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Présentation de la question
• La mise en œuvre du nouveau programme sou-
lève deux difcultés principales. Il faut présen-
ter, dans un volume horaire réduit (six heures
environ), une synthèse cohérente des nombreux
conits qui ont ensanglanté la région du Moyen-
Orient au XXe siècle. Il est par ailleurs indispen-
sable d’appréhender l’histoire du conit israélo-
arabe de manière équilibrée, en neutralisant les
tensions qu’il peut susciter en France, et ce, bien
au-delà des communautés juives et musulmanes.
Ce n’est pas toujours aisé, car la bibliographie
disponible en français est souvent orientée dans
un sens plutôt défavorable à Israël. Ce sont pour-
tant des historiens israéliens qui, en s’appuyant
sur les archives de leur pays, ont pu remettre en
cause certains mythes fondateurs de l’État d’Is-
raël. Il est d’autant plus difcile d’historiciser le
conit israélo-arabe que le souvenir des drames
intervenus dans le passé – la question des réfu-
giés palestiniens notamment – empêche toujours
l’établissement d’une paix durable. Georges
Corm a ainsi choisi d’introduire son essai sur Le
Proche-Orient éclaté par une réexion sur les
conits mémoriels : « Se sont cristallisées, pour
ce qui est de l’histoire du Proche-Orient, des vi-
sions totalement contradictoires, basées sur des
mémoires historiques conictuelles et des reven-
dications inconciliables de patrimoines civili-
sationnels ». On a par ailleurs assisté, poursuit
Georges Corm, à un retour du religieux dans les
trois grandes religions monothéistes au cours des
vingt-trente dernières années. « Plus qu’ailleurs
dans le monde, ce retour du religieux contribue
à aggraver les tensions au Proche-Orient, terre
de naissance des trois grands monothéismes ; ces
derniers, en effet, constituent le soubassement
essentiel de la vision prédominante de l’orga-
nisation du monde en civilisations susceptibles
de s’affronter avec violence ». Le rôle de l’histo-
rien est précisément de relativiser la part du fait
religieux dans le déclenchement des conits du
Proche-Orient : dans ses origines comme dans
son déroulement, le conit israélo-arabe n’est en
rien une guerre de religion moderne.
D’autant que les conits au Moyen-Orient ne
se réduisent pas au seul conit israélo-arabe.
L’intitulé du programme précise bien que l’es-
pace comprend le Proche et le Moyen-Orient,
afin de lever toute ambiguïté sur l’aire géogra-
phique considérée. En réalité, la distinction entre
ces deux expressions n’est pas toujours très
claire. On rappelle à ce propos dans le manuel
(p. 258) que l’expression « Moyen-Orient » vient
de l’anglais « Middle East » : elle est employée
pour la première fois en 1902 par l’amiral amé-
ricain Alfred T. Mahan dans un article sur « le
golfe Persique et les relations internationales »
publié dans The National Review. Elle désigne
selon lui « cette portion de la route de Suez
à l’Extrême-Orient qui s’étend entre Aden et
Singapour et dont le golfe Persique est un trait
saillant » : soit toutes les régions situées sur
la « route des Indes », qui commande alors la
défense de l’Empire britannique : « Le Moyen-
Orient, si je puis adopter un terme que je n’ai
encore jamais vu, aura besoin quelque jour de
son Malte autant que de son Gibraltar… La
Marine britannique devrait avoir les moyens de
concentrer des forces, si l’occasion s’en pré-
sente, autour d’Aden, de l’Inde et du Golfe ». Le
Moyen-Orient comprend ainsi l’Égypte, l’Asie
arabe, la Perse devenue l’Iran, le Pakistan, et sur
ses marges, la corne de l’Afrique (la Somalie)
et l’Afghanistan. Au sens strict, le Proche-Orient
correspond à ce que l’on appelait autrefois le
Levant, à savoir les régions situées sur les rives
orientales de la Méditerranée, de la Turquie à
l’Égypte. Mais en français, on parle souvent
indifféremment du Proche et du Moyen-Orient
pour désigner le même espace géographique.
• On a ainsi choisi à dessein d’ouvrir le chapitre
par deux photographies faisant référence non
pas aux guerres israélo-arabes, mais à l’enjeu
stratégique majeur que représente le pétrole
extrait au Moyen-Orient, et à la menace que les
conits régionaux représentent pour la paix et la
sécurité internationales.
Le Proche et le Moyen-Orient,
un foyer de conflits depuis 1918
MANUEL, PAGES 254-287
CHAPITRE
9
138 © Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
tie des juifs sépharades ayant été contraints au
départ.
