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Wikipédia, etc.
I. L
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ENITO
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USSOLINI
(1883-1945)
Benito Amilcare Andrea Mussolini dit il Duce — le Chef — (né le 29 juillet 1883 à Dovia di
Predappio dans la province de Forlì-Césène dans la région Émilie-Romagne en Italie, mort le 28 avril 1945 à
Giulino di Mezzegra), est un journaliste et homme politique italien.
Fondateur du Fascisme, il est premier ministre du Royaume d'Italie, avec des pouvoirs dictatoriaux, du
31 octobre 1922 au 25 juillet 1943, premier maréchal d'Empire du 30 mars 1938 au 25 juillet 1943, et président
de la République sociale italienne de septembre 1943 à avril 1945.
Il est membre du Parti socialiste italien (PSI) et directeur du quotidien socialiste Avanti! depuis 1912.
Anti-interventionniste convaincu lors des années qui précèdent la Première Guerre mondiale, en 1914, il change
d'opinion se déclarant favorable à l'entrée en guerre de l'Italie. Expulsé du PSI, il crée son propre journal, Il
Popolo d'Italia (Le peuple d'Italie) qui prend des positions nationalistes proches de celles de la petite
bourgeoisie. Dans l'immédiat après-guerre, profitant du mécontentement de la « victoire amputée », il crée le
Parti national fasciste (PNF) en 1921 et se présente au pays avec un programme politique nationaliste,
autoritaire, anti-socialiste et anti-syndical, ce qui lui vaut l'appui de la petite bourgeoisie et des classes moyennes
industrielles et agraires.
Dans le contexte de forte instabilité politique et sociale qui suit la Grande Guerre, il vise la prise du
pouvoir, en forçant la main aux institutions avec l'aide des actions de squadristi et l'intimidation qui culminent le
28 octobre 1922 avec la Marche sur Rome. Mussolini obtient la charge de constituer le gouvernement le 30
octobre 1922. En 1924, après la victoire contestée des élections et l'assassinat du député socialiste Giacomo
Matteotti, Mussolini assume l'entière responsabilité de la situation et engage l'Italie dans la dictature.
Après 1935, il se rapproche du national-socialisme allemand d'Hitler avec qui il établit le Pacte d'Acier
(1939). Convaincu d'un conflit rapide, il entre dans la Seconde Guerre mondiale au côté de l'Allemagne nazie.
Après la défaite italienne et sa mise en minorité par le Grand conseil du fascisme le 24 juillet 1943, il est arrêté
par ordre du Roi. Libéré par les Allemands, il instaure en Italie septentrionale la République sociale italienne. Le
25 avril 1945, alors qu'il tente de fuir pour la Valteline déguisé en soldat allemand, il est capturé par les partisans
qui le fusillent avec sa maîtresse Clara Petacci.
La jeunesse, les premières activités politiques et la grande guerre
La naissance et l'origine du prénom
Fils du forgeron Alessandro Mussolini et de l'institutrice Rosa Maltoni, il naît le 29 juillet 1883 dans
une petite maison à Varani dei Costa, un hameau de la commune de Dovia di Predappio dans la province de
Forlì-Césène en Émilie-Romagne.
Le prénom de « Benito Amilcare Andrea » lui est donné par son père
1
socialiste à la limite de
l'anarchisme désireux de rendre hommage à Benito Juarez héros de l'indépendance publicaine et ex-président
du Mexique, à Amilcare Cipriani patriote italien et socialiste et à Andrea Costa premier député socialiste élu au
parlement italien.
L'instruction
Le jeune Mussolini fréquente les deux premières classes élémentaires à Dovia puis à Predappio (1889-
1891). Il entre au collège des salésiens de Faenza (1892-1894). C'est un élève turbulent, voire violent : il manque
de peu le renvoi en 1893 lorsqu'il blesse un de ses camarades avec un couteau et il est expulsé pour une autre
dispute. Il poursuit ses études au collège Carducci de Forlimpopoli il obtient en septembre 1898 le diplôme
technique inférieur.
Dictatures et guerres en Europe
2
C'est à Forlimpopoli, sous l'influence de son père que Mussolini se rapproche du militantisme socialiste
et s'inscrit en 1900 au parti socialiste italien. Il finit ses études obtenant en 1901 le baccalauréat. Le 13 février
1902, il est nommé maître suppléant à l'école élémentaire de Pieve Saliceto, hameau de Gualtieri.
