la crise les cles pour comprendre anaes schacher

Dossier spécial :
La crise, les clés pour
comprendre
The Financial
par Anaïs Schacher
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La crise, les clés
pour comprendre
Vocabulaire
Passifs : Le passif recense l’ensemble des ressources de l’en-
treprise, c’est-à-dire les capitaux propres apportés par les action-
naires et les dettes d’exploitation ou bancaires et nancières qui
vont nancer l’actif de l’entreprise. Le passif des particuliers se
compose essentiellement des dettes bancaires.
Actifs : Les actifs sont acquis le plus souvent sur un marché de
capitaux. Ces actifs nanciers permettent aux émetteurs de sa-
tisfaire à leurs besoins de capitaux et aux investisseurs à leurs
besoins de rémunération de leurs capitaux.
Subprimes : Les subprimes sont des crédits immobiliers gagés
sur le logement de l’emprunteur (principe de l’hypothèque), avec
un taux d’emprunt xe les premières années, puis variable au
cours du temps.
Titres de créance : Un titre de créance négociable est un titre
émis par une banque, une entreprise ou l’État contre un prêt
d’argent par un particulier ou une entreprise.
Ination : L’ination est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie
qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix.
CDO (Collateralized Debt Obligation) : Un CDO est une obli-
gation sécurisée par un ensemble d’actifs comprenant générale-
ment des crédits bancaires, des obligations, des CDS
SIV (Structured Investment Vehicle) : La titrisation est une
technique nancière qui transforme des actifs peu liquides, c’est-
à-dire pour lequel il n’y a pas véritablement de marché, en va-
leurs mobilières facilement négociables comme des obligations.
FED (Federal reserve) : La FED est l’équivalent pour les U.S.A.
de la Banque Centrale Européenne pour la zone euro. La FED a
pour mission, comme son homologue européenne, de mener à
bien la politique monétaire américaine qui consiste pour l’essen-
tiel à concilier une ination contrôlée et une croissance écono-
mique soutenue.
BCE ( Banque centrale européenne) : La Banque Centrale Eu-
ropéenne a pour mission d’élaborer la politique monétaire de la
zone euro et de veiller à la pérennité de l’ensemble des systèmes
bancaires de la zone EURO. La BCE a donc la responsabilité de
veiller à limiter l’ination.
Dénitions tirées de trader-nance.fr, crédit-coopératif.coop, insee.fr, next-nance.net, la nance pour tous.com
Ce dossier spécial
a pour but de per-
mettre à tous de
comprendre les te-
nants et les abou-
tissants de la crise
nancière mondiale
qui dévit depuis
2008.
Décryptage des mé-
canismes de la crise,
étude simpliée
de la crise dite des
subprimes ainsi de
la crise grecque, ces
articles éclaireront
les néophytes de la
nance sur la situa-
tion mondiale.
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Les mécanismes de
la crise
An de comprendre la crise économique qui touche les pays industrialisés de la pla-
nète depuis 2008, il faut tout d’abord se pencher sur les mécanisme de cette dernière.
Comment naît une crise ? Les banques en sont-elles les uniques responsables ?
Pour dénir le mécanisme
d’une crise nancière, il faut
tout d’abord comprendre le
mécanisme des banques. Les
fonds de ces dernières se par-
tagent entre leurs passifs
(leur ressources apportées par
leurs fonds propres, les dépôts
de leurs clients et des prêts
d’autres banques) et leurs ac-
tifs (fonds dépensés dans des
prêts à des particuliers, des en-
treprises, d’autres banques et
des états). Tant que ces deux
parties sont équilibrées et les
banques gagnent de l’argent.
Hélas, de nombreuses situa-
tions peuvent déstabilisées cet
équilibre.
Lorsqu’un état ou une autre
banque entre en crise ou amène
une perte de conance des in-
vestisseurs, les problèmes ar-
rivent. En effet, la banque ayant
prêté à ces derniers se retrouve
avec des actifs qui ne valent
plus rien. Pour exemple, on ap-
pellera cette banque la banque
A. Les clients, apeurés, retirent
leurs fonds de cette banque,
mais perdent également
conance face aux banques B
et C ayant prêté de l’argent à la
banque A, par crainte d’un dé-
faut de remboursement, et ainsi
de suite. Cette situation s’ap-
pelle une faillite virtuelle.
