Paysage lorrain en avril au moment de la floraison des nombreux

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Paysage lorrain en avril au moment de la floraison des nombreux représentants du genre Prunus
ou pruniers au sens large
Les pruniers au sens large (Prunus sp.) de la famille des rosacées
Le genre Prunus englobe plus de 200 espèces d’arbres et d’arbustes fruitiers et/ou ornementaux
répartis en plusieurs sous-genres dont :
- le sous-genre Amygdalus avec l’amandier (Prunus amygdalus = Prunus dulcis) et le pêcher
(Prunus persica) comme représentants principaux.
- le sous-genre Prunus ou pruniers vrais avec le prunier domestique (Prunus domestica) dans lequel on trouve, entre autres, les mirabelliers et les quetschiers, le myrobolan (Prunus cerasifera),
le prunellier ou prunier épineux (Prunus spinosa), et l’abricotier (Prunus armeniaca).
- le sous-genre Cerasus ou cerisiers avec le merisier des oiseaux (Prunus avium) qui a engendré
les bigarreaux ou cerises à chair ferme et les guignes ou cerises à chair tendre, le griottier ou cerisier acide (Prunus cerasus), leur hybride (Prunus x gondouinii) qui donne les cerises dites anglaises, et le merisier à grappes ou putiet (Prunus padus). Dans ce sous genre on trouve aussi les nombreuses espèces de cerisiers ornementaux( Prunus serrulata, Prunus subhirtella…) dénommés collectivement cerisiers du Japon. Dans ce pays, ils jouissent d’un véritable culte à chaque printemps
au moment de leur floraison.
Tous ces Prunus appartiennent à la famille des rosacées et à la sous-famille des amygdaloïdées et
ont en commun de fleurir généralement nettement avant l’apparition des feuilles sauf ceux évidemment à feuilles persistantes comme le laurier-cerise (Prunus laurocerasus).
Leurs fleurs régulières sont munies d’un réceptacle creux appelé conceptacle. Les 5 sépales, les 5
pétales blancs ou roses et les nombreuses étamines sont distribués concentriquement sur le bord de
cette sorte de coupe nectarifère. L’unique pistil avec son ovaire se trouvent au fond du conceptacle. Les spécialistes parlent d’un ovaire quasi-infère. Le fruit des Prunus est une drupe ou fruit à
noyaux qui contient généralement une seule graine.
A la base de la fleur de tous les représentants du genre Prunus se trouve une sorte de coupe nectarifère appelée conceptacle. Le nectar abondant attire de nombreux insectes floricoles et notamment
les abeilles sociales et les abeilles solitaires qui optimisent ainsi la fructification
L’abricotier (Prunus armeniaca) est,
avec l’amandier, un des premiers Prunus
à fleurir. Selon les années, cette floraison
s’effectue de la mi-mars à début avril.
Les boutons floraux sont roses, couleur
des sépales.
Il s’agit d’un espèce autofertile ce qui signifie qu’elle peut s’autoféconder. Cependant, l’activité des abeilles optimise la
pollinisation donc la fructification d’autant qu’à l’époque de la floraison, les
conditions climatiques sont souvent médiocres (pluie, gelées tardives…).
La floraison du pêcher (Prunus persica)
suit de très près celle de l’abricotier et intervient généralement début avril. C’est une
espèce fruitière de première importance
cultivée en grands vergers monospécifiques
au sud de la Loire et notamment dans la
vallée du Rhône. Comme celles de l’abricotier, les fleurs du pêcher sont autofertiles
donc autofécondables. Par conséquence, les
abeilles qui visitent ces fleurs optimisent la
pollinisation et donc la fructification.
Le myrobolan (Prunus cerasifera) s’épanouit quasi en même temps que le pêcher. C’est un petit
arbre extrêmement florifère qui est souvent utilisé comme porte-greffe pour de nombreux fruitiers.
Il produit en abondance courant août-septembre des prunes rouges ou jaunes plutôt insipides.