Le 9 juin 1902, il termine l'année scolaire et pour fuir le service militaire il s'établit à Lausanne, (après
avoir séjourné à Yverdon-les-Bains et Orbe, dans le canton de Vaud), il s'inscrit auprès du syndicat des
maçons et des manœuvriers dont il devient le secrétaire et il publie son premier article sur L'avvenire del
lavoratore (L'avenir du travailleur). Il fut arrêté par la police dans la matinée du 24 juillet 1902, sous les arches
du Grand Pont à Lausanne, où il avait passé la nuit, pour vagabondage. Dans ses poches furent trouvés, son
passeport, son diplôme de l'école normale, et 15 centimes.
La Suisse
Jusqu'en novembre 1904, Mussolini vit en Suisse, se déplaçant de ville en ville et occupant des emplois
occasionnels (maçon, manœuvre, etc.). Il est expulsé d'un canton deux fois : le 18 juin 1903, il est arrêté comme
agitateur socialiste, maintenu en prison douze jours et expulsé le 30 juin ; le 9 avril 1904, il est emprisonné
pendant sept jours à Bellinzone à cause d'un faux permis de séjour. Il surmonte ses difficultés grâce à l'aide de
socialistes et anarchistes du canton du Tessin.
Au cours de ces années, il collabore comme journaliste à des périodiques locaux d'inspiration socialiste
parmi lesquels le Proletario. Il étudie à la faculté des sciences sociales de Lausanne, il fréquente les cours de
l'économiste Vilfredo Pareto
2
, critique acerbe de la démocratie libérale.
A cette époque, il se range dans l'aile révolutionnaire du Parti socialiste italien (PSI) dirigée par Arturo
Labriola et envoie des articles au journal milanais l'Avangardia socialista. C'est au cours de cette période qu'il
fait preuve de la plus grande affinité idéologique avec le syndicalisme révolutionnaire.
En 1904, il a une relation sentimentale avec l'activiste socialiste Angelica Balabanova. Il rencontre aussi
une autre figure du socialisme italien en exil, Serrati
2
. Il discute avec le pasteur évangélique Alfredo Taglialatela
sur le thème de l'existence de Dieu
3
.
Le retour en Italie
En novembre 1904, en raison de l'amnistie accordée lors de la naissance de l'héritier du royaume,
Mussolini revient en Italie alors qu'il est sous le coup d'une condamnation pour refus du service militaire. Il
effectue son service militaire, affecté le 30 décembre 1904 au dixième régiment bersaglier de Vérone et il obtient
un certificat de bonne conduite. Entre temps, sa mère cède le 19 janvier 1905. Libéré, Mussolini rentre à
Dovia di Predappio le 4 septembre 1906 et il est maître suppléant à Tolmezzo du 15 novembre jusqu'à la fin de
l'année scolaire. En novembre 1907, il obtient l'habilitation pour l'enseignement du français et en mars 1908 il
obtient la charge de professeur de français au collège de Oneglia il enseigne aussi l'italien, l'histoire et la
géographie. À Oneglia, il dirige l'hebdomadaire socialiste La Lima sous le pseudonyme de « Vero Eretico » (vrai
hérétique).
Il revient à Predappio il dirige la grève des journaliers agricoles. Le 18 juillet 1908, il est arrêté pour
menaces envers un dirigeant des organisations patronales. Jugé, il est condamné à trois mois de prison mais il est
laissé en liberté provisoire. En septembre, il est de nouveau incarcéré pendant dix jours pour avoir tenu à
Meldola une réunion non autorisée. En novembre, il s'installe à Forlì où il vit avec son père qui crée avec sa
compagne Anna Lombardi (veuve de Guidi, mère de la future femme du duce) le restaurant Il bersagliere. Au
cours de cette période, Mussolini écrit dans Pagine libere (Pages libres), revue du syndicalisme révolutionnaire
éditée à Lugano et dirigée par Angelo Oliviero Olivetti, l'article La filosofia della forza (La philosophie de la
force) où il fait référence à la pensée de Nietzsche.
