© Shutterstock L’éolien en mer en Europe : conséquences environnementales d’une solution d’adaptation au changement climatique L’éolien en mer, ou éolien offshore, constitue une énergie marine renouvelable permettant d’utiliser l’énergie du vent au large des côtes, et représente une alternative à la production d’électricité qui vise à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les différentes étapes du cycle de vie des parcs éoliens en mer peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement marin et sa biodiversité locale. Ainsi, il est attendu que les développeurs de parcs éoliens prennent les mesures techniques d’évitement puis de réduction pour limiter au maximum les impacts. Puis si les impacts résiduels négatifs sont significatifs, qu’ils proposent des mesures compensatoires générant des gains écologiques équivalents aux pertes écologiques résiduelles. La compensation écologique en milieu marin est particulièrement complexe et toutes les solutions n’ont pas encore été développées. Il est alors légitime d’évaluer les risques que présente l’installation de ces parcs éoliens, potentiellement intéressants dans un contexte de changement climatique, pour l’environnement marin et sa biodiversité locale. Travail de recherche sur les mesures compensatoires en Europe Dans le cadre de recherches pluridisciplinaires sur la compensation écologique et le développement prochain de parcs éoliens en mer en France, une équipe de l’UMR AMURE (IUEM et IFREMER) a étudié les rapports d’étude d’impact environnemental (EIE) des projets de parcs éoliens en mer dans sept pays d’Europe du Nord. L’objectif était de recenser les différentes mesures compensatoires car il s’agit d’un outil récent et peu d’études sur la compensation écologique en milieu marin ont été menées. Ce recensement a permis de révéler que très peu de mesures compensatoires ont été mises en place ou alors que leur pertinence est discutable, ce qui a poussé les chercheurs à en discuter les raisons potentielles. L’explication qui en est ressortie dépend de deux facteurs. Le premier se référant aux difficultés techniques et économiques d’application de la compensation écologique en milieu marin ainsi qu’à un retard de connaissance sur ce milieu. Et le second à une série de raisons politiques et stratégiques, dont celle d’une volonté de développer la filière énergies marines renouvelables même si toutes les conséquences de l’utilisation de ces innovations techniques ne sont pas encore connues. Cette recherche permet ainsi de faire le point sur les lacunes et améliorations possibles de la compensation écologique en milieu marin à partir du cas d’étude des parcs éoliens en mer, l’objectif étant de permettre la meilleure intégration possible des énergies marines renouvelables dans un milieu naturel riche mais aussi vulnérable. Mer du Nord Mer Baltique Mer d’Irlande Parcs éoliens: en construction en exploitation Suède Belgique 23 Bockstigen Offshore 1 Belwind phase I 24 Lillgrund (Bligh Bank) 2 C-Power phase I 25 Utgrunden I (Thornton Bank) 26 Yttre Stengrund 1 3 & 4 C-Power phase II & III Royaume-Uni (Thornton Bank) 27 Barrow Danemark 28 Burbo Bank 5 Horns Rev 1 29 Greater Gabbard 6 Horns Rev 2 30 Gunfleet Sands (phase I and 7 Middelgrunden II) 8 Nysted (Rodsand I) 31 Kentish Flats 9 Nysted (Rodsand II) 32 & 33 Lynn & Inner Dowsing 10 Samsø (Paludans Flak) 34 North Hoyle 11 Store Baelt (Sprogø) 35 Ormonde 12 Tunø Knob 36 Rhyl Flats 13 Vindeby-Lolland 37 Robin Rigg 38 Scroby Sands 14 Anholt 39 Thanet Allemagne 40 & 41 Walney (phase I & II) 15 Alpha Ventus 42 Gwynt y Mor 16 Baltic 1 43 Lincs 17 Bard Offshore 1 18 Borkum Riffgat 44 London Array 19 Borkum West II phase I 45 Sheringham Shoal Irlande 46 Teesside 20 Arklow Bank Pays Bas 21 Egmond aan Zee (OWEZ) 22 Prinses Amalia ► La publication (Q7) Pour en savoir plus Carte des parcs éoliens européens marin étudiés (©EuroGeographics pour les limites administratives, Vaissière A.C. pour les parcs éoliens) L’équipe de recherche ► Laboratoire AMURE ► DYNECO L’équipe qui a mené cette étude entre 2011 et 2013 était composée d’Anne-Charlotte Vaissière et Harold Levrel (économie de l’environnement à l’UMR AMURE ; IUEM et Ifremer), ainsi que Sylvain Pioch (géographie et aménagement du territoire à l’UMR CEFE ; Université de Montpellier) et Antoine Carlier (écologie benthique à l’UMR DYNECO ; Ifremer). Leur collaboration a permis d’aborder de façon pluridisciplinaire le sujet des éoliennes en mer afin de mieux évaluer leurs intérêts au regard à la fois des enjeux du changement climatique et de la conservation de la biodiversité.