Enn, l’entrée en guerre de l’Empire ottoman
aux côtés de l’Allemagne, en octobre 1914, est
l’événement décisif qui bouleverse la situation
politique établie depuis des siècles au Moyen-
Orient. Comme le montre la carte de la région
en 1914, les grandes puissances européennes, la
France, la Grande-Bretagne, la Russie et l’Italie
n’ont cessé, depuis la n du XVIIIe siècle, date de
l’expédition d’Égypte, d’étendre leur inuence
au détriment de l’Empire ottoman, en accaparant
ses territoires, en contrôlant ses nances et de
larges pans de son économie, en obtenant des
privilèges d’exterritorialité pour leurs ressor-
tissants et leurs protégés. Dans ce contexte, les
dirigeants nationalistes jeunes-turcs ont choisi
de s’allier à l’Allemagne, qui n’avait pas d’am-
bitions coloniales dans la région. Ce choix s’est
avéré fatal pour l’Empire ottoman par la suite.
Deux double pages cartes (pp. 258-261), ainsi
qu’un tableau récapitulatif des principales com-
munautés religieuses du Moyen-Orient (p. 257),
donnent un aperçu géopolitique du Moyen-
Orient actuel. Elles doivent permettre aux élèves
de se défaire de quelques idées préconçues et
d’acquérir sur la région des notions élémentaires
et générales pour la compréhension des conits.
Carrefour de civilisations, selon l’expression
consacrée, le Moyen-Orient abrite les lieux
saints des trois grandes religions monothéistes.
Mais, comme l’illustre le tableau de la page 257,
aucune de ces trois grandes religions ne forme
chacune un ensemble homogène. Les commu-
nautés ashkénazes et sépharades n’ont pas les
mêmes héritages historiques et culturels et, du
reste, l’intégration des communautés sépharades
dans le nouvel État d’Israël, longtemps dominé
par les élites politiques ashkénazes, ne s’est pas
faite sans difculté. Les juifs orthodoxes ont,
quant à eux, longtemps dénoncé le sionisme
comme une idéologie athée. Chrétiens latins
et orthodoxes se sont longtemps affrontés pour
la garde des lieux saints, conits intercommu-
nautaires qui, instrumentalisés par la France et
la Russie furent, par exemple, à l’origine de la
guerre de Crimée (1853-1855). Les musulmans
sont également très divisés : le principal clivage
est bien sûr celui qui oppose les sunnites et les
chiites, clivage qui a pris une dimension poli-
Cinq grands repères permettent ensuite de
replacer l’histoire contemporaine du Moyen-
Orient dans la longue durée :
La prise de Constantinople en 1453 vient rap-
peler qu’en 1914, les régions du Proche-Orient
sont placées depuis le XVe siècle sous l’autorité
des Turcs ottomans dont le souverain, le sultan,
exerce aussi la dignité religieuse de calife.
– Le débarquement de troupes françaises à
Beyrouth, en 1860, pour porter secours aux
chrétiens d’Orient, évoque le rôle de protectrice
que la France a longtemps revendiqué au Levant.
L’inauguration du canal de Suez, en 1869 :
il a été construit par le Français Ferdinand de
Lesseps, mais d’emblée, la otte britannique,
qui domine les mers, en a été la principale -
néciaire. Le canal de Suez, et par conséquent
l’Égypte, jouent désormais un rôle essentiel
dans la défense de la « route des Indes ».
– La fondation de Degania, premier kibboutz en
Palestine en 1909, est le général Moshe
Dayan, le héros israélien de la guerre des Six-
Jours : il permet de revenir brièvement sur la
naissance du sionisme en Europe au XIXe siècle
dans les milieux juifs ashkénazes de Russie.