Les banques n’osent plus se
prêter de l’argent entre elles, et
manquent de capitaux pour en
prêter aux particuliers et aux
entreprises. Il y a un blocage
du système nancier qui va se
répercuter sur la population et
créer une socialisation des
pertes.
Les entreprises, qui ne peuvent
plus emprunter réduisent donc
leurs productions mais aussi
leurs effectifs. Ces nouveaux
chômeurs provoquent une
baisse de la consommation,
n’ayant plus les moyens néces-
saires pour acheter des pro-
duits ou des services n’étant
pas de première nécessité. Du
côté des salariés, la possibilité
d’un licenciement change éga-
lement leur manière de dépen-
ser. Ils préfèrent épargner an
de se protéger d’un éventuel
coup dur.
La faillite virtuelle des banques
s’est transformée en crise réelle
pour la population.
Cette évolution s’explique sim-
plement en quatre points : les
entreprises baissent leur
production, le commerce in-
ternational recule, le taux de
chômage augmente consi-
dérablement, tout comme la
dette publique.
Car les crises actuelles s’ex-
pliquent principalement par les
politiques économiques me-
nées par certains états depuis
les années 70, à savoir emprun-
ter an de couvrir des dépenses
publiques importantes.
Cela a notamment été le cas en
Europe et plus particulièrement
en Grèce.
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Je veux comprendre...
la crise des subprimes
La crise des subprimes a été l’élément déclencheur de la situation économique mon-
diale. De simples emprunts à risque ont ni par mettre en péril le monde entier, et cela
à cause de placements dangereux imaginés par les établissements eux même.
Auparavant symbole de puis-
sance, les États-Unis ont
connus dès 2007 l’une des
crises les plus importantes de
son histoire. Durant les années
2000, la FED n’ a pas hésité à
proposer aux citoyens améri-
cains des taux d’intérêts très
bas an que chacun accède
à la propriété. C’est ainsi que
presque tous ont pu emprunter
an d’investir dans l’immobilier.
Tous, même les moins fortunés.
Ces derniers contractent alors
des crédits appelés subprimes
: leurs taux sont bas au début
mais ils évoluent en fonction de
la valeur du bien, mise en gage
. Lorsque la maison perd de
la valeur, le taux grimpe.
En 2007 s’est produit une
hausse du taux de la FED : de
nombreux ménages n’ont plus
été en capacité de rembour-
ser et les maisons en ont per-
du de la valeur, à tel point que
la saisi de ces dernières par
les établissements prêteurs ne
permettent pas de rembourser
les fonds débloqués. De nom-
breuses banques, qui avaient
elles même investi dans ces
établissements voient leurs
fonds partir en fumée. Elles se
retrouvent dans l’obligation de
vendre leurs actions.
Cet enchaînement provoque
alors une crise de conance
dans le secteur bancaire. Les
banques ne se prêtent plus
d’argent entre elles et d’autres
commencent à manquer de li-
quidités. Elles doivent à leur
tour vendre leurs actions, ce
qui provoque une chute brutale
des valeurs boursières.
Le rôle des banques centrales
Les banques en manque de
liquidité commencent alors
à vendre leurs titres de
créances à leur banque cen-
trale en échange de liquidités.
Les remboursements de ces
derniers sont alors directement
versés à la BCE.
De plus, la BCE et la FED -
cident d’injecter de l’argent
dans le circuit monétaire an
de pallier ce manque de liquidi-
et de redonner conance aux
investisseurs pour ne pas qu’ils
vendent leurs actions. Mais en
créant cet argent, les banques
centrales créent aussi de l’in-
ation. Durant l’été 2007, 300
milliards de dollars sont sorti
de leurs établissements.
Fin août, cette stratégie com-
mence enn à payer, mais trop
tard : la crise de 2008 est déjà
engagée.
L’effet boule de neige des
titres dérivés
En effet, les crédits à risque évo-
qués plus tôt ont entre temps
été greffés à d’autres actifs, tels
que les CDO. Ces derniers ont
à leur tour été cédés en bourse,
pour beaucoup à des banques.
