peut-être. Vous pensez que je dois
changer de lunettes ?”
“En parlant au téléphone avec ma fille,
dimanche dernier, d’un coup je n’arrivais pas à
trouver mes mots ou je disais un mot pour un autre.
Ma fille ne comprenait pas ce que je disais. Je ne
sais pas combien de temps cela a duré, mais en
tout cas, une demi-heure plus tard je parlais nor-
malement, et depuis ça va. Ma fille m’a dit qu’il
valait mieux vous le signaler. Moi, Docteur, je mets
cela sur le compte du gros choc de la mort de mon
mari.”
•Ce symptôme décrit par mon patient est un AIT.
C’est une urgence absolue et prioritaire !
•Les examens que je dois faire ne peuvent pas
attendre quelques heures, le lendemain ou la
semaine suivante.
•Où faire les examens en une demi-journée en
toute urgence ?
•Quelle décision thérapeutique pour mon
patient ?
➔pour répondre à ces questions, appelez le
numéro vert 24 h/24, on vous répond immédia-
tement.
➔vous n’avez pas le temps de faire ou de pro-
grammer tous ces examens, vous souhaitez que
votre patient les aient tous en même temps, immé-
diatement : APPELEZ SOS AIT –Appel gratuit –
Article publié dans La lettre du neurologue n° 2 - vol. VII - février 2003.