En février 1909, il s'établit à Trente il est secrétaire de la chambre du travail et il dirige L'avvenire
del lavoratore (L'avenir du travailleur). Le 7 mars, il tient une joute journalistique avec Alcide De Gasperi
d'orientation catholique, directeur du périodique Il Trentino. Le 10 septembre, il est emprisonné à Rovereto pour
diffusion de journaux instigateurs de violences envers l'Empire d'Autriche et le 29 il est expulsé et retourne à
Forlì.
Au parti socialiste
À partir de janvier 1910, il est secrétaire de la fédération socialiste livournaise et il dirige le périodique
officiel L'idea socialista rebaptisé par Mussolini Lotta di classe.
Il publie son roman Claudia Particella, l'amante del cardinale Madruzzo, en 1910, dans le journal de
Trente de l'irrédentiste Cesare Battisti Il popolo, avec qui il avait collaboré en 1910. L'œuvre contient une satyre
anti-cléricale.
Dictatures et guerres en Europe
3
Le 17 janvier, il commence à vivre avec Rachele Guidi, sa future femme. Il commence en outre à
collaborer à la revue socialiste Soffitta. Le 23 août il participe au congrès socialiste de Milan.
Le 11 avril 1911, la section socialiste de Forlì emmenée par Mussolini vote l'autonomie du PSI. En mai,
il fait publier son essai Il trentino veduto da un socialista (Le trentino vu par un socialiste) sur le journal
Quaderni della Voce.
Il est arrêle 14 octobre, jugé et condamné (23 novembre) à un an de réclusion pour avoir participé le
25 septembre, avec son ami républicain Pietro Nenni, à une manifestation contre la guerre de l'Italie avec
l'empire Ottoman pour la possession de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine qui se termine par des affrontements
violents avec la police. Les rails sont déboulonnés, les fils télégraphiques coupés et la gare prise d'assaut.
Mussolini définit l'aventure coloniale africaine du gouvernement de Giovanni Giolitti d' « acte de
brigandage international ». Le 19 février 1912, la cour d'appel de Bologne réduit la peine à cinq mois et demi et
le 12 mars suivant, Mussolini est relâché. Le 8 juillet 1912, au congrès du PSI de Reggio d'Émilie, il présente
une motion d'expulsion contre les réformistes Leonida Bissolati, Ivanoe Bonomi, Angiolo Cabrini et Guido
Podrecca qui est acceptée, les quatre exclus donnèrent vie au Parti Socialiste Réformiste et il entre donc dans la
direction nationale du parti. Il collabore à Folla, journal de Paolo Valera signant sous le pseudonyme de
« L'homme qui cherche »
4
. Grâce aux évènements de 1912 et à sa qualité d'orateur, Mussolini monte au sommet
de la scène politique nationale : en novembre 1912, il devient le membre principal de l'aile maximaliste du
socialisme italien et directeur de l'Avanti!, quotidien officiel du Parti socialiste italien. En novembre 1913, il crée
la revue Utopia.
Au congrès socialiste du PSI d'Ancône de 1914, il présente avec Giovanni Ziboldi une motion qui sera
reçue par laquelle l'incompatibilité de la franc-maçonnerie et du socialisme est reconnue. Le 9 juin, il est élu
conseiller municipal à Milan et il est un des acteurs de la Semaine Rouge.
Lors de la déclaration de la Première Guerre mondiale, il s'aligne sur les positions de l'Internationale
socialiste se déclarant ouvertement opposé à l'intervention de l'Italie qui d'après lui, ne sert pas les intérêts des
prolétaires italiens mais seulement ceux des entrepreneurs. À la fin de 1914, Mussolini démissionne de l'Avanti
(20 octobre) et il est expulsé du PSI (29 novembre) suite à la publication (18 octobre) de l'article Dalla neutralità
assoluta alla neutralità attiva ed operante (de la neutralité absolue à la neutralité active et agissante) dans
lequel Mussolini lance un appel aux socialistes sur le danger d'une position de neutralité qui les condamnent à
l'isolement politique. Il préconise désormais une politique militariste et est favorable à l'entrée en guerre de
l'Italie en 1915 aux côtés de l'Entente.
Le 15 novembre 1914, il crée Il Popolo d'Italia (le peuple d'Italie) et en décembre, il prend part à Milan
à la création des faisceaux d'action révolutionnaire, participant à leur premier congrès les 24 et 25 janvier 1915.
