La Lettre du Sénologue - n° 36 - avril-mai-juin 2007
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Bilan d’une consultation infirmre avec un programme
d’éducation des patients traités pour un cancer :
évaluation à 5 ans
End result of a nurse consultation associated with an educational program of treated
patients for cancer: evaluation at 5 years
IP J.-L. Labourey, C. Suran, J. Lehomme, C. Ray †, M. Pépion, C. Peyroux, C. Appert, E. Boulaye, J. Martin, D. Genet, N. Tubiana-Mathieu*
Aujourd’hui, les patients porteurs d’un cancer souhaitent
être informés sur leur maladie (1, 2), et dans limmense
majorité, ils connaissent leur diagnostic (3). Toutefois, la
compréhension de la maladie, des modalis thérapeutiques et
des objectifs des traitements est loin dêtre toujours connue ou
assimilée, puisque 30 à 50 % des patients disent ne pas compren-
dre leur traitement (4). La comphension du diagnostic et des
différentes étapes du traitement permet une meilleure adsion à
celui-ci (5) et a un impact sur la durée et la qualité de vie (1, 6-8).
En 1998, dans le service d’oncologie du CHU de Limoges, une
consultation inrmre à lannonce du diagnostic et/ou de la -
cidive a été mise en place, ainsi que des groupes d’information sur
la pathologie canreuse et sa prise en charge. Ces derniers sont
propos aux patients commençant une chimiothérapie. Ils ont été
créés à la suite de exion de patients qui se disaient abreuvés d’in-
formations sensationnellespar les médias, avec un impact le plus
souvent négatif sur le vécu de la maladie (espoirs déçus).
* CHU Limoges, avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges.
Les soignants intervenants, médecins ou autres, sont nom-
breux dans la prise en charge d’un patient atteint de cancer,
tous en charge d’expliquer ou tout au moins “d’aider. S’il nest
pas possible et certainement pas souhaitable d’uniformiser
les discours de chacun, des messages concordants” sont es-
sentiels pour le patient. Linformation est, certes, à adapter à
chaque patient en tenant compte des données psychologiques
et somatiques, toutefois, des idées communes sur la réalité
des différentes étapes thérapeutiques et de soins peuvent être
énoncées clairement. Un travail d’équipe soudée avec une vo-
lonté commune a permis de débuter une telle expérience et
d’en faire les premières évaluations.
L’ÉQUIPE
Léquipe impliquée dans ce projet d’information comprenait :
une infirmière clinicienne, une infirmière formée à “l’entre-
tien, une psychologue, deux médecins oncologues médicaux.
Ce noyau s’est élargi à pratiquement l’ensemble du personnel
Nous avons choisi de vous présenter dans ce dossier
quelques exemples de nouvelles modalités de prise en
charge des patientes atteintes d’un cancer du sein. Ces
nouveautés sont destinées à aider ces femmes à mieux vivre
les différentes étapes de leur maladie, en leur permettant de
mieux se les approprier. Elles traduisent les préoccupations,
assez nouvelles, du corps médical d’aller au-delà d’un trai-
tement efficace et bien conduit, pour offrir aux patientes de
l’empathie, du bien-être et plus de sérénité. Lobjectif est de
développer, à chaque étape, un environnement et une organi-
sation optimaux, comme on le retrouve couramment dans des
pratiques commerciales, en particulier de loisir.
J.-L. Labourey nous psente la première consultation d’annonce,
qui nen avait pas encore le nom, et qui a le mérite davoir été mise
en place en 1998 ! Elle est associée à la consultation infirmre
et aussi à des groupes dinformation et de parole, qui nous viennent
des pays anglo-saxons et qui sont ts apprécs par les patientes
dans les quelques démarches expérimentales fraaises.
F. Dravet nous décrit la chirurgie ambulatoire, ses avantages
et ses limites. Elle est largement utilisée dans les pays anglo-
saxons, mais a des difficultés à se développer en France, bien
que la durée d’hospitalisation moyenne ait largement dimin
ces vingt dernières années.
La chimiothérapie par voie orale, crite par P. Rivera, nest
aujourd’hui utilisée que chez les patientes métastatiques.