Bien que laïc, le sionisme réactualise l’espérance
messianique d’un retour des juifs en Terre pro-
mise. Jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre
mondiale, les immigrants juifs en Palestine sont
donc principalement des Européens, fuyant dès
la n du XIXe siècle les persécutions dont ils
sont victimes sur le vieux continent. Ces juifs
originaires d’Europe, dont certains sont des
socialistes athées, sont totalement étrangers à la
société et à la culture arabo-musulmanes qu’ils
découvrent en Palestine. Mais il est essentiel de
souligner par ailleurs qu’à cette époque, juifs
et Arabes cohabitent pacifiquement depuis des
siècles au Moyen-Orient (85 000 juifs en Irak et
en Palestine en 1917, 60 000 en Égypte, 100 000
en Turquie) et au Maghreb (où la présence juive
est attestée bien avant la conquête arabe). Au
Maroc, les juifs sont même proportionnellement
plus nombreux à parler l’arabe que les musul-
mans, beaucoup sont berbérophones (en
1960, 88 % des juifs marocains parlaient l’arabe
contre 64 % seulement de musulmans). L’un des
aspects du drame qui s’est joué après 1948 est
justement d’avoir rompu les liens traditionnels
entre les deux communautés, une grande par-
139
© Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
2. Réciproquement, certains peuples se sont re-
trouvés divisés par la création de plusieurs États
après la dislocation de l’Empire ottoman : c’est
avant tout le cas de la nation arabe. Les Kurdes,
présents en Irak, en Iran et en Turquie, ont de-
mandé à disposer d’un État dès le lendemain de
la Première Guerre mondiale. C’est enfin le cas
des Palestiniens, présents en Jordanie (la majo-
rité de la population jordanienne se compose
de Palestiniens, réfugiés ou non), au Liban, en
Israël dans ses frontières de 1948, dans les ter-
ritoires de l’Autorité palestinienne aujourd’hui
évacués en tout ou en partie par Israël, ou bien
encore dans les États arabes de la région du golfe
Persique.
Le nationalisme palestinien ne s’est toutefois
que tardivement émancipé de la cause du natio-
nalisme arabe en général. La Palestine, province
ottomane jusqu’en 1918, n’a jamais for un
État ; le mot désigne depuis l’Antiquité une
entité géographique (le pays des Philistins : les
Romains ont ainsi renommé la province romaine
de Judée après l’une des révoltes juives qu’ils
avaient réprimées). Au lendemain de la Première
Guerre mondiale, les Arabes palestiniens ont
d’abord revendiqué leur indépendance par rap-
port à la Grande-Bretagne dans le cadre d’un
État arabe qui devait aussi comprendre la Syrie
et/ou la Transjordanie. C’est surtout après la
guerre des Six-Jours que s’affirme un mouve-
ment national palestinien indépendant, person-
nié par Yasser Arafat, dont le mouvement (le
Fatah) prend alors le contrôle de l’OLP. Mais
encore, rien n’est simple, car le combat engagé
par l’OLP contre l’État d’Israël se double de
profondes rivalités avec les autres États arabes
de la région : l’expulsion des bases de l’OLP
de Jordanie en 1970 septembre noir ») aurait
fait près de 10 000 morts de source palestinienne
(3 500 selon les Jordaniens), soit plus de vic-
times que les deux Intifadas réunies.
Le deuxième grand facteur d’instabilité dans la
région tient à l’inégale répartition des richesses
en eau et en hydrocarbures, que l’on peut étu-
dier à partir de deux cartes sur l’or noir et l’or
bleu (pages 260-261). La gestion des ressources
hydrauliques est à l’origine de fortes tensions
entre la Turquie, l’Irak et la Syrie à propos du
débit du Tigre et de l’Euphrate, et entre les
États riverains du Jourdain (les rivalités entre
tique surtout depuis la révolution iranienne de
1979. Jusque en effet, les chiites, qui ne sont
majoritaires qu’en Iran, demandaient surtout à
voir leurs droits de minorité religieuse reconnus.
Depuis 1979, l’Iran s’est appuyé sur les com-
munautés chiites pour accroître son inuence
dans la région, d’autant que les lieux saints du
chiisme sont principalement situés en Irak, avec
lequel l’Iran a un lourd contentieux frontalier.
Mais par ailleurs, l’islam wahhabite, prôné par
la dynastie des Saoud en Arabie, a longtemps
été perçu comme hérétique par les autres musul-
mans sunnites.
On a également trop souvent tendance à
confondre le Moyen-Orient avec le monde arabo-
musulman. Indépendamment même du cas par-
ticulier d’Israël, il convient de rappeler que la
région a été dominée par les Turcs et que l’Iran,
autre grande puissance régionale, est de peuple-
ment persan. À partir de la n du XIXe siècle, le
nationalisme arabe s’est d’abord affirmé contre
les Turcs. Aujourd’hui encore, l’Iran représente
une menace tout aussi redoutable pour les mo-
narchies pétrolières arabes du golfe Persique que
pour Israël, d’où le soutien qu’elles ont apporté
à l’Irak dans sa longue guerre contre le régime
islamique de Téhéran. Il n’est pas inutile de rap-
peler enfin que tous les Arabes ne sont pas mu-
sulmans, notamment au Liban ou en Palestine,
même si l’islam est pratiqué par 95 % des habi-
tants de la région. Les précurseurs du nationa-
lisme arabe furent aussi parfois des chrétiens,
comme Michel Aak, l’un des fondateurs du
parti Baas.
