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répartition anormale des graisses, la prise de poids, l’hypertension artérielle, les
saignements digestifs, le diabète ou l’ostéoporose.
II-2.Le récepteur des glucocorticoïdes
Les glucocorticoïdes ont une action pléiotrope car ils agissent en se liant à un récepteur
spécifique qui est présent dans pratiquement toutes les cellules de l’organisme. Il s’agit d’un
récepteur intra-cytoplasmique. Les glucocorticoïdes sont des substances lipophiles qui ont la
possibilité de diffuser passivement à travers la membrane plasmatique de la cellule et
d’atteindre leur récepteur dans le cytoplasme.
Le récepteur des glucocorticoïdes appartient à une grande famille de récepteurs ayant une
structure conservée composée d’une partie C-terminale de fixation au ligand (ici les
glucocorticoïdes), une région centrale de localisation intra-nucléaire et de fixation à l’ADN et
enfin une partie N-terminale de fixation à certaines protéines.
Avant la fixation des glucocorticoïdes, le récepteur est à l’état inactif dans le cytoplasme,
associé à des protéines comme les Heat Shock Proteins, HSP-90, HSP-70 et les
immunophilines HSP-56. Lorsque les glucocorticoïdes se fixent à la partie C-terminale, ils
entraînent l’activation du récepteur et la libération des HSP et des immunophilines. Le
complexe glucocorticoïdes/récepteur peut alors passer la membrane nucléaire pour se
localiser dans le noyau et s’associer à des séquences d’ADN particulières appelées
Glucocorticoid Response Element (GRE) situées dans les régions promotrices de certains
gènes (Figure 2). La fixation du complexe glucocorticoïdes/récepteur aux GRE entraîne une
modification de la transcription de certains gènes, soit l’activation de gènes codant pour des
protéines anti-inflammatoires, soit la répression de gènes codant pour des protéines
inflammatoires. Ce mécanisme d’action est nommé l’action génomique des glucocorticoïdes.
II-3.Action génomique des glucocorticoïdes
Elle correspond donc à l’effet des glucocorticoïdes sur la transcription de certains gènes
codant pour des protéines inflammatoires ou anti-inflammatoires. Elle se fait soit par la
fixation du complexe glucocorticoïdes/récepteur à l’ADN au niveau des GRE décrite ci-
dessus, soit par un mécanisme d’interaction protéique avec d’autres facteurs de transcription
contrôlant la synthèse des gènes pro-inflammatoires (Figure 2).
II-3-a.Action via les GRE
Le complexe glucocorticoïdes/récepteur peut se fixer à des GRE dits « positifs » et induire la
transcription de gènes codant pour des protéines anti-inflammatoires ou
immunosuppressives. Ainsi les glucocorticoïdes augmentent la transcription de diverses
molécules parmi lesquelles on peut citer:
-l’annexine-1 qui inhibe la phospholipase A2, enzyme permettant la synthèse de
l’acide arachidonique, précurseur des prostaglandines et des leucotriènes, impliqués dans la
phase vasculaire initiale de l’inflammation