Lavenir permettra sans doute de l’utiliser en adjuvant, en gar-
dant à l’esprit que les patientes doivent être sélectionnées pour
privilégier la compliance.
La sophrologie, crite par N. Bariot et l’hypnose pendant les
macrobiopsies, développée par V. Bouté contribuent à appri-
voiser l’angoisse pour mieux la gérer.
Enfin, I. Dagousset nous présente un seau de surveillance de
la région parisienne, qui implique des canrologues, mais aussi
des gynécologues et des médecins ralistes. Le réseau permet
des prises en charge optimales et complémentaires : les decins
sont formés, les protocoles de suivi sont validés et actualisés et les
patientes ont une offre de soin plus complète (qui mieux qu’une
gynécologue peut prendre en charge la contraception, le THS ou
les conséquences des traitements antihormonaux après cancer
du sein ?). Lenregistrement du suivi dans le cadre duseau per-
met, en outre, d’éviter les patientes perdues de vue.
C’est au corps médical de raliser ces pratiques qui corres-
pondent aux demandes largement exprimées par les patientes. n
Introduction – Introduction
IP B. de Lafontan
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dans un deuxième temps. Léquipe d’évaluation comprend : un
infirmier attaché de recherche clinique et un qualiticien.
PATIENTS
Le nombre de consultations annuelles dans le service d’onco-
logie médicale était de 2 165 en 1998 pour atteindre 3 571 en
2003. Environ 100 patients ont bénéficié d’une consultation
d’annonce infirmière en 1998 pour atteindre 400 en 2003. La
majorité des patients est atteinte de cancers du sein (30 %) ou
de cancers digestifs (30 %).
MÉTHODES
Le programme comprend deux parties :
Une consultation infirmière à la suite de la consultation
d’annonce médicale.
La participation à des groupes d’informations” proposés
dès le début de la chimiothérapie en fonction de la pathologie
présentée (cancer du sein en phase adjuvante, cancer du sein
métastatique ou cancer colique).
La première partie du programme
La consultation infirmière a pour objectif daméliorer la comp-
hension de la maladie et du projet thérapeutique par le patient,
au travers dinformations livrées avec d’autres termes que ceux
utilisés par le médecin. Cette information porte sur le diagnos-
tic, le déroulement du traitement, ses objectifs et ses éventuelles
effets secondaires. À cette information orale, s’ajoute une visite
des locaux (hôpital de jour et/ou pital conventionnel doit
se continuer la prise en charge, en particulier chimiothérapique)
et la présentation des différents personnels présents, la remise
d’une plaquette où sont inscrits les noms, les fonctions ainsi que
les numéros de téléphone des personnes ressources.
Elle a lieu dans le même espace que la consultation médicale
d’oncologie et de radiothérapie, mais dans un bureau indépen-
dant. Elle suit un protocole strict, dont les modalités ont été éta-
blies, après discussion, entre le personnel médical et para-
dical permettant une reproductibilité puis une évaluation dans
un but d’optimisation. Linfirmière accueille le patient ainsi que
la famille et, avec son accord, assiste à la consultation médicale.
Elle note les différents termes médicaux et les principaux points
discutés avec le médecin sur le dossier de soins, il sera transmis
aux infirmières qui assurent le traitement.
À la fin de la consultation dicale, le patient et sa famille sont
accueillis dans le bureau infirmier. Les termes utilisés par linfir-
mre sont naturellement adaps à chaque patient, suivant la
demande ou le ni” de certains. Des phrases cs sont utilisées
telles que :Pouvez-vous me dire ce que vous avez compris sur vo-
tre pathologie, de quels points voulez-vous que l’on reparle ?” Le
traitement est abor en termes simples et précis, en insistant tout
particulièrement sur ses éventuels eets secondaires et leur prise
en charge. Le fonctionnement multidisciplinaire du service est ex-
pliqué. Un questionnaire est à remplir sur les éventuels probmes
sociaux (garde d’enfants, problèmes financiers graves) nécessitant
lintervention urgente de l’assistante sociale dont les coordonnées
sont transmises. Une évaluation de la pendance au tabac est
effectuée et une consultation antitabac peut être propoe. Tous
les rendez-vous nécessaires an debuter le traitement sont pris
avec le patient. Enfin, un compte-rendu est établi par linrmre
de consultation et inséré dans le dossier de soins du patient.
