faire le diagnostic d’hyperplasie pseudo-angiomateuse qui
reste bénigne même si elle augmente de volume. Ils s’aident de
l’échographie et de l’imagerie par résonance magnétique
nucléaire. Lorsque l’on est certain de la bénignité, on peut
donc surveiller plutôt que proposer une exérèse.
Butler R.S. et coll. Sonographic evaluation of infiltrating
lobular carcinoma. Am J Radiol 1999 ; 172 : 325.
Les carcinomes lobulaires invasifs sont connus pour poser de
difficiles problèmes diagnostiques, les signes mammogra-
phiques étant souvent absents ou subtils. Les auteurs décrivent
les signes échographiques qui permettent d’améliorer le
diagnostic.
MICROBIOPSIE, STÉRÉOTAXIE ET MAMMOTOME
La littérature abonde sur ce sujet ; l’amélioration des tech-
niques et la meilleure connaissance des limites de la méthode
permettent de poser au mieux les indications opératoires sans
intervenir sur les lésions toujours bénignes.
Meyer J.E. Large-core needle biopsy of nonpalpable breast
lesions. JAMA 1999 ; 281 : 738.
Les auteurs rapportent les résultats de leur importante expé-
rience à propos de 1 836 lésions ponctionnées soit sous gui-
dage stéréotaxique, soit sous guidage échographique.
Il a été utilisé soit une aiguille 14 G avec pistolet automatique,
soit l’appareil avec aspiration de type mammotome utilisant
une aiguille de 14 ou de 11 G. Avec le premier système, il y a
eu en moyenne 5 carottes pour les opacités et 7 pour les foyers
de microcalcifications. Avec le mammotome, le principe est
différent, l’aiguille reste en place et la canule avec encoche
peut tourner sur un axe de 360° permettant, grâce à l’aspiration
qui lui est jointe, le prélèvement des tissus environnants. La
patiente n’est donc ponctionnée qu’une fois et une moyenne de
8 prélèvements est obtenue. Dans les deux cas, et spécialement
en cas de microcalcifications, une radiographie des carottes
prélevées est réalisée.
Les auteurs ont retrouvé 2 412 cancers après un premier exa-
men, soit 22 % des cas. Il y a eu une indication de nouvelle
biopsie dans 202 lésions, ce qui a conduit à retrouver 32 can-
cers supplémentaires. Une chirurgie s’impose dans les cas sui-
vants : atypie, et en particulier hyperplasie canalaire atypique,
suspicion de tumeur phyllode et carcinomes lobulaires ou cana-
laires in situ car le risque de la microbiopsie est de sous-évaluer
ce type de lésion et de méconnaître une éventuelle invasion.
Les complications sont exceptionnelles : une infection superfi-
cielle et un pneumothorax qui n’a pas nécessité de thérapeu-
tique particulière.
Les auteurs concluent qu’il s’agit d’une méthode tout à fait
satisfaisante qui permet d’améliorer le diagnostic non opéra-
toire des lésions douteuses. De plus, dans certains cas, on peut
avec le mammotome enlever complètement la lésion.
Philpotts E.L. Comparison of rebiopsy rates after stereotactic
core needle biopsy of the breast with 11-Gauge vacuum suc-
tion probe versus 14-Gauge needle and automatic gun. Am J
Radiol 1999 ; 72 : 683.
Les auteurs ont comparé les résultats obtenus avec aiguille de
14 G et pistolet automatique ou bien aiguille de 11 G avec le
système d’aspiration mammotome. L’utilisation de ce dernier
système diminue significativement mais pas totalement le
risque de recours à une seconde ponction. Le taux de matériel
insuffisant est nettement diminué et la fiabilité améliorée.
Brem R.F. Atypical ductal hyperplasis. AJR 1999 ; 172 : 1405.
Les auteurs ont ponctionné 1 422 lésions avec le système
mammotome et une aiguille de 11 G, rapportant de 8 à
24 carottes. Une radiographie de pièce est réalisée lorsqu’il
s’agit de microcalcifications. Le diagnostic histologique a été
une hyperplasie épithéliale atypique dans 4,7 % des cas. Les
auteurs ont confronté ces résultats avec les résultats histolo-
giques obtenus par chirurgie et ont retrouvé une sous-estima-
tion des lésions dans 25 % des cas. Il s’agissait en fait de
CCIS, de carcinome invasif et de carcinome tubuleux. Ils ont
conclu que l’hyperplasie atypique doit systématiquement être
opérée.
HORMONES ET SEIN
En dehors des estroprogestatifs, de nombreuses hormones
interfèrent de façon plus ou moins étroite dans la genèse des
tumeurs mammaires.
Bernier M.O., Talabard J.C. Le cancer du sein peut-il être
un effet secondaire du traitement par l’hormone de crois-
sance ? La Lettre du Gynécologue 1999 ; 239 : 10.
L’hormone de croissance représente le traitement des enfants
ayant un retard de croissance lié à une insuffisance de cette
hormone ou d’autre origine. Elle est aussi proposée chez
l’adulte présentant une insuffisance d’origine tumorale hypo-
thalamo-hypophysaire. Des données épidémiologiques et bio-
logiques permettent d’évoquer un éventuel surcroît de risque
de cancer du sein chez les patientes ainsi traitées, éventuelle-
ment par le biais de l’IGF-1. Les auteurs proposent donc une
surveillance particulière des femmes traitées par hormone de
croissance et le recueil des données dans un but statistique.
Hankinson S.E. et coll. Circulating concentrations of insu-
lin-like growth factor-1 and risk of breast cancer. Lancet
1998 ; 351 : 1393.
L’hormone de croissance et l’insulin-like growth factor jouent
un rôle fondamental dans la prolifération des tumeurs malignes
mammaires mais aussi dans la prolifération des cellules épithé-
liales normales mammaires. Les auteurs ont retrouvé, unique-
ment dans le sous-groupe des femmes préménopausées de
moins de 50 ans, que le risque de cancer du sein le plus élevé
est associé au plus haut niveau d’IGF-1.
TRAITEMENT ET RETARD AU TRAITEMENT
Les retards au traitement sont le plus souvent impondérables,
mais ne grèvent-ils pas le pronostic ?
Les articles suivants, présentés volontairement dans le même
numéro du Lancet, sont contradictoires. Le temps de latence
entre la découverte d’un nodule mammaire et son traitement
REVUE DE PRESSE
28
La Lettre du Sénologue - n° 6 - novembre 1999
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