Il existe un cultivar aux fleurs roses et aux feuilles pourpres connu sous le nom de Prunus cerasifera ‘Nigra’. Il est souvent utilisé en alignement le long des petites rues mais son feuillage coloré
artificialise un peu trop l’environnement. Comme tous les ‘pruniers’, il est largement visité par les
butineurs comme ici par une abeille solitaire printanière, l’andrène cendré (Andrena cinerea).
Il se distingue du prunellier par sa taille et par l’absence d’épine. Par contre, hormis l’époque de
floraison, la distinction avec le prunier domestique n’est pas toujours évidente.
Le prunellier (Prunus spinosa) encore appelé prunier épineux ou encore épine noire est un petit
arbuste de taille modeste qui pousse dans tous les sols bien exposés et sans excès d’humidité. Cette
petite taille et surtout ses rameaux fortement épineux permettent de le distinguer assez facilement
des autres Prunus qui fleurissent à la même époque. En automne, la présence des prunelles, petits
fruits bleu-noirâtre très astringents ne permet plus aucune erreur. Dans les campagnes, on confond
souvent l’épine noire et l’épine blanche qui, en réalité est un Crataegus ou aubépine. Celle-ci fleurit courant mai nettement après les feuilles et ses fruits ou cenelles sont rouge-vermillon.
Le merisier des oiseaux (Prunus avium)
est une essence forestière qui est à l’origine de la plupart des cerisiers cultivés. Les
très nombreuses variétés distribuées en
deux catégories, les bigarreaux à chair
ferme et les guignes à chair tendre, sont
souvent autostériles. Ceci oblige à planter
plusieurs variétés dans le même verger et
nécessite l’intervention obligatoire des
pollinisateurs. Le merisier fleurit fin avril
aux alentours de la St-Georges. L’abondant nectar des fleurs permet aux abeilles
d’élaborer un miel rare mais apprécié.
Le merisier à grappes (Prunus padus) est un petit arbre des zones humides voire marécageuses
où il drageonne très facilement. Contrairement à la plupart des autres Prunus, il fleurit fin avrildébut mai en même temps que l’apparition des feuilles. Ses fleurs en grappes pendantes exhalent
une forte odeur d’où ses noms vernaculaires de putiet et de bois puant. Il donne naissance à de petites drupes noires sans grand intérêt. Les feuilles de cette espèces proche du laurier-cerise sont
très riches en glycosides cyanogènes toxiques. Ces substances sont également présentent dans les
graines de la plupart des autres Prunus, ce qui leur donne une saveur d’amande amère.
Une espèce originaire d’Amérique du Nord, le prunier tardif qui fleurit courant mai-juin (Prunus
serotina) ressemble un peu au putiet. Il convient de l’éviter car c’est une espèce invasive.
Les cerisiers du Japon (Prunus serrulata ci-dessus et Prunus subhirtella ci-dessous) sont essentiellement des arbustes ou de petits arbres ornementaux. La plupart des très nombreux cultivars
sont à fleurs doubles et le plus souvent stériles. Ils ne présentent que très peu d’intérêt pour les pollinisateurs. D’une manière générale, il en est de même de toutes les plantes à fleurs doubles.
Le prunier domestique (Prunus domestica) englobe les pruniers au sens strict et leurs fruits correspondent aux différentes variétés de prunes. On y trouve, entres autres, les mirabelles, les quetsches, les reine-claude, la prune d’Ente qui donne les pruneaux, les damas et bien d’autres.
Le prunier domestique est généralement autofertile et là encore l’intervention des pollinisateurs
optimise la pollinisation donc la fructification.
La distinction du prunier domestique avec d’autres espèces voisines est parfois difficile. C’est un
petit arbre et non un arbuste, non épineux et qui fleurit fin avril juste avant l’apparition des feuilles et en même temps que les pissenlits. Tous ces détails permettent d’y voir, parfois, un peu plus
clair.
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