La seconde partie du programme
Les groupesdinformation sont proposés lors de la première ou
deuxième cure de chimiothérapie. Ils sont formés de 10 à 12 per-
sonnes accompagnées de la psychologue et de l’infirmière clini-
cienne. Les patients ont tous la même pathologie aume stade
(situation curative ou palliative). Ce programme comprend un
cycle de huit ances, chacune dure deux à trois heures et se-
pètent selon une organisation bien établie. Les thèmes sont fixés,
parfois sur la demande de certains patients. Elles font intervenir
unspécialiste” différent à chaque séance qui peut être un dié-
ticien, un chirurgien, un oncologue médical, un radiothérapeute
ou un sexologue… Chacun fait en général un exposé non formel
de 60 à 90 minutes et répond aux questions. En fait, la présenta-
tion est laissée totalement libre à l’orateur sauf le thème qui est
imposé, soit par les organisateurs, soit par les patients.
Les thèmes abordés sont : qu’est-ce que le cancer ? la chimiothé-
rapie, la radiotrapie, la chirurgie du cancer, les traitements ad-
juvants, le couple et la famille, limpact du cancer sur la sexuali,
Tableau I.
Analyse des informations dones
par le médecin et l’inrmière
Première
évaluation oui %
Deuxième
évaluation oui %
Les informations données par le
médecin ont été susantes
60 56
Les informations données par le
médecin ont été trop complexes
et/ou trop nombreuses
9,8 8
Les informations données par l’IDE
sont congruentes avec celles du
médecin
45 47
Les informations données par l’IDE
sont claires
42 51
Les informations données par l’IDE
sont précises
22,9 -
La visite du service et la présenta-
tion de l’équipe est-elle utile avant
le traitement ?
92,9 91,8
Les documents écrits sont-ils
complets ?
53,9 45,2
Ressenti du patient
L’accueil dans le service
de consultation est excellent/
très satisfaisant
92,9 95
Vous sentez-vous écouté(e) ? 92,6 89,1
Vous sentez-vous compris(e) ? 93,3 96
Hésitez-vous à poser des questions ? 25,3 20,2
Hésitez-vous à poser des questions
par peur de déranger ?
20 17,8
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les droits des patients, ladaptation psychologique et émotionnel-
le, le soutien psychologique et les techniques de relaxation.
SULTATS
Les évaluations ont été effectuées au cours du temps à l’aide
de questionnaires qui ont évolué avec l’acquisition d’une plus
grande rigueur et une adaptation aux demandes des patients.
Deux types dévaluation ont été effectués : la consultation
d’annonce infirmière et les groupes d’information.
Consultation d’annonce
Une première évaluation a été faite de juin 2000 à février 2001.
Le questionnaire décrit dans le tableau I a été distribué à 109
personnes à la première et à la troisième cure de chimiothéra-
pie, soit un à trois mois après la consultation d’annonce. Qua-
tre-vingt-neuf réponses ont été analysées. Le questionnaire
regroupait des données concernant :
la pertinence des informations données par le médecin et
l’infirmière ;
les conditions naturelles dans lesquelles cette consultation
était effecte ;
– le ressenti du patient, ses blocages à la communication ;
– l’information donnée à la famille.
Les informations données lors de la consultation avec le -
decin étaient suffisantes dans environ 60 % et celles de l’équipe
soignante cohérentes avec léquipe médicale dans 45 % des cas,
mais ne répondaient aux attentes que dans 20 % des cas.
Les visites du service étaient vécues très positives (93 % des
cas). Les documents remis étaient considérés complets par
54 % des patients. Toutefois, des compléments d’information
étaient recherchés auprès des médecins du service dans 57 %
des cas, auprès de l’infirmière et d’une surveillante dans 65 %
des cas. Quatre-vingt-treize pour cent considéraient être
écoutés, mais 25 % hésitaient à reposer les mêmes questions,
dans 19 % des cas par peur de déranger, et dans seulement 3 %
des cas par peur du contenu des réponses.
