2016-2017 Pharmacologie/Médicaments agissant sur le SNA
→ Mydriase thérapeutique : dans certaines pathologies, on peut être amené à provoquer volontairement une
mydriase. Par exemple dans les pathologies rétiniennes, vitréennes, du cristallin. La mydriase facilite alors l'action
thérapeutique, en particulier si on a une technique de photocoagulation laser qui doit être effectuée.
3) Contre-indication
Le problème de la mydriase est le même qu'avec les parasympathomimétiques et tous les dérivés mydriatiques.
=> Ça peut être utile sur le plan thérapeutique : on ouvre la pupille, on a une meilleure vision de l’œil ; mais on a
une contre-indication absolue, quand la personne souffre du glaucome à angle irido-cornéen fermé ou étroit.
Ce glaucome à angle fermé ou étroit est une augmentation de la pression à l'intérieur de l’œil.
L’œil a une tension de l'ordre de 10-15 mmHg (complètement différente de la tension artérielle). C'est la
tension qu'exerce l'humeur aqueuse contenue à l'intérieur du globe oculaire, et permet à l’œil d'avoir une tension
normale. Normalement, l’humeur aqueuse est produite en continu et s'élimine à travers l'angle que forment l'iris et
la cornée, ce qui permet d'éviter une hyper-pression et de maintenir une pression normale.
Chez les personnes qui souffrent de glaucome, cette élimination se fait mal et la pression au niveau de
l’œil dépasse 20 mmHg. Cela peut avoir des conséquences au long cours au niveau du nerf optique, de la rétine, et
si la pression ne baisse pas, peut entraîner une cécité.
→ Quand on a un glaucome à angle fermé, cela signifie que l'angle entre l'iris et la cornée est très étroit :
inférieur à 45°, donc on a une difficulté d' élimination de l'humeur aqueuse.
Si on donne un collyre mydriatique ces patients, on pousse encore plus l'iris vers la cornée, ce qui va encore plus
réduire l'angle irido-cornéen. La fermeture de cet angle entraîne une augmentation très importante de la pression
intra-oculaire, ce qui peut engendrer des troubles visuels importants et une crise de glaucome aiguë, avec un
risque pour la vision du patient. C'est une contre-indication absolue.
Lors d'une crise aiguë, l'angle irido-cornéen est complètement fermé, ça entraîne une douleur très intense pour le
patient. Il consulte très rapidement : il faut faire baisser la pression le plus vite possible. On va avoir un œil qui va
devenir très rouge, très irrité, la vision va être très altérée. Si la pression est très haute, il y a un risque d'avoir une
altération définitive de la vision.
→ 2e type de glaucome : le glaucome à angle ouvert, où l'angle irido-cornéen est normal. La pression intra-
oculaire est augmentée due à l'altération du filtre qui est situé dans l'angle irido-cornéen : le trabéculum.
L'humeur aqueuse s'accumule par un problème d'élimination au niveau du trabéculum.
Si on donne un collyre mydriatique à ces patients, il n'y aura pas d'augmentation de la pression intra-oculaire,
car l'angle est ouvert, donc si il se rétrécit un peu, il pourra continuer à évacuer l'humeur aqueuse. Le problème
n'est pas du a la fermeture de cet angle, mais à une mauvaise perméabilité du trabéculum, donc pas de contre-
indication absolue.
RECAP
:
Entre l'iris (partie colorée de œil) et la cornée, on a l'angle irido-cornéen qui est plus ou moins ouvert :
- si l'angle est supérieur a 45°, l'humeur aqueuse s'écoule à travers le trabéculum et s'élimine.
Pression intra-oculaire normale → 10 à 15 mmHg.
- si glaucome à angle fermé, l'angle se rétrécie, l'iris est trop proche de la cornée, et l'humeur aqueuse ne
s'écoule pas.
Pression supérieure à 20 mmHg, et il y a un risque d'altérer la rétine et le nerf optique.
Un mydriatique va augmenter le diamètre de la pupille, l'iris est poussé vers la cornée, et l'angle irido-
cornéen va encore plus se réduire, et on augmente la pression intra-oculaire et on peut obtenir une crise
aiguë de glaucome.
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