Mussolini soldat
En août 1915, il est affecté au 11 bersaglier et le 2 septembre, il part pour le front dans les Alpes. Il tient
un journal de guerre dans lequel il raconte sa vie dans les tranchées et il s'imagine comme un héros
charismatique dans une communauté nationale guerrière et obéissante. Le 1
er
mars 1916, il est nommé caporal.
Dans son fascicule militaire on peut lire : « Activité exemplaire, qualité de combattant, esprit de sérénité,
volontaire, zélé, régularité dans la réalisation de ses devoirs » . Le 23 février 1917, il est blessé par l'explosion
d'un mortier pendant un exercice et il est réformé. De retour du front, en décembre, il publie dans Il Popolo
d'Italia l'article Trincerocrazia dans lequel il revendique pour les anciens combattants ayant connu les tranchées
le droit de gouverner l'Italie après la fin de la guerre.
Le fascisme et la « révolution fasciste »
Mussolini crée les Faisceaux de combat, futur noyau de son Parti national fasciste, le 23 mars 1919 à
Milan, dans une salle prêtée par le Cercle des intérêts industriels et commerciaux.
Les faisceaux de combat sont un amalgame de syndicalistes révolutionnaires (tel Michele Bianchi) dont
Benito Mussolini était lui-même proche, de nationalistes déçus par la non-satisfaction de certaines
revendications territoriales à la fin de la guerre et de futuristes tels Mario Carli et Marinetti. Le programme mêle
revendications sociales et nationalistes, se déclare en faveur de la Société des nations, critique l'impérialisme et
exige la dissolution des sociétés anonymes et la suppression de toute spéculation boursière. Le programme
hérisse un peu les nationalistes et les patrons du Cercle des intérêts industriels et commerciaux, mais il rassure
ceux-ci en disant qu'il ne s'opposera à l'impérialisme et soutiendra la SDN que lorsque les revendications sur
Fiume seront satisfaites, ce qui contredit nettement le programme lui-même
5
. Le jour même, il écrit dans Il
Popolo d'Italia:
Dictatures et guerres en Europe
4
« Nous nous permettons le luxe d'être aristocrates et démocrates, conservateurs et progressistes,
réactionnaires et volutionnaires, légalistes et illégalistes, selon les circonstances, le lieu et le cadre
dans lequel nous sommes contraints de vivre et d'agir. »
5
Le 12 septembre 1919, Mussolini promeut devant le siège du Popolo d'Italia une souscription en faveur
de l'entreprise de Fiume de Gabriele D'Annunzio après avoir rencontré ce dernier pour la première fois à Rome
en juin. Le 7 octobre, il est à Fiume il discute avec D'Annunzio, les rapports sont extrêmement fugaces en
raison d'une réciproque méfiance et peut-être rivalité.
Le 9 octobre, à Florence, le premier congrès des Faisceaux de combat se tient et aux élections politiques
du 16 novembre, les fascistes, malgré les candidatures de Mussolini et de Filippo Tommaso Marinetti à Milan et
dans la province de Milan ne recueillent que 4 795 voix. En outre, le 18 novembre, Mussolini est arrêpendant
quelques heures pour détention d'armes et d'explosifs. Il est relâché grâce à l'intervention du sénateur libéral
Luigi Albertini qui deviendra quelque temps après un de ses principaux opposants. Le 24 et le 25 mai 1920,
Mussolini participe au second congrès des Faisceaux de combat qui se tient au théâtre lyrique de Milan.
En juin, il se range aux côtés de Giolitti, avec lequel en octobre, il se rencontre pour la résolution de la
question de Fiume. Le 12 novembre, avec l'article Rapallo, il commente assez favorablement le traité italo-
yougoslave signé par Giolitti qui permet à Fiume de devenir une ville libre. Le 28 mars 1921, il défile avec les
squadristi en chemise noire à l'occasion des funérailles des victimes
6
de l'attentat
7,8
anarchiste du théâtre Diana
qui visait le commissaire de police Gasti. En témoignage du rapprochement entre Mussolini et Giolitti, le futur
duce se présente comme allié du parti d'État à Mondovì aux élections du 15 mai 1921 sur la liste "blocs
nationaux" anti-socialistes, il obtient 35 sièges et il est élu député.
Vers le pouvoir
À partir de ce succès, les chemises noires se rendent coupables de nombreux épisodes de violences et
d'agressions physiques et verbales contre les adversaires politiques du fascisme, surtout contre les socialistes, les
communistes et les syndicalistes qui organisent les grèves. Ils se font ainsi connaître et bien voir des milieux
d'affaires et du patronat (Confindustria et Confagricoltura). Ce phénomène prend le nom de squadrismo (de
squadre (escouades), les squadristi se constituent en milices et ils sont issus en grande partie des rangs des arditi,
venant des troupes d'élite mobilisées en 1918, dont l'uniforme est la chemise noire qui deviendra un des
symboles du fascisme. De 1919 à 1922, l'Italie est secouée par une grave crise sociale et économique.
Le 22 juillet 1921, Mussolini invite les socialistes, dans un article du Il Popolo d'Italia à un pacte de
pacification pour la cessation des violences squadristes, signé le 21 août grâce à la médiation du président de la
Chambre Enrico De Nicola; la violence ne cesse pas parce que l'exécution de l'accord est laissée à la discrétion
des ras
9
locaux.
À propos de l'autonomie dont bénéficient les groupes squadristi, Renzo De Felice rapporte que le futur
duce entre en désaccord avec certains membres qui mettent en doute son rôle de guide du mouvement et qui
n'acceptent pas la volonté mussolinienne de présenter celui-ci comme « normalisateur » de l'ordre public.
Emblématique de ce point de vue, selon De Felice, lorsque Mussolini écrit « Le fascisme peut faire sans moi ?
mais moi aussi, je peux faire sans le fascisme. »
Les divergences sont surmontées et le 7 novembre se tient à Rome le troisième congrès des faisceaux de
combat qui sont transformés en Parti national fasciste avec Michele Bianchi comme premier secrétaire.
Le 1
er
janvier 1922, Mussolini crée le mensuel Gerarchia dans lequel sa maîtresse Margherita Sarfatti
collabore.
En août 1922, la gauche lance une grève contre les violences des chemises noires qui interviennent
provoquant l'échec du mouvement. Entre temps, entre le 3 août et le 5 septembre, les squadristi fascistes
occupent les mairies d'Ancône, Milan, Gênes, Livourne, Parme, Bolzano, Trente, après de violents combats
armés. Certaines villes résistent comme Parme.
Il s'agit du début de la « révolution fasciste » avec lequel Mussolini tente un ambitieux coup de main
pour prendre possession du pouvoir. Le 24 octobre défilent à Naples 40 000 chemises noires affirmant le droit du
fascisme à gouverner l'Italie.
La marche sur Rome
Entre le 27 et le 31 octobre 1922, la révolution fasciste atteint son apogée avec la marche sur Rome,
opération des groupes de chemises noires provenant de différentes régions d'Italie et commandés par un
quadriumvirat (Italo Balbo, Cesare Maria De Vecchi, Emilio De Bono et Michele Bianchi). Le nombre de
personnes n'a jamais été établi avec précision, il oscille entre 30 000 et 100 000.
Dictatures et guerres en Europe
5
Mussolini ne prend pas part directement à la marche. La décision en est la crainte d'une intervention
répressive de l'armée qui aurait provoqué l'échec de l'opération. Il reste à Milan en attendant le développement
de l'opération et il se rend à Rome seulement plus tard quand il apprend le bon résultat de l'action. À Milan, le
soir du 26 octobre, Mussolini affiche sa tranquillité auprès de l'opinion publique en assistant au Cigne de Molnàr
au théâtre Manzoni. Au cours de ces jours, il traite directement avec le gouvernement de Rome sur les
concessions que celui-ci est prêt à faire au fascisme et le futur duce nourrit des incertitudes sur le résultat de la
manœuvre.
Le 16 novembre Mussolini se présente à la Chambre et
obtient la confiance avec 316 voix en sa faveur, 116 contre et
seulement 7 abstentions et il tient son premier discours comme
président du Conseil dans lequel il déclare :
« Je me suis refusé de remporter une victoire éclatante,
et je pouvais remporter une victoire éclatante. Je me suis imposé
des limites. Je me suis dit que la meilleure sagesse est celle qui ne
s'abandonne pas après la victoire. Avec trois cent mille jeunes
armés, décidés à tout et presque mystiquement prêts à un de mes
ordres, moi, je pouvais punir tous ceux qui ont diffamé ou tenté
de salir le fascisme. Je pouvais faire de cette salle sourde et grise
un bivouac de pantins : je pouvais barrer le Parlement et
constituer un gouvernement exclusivement de fascistes. Je
pouvais : mais je n'ai pas, au moins dans ce premier temps,
voulu. »
Le 24 novembre 1922, il obtient les pleins pouvoirs en
matière économique et administrative jusqu'au 31 décembre 1923 afin de rétablir l'ordre. Le 15 décembre 1922,
le Grand conseil du fascisme se réunit pour la première fois. Le 14 janvier 1923, les chemises noires sont
institutionnalisées par la création de la Milice Volontaire pour la Sécurité Nationale. Le 9 juin, il présente la
nouvelle loi Acerbo en matière électorale, approuvée le 21 juillet. Toujours en juillet, grâce à l'appui britannique,
à la conférence de Lausanne, la présence italienne en Dodécanèse, occupée depuis 1912 est reconnue.
Le 28 août, l'expédition militaire Enrico Tellini, dont l'objectif est de définir la frontière entre la Grèce
et l'Albanie est massacrée à Ioannina. Mussolini envoie un ultimatum à la Grèce pour demander réparation et
suite au refus du gouvernement grec, la marine italienne reçoit l'ordre d'occuper Corfou. Avec cette action le
nouveau président du Conseil démontre vouloir poursuivre une politique extérieure forte et il obtient, grâce à la
Société des nations les réparations demandées après l'abandon de l'île occupée.
Le 19 décembre, il préside à la signature de l'accord entre la Confindustria et la Confédération des
Corporations fascistes. Le décret royal du 30cembre 1923 numéro 284 établit la création des agences
communales d'assistance (ECA) avec pour objectif la « coordination de toutes les activités, publiques et privées,
destinées au secours des indigents, et promouvant l'éducation, l'instruction et l'accès aux métiers et aux arts».
Ceux-ci seront unifiés dans deux agences territoriales au sein de l'assistance sanitaire et matériel des pauvres et
de l'enfance abandonné par le décret royale du 31 mars 1933 numéro 383.
Le 27 janvier 1924, le traité de Rome entre L'Italie et la Yougoslavie est signé dans lequel celle-ci
reconnaît l' " italianité " de Fiume annexé le 16 février. Le Roi confère à Mussolini le collier de l'Ordre Suprème
de la très Sainte Annunziata. À partir du 7 février, le gouvernement italien établit des rapports diplomatiques
avec l'URSS. Un accord avec le Royaume-Uni permet à l'Italie d'acquérir l'autre rive du fleuve Jubba, région qui
est annexée à la Somalie italienne.
Aux élections du 6 avril 1924, la liste nationale (désignée comme " Listone ") obtient 60,1% des voix et
356 députés et à ceux-ci s'ajoutent 4,8% de voix et 19 sièges correspondant à la " liste bis ". Les deux listes
gouvernementales recueillent au total 64,9% des votes élisant 375 parlementaires dont 275 inscrits au parti
national fasciste. Dans le " Listone " est entrée la majorité des membres libéraux et démocrates parmi lesquels
Vittorio Emanuele Orlando, Antonio Salandra et Enrico De Nicola qui retire sa candidature peu avant les
élections, et de nombreuses personnalités de la droite italienne.
Les consultations se déroulent dans un climat de violence et d'intimidation, et les abus perpétrés par les
fascistes sont dénoncés le 10 mai par le député socialiste Giacomo Matteotti qui par un discours virulent à la
chambre demande d'annuler les résultats des élections.
Le 11 juin 1924, Matteotti est enlevé et assassiné par des squadristi fascistes. L'évènement provoque la
" sécession sur l'Aventin " , c'est-à-dire le départ des députés d'opposition du parlement pour protester contre
l'assassinat. Tout cela n'affecte pas le pouvoir de Mussolini car il n'est suivi d'aucune action politique concrète.
Le Roi Victor-Emmanuel III, en
raison de l'opposition de Mussolini à un
compromis (le 28 octobre, il refuse le
ministère des affaires étrangères) et en
raison du soutien dont bénéficie le
fascisme auprès des officiers supérieurs
et des industriels qui voient en Mussolini
l'homme fort qui peut ramener l'ordre
dans le pays en « normalisant » la
situation sociale italienne, ne proclame
pas l'état de siège proposé par le
président du conseil Luigi Facta et donne
au contraire la charge à Mussolini d'un
nouveau gouvernement de coalition (29
octobre).
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