Lévaluation après trois mois confirmait ces premiers chiffres et
évaluait les signes de dépression. Depuis l’annonce du diagnos-
tic, la dépression était présente chez pratiquement 50 % des pa-
tients dont 80 % arrivaient à supporter le stress quotidien.
La majorité des patients désirait qu’un membre de la famille
assiste à la consultation tout en pensant que la maladie était
éprouvante pour elle. Alors que 15 % pensaient que la famille
avait été peu informée, 81 % estimaient que cest elle qui ap-
porte le soutien moral le plus important.
Une deuxième évaluation a été effectuée de mars 2001 à juin
2002. Cent-quarante-six questionnaires ont été distribués et
analysés. On a noté peu de différence après cette année d’éva-
luation. Les résultats sont présentés dans le tableau I.
Parallèlement, une évaluation est faite auprès des 21 infir-
mières du service pour juger de l’intérêt et de la pertinence
des renseignements recueillis lors de la consultation initiale.
Toutes lisent les comptes-rendus de cette consultation infir-
mière, deux estiment les renseignements insuffisants et quatre
regrettent une orientation trop “technique” et pas assez psy-
chologique des renseignements.
D’autres évaluations plus ciblées ont été effectuées par la suite :
Une évaluation des termes utilisés à la fois par le patient et
par les médecins a également été effecte de septembre 2003
à janvier 2004, en particulier l’emploi du mot cancerchez
190 nouveaux patients : 106 fois les médecins ont employé le
terme “canceret 112 fois le patient ou sa famille la utilisé à la
sortie de la consultation médicale.
La durée de la consultation d’annonce a éévaluée pour
194 patients vus du 1er mars 2004 au 15 juillet 2004. Le temps
médical a été en moyenne de 30 minutes (5-60 mn) et le temps
infirmier de 40 minutes (10-75 mn).
Évaluation des groupes d’information
Lévaluation actuelle repose sur neuf groupes tels qu’ils ont été
définis précédemment. Soixante-dix-sept questionnaires ont
été présentés, 59 réponses ont été obtenues.
Le questionnaire qui a été remis à un mois et à six mois après la
fin des groupes a posé les questions décrites dans le tableau II.
Lévaluation a porté sur la pertinence des thèmes abordés, la quali
de laccueil et du lieu ainsi que sur la quali des informations.
Comme il est mont dans le tableau II, la majorité des patients
adhèrent positivement au programme lorsqu’ils le butent, très
peu ont ressenti une angoisse à la suite dexplications précises.
Quatre-vingt-cinq pour cent des patients ont voulu garder
des relations entre les participants et avec les intervenants.
Vingt-six pour cent des patients proposent des thèmes sup-
plémentaires : les explorations radiologiques, l’oncogénétique,
les essais thérapeutiques.
DISCUSSION
Le programme organisé depuis 1998 a des points communs
avec différents processus d’annonce du diagnostic. Cette ex-
Tableau II.
Évaluation des groupes dinformation.
Questions Oui %
Les thèmes abordés lors de ce groupe
sont-ils adaptés ?
90 %
Avez-vous des facilités de communication ? 93 %
Le fait de faire les réunions dans le service
est-il une gêne ?
25 %
Voulez-vous aborder d’autres thèmes ? 45 %
Les informations communiquées sont-elles
susantes, insusantes, claires, trop techniques ?
– susantes : 60 %
– claires : 80 %
– insusantes ou trop
techniques : 20 %
Vous êtes-vous senti à l’aise lors des réunions ? 100 %
Est-ce que cela a pu développer chez vous une angoisse ? 3 %
Êtes-vous rassuré ? 90 %
L’accueil est-il correct ? 85 %
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périence utilise, dans un premier temps, une information
orale, primordiale, car elle peut être adaptée au patient. Elle
nécessite du temps, de la disponibilité et un environnement
adéquat. Les documents écrits ne sont qu’un complément de
l’information orale. Cette information a été organisée après
discussion entre les différents participants au programme, en
particulier sur l’emploi des termes simples, le “jargon médi-
cal” étant souvent difficilement compréhensible. Une étude
récente (9) a mis en évidence l’incompréhension des termes si
souvent employés par les cancérologues comme tumeur, -
tastase, rémission par un fort pourcentage de la population,
quel que soit le niveau social de celle-ci. Toutefois, dans notre
étude, il semble que les médecins se soient mis à la portée des
patients, avec moins de 10 % des personnes qui ont trouvé les
explications trop complexes.