Le Moyen-Orient présente ainsi l’aspect
d’une mosaïque de peuples et de communautés
religieuses. L’une des causes principales de la
conictualité dans la région provient de la non
correspondance entre le tracé des frontières na-
tionales et celui des frontières ethniques ou reli-
gieuses. Deux cas de figure peuvent se présenter :
1. Les États voient leur unité minée ou fragilisée
par la coexistence de plusieurs minorités eth-
niques ou religieuses, le meilleur exemple étant
celui du Liban ou de l’Irak, longtemps dominé
par la minorité arabe sunnite et comprenant de
fortes communautés chiites et kurdes. C’est
aussi le cas d’Israël dans ses frontières d’avant
1967, puisque les Arabes qui sont restés en Israël
après 1948 sont des citoyens israéliens.
140 © Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
pilier de l’impérialisme américain au Moyen-
Orient. Or, depuis 1945, les États-Unis se sont
avant tout appuyés sur l’Arabie saoudite et sur
l’Iran (jusqu’en 1979) pour étendre et préserver
leurs intérêts dans la région. En 1948, la création
de l’État d’Israël apparaît comme une défaite
de l’impérialisme britannique. Elle a donc été
reconnue également par l’URSS ; ce sont les
livraisons d’armes de la Tchécoslovaquie, un
satellite soviétique, qui ont permis à Israël de
sortir vainqueur de la première guerre israélo-
arabe de 1948-1949. Le principal allié mili-
taire d’Israël a ensuite été la France, lorsqu’elle
affronte elle aussi le nationalisme arabe au
Maghreb, et ce jusqu’en 1967, lorsque le général
de Gaulle condamne l’attaque préventive israé-
lienne et engage une politique de rapprochement
en direction du monde arabe. Si les États-Unis
deviennent par la suite les principaux soutiens
d’Israël et perdent celui de l’Iran, ils conservent
des relations privilégiées avec les États arabes
modérés, y compris l’Égypte. C’est pourquoi ils
sont aussi les seuls à pouvoir jouer un rôle ef-
cace d’arbitrage dans les négociations de paix.
L’URSS n’a donc jamais été en mesure d’égaler
l’inuence des États-Unis au Moyen-Orient,
ces derniers ont déployé un dispositif militaire
impressionnant (voir carte p. 259). L’éviction de
l’URSS et la fin de la guerre froide n’ont d’ail-
leurs pas permis de faire régresser la conictua-
lité régionale : bien au contraire, de nouvelles
menaces sont apparues dans la période récente.
Plan du chapitre
• Le temps imparti pour traiter le programme
impose de se démarquer d’un récit chronologique
détaillé. Mais un plan rigoureusement thématique
contraindrait à survoler l’ensemble du siècle à
plusieurs reprises et à multiplier les allusions
factuelles décontextualisées. On a donc opté
pour une périodisation permettant de replacer les
grands conits du Moyen-Orient dans le contexte
historique qui leur donne sens. L’étude du conit
israélo-arabe nous a paru justifier des analyses
plus approfondies : elle fait l’objet de pages de
cours distinctes pour chacune des périodes consi-
dérées. Cinq études sont insérées dans le chapitre
et permettent d’aborder des thèmes essentiels : le
pétrole, les rapports entre islam et politique, le
problème palestinien, les enjeux et les blocages
l’Égypte et le Soudan sur les eaux du Nil sont
aux marges du programme). Le pétrole a fait
la richesse des monarchies de la péninsule ara-
bique (85 % du pétrole extrait au Moyen-Orient
vient de la région du golfe Persique, 65 % pour
la seule Arabie Saoudite) : peu peuplées, elles
ont fait appel à une immigration massive et elles
dépendent, comme l’a montré la première guerre
du Golfe, de la protection des puissances occi-
dentales qui sont leurs principales clientes. En
revanche, l’Égypte, qui regroupe à elle seule le
tiers de la population arabe du Moyen-Orient, a
été bien moins nantie de ce point de vue.
Enn, l’ingérence des grandes puissances
constitue un dernier facteur d’instabilité poli-
tique dans la région : depuis la fin de la Seconde
Guerre mondiale surtout, les conits du Moyen-
Orient peuvent en effet avoir des conséquences
économiques ou politiques dans le monde entier
(cours du pétrole, exportation du terrorisme,
prolifération nucléaire) ; ils présentent donc un
risque d’internationalisation bien plus élevé que
dans les autres parties du monde. Dès le début
du XXe siècle, le pétrole représente un intérêt
stratégique important pour la marine de guerre
britannique, avant qu’il ne devienne vital, dans
les années 1950, pour l’approvisionnement
énergétique des pays occidentaux. Le Moyen-
Orient concentre plus de la moitié des réserves
mondiales de pétrole connues, plus du tiers des
réserves mondiales de gaz et le tiers des réserves
mondiales de phosphates.
Tout au long du XXe siècle, les grandes puis-
sances extérieures à la région n’ont cessé d’y
renforcer leur présence, parfois en instrumenta-
lisant des conits locaux an d’y ménager leurs
intérêts. La France et la Grande-Bretagne ont
tracé des frontières qui sont restées longtemps
contestées (au Liban par la Syrie, au Koweït par
l’Irak par exemple). La crise de Suez, en 1956,
a permis aux Américains et aux Soviétiques
d’évincer définitivement les vieilles puissances
européennes de la région. En 1973, la guerre du
Kippour a menacé de dégénérer en affrontement
généralisé impliquant l’URSS et les États-Unis,
soutiens respectifs des pays arabes et d’Israël.
Toutefois, les conits du Moyen-Orient ne re-
lèvent pas simplement d’une logique de guerre
froide. On a trop souvent tendance à présenter
rétrospectivement l’État d’Israël comme un
141
© Nathan. Histoire Terminales L/ES Le Quintrec, 2012
Bibliographie
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2012.
M. Guidère, L. Franjié, C. Levasseur, Atlas des
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T. Josseran, F. Louis, F. Pichon, Géopolitique du
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à l’Iran, PUF, 2012.
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d’aujourd’hui, Larousse, 2009 (rééd.).
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G. Kepel, Jihad, Gallimard, coll. Folio Actuel, 2003.
H. Laurens, L’Orient arabe : arabisme et islamisme
de 1798 à 1945, Armand Colin, coll. U, 2002 (rééd.).
H. Laurens, Paix et guerre au Moyen-Orient :
l’Orient arabe et le monde de 1945 à nos jours,
Armand Colin, 2005 (rééd.).
du processus de paix, le conit libanais (et ce, en
raison des liens historiques et culturels privilégiés
que la France entretient avec le Liban).
On peut aisément distinguer trois phases
dans l’évolution des conits au Moyen-Orient.
La chronologie retenue pour le nouveau pro-
gramme permet désormais de bien montrer que
ces conits trouvent en grande partie leur ori-
gine dans le règlement – ou l’absence de règle-
ment de la Première Guerre mondiale, et non
de la Seconde. La Première Guerre mondiale
provoque la dislocation de l’Empire ottoman
dont les Français et les Britanniques se partagent
les dépouilles sous formes de mandats. Mais dès
cette époque, les vieilles puissances coloniales
européennes sont confrontées à l’essor des natio-
nalismes, turc, arabe et sioniste principalement.
De 1949 à la n des années 1970, c’est bien
le conit israélo-arabe qui constitue un risque
de déstabilisation majeur, à une époque les
approvisionnements en pétrole du Moyen-Orient
sont devenus vitaux pour les pays occidentaux.
La période est également marquée, après la
crise de Suez, par l’éviction des anciennes puis-
sances européennes et l’implication croissante
de l’URSS et surtout des États-Unis, qui s’im-
posent comme les principaux médiateurs dans
les conits du Proche-Orient.
Depuis la n des années 1970, l’islamisme a
pris le relais du nationalisme arabe dans l’oppo-
sition aux puissances occidentales et à Israël.
Au Liban comme dans les Territoires palesti-
niens, certains conits se sont « islamisés » avec
l’essor de mouvements islamistes radicaux. De
nouvelles conictualités sont apparues depuis
la n de la guerre froide. En dépit des accords
négociés à Oslo, le processus de paix au Proche-
Orient reste toujours dans l’impasse. Or, si le
conit israélo-palestinien est loin d’être le seul
conit menaçant les équilibres politiques dans la
région, aucune paix durable ne peut être envisa-
gée au Moyen-Orient sans un règlement de ce
conit. À la n du chapitre, une étude s’efforce
de présenter de manière équilibrée le point de
vue des diverses parties prenantes dans le pro-
cessus de paix.
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