FABRICATION 540 Certaines serve. bières fortes PROPREMENT ne se boivent qu'après DITE deux ou trois ans de con- Fabrication des bières noires. - Les bières pâles se font avec du malt pâle, les bières noires, stout et porter, se fabriquent avec des mélanges de malt pâle et de malt noir, dans la proportion ordinaire de une parLie de malt noir pour sept 11 douze parties de malt pâle. NIais, le plus souvent, les brasseurs mélangent des malts diversement torréfiés. Voici une proportion assez fréquente; TIrait pâle -- 75 p. 100. . ambré ou brun. noir . 18 7 La fabrication ne diffère pas sensiblement de celle des pale-ales. On emploie plus de sucre, on donne les trempes un peu plus chaudes, on fermente à une température un peu plus éleyée et on atténue moins. Comparaison des différentes bières anglaises. d'une pale-ale et d'un porter, d'après SchwackhOfer Voici la Pale-ale. Extrait primitif .. Densité apparente. Alcool. Extrait .. Sucre .. Dextrine . Acidité (en acide lactique) .Matières azotées . Cendres . Atlénuation apparente. réelle ... composition : 15,67 1,Oi06 5,43 Porter. 18,87 1,0207 5,72 4,81 7,43 3,88 6,20 0,31 0.57 0,313 82,5 p. 100. 69,3 - 0,31, 0,83 0,40 71,5 p. 100. 60,6 - Bières belges. - On brasse en Belgique des bières de malt d'orge, faites à la façon fait aussi spontanée ces bières ordinaire et fermentées soit par te haut, soit par le bas. Mais on des bières spéciales, fromentacées, abandonnées à la fermentation et connues sous le nom de lamMck, bière de ma1'S et farD. Ce sont dont nous donnerons, d'après Van Laer, le mode de fabrication. Brassage. - On emploie moitié malt d'orge et moitié froment. Le froment est réduit à l'état de farine très fine et pour faciliter la filtration, on ajoute des menues pailles de blé ou d'avoine. Le brassage se fait à moût trouble. On donne une première trempe (empàtage) épaisse, avec de l'eau à 500 et on soutire aussitôt un moût trouble, qu'on porte dans une chaudière spéciale. On ramène ensuite dans la cuve de l'eau bouillante et on brasse énergiquement jusqu'à cc que la température soit bien répartie dans toute la masse. On soutire de nouveau un moût trouble que l'on réunit au premier et on répète deux ou trois fois la même opération jusqu'à ce qu'on ait atteint en cuve la FERMENTATION DES BIÈRES 5B température de 70 à 71)°.Les quantités d'eau employées chaque fois sont calà la température finale, en passant culées de façon à arriver progressivement par les températures de l'el ai qui sont environ de 45, 155, 615 et 75°. On laisse reposer la dernière trempe jusqu'à saccharification complète, on la soutire claire et on la met à part dans une chaudière. Pendant ce temps-là, on a porté les moÙts troubles en chaudière à 70° ; on maintient cette température jusqu'à saccharification et on fait bouillir quinze à vingt minutes. On ramène ensuite en cuve-matière, dont les robinets sont ouverts et on fait couler à jet continu, c'est-a-dire en reversant dans la cuve jusqu'à ce que le moût coule clair. A ce moment, on le rentre dans la chaudière à houblonner. Après soutirage, on lave les drêches. Comme les moiHs troubles ne pourraient pas s'écouler à travers les trous du faux fond, on a l'habitude de placer après chaque trempe, dans la cuve, des paniers en osier qu'on enfonce jusqu'au fond, et c'est au milieu des paniers qu'on puise le moût qu'on envoie en chaudièr.e. Les premières trempes, qui sont très fortes et pèsent de 'ln à '16° Balling, servent il la préparation du lambick; les dernières trempes, qui pèsent 7 à 8°, forment la bière de mars; le mélange du lambick et de la bière de mars constitue le faro. Ordinairement, '100 kilogrammes de farine de malt d'orge et de froment donnent 230 litres de lambick et 230 litres de bière de mars. La cuisson dure par hectolitre pour On refroidit sur dans des fûts d'une douze heures et on ajoute de 7 à 800 grammes de houblon le lambick, et 4 à 500 grammes pour la bière de mars. les bacs et sur les réfrigéran ts, et on entonne à 'l2 ou '140 contenance de deux hectolitres. }'ermentation. - On n'ajoute aucune levure aux moÙts et on laisse la fermentation se déclarer spontanément dans les tonneaux. Les fûts sont bondonnés, mais laissés en communication avec l'air par un trou de fausset pratiqué auprès de la bonde. On les abandonne dans un local à température assez élevée. La fermentation se déclare au bout de quelques semaines et s'annonce par un dégagement d'acide carbonique et par une écume noirâtre qui s'échappe par le trou de fausset, mais ne tarde pas à se sécher à l'air et finit par obstruer l'ouverture de dégagement. De temps en temps, les fûts sont débondonnés et remplis. La fermentation dure de 10 à 20 mois et les bières ne sont livrées à la consommation que vingt ou vingt-quatre mois après leur fabrication. Il en est qui ne sont bues que beaucoup plus tard encore; le lambick n'arrive à maturité qu'au bout de trois, quatre et même cinq années. Le vieux lambick porte vulgairement le nom de gueuse-lambick .• En vieillissant, les biilres belges perdent l'arome et, en partie, le goût du houblon; elles deviennent dures, amères et fortement acides. Avant de les livrer à la consommation, on les prépare, suivant leur état, le goÙt des consommateurs, les habitudes locales, en y introduisant des sucres ou des sirops, en faisant des mélanges de vieilles et de jeunes bières, ou bien encore 542 FABRICATION PROPREMENT DITE en y ajoutant de H5 à 20 ou 20 p. '100 de bière jeune fermentée levure. On les colore suivant les besoins. avec de la Van Laer, à qui nous empruntons la plupart de ces détails, n'attribue pas la fermentation des bières belges aux germes que l'air peut apporter dans les moÙts ou dans la bière, mais à la porosité du bois des tonneaux, qui contient ces germes. On a constaté que les bières belges ne sont jamais bonnes, ou n'ont pas les qualités qu'on exige d'elles, quand elles ont fermenté dans des mts neufs. Aussi, avant d'utiliser ceux-ci, les brasseurs ont l'habitude d'y mettre séjourner des lies de lambick et de les laisser pendant six mois au moins s'imprégner de ferments. Au moment de leur emploi, les fÙts ne sont jamais stérilisés à fond. Van Lael' a trouvé surtout dans les bières belges des levures de vin, l'Apiculatus et l'Ellipsoïdeus. Il attribue à ces ferments l'odeur et surtout le goÙt particulier qui caractérisent ces bières. )lais ces saccharomyces ne sont pas seuls à agir, et d'autres ferments interviennent qui contribuent au bouquet spécial du lambick et du faro. La fermentation alcoolique se déclare en peu de temps et l'alcool atteint assez vite des proportions élevées; puis succèdent alors des fermentations acides et en particulier le filage de la bière. Toutes les bières belges filent, puis redeviennent fluides, et les brasseurs du pays disent que les meilleurs produits sont ceux qui ont passé par cette maladie. Elles deviennent à ce moment fortement acides, puis l'acidité devient plus faible au fur et à mesure que la bière vieillit. Suivant Van Laer, cette diminution de l'acidité serait due, soit à des microorganismes qui attaquent les acides pour les ramener à l'état d'anhydride carbonique et d'eau; soit à une éthérification partielle des acides augmentant avec l'àge; probablement, aux deux causes à la fois. Quoi qu'il en soit, les lambicks les plus estimés sont peu acides, mais ont un bouquet, et un parfum caractéristique qu'aucune autre bière ne possède. Analyses d'un lambick de 1.839 et d'un Fa1'O exposés en bouteilles à l'Exposition de Haguenau de 1.873 (citées par Lintner). Lambick Densité Alcool. Extrait Sucre. Dextrine Acidité (centimètres Coloration (1839). 1,0115 7,77 cubes de NaOH) . . 5,65 1,06 2,50 12,4 6,7 Faro. 1,013 4,32 5,t5 0,714 2,9 9,9 2,3 Ce qui suppose pour le lambick un extrait originel de 20 p. 100 et une atténuation apparente de 80 p. 'U 0 et une réelle de 69 p. 100; et pour le faro, un extrait primitif de 13,40 p. '100 et une atténuation apparente de 70,8 p. 100 et une réelle de 60 p. 100. FER~ŒNTATION --- ANALYSES DE LA~iBICKS --'--1-; -------------------- ---- DES BIÈRES DE DTFFÉREXTS AGES (VAN LAER) 543 1 ----- )) )grammes ) )) bière. )) 33,84 2,34 )» )) "2. )Acide )) 32,56 31,22 32,82 5,42 31.,38 4 30,20 36,37 36,24 0,26 2,42 9,93 i,71 14,90 0,2556 Extrait de Acide 100 d'extrait primitif. du moût.QUAXTITÉS AGES EN POIDS »1,22 )) 15 )) 36 12 p. 100 29 48 63 ~O 26 39 24 fi ;j6 47 13 10 12 1 acétiq'w. lactique. 3 17,32 U,07 0,305 5,32 3,025 IU,190 2.,68 0,012 15,30 6,51 5,08 5,750 7,3±1 8,02 4,067 3,975 3,225 6,21 7,15 O,\JOU 1,U51 2,59 2,56 0,47 il,12 0,169 0,12!2 !mois f±,833 13,381 0,08 5,2~ 1,051 5,59 6,438 0,939 4,40 6,17 2,08 2,32 0,57 0,09~4 0,336 14,!J2 17,03 13,12 j,92 3,07 0 6,192 0,9012 0,0168 15,47 15,38 2,27 0,306 17,50 0,3096 2,14 1,,84 33,56 0,0\4 14,42 5,30 4,18 5,96 5,52 0,10 1,0l-l0 1,28 0,018 15,fi 0,3095 0,81 0,918 0,198 8,56 0,94 4,68 4,90 0,97 5,39 6,2\J lactique. + jours Alcool. QI:"ANTITES RÉELLES Extrait contenues dans 100 grammes ENdePOIDS liquide. » »» 1 Acide Al 1 [ Aciùe Biéres allemandes. - Bière blanche de Bedin. - La plus grande partie des bières allemandes sont à fermentation basse. Il existe~ cependant, quelques localités de l'Allemagne du Nord où l'on fait des bières de fermentation haute. Elles sont brassées, néanmoins, par décoction, généralement avec des dickmaisches plus courtes ou moins nombreuses~ et souvent additionnés de grains crus~ riz ou maïs, ou de malt de froment. Parmi ces bières, nous ne citerons que la bière blanche de Berlin, comme présentant un caractère tout spécial de fabrication. Labière blanche de Berlin se prépare avec un tiers de malt d'orge et deux tiers de malt de froment. :HIaltfLge d~L blé. - Le blé est mouillé de vingt à quarante heures, suivant la saison, et la germination est menée à sueur frojde~ en couches peu épaisses, qu'on ne retourne que toutes les douze heures. Quand les radicelles atteignent la moitié du grain, on laisse la température s'élever à 20° et la couche se feutrer. Le maltage dure de quatre à çinq jours. Le grain est 1 Van don Hullo ot Van Laor. Nouvellos recherches sur los bières bruxelloises mentation spontanée (Mémoiros couronnés par l'Académie royale do Bruxelles). à fer-