Mais ces CDO ont perdu toute
leur valeur faute de rembourse-
ment. Pire, certains ont même
créés des SIV. Ces investis-
sements à risque ont mené à
la faillite de grandes banques
telles que Lehman Brothers
ou encore Merill Lynch, avant
de se répercuté sur le territoire
européen et dans le reste du
monde.
S’en suit alors une crise nan-
cière mondiale catastrophique
dont beaucoup de pays peinent
à s’extirpés aujourd’hui encore.
5
Je veux comprendre...
la crise grecque
Véritable symbole de la crise européenne, la Grèce fait régulièrement la Une de l’ac-
tualité. Plans d’austérité à répétition, risque de sortie de l’euro, dette empirant d’an-
nées en années, la situation de ce pays menace plus que jamais l’équilibre de la zone
euro.
Tout à commencé en 2001,
lorsque la Grèce entre ofciel-
lement dans la zone euro. Elle
remplit alors les critères du trai-
té de Maastricht, comme un
décit inférieur à 3% du PIB,
un taux d’ination contrôlé
ou encore un endettement
public en dessous des 60%
du PIB. Du moins sur le papier.
Le pays prote alors d’un taux
d’emprunt avantageux et s’en-
dette davantage. En 2004, une
première révélation du ministre
des nances de l’époque ap-
prend aux pays européens
que certains chiffres annoncés
étaient falsiés, et que le décit
de la Grèce s’élève à 3,7% du
PIB. Un chiffre bien en deçà de
la vérité.
En 2009, le nouveau premier
ministre du pays, Giórgos
Papandréou, communique sur
les réels chiffres de la dette
grecque : cette dernière s’élève
en fait à 279 milliard d’euros,
soit 115% du PIB. Le vrai vi-
sage de l’économie du pays est
révélé au monde entier. Em-
prunts à grande échelle, fraude
scale et économie souterraine
auraient été monnaie courante
depuis plusieurs décennies.
Les répercutions de ces révé-
lations ne se font pas attendre,
et la note de la dette grecque
baisse considérablement. Le
pays perd son taux d’emprunt
avantageux et la dette explose.
Le premier ministre met alors
en place un premier plan de ri-
gueur, dans lequel il inclut une
réduction de 10% des frais de
l’état, le gel du recrutement
des fonctionnaires et la privati-
sation des propriétés foncières
de l’état.
Malgré ces mesures, et un se-
cond plan en 2010, la note du
pays passe dans la catégorie
spéculative (donc à risque).
Le pays ne peut plus emprun-
ter. Les pays de la zone euro
votent alors un premier plan
d’aide international, puis un se-
cond en 2011 sous couvert de
nouveaux plans d’austérité.
Mais rien n’y fait. Sept plans
d’austérité plus tard, la pays
continue de s’enfoncer dans
un crise de plus en plus dif-
cile à renverser. En 2010, la
dette s’élevait à 140% du PIB.
En 2015, ce chiffre représente
175% de ce dernier.
Les plans de rigueur successifs
et sans résultats provoquent
une révolte de la population et
amène au pouvoir en janvier
2015 Syriza, parti radical de
gauche. Le nouveau premier
ministre du pays, Alexis Tsi-
pras, demande des aides sup-
plémentaires aux créanciers du
pays, ainsi qu’un allègement
de la dette et l’arrêt des plans
d’austérité. Un accord est trou-
vé, mais ne satisfait pas A. Tsi-
pras.
En juin 2015, le pays se re-
trouve en défaut de paiement.
Le premier ministre ferme les
banques et organise un réfé-
rendum an de demander l’ac-
cord de la population quant à
un nouveau plan de rigueur. Le
non l’emporte massivement.
L’idée d’une sortie de la Grèce
de la zone euro, une Grexit, se
fait de plus en plus entendre.
Syriza et les créanciers par-
viennent à éviter le pire et à
trouver un accord, encore une
fois ponctué de rigueur. A. Tsi-
pras perd la conance de son
parti et démissionne.
Il sera réélut en septembre
2015, mais l’avenir du pays
reste encore incertain.
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