Échos des congrès
Échos des congrès
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La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 3-4 - mars-avril 2007
Congrès francophone de chirurgie digestive et hépato-biliaire
Paris, 7-9 décembre 2006
쐌쎲 F. Bretagnol, Y. Panis*
* Service de chirurgie colo-rectale, hôpital Beaujon, Clichy.
L
e Deuxième Congrès francophone de chirurgie digestive et
hépato-biliaire (SFCD et CHBT) s’est déroulé de nouveau
à Marne-la-Vallée (Disneyland
®
Resort Paris) et a accueilli
près de 600 participants.
Depuis la décision de réunir au sein d’un même congrès les
deux principales associations chirurgicales françaises, SFCD
et CHBT, le programme est varié ; cette année, il comprenait
des présentations originales orales (34 communications) et sous
forme de posters (29 affi ches), des séances de dossiers cliniques
et vidéos avec controverses, des séances de formation continue,
un symposium sur la prise en charge de la nutrition périopéra-
toire et deux conférences, l’une sur les tumeurs intracanalaires
papillaires et mucineuses du pancréas (Pr A. Sauvanet), l’autre
sur la polypose adénomateuse familiale (Pr R. Parc).
Les communications orales étaient réparties en sessions
“sous-mésocoliques” abordant la pathologie colorectale et en
sessions “sus-mésocoliques” abordant la pathologie œsocardiale,
gastrique, hépato-biliaire et pancréatique. Nous présentons ici
quelques-uns des thèmes abordés.
SESSION COLORECTALE
La laparoscopie en chirurgie colorectale
Si la laparoscopie dans la chirurgie du cancer du côlon s’est
imposée progressivement avec la publication récente de plusieurs
études contrôlées qui n’ont montré aucune diff érence entre les
groupes laparoscopie et chirurgie ouverte en termes de récidive
locale et en termes de survie, la place de la laparoscopie dans
le cancer du rectum reste un sujet de controverse, avec, à ce
jour, un seul essai contrôlé publié comprenant des cancers du
rectum et du côlon (Guillou et al.). Lelong et al. ont présenté
les résultats préliminaires d’une étude multicentrique française
(310 patients inclus de 2003 à 2005) démontrant la faisabilité
de la chirurgie rectale laparoscopique pour cancer en termes
de résultats opératoires (conversion de 13 %, morbidité globale
de 43 %, avec un taux de fi stule anastomotique de 15 %), mais
aussi en ce qui concerne les résultats oncologiques à court terme
(résection R0 de 84 %).
Afi n de mieux sélectionner les “bons” candidats à la proctectomie
laparoscopique, l’équipe bordelaise (Laurent et al.) a évalué, à
partir de sa propre expérience (200 patients opérés d’une résec-
tion rectale pour cancer par laparoscopie de 2000 à 2005), les
facteurs de risque de conversion et de morbidité postopératoire.
Les facteurs de risque indépendants de conversion (16 %) et de
morbidité (25 %) étaient le sexe et le type d’anastomose. Les auteurs
concluaient que l’abord laparoscopique était une bonne option
pour les hommes traités par anastomose colo-anale manuelle et
pour les femmes, quel que soit le type d’anastomose.
Une étude intéressante (Karoui et al.) a comparé, en cas de diver-
ticulite compliquée de stade III de Hinchey (péritonite purulente
généralisée), la morbidité de la chirurgie laparoscopique en
deux temps (lavage-drainage, puis sigmoïdectomie) à celle de la
résection anastomose protégée. Les auteurs montraient que le
drainage laparoscopique était une bonne alternative, s’accompa-
gnant d’une morbidité plus faible et d’une réduction de la durée
d’hospitalisation tout en évitant une stomie temporaire.
La cancérologie colorectale
Peschaud et al. ont montré que le rapport ganglions envahis
(N+) sur ganglions examinés (NT) était un facteur pronostique
majeur après chirurgie pour cancer du rectum (déjà connu
pour le cancer du côlon). En eff et, ce critère constituait l’un
des trois facteurs indépendants infl uençant la survie globale,
avec la marge circonférentielle et l’engainement périnerveux.
La survie sans récidive à 3 ans était de 79 % en cas de rapport
N+/NT égal à 0, de 66 % pour un rapport compris entre 0 et
7 % et de 42 % en cas de rapport supérieur à 20 %.
L’équipe de Gustave-Roussy (Goere et al.) a montré que la
réponse à la chimiothérapie des métastases ovariennes d’origine
colorectale était diff érente de celle des autres sites métastatiques,
et proposait l’ovariectomie bilatérale pour cette raison, mais aussi
pour le caractère symptomatique et la survie obtenue.
SESSION “SUS-MÉSOCOLIQUE”
Il est établi que la radiochimiothérapie néoadjuvante (RTCT)
permet de stériliser 10 à 25 % des cancers de l’œsophage.
Pourtant, l’intérêt d’une chirurgie d’exérèse complémentaire
est discutable du fait de l’absence probable de bénéfi ce sur la
survie et d’une morbi-mortalité non négligeable. L’équipe de Lille
(Mariette et al.) a étudié les variables cliniques préopératoires
prédictives de la réponse histologique complète (RHC). Une