Bibliographie – Décembre 2005
S Blaise, JL Bosson, P Carpentier, B Imbert, G Pernod, C Seinturier
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Pour la pratique
Un taux élevé dHcyst est responsable d’une dysfibrinogénémie par modification du fibrinogène. L’Hcyst est
responsable d’une liaison de molécules de fibrinogène entre elles à l’origine de forme de haut poids
moléculaires. Ce fibrinogène anormal est à l’origine d’un caillot résistant à la fibrinolyse.
Une maladie rare et mal diagnostiquée: le syndrome hémorragies-
télangiectasies (ou maladie de Rendu-Osler)
B Imbert, Décembre 2005
A rare and misdiagnosed bleeding disorder: hereditary hemorrhagic telangiectasia (HHT)
C. SABBÀ. J.Thromb Haemost. 2005 Oct;3(10):2201-10.
Introduction: Le syndrome de télangiectasies hémorragiques héréditaire (ou maladie de rendu-Osler en
France) est une maladie autosomique dominante se traduisant par la présence de télangiectasies cutanées
et muqueuses à l'origine d'une anémie ou de malformations artério-veineuses viscérales. La prévalence est
estimée entre 1/5000 et 1/10000. Le diagnostic est souvent retardé( 50% dans l'année , 1/3 entre1 et 5 ans,
15% plus de 6 ans). Ces dernières années ont permis de réunir des critères diagnostiques et d'améliorer les
approches thérapeutiques.
Aspects génétiques: il existe 2 formes génétiques identifiées, identiques sur le plan clinique, liées à des
mutations du gène de l'endogline sur le Chromosome 9q et du gene ALK1 sur le chromosome 12. Ces
molécules appartiennent à la famille des récepteurs du TGFβ. Ceci entraînerait des anomalies dans la
transmission du signal du TGFβ au niveau des cellules endothéliales et des modifications de l'angiogenèse.
Il existe vraisemblablement un 3eme locus non encore identifié. Un diagnostic prénatal par amniocentèse
peut éventuellement être proposé. La pénétrance est complète entre 40 et 50 ans, bien que les
manifestations puissent varier considérablement au sein d'une même famille.
Eléments cliniques: les épistaxis sont l'élément le plus constamment retrouvé, dans 95% des cas, à
l'origine d'anémies chroniques par carence martiale, parfois massives et répétées pouvant nécessiter un
geste d'embolisation. Les télangiectasies cutanées apparaissent habituellement après 30 ans affectant
visage (nez, lèvres), tronc et extrémités (ongles), et peuvent être traitées sur le plan cosmétique (laser).
Les malformations AV pulmonaires sont présentes dans 30% des cas se révélant fréquemment par des
hémoptysies. Le HHT constitue 70% des causes de malformations AV pulmonaires. Les autres symptômes
sont liés au shunt droit-gauche avec dyspnée, cyanose, polyglobulie et HTAP. Le risque d' embolies
paradoxales est élevé ( >50%) à l'origine d'abcès cérébraux ou d'AVC ischémiques, qui peuvent également
mais plus rarement être liées à des malformations cérébrales. Des malformations AV hépatiques sont
présentes dans 75% des cas, pouvant entraîner des tableaux de cirrhose, cholestase, HTP, insuffisance
cardiaque à débit élevé .
Les hémorragies digestives liées à des atteintes du tractus digestif surviennent dans 13 à 33% des cas et
sont difficiles à traiter, avec une valeur pronostique péjorative. Les autres localisations, rétiniennes ou uro-
néphrologique notamment, sont plus rares.
Le diagnostic prénatal permet de surveiller la grossesse, au cours de laquelle le risque évolutif est majoré.
Conclusion: la détection précoce des patients permet la caractérisation à l'aide de la génétique
moléculaire de familles à risque de syndrome HHT. Mais surtout, l'imagerie reste le pilier diagnostique de la
maladie. Bien qu'il n'existe pas de traitement de fond, les patients détectés nécessitent une exploration
morphologique pulmonaire et cardiaque, éventuellement hépatique, afin de déceler précocément des
malformations vasculaires pouvant être traitées ou surveillées spécifiquement.