CHAPITRE 5 : LE PROCHE ET MOYEN

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CHAPITRE 5 : LE PROCHE ET MOYEN-ORIENT, FOYER DE CONFLITS DEPUIS 1945
INTRODUCTION :
On nomme Moyen-Orient l'ensemble des pays compris entre la Méditerranée à l'ouest, la Turquie au
nord, l'Iran à l'est et la péninsule arabique au sud. Le Proche orient est un élément de cet espace :
Liban, Syrie, Jordanie, Israël et les territoires palestiniens. Dominé jusqu'en 1918 par l'empire
ottoman, cet espace est partagé en zones d'influences britanniques et françaises en 1923 ; l'hostilité
née de la création de l’État d’Israël en 1948 suscite des tensions, d'autre part la présence
occidentale, donne une dimension internationale aux conflits du Moyen orient. Aux divisions
religieuses et culturelles s'ajoutent des enjeux stratégiques, et notamment la question des ressources
pétrolières qui font de la région une des zones les plus instables du monde.
Ainsi quels facteurs font de la région un foyer particulier de conflits ?
Pourquoi ces conflits ont-ils dans le monde une telle résonance ?
Leçon 1 : Quelles sont les différents enjeux de conflits au Moyen-Orient dès le début de la
guerre froide ?
A) Une région déjà instable : rappel historique
➢ Prise de Constantinople en 1453 : les régions du Proche-Orient sont placées depuis le XVe
siècle sous l’autorité des Turcs ottomans dont le souverain, le sultan, exerce aussi la dignité
religieuse de calife.
➢ Débarquement de troupes françaises à Beyrouth en 1860 pour porter secours aux
chrétiens d’Orient,
➢ Inauguration du canal de Suez, en 1869, construit par le Français Ferdinand de Lesseps,
mais d’emblée, la flotte britannique, qui domine les mers, en a été la principale bénéficiaire.
Le canal de Suez, et par conséquent l’Égypte, jouent désormais un rôle essentiel dans la
défense de la « route des Indes »
➢ Déclaration Balfour de 1917 : Première reconnaissance internationale du mouvement
sioniste, né au XIXe siècle dans les milieux juifs ashkénazes de Russie. Bien que laïc, le
sionisme réactualise l’espérance messianique d’un retour des juifs en Terre promise.
Jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les immigrants juifs en Palestine sont
donc principalement des Européens, fuyant dès la fin du XIXe siècle les persécutions dont
ils sont victimes sur le vieux continent. Ces juifs originaires d’Europe, dont certains sont des
socialistes athées, sont totalement étrangers à la société et à la culture arabo-musulmanes
qu’ils découvrent en Palestine. A cette époque, juifs et arabes cohabitent pacifiquement
depuis des siècles au Moyen-Orient (85 000 juifs en Irak et en Palestine en 1917, 60 000 en
Égypte, 100 000 en Turquie) et au Maghreb (où la présence juive est attestée bien avant la
conquête arabe).
➢ La signature du traité de Sèvres, en août 1920, bouleverse la situation politique établie
depuis des siècles au Moyen-Orient. Les grandes puissances européennes, la France, la
Grande-Bretagne, la Russie et l’Italie, n’ont cessé, depuis la fin du XVIIIe siècle, date de
l’expédition d’Égypte, d’étendre leur influence au détriment de l’Empire ottoman, en
accaparant ses territoires, en contrôlant ses finances et de larges pans de son économie, en
obtenant des privilèges d’exterritorialité pour leurs ressortissants et leurs protégés. Dans ce
contexte, les dirigeants nationalistes jeunes-turcs ont choisi de s’allier à l’Allemagne en
1914, qui n’avait pas d’ambitions coloniales dans la région. Ce choix s’est avéré fatal pour
l’Empire ottoman, qui perd ses territoires arabes, confiés sous forme de mandats de la SDN
à la France et à la Grande-Bretagne.
B) Moyen-Orient, une mosaïque de peuples et de communautés religieuses.
Carrefour de civilisations, le Moyen-Orient abrite les lieux saints des trois grandes religions
monothéistes.
Aucune de ces trois grandes religions toutefois ne constitue un ensemble homogène.
