FERMENTATION DES BIÈRES 5B
température de 70 à 71)°.Les quantités d'eau employées chaque fois sont cal-
culées de façon àarriver progressivement à la température finale, en passant
par les températures de l'elai qui sont environ de 45, 155, 615 et 75°. On laisse
reposer la dernière trempe jusqu'à saccharification complète, on la soutire
claire et on la met à part dans une chaudière.
Pendant ce temps-là, on a porté les moÙts troubles en chaudière à70° ;
on maintient cette température jusqu'à saccharification et on fait bouillir
quinze à vingt minutes. On ramène ensuite en cuve-matière, dont les robinets
sont ouverts et on fait couler àjet continu, c'est-a-dire en reversant dans la
cuve jusqu'à ce que le moût coule clair. A ce moment, on le rentre dans la
chaudière àhoublonner. Après soutirage, on lave les drêches.
Comme les moiHs troubles ne pourraient pas s'écouler à travers les trous
du faux fond, on a l'habitude de placer après chaque trempe, dans la cuve,
des paniers en osier qu'on enfonce jusqu'au fond, et c'est au milieu des
paniers qu'on puise le moût qu'on envoie en chaudièr.e.
Les premières trempes, qui sont très fortes et pèsent de 'ln à'16° Balling,
servent illa préparation du lambick; les dernières trempes, qui pèsent 7 à 8°,
forment la bière de mars; le mélange du lambick et de la bière de mars
constitue le faro.
Ordinairement, '100 kilogrammes de farine de malt d'orge et de froment
donnent 230 litres de lambick et 230 litres de bière de mars.
La cuisson dure douze heures et on ajoute de 7 à800 grammes de houblon
par hectolitre pour le lambick, et 4 à500 grammes pour la bière de mars.
On refroidit sur les bacs et sur les réfrigéran ts, et on entonne à 'l2 ou '140
dans des fûts d'une contenance de deux hectolitres.
}'ermentation. -On n'ajoute aucune levure aux moÙts et on laisse la
fermentation se déclarer spontanément dans les tonneaux. Les fûts sont bon-
donnés, mais laissés en communication avec l'air par un trou de fausset pra-
tiqué auprès de la bonde. On les abandonne dans un local àtempérature assez
élevée. La fermentation se déclare au bout de quelques semaines et s'annonce
par un dégagement d'acide carbonique et par une écume noirâtre qui s'é-
chappe par le trou de fausset, mais ne tarde pas àse sécher àl'air et finit par
obstruer l'ouverture de dégagement. De temps en temps, les fûts sont débon-
donnés et remplis.
La fermentation dure de 10 à 20 mois et les bières ne sont livrées à la
consommation que vingt ou vingt-quatre mois après leur fabrication. Il en
est qui ne sont bues que beaucoup plus tard encore; le lambick n'arrive à
maturité qu'au bout de trois, quatre et même cinq années. Le vieux lambick
porte vulgairement le nom de gueuse-lambick .•
En vieillissant, les biilres belges perdent l'arome et, en partie, le goût
du houblon; elles deviennent dures, amères et fortement acides. Avant de
les livrer àla consommation, on les prépare, suivant leur état, le goÙt des
consommateurs, les habitudes locales, en y introduisant des sucres ou des
sirops, en faisant des mélanges de vieilles et de jeunes bières, ou bien encore