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Je veux comprendre...
la crise grecque
Véritable symbole de la crise européenne, la Grèce fait régulièrement la Une de l’ac-
tualité. Plans d’austérité à répétition, risque de sortie de l’euro, dette empirant d’an-
nées en années, la situation de ce pays menace plus que jamais l’équilibre de la zone 
euro. 
Tout  à  commencé  en  2001, 
lorsque la Grèce entre ofciel-
lement dans la zone euro. Elle 
remplit alors les critères du trai-
té  de  Maastricht, comme un 
décit inférieur à 3% du PIB, 
un  taux  d’ination  contrôlé 
ou encore un endettement 
public  en  dessous  des  60% 
du PIB. Du moins sur le papier. 
Le pays prote alors d’un taux 
d’emprunt avantageux et s’en-
dette davantage. En 2004, une 
première révélation du ministre 
des  nances  de  l’époque  ap-
prend  aux  pays  européens 
que certains chiffres annoncés 
étaient falsiés, et que le décit 
de la Grèce s’élève à 3,7% du 
PIB. Un chiffre bien en deçà de 
la vérité. 
En 2009, le nouveau premier 
ministre  du  pays,  Giórgos 
Papandréou,  communique  sur 
les  réels  chiffres  de  la  dette 
grecque : cette dernière s’élève 
en fait à 279 milliard d’euros, 
soit  115%  du  PIB.  Le  vrai  vi-
sage de l’économie du pays est 
révélé  au  monde  entier.  Em-
prunts à grande échelle, fraude 
scale et économie souterraine 
auraient été monnaie courante 
depuis plusieurs décennies. 
Les répercutions de ces révé-
lations ne se font pas attendre, 
et la note  de  la dette grecque 
baisse  considérablement.  Le 
pays perd  son  taux  d’emprunt 
avantageux et la dette explose. 
Le premier ministre met alors 
en place un premier plan de ri-
gueur, dans lequel il inclut une 
réduction de 10% des frais de 
l’état, le gel du recrutement 
des fonctionnaires et la privati-
sation des propriétés foncières 
de l’état.
Malgré ces mesures, et un se-
cond plan en 2010, la note du 
pays  passe  dans  la  catégorie 
spéculative  (donc  à  risque). 
Le pays ne peut plus emprun-
ter.  Les  pays  de  la  zone  euro 
votent alors un premier plan 
d’aide international, puis un se-
cond en 2011 sous couvert de 
nouveaux plans d’austérité. 
Mais  rien  n’y  fait.  Sept  plans 
d’austérité  plus  tard,  la  pays 
continue de s’enfoncer dans 
un crise de plus en plus dif-
cile  à  renverser.  En  2010,  la 
dette s’élevait à 140% du PIB. 
En 2015, ce chiffre représente 
175% de ce dernier.
Les plans de rigueur successifs 
et  sans  résultats  provoquent 
une révolte de la population et 
amène  au  pouvoir  en  janvier 
2015  Syriza,  parti  radical  de 
gauche.    Le  nouveau  premier 
ministre  du  pays,  Alexis  Tsi-
pras, demande des aides sup-
plémentaires aux créanciers du 
pays,  ainsi  qu’un  allègement 
de la dette et l’arrêt des plans 
d’austérité. Un accord est trou-
vé, mais ne satisfait pas A. Tsi-
pras. 
En  juin  2015,  le  pays  se  re-
trouve en défaut de paiement. 
Le premier ministre ferme les 
banques  et  organise  un  réfé-
rendum an de demander l’ac-
cord  de  la  population  quant  à 
un nouveau plan de rigueur. Le 
non  l’emporte  massivement. 
L’idée d’une sortie de la Grèce 
de la zone euro, une Grexit, se 
fait de plus en plus entendre.
Syriza  et  les  créanciers  par-
viennent à éviter le pire et à 
trouver un accord, encore une 
fois ponctué de rigueur. A. Tsi-
pras perd la conance de son 
parti et démissionne.
Il  sera  réélut  en  septembre 
2015,  mais  l’avenir  du  pays 
reste encore incertain. 
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