La consultation IDE nen demeure pas moins primordiale, les
informations livrées étant complémentaires. Linfirmre ne
limite pas ses propos à une simple reformulation de lentretien
dical, elle donne l’information sous un angle souvent pratique
(roulement et durée des examens…), et aborde d’autres sujets
tels que les problèmes sociaux. Cette complémentarité explique
peuttre en partie la différence (55 %) entre les données fournies
par les médecins et les infirmres, les informations de la deuxiè-
me consultation nétant pas une réplique de la première.
La présence de l’infirmière à la consultation médicale, malgré
le surcroît de temps cessaire, permet une vraie multidisci-
plinarité. Elle prend connaissance des questions du malade et
évalue les points sur lesquels il faudra insister. Reste ensuite
le difficile équilibre entre le juste niveau et le trop plein d’in-
formations délivrées à une personne fragile, déstabilisée par
l’annonce du diagnostic cancer et qui, par conséquent, nest
pas dans les meilleures dispositions d’écoute, mais est néan-
moins avide de données qu’elle ne peut souvent pas intégrer
en une seule fois. Cela se remarque au travers des 50 % d’in-
formations IDE considérées comme claires” (alors que ces
dernières utilisent des termes simples et choisis), ainsi que les
57 à 60 % d’informations complémentaires recherchées par la
suite auprès des médecins ou des personnels paramédicaux
travaillant dans les unités de soins, voire dans le besoin, par-
fois exprimé, d’une seconde consultation infirmière. Les élé-
ments écrits, remis en fin de consultation, paraissent être une
aide importante dans la recherche de l’information, même s’ils
ne peuvent pas être exhaustifs (45,2 à 53,9 % des documents
remis sont considérés comme complets). Enfin, ce besoin
d’être entouré et en situation de confiance se constate dans
l’importance qu’accordent les patientes à la visite du service
au décours de laquelle elles prennent un premier contact avec
les membres de l’équipe soignante (plus de 90 % de plébiscite).
Cela rejoint l’importance accordée à la présence et à l’informa-
tion de la famille lors de la consultation d’annonce (10-12).
Dans notre expérience des groupes d’information, la partici-
pation a été régulière avec une dynamique importante. Il est
vrai que la pathologie ciblée a été, pour la plus grande partie
des groupes, le cancer du sein, non seulement en raison du
pourcentage de patientes traitées pour cette pathologie, mais
aussi pour une plus grande implication des femmes par rap-
port aux hommes dans la recherche de l’information (14, 15).
Malgré le biais généralement reconnu des questionnaires, les
patients expriment un haut degré de satisfaction et les -
mes remarques ont été notées, à savoir une meilleure compré-
hension de la maladie, la facilité à poser certaines questions
auprès des spécialistes.
Dans une étude publiée en 2002 sur des femmes porteuses
d’un cancer du sein, 24 % ne savaient pas quelles questions
poser au médecin, 22 % comment parler au médecin et 20 %
avaient peur de faire perdre leur temps au médecin.
CONCLUSION
La consultation dannonce médecin-infirmière apparaît
aujourd’hui comme un atout majeur dans l’amélioration de la
prise en charge et de linformation donnée au patient. Elle est un
trait dunion efficace entre l’unité de consultation et les secteurs
d’hospitalisation. Il nen reste pas moins vrai que linformation ne
sera jamais parfaite et qu’il faudra toujours essayer de l’adapter au
mieux au patient. Cela nécessite une équipe soudée, volontaire,
prête à être évaluée et à accepter une remise en cause régulière, le
tout dans le seul but de progresser. n
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