pourcentage (2,7 – 12,0) ; le chômage supplémentaire cumulé est de 17,1 points de
pourcentage (9,9 – 8,3 +2,9 + …) ; la perte de production est la somme des outputs gaps (0,7
+0,1 – 0,2 + …) soit – 2,5 points de pourcentage. Les ratios de sacrifice sont donc de 17,1/9,3
= 1,8% d’écart de chômage supplémentaire par point d’inflation (en termes de chômage) et
2,5/9,3 = 0,3 points de perte de production par point d’inflation (en termes d’output gap).
Les ratios de sacrifice sont en quelque sorte des indicateurs d’élasticité de la relation de
Phillips ; cette élasticité semble assez faible quand on la calcule en termes d’output gap (0,3
points de pourcentage pour 1% d’inflation gagnée).
2) La règle de Taylor
La politique monétaire qui s’applique en France est passée depuis le 1-er janvier 1999 –
date de l’introduction de l’euro monnaie unique – sous le contrôle de la BCE. Auparavant,
elle était fixée par la Banque de France. Le but du présent exercice est de voir si la règle de
Taylor a été appliquée par la France entre 1982 et 1998, et si la politique monétaire fixée
par la BCE depuis 1999 correspond à ce qui serait nécessaire à la France selon Taylor.
Pour cela, on reconstitue la règle de Taylor sur l’ensemble de la période de 1982 à 2011 et
on compare ce qui a été réalisé dans les deux périodes avec ce qui aurait été préconisé par
John Taylor.
On dispose pour ce faire des données suivantes (voir tableau page suivante)
a) Rappelez en quoi consiste la règle de Taylor. Cette règle est-elle compatible avec les
politiques des banques centrales qui se fixent pour objectif exclusif « une inflation stable
et modérée » ?
b) La cible d’inflation en France (avant et après le passage à l’euro) est égale à 2% ; par
contre, le taux d’intérêt « neutre » était plus élevé avant le passage à l’euro : 6% contre
4,5% après l’euro. Calculez le taux d’intérêt qui aurait du être appliqué (selon Taylor) de
1982 à 2011 en tenant compte de ces indications. Rappel : les paramètres de la règle
restent toujours les mêmes : le paramètre du gap inflationniste est 1,5 et le paramètre de
l’output gap est 0,5.
c) Représentez sur un même graphique l’évolution temporelle du taux d’intérêt résultant
de la règle de Taylor et le taux d’intérêt constaté. Commentez ce graphique. La règle de
Taylor vous semble-t-elle mieux ou moins bien appliquée depuis le passage à l’euro ?
La règle de Taylor est une formule censée représenter le comportement moyen des banques
centrales quand elles fixent leur politique monétaire :
Rt = R*t + 1,5×(πt – π*t) + 0,5 ×(output gap)t
Cette règle dit que le taux d’intérêt R fixé par une Banque centrale va être remonté au-
dessus du « taux neutre » R* quand l’inflation π dépasse la cible d’inflation π* et quand
l’output gap est positif. Elle semble refléter les objectifs des banques centrales type Etats
Unis dans lesquels la Banque est censée maintenir une inflation modérée et stable ET une
croissance de la production et de l’emploi, plutôt que l’objectif de la BCE qui est
exclusivement l’inflation. Cependant, la règle de Taylor ne représente pas les objectifs
affichés par les banques centrales, mais leur comportement réel. Taylor a constaté que
quelque soient les objectifs affichés officiellement, les banques centrales se comportent
« comme si » elles tenaient compte de l’inflation ET de l’output gap.
Dans le fichier excel Feuil 2, on trouve tous les calculs du taux d’intérêt de Taylor dans le cas
de la France : il faut tenir compte du fait que le « taux neutre » change pour la France en
1999 : il passe de 6% de 1982 à 1998, à 4,5% de 1999 à 2011.