Les communautés ashkénazes et sépharades n’ont pas les mêmes héritages historiques et culturels
et du reste, l’intégration des communautés sépharades dans le nouvel État d’Israël, longtemps
dominé par les élites politiques ashkénazes, ne s’est pas faite sans difficulté.
Les Chrétiens latins et orthodoxes se sont longtemps affrontés pour la garde des lieux saints,
conflits intercommunautaires qui, instrumentalisés par la France et la Russie furent, par exemple, à
l’origine de la guerre de Crimée (1853-1855).
Les musulmans sont également très divisés : le principal clivage est celui qui oppose les sunnites
et les chiites, division qui a pris une dimension politique surtout depuis la révolution iranienne de
1979. Jusque-là en effet, les chiites, qui ne sont majoritaires qu’en Iran, demandaient surtout à voir
leurs droits de minorité religieuse reconnus. Depuis 1979, l’Iran s’est appuyé sur les communautés
chiites pour accroître son influence dans la région, d’autant que les lieux saints du chiisme sont
principalement situés en Irak, avec lequel l’Iran a un lourd contentieux frontalier. Les États voient
leur unité minée ou fragilisée par la coexistence de plusieurs minorités ethniques ou religieuses, les
meilleurs exemples étant ceux du Liban, de l’Irak, longtemps dominé par la minorité arabe sunnite
et comprenant de fortes communautés chiites et kurdes, et plus récemment de la Syrie.
Certains peuples se sont retrouvés divisés par la création de plusieurs États après la dislocation de
l’Empire ottoman : Les Kurdes, présents en Irak, en Iran et en Turquie, ont demandé en vain à
disposer d’un État dès le lendemain de la Première Guerre mondiale. C’est aussi le cas des
Palestiniens, présents en Jordanie (la majorité de la population jordanienne se compose de
Palestiniens, réfugiés ou non), au Liban, en Israël dans ses frontières de 1948, dans les territoires de
l’Autorité palestinienne aujourd’hui évacués en tout ou en partie par Israël, ou bien encore dans les
États arabes de la région du golfe Persique.
Revoir les principales communautés religieuses du Moyen-Orient p 117.
B) Le pétrole, un enjeu stratégique.
Etude p 126/127
1) Le Moyen-Orient a de nombreuses ressources en hydrocarbures (moitié des réserves mondiales
de pétrole).
Comme le montre le graphique 1 a, c’est à partir des années 1950 que la part du Moyen-Orient dans
la production mondiale de pétrole augmente de matière notable. Les pays industrialisés remplacent
alors le charbon par le pétrole à bas prix comme source principale de leur énergie. Les États-Unis,
eux-mêmes gros producteurs de pétrole, économisent leurs réserves en s’approvisionnant au Moyen
Orient. Les pays occidentaux sont ainsi devenus fortement dépendants du pétrole du Moyen-Orient
pour leur approvisionnement en énergie.
Le prix du pétrole s'est accru depuis les années 1960. En 1960, les pays producteurs de pétrole ont
crée l’OPEP (Organisation des pays producteurs de pétrole), afin d’obtenir un relèvement du
prix facturé aux pays consommateurs. Les monarchies pétrolières du golfe se sont en outre
rassemblées au sein de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) en
1968. On relève ensuite sur la courbe les brusques flambées de prix consécutives aux conflits dans
la région, qui peuvent avoir des répercussions, réelles ou supposées, sur l’approvisionnement des
pays occidentaux (ainsi durant la crise de Suez, ou lors des deux guerres du Golfe).
2) L'Iran est situé dans la zone stratégique du golfe Persique. Ce pays a été occupé par l'URSS et la
Grande Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale et Staline avait tardé à évacuer le pays après
la défaite de l’Axe. Pour les Soviétiques, le contrôle de l’Iran leur donnerait un accès aux « Mers
chaudes ». Ce contrôle constituerait une menace pour les intérêts occidentaux au Moyen-Orient, de
la Turquie (membre de l’OTAN) au Pakistan. C’est ainsi que dans ce contexte (guerre froide aussi)
les États-Unis, avec l’appui des Britanniques, renversent le gouvernement Mossadegh par un coup
d’État organisé par la CIA.
3) Dans quelle mesure la politique des puissances occidentales au MoyenOrient a-t-elle été
commandée par leurs intérêts pétroliers ? (doc. 5 et 6) Georges Corm rappelle deux interventions
américaines en Irak, la première en 1990-1991 lorsque Saddam Hussein envahit le Koweït, la
seconde en 2003, après les attentats du 11 septembre, pour abattre le régime baasiste accusé de
soutenir le terrorisme et de fabriquer des armes de destruction massive. L’auteur évoque par ailleurs
la guerre civile en Syrie, qui, depuis 2011, oppose les partisans et les adversaires du régime de
Bachar el-Assad. Ce dernier (au moment de la date du doc) bénéficie du soutien de la Russie qui, à
l’ONU, a fait échouer toutes les tentatives d’intervention occidentale dans ce conflit. (maintenant
plus d'actualité pour la France avec la priorité pour la lutte contre EI après les attentats du 13 nov)
Ainsi L’enjeu pétrolier internationalise les conflits du Moyen-Orient car les grandes
puissances ont toujours voulu augmenter leur influence dans la région ce qui peut entraîner
un certain nombre de conflits, en Palestine, dans l’entre deux-guerres, comme en Irak plus
récemment. Et certains conflits ont des répercussions directes sur l’économie mondiale, en
raison de la menace qu’ils font peser sur les exportations de pétrole : c’est notamment le cas
lors des événements qui ont déclenché les deux chocs pétroliers de 1973 et de 1979.
Leçon 2 : Le Conflit israélo-palestinien
A) Les origines du conflit (résumé issu des réponses à l'étude faite p 134)
En 1947, la Palestine est un mandat détenu par la Grande-Bretagne, celle-ci veut trouvé une
solution suite à des conflits entre les Arabes et les Juifs dans cette région. Il faut savoir qu'un
mouvement sioniste défend la création d'un « Etat des juifs » en Palestine depuis les dernières
décennies du 19ème siècle et qui s'appuie sur le livre de Theodor Hertzl en 1896. En 1917, par la
déclaration Balfour, la Grande Bretagne est favorable à la formation d’un « foyer national » juif en
Palestine.
Après 1945, la tragédie de la Shoah accentue les revendications sionistes d’un État refuge pour les
juifs du monde entier. Les Arabes palestiniens revendiquent quant à eux le départ des Britanniques
et la formation d’un État arabe indépendant, au sein duquel les juifs ne disposeraient que d’un statut
de minorité. Les Britanniques n'arrivent pas à trouver une issue et à former un État binational au
sein duquel puissent coexister pacifiquement les deux communautés. Ils s'en remettent à l'ONU.
Celle-ci adopte, en 1947, un plan de partage (un Etat juif, un Etat arabe, une zone
internationalisée). Ce plan est refusé par les Etats arabes et les Arabes palestiniens et n'est jamais
appliqué. Il s'en suit un contexte de guerre et l'Etat d'Israël est proclamé le 14 mai 1948.
B) L'évolution du problème palestinien. (p 136-137)
1) Les réfugiés palestiniens sont surtout dans les zones occupées par Israël après 1967 et
administrés partiellement par l’Autorité palestinienne depuis les accords d’Oslo, dans la bande de
Gaza et en Cisjordanie. Ils sont présents aussi en Jordanie et au Liban et vivent dans des camps
gérés par l’UNRWA, organisme des Nations unies créé en 1948.
2. Qu’est-ce qu’un palestinien selon l’OLP ? Quel sort est réservé aux juifs d’après cette charte ?
(doc. 1) Selon la Charte de l’OLP, un Palestinien est à la fois un habitant ou un ex-habitant de la
Palestine d’avant 1947 et/ou une personne née d’un père palestinien, lui-même né en Palestine ou
hors de Palestine. La citoyenneté palestinienne est fondée aussi sur le droit du sol et le droit du
sang. Le futur État palestinien que l’OLP entend rassembler la diaspora palestinienne. La Charte
de l’OLP prévoit que les juifs pourront eux aussi accéder à la citoyenneté du nouvel État
palestinien, d'où la laïcité de l'Etat Toutefois, elle ne serait accordée qu’aux seuls juifs résidant en
Palestine avant « l’invasion sioniste » : implicitement, cela signifie qu’une immense majorité de
juifs, qui ont immigré depuis la fin du XIXe siècle, serait alors expulsée de Palestine.
3. En quoi la poignée de main de RabinArafat a-t-elle une forte portée symbolique ? (doc. 4)
Elle montre les débuts de la réconciliation entre deux adversaires irréductibles, l’ancien chef
d’état-major israélien durant la guerre des Six-Jours, devenu Premier ministre, Yitzhak Rabin, et le
chef charismatique de l’OLP, Yasser Arafat, considéré auparavant comme un terroriste en Israël.
Avec la fin de la guerre froide, Arafat n'a plus le soutien de l'URSS et se montre plus nuancé dans
ses positions. En 1989 durant sa visite officielle en France, il déclare « caduque » la Charte de
l’OLP et reconnaît donc l’État d’Israël.
4) Quelles sont les raisons avancées, côté israélien et côté palestinien, pour expliquer l’échec
des accords d’Oslo ? Quels sont les principaux points de désaccord ? (doc. 5) les problèmes les
plus complexes n'ont pas été assez relevés, ceux des colonies juives, des réfugiés palestiniens et du
statut de Jérusalem.
L’Autorité palestinienne s’est trouvée d’emblée en difficulté face à la poursuite des implantations
juives dans les territoires. Elie Barnavi estime qu’à défaut de trancher sur les questions les plus «
explosives » à Oslo, il aurait fallu s’engager par un calendrier précis à ce qu’elles le soient un peu
plus tard. Il ajoute qu’Israéliens et Palestiniens auraient dû prendre des engagements plus
contraignants, sous le contrôle de la communauté internationale. En fin de compte, les ambiguïtés
ou l’imprécision des accords d’Oslo ont été instrumentalisées par ceux qui n’ont jamais eu
l’intention d’en respecter l’esprit : les partisans de la poursuite de la colonisation côté israélien,
les adversaires de l’existence d’un État juif côté palestinien.
5) En quoi le conflit avec Israël affectet-il les conditions de vie des populations palestiniennes ?
L’ampleur du taux de chômage dans les territoires palestiniens révèle la dégradation de la
situation économique et sociale, depuis la deuxième Intifada et la rupture entre l’Autorité
palestinienne et le Hamas, qui a pris le contrôle de Gaza. Depuis la fin des années 1990, le taux
de chômage a grimpé d’environ 10 à 30 % des actifs. Les attentats-suicides et les tirs de roquettes
opérés par le Hamas depuis la bande de Gaza ont amené les dirigeants israéliens à boucler
régulièrement les territoires palestiniens, empêchant leurs habitants de venir travailler en Israël.
Les ressources sont par ailleurs insuffisantes pour absorber la très forte croissance démographique
dans les territoires.
6. Quelles ont été les répercussions du conflit israélo-arabe sur la situation politique et sociale
des Palestiniens ?
Le conflit israélo-arabe a provoqué le départ de centaines de milliers de réfugiés palestiniens. Le
peuple palestinien est toujours en quête d’un État. La reconnaissance de l’État d’Israël par l’OLP
lui a toutefois permis d’obtenir des avancées significatives dans la reconnaissance de ses droits
politiques. Depuis la fin des années 1990 cependant, le blocage du processus de paix et les
surenchères du Hamas voient les affrontements entre Arabes et Israéliens se poursuivre, au prix
d’une dégradation de la situation économique et sociale dans les territoires palestiniens.
Résumé à connaître
Ainsi de 1947 à 1973, on assiste à des guerres successives. Quatre guerres sont des victoires de
l'Etat d'Israël. La guerre des Six jours (1967) entraine des modifications de frontières et celle
de Kippour en 73 provoque le premier choc prétrolier.
Dès le début de ces conflits, 700 000 Arabes palestiniens s'enfuient ou sont expulsés des
territoires contrôlés par le nouvel Etat (pour les Palestiniens c'est la Naqba). Ils se réfugient
dans les pays arabes voisins. En 1964 est créée l'OLP qui organise la résistance palestinienne.
Installée au Liban, cette organisation mène des actions de guérilla. En réaction, Israël envahit
le Liban en 1982. En 1987, une première Intifada éclate dans les territoires occupés par
Israël.
Dans les années 90, des solutions sont envisagées, notamment lors des accords d'Oslo. En
septembre 1993, les Palestiniens et les Israéliens, signent les accords de paix qui marquent la
naissance de l'Autorité palestinienne, préalable à la naissance d'un Etat palestinien. Mais
l'assassinant d'Ytzhak Rabin par un Israélien interrompt le processus de paix. En 2000, les
implantations de colonies juives dans les territoires palestiniens entrainent des révoltes
(Deuxième Intifada). En 2002, un mur de protection ou barrière de séparation est construit et
en 2006, Israël intervient militairement à Gaza contre le Hamas.
A savoir : vocabulaire p 132
Leçon 3 : Islam et politique au Moyen-Orient
A) Les origines de l'islamisme
L'islamisme se diffuse jusqu'aux années 60 à travers le mouvement des Frères musulmans,
association fondée en Égypte par Hassan alBannâ en 1928. Le mouvement se radicalise dans
l’opposition au régime de Nasser. L’extrait issu des Jalons sur le chemin (1964) met en lumière
l'idéologie islamiste. Selon Qotb, le monde moderne en est revenu au stade où il en était avant la
révélation du Coran : une « jahiliyya », terme arabe qui veut dire ignorance. Il évoque en effet cette
« société de l’ignorance antéislamique » Ce monde moderne qu'il désire combattre, est constitué
des « sociétés communistes », qui défendent le matérialisme athée, les sociétés polythéistes d’Asie
et les sociétés occidentales (« juives et chrétiennes ») mais également les sociétés musulmanes car,
bien qu’elles « prétendent être musulmanes […], elles ne sont pas au service de Dieu l’unique dans
l’organisation de la vie ». Contrairement aux dirigeants nationalistes qui visent à moderniser la
société musulmane, l'islamisme veut opérer une révolution culturelle et combattre ceux qui se
tournent vers le modèle libéral ou socialiste. L’islamisme prône l’application intégrale de la loi
islamique, la Charia, dans tous les domaines de la vie sociale. Seul ce retour à la Charia
permettra de recréer l’Umma, la communauté originelle et idéale des croyants, par-delà les
divisions nationales. Le texte de Qotb fait apparaître un dernier point essentiel : une société
authentiquement musulmane ne reverra pas le jour « avant que ne se forme une communauté
d’hommes décidés à servir Dieu ». Il s’adresse aux jeunes et voit l’émergence d’une « nouvelle
génération coranique », qui pourra bâtir une nouvelle communauté islamique sur les ruines du
nationalisme. Qotb se met à la portée de ses lecteurs en s’emparant de ce vecteur de communication
qu’est la langue écrite moderne pour en faire l’outil de sa prédication » (G. Kepel), exactement
comme ensuite les groupes islamistes se saisiront d’Internet....
2. Quel type d’action prône Al-Qaida ? Pourquoi ? (doc. 2 et 3) Le réseau islamiste radical
AlQaida prône la guerre sainte (jihad) contre l’Occident, accusé de livrer une nouvelle
croisade contre l’islam (« les envahisseurs juifs et croisés »), mais aussi contre les dirigeants
musulmans, qualifiés d’apostats, qui acceptent de négocier « une solution pacifique et
démocratique » aux conflits dans lesquels ils sont impliqués. L’affiche de propagande
représente Oussama Ben Laden vêtu de l’habit traditionnel, une longue robe blanche (taoub,
ou dishdash, ou gandoura) et coiffé d’un keffieh. L’arrière-plan de l’affiche montre la
première guerre sainte livrée par Ben Laden en Afghanistan contre l’URSS. Après
l’évacuation de l’Afghanistan par l’armée soviétique, Al-Qaida s’est retourné contre ses
anciens alliés américains. La guerre sainte prend dès lors la forme d’attentats terroristes
visant les Occidentaux partout dans le monde, y compris sur le sol américain, le 11
septembre 2001.
3. Ben Laden s’adresse en priorité à la jeunesse musulmane, en révolte contre les dictatures ou
les oligarchies au pouvoir, accusés de pactiser avec les Occidentaux. Il vise en particulier les
gouvernements égyptiens et jordaniens, ainsi que les dirigeