Evolution du marché des crédits bancaires : Implications pour les PME
AVDULLAHI, Alban iii
Sommaire
Les banques représentent en Suisse une part non négligeable de l’économie. Que ce
soit en termes de ressources humaines, de contribution au budget de la Confédération
ou encore de pourcentage du PIB, le secteur bancaire suisse est particulièrement bien
placé. Bénéficiant d’une croissance soutenue ces dix dernières années, ce secteur a
souffert, dans les années 90, de la spéculation immobilière effrénée qui sévissait alors
et a essuyé, plus récemment, des pertes occasionnées par l'effondrement des valeurs
technologiques du début des années 2000.
Suite à ces événements, l’opinion publique a pris conscience qu’elle pourrait assister à
une faillite bancaire de grande ampleur, malmenant l’économie suisse en général. Pour
pallier à cette possibilité, plusieurs réglementations ont été adoptées, au premier rang
desquelles se trouve Bâle II.
Bâle II est un arsenal réglementaire permettant aux banques de mieux gérer le risque
crédit. Plusieurs nouveautés sont apparues, ayant pour principales conséquences de
permettre d’individualiser le calcul du risque et celui du taux d’intérêt en fonction du
débiteur. Cette situation permet aux entreprises de bonne qualité d’obtenir un
financement moins coûteux qu’auparavant, certes, mais possède également comme
corollaire de restreindre l’accès au marché du crédit aux PME financièrement moins
solides. Ces démarches individualisées et coûteuses, ont surtout été implémentées
dans les grandes banques, alors que les banques cantonales et régionales appliquent
davantage une démarche standardisée, plus favorable aux petites PME. Cela s’est
traduit par une baisse inexorable du rôle des grandes banques dans le financement
des entreprises.
Cela se vérifie dans les faits. Entre avril 2000 et décembre 2005, le volume des crédits,
autres qu’hypothécaires, a chuté de 53% au sein des grandes banques, contre 14%
dans les banques cantonales.
Ce processus est peu réversible car la tendance globale au sein des grandes banques
est au contrôle des coûts et de la maîtrise du risque, comme en atteste le
développement au sein de l’état-major de fonctions nouvelles telles que le Chief Risk
Officer. Les entreprises n’ont d’autres choix que de s’adapter si elles veulent avoir
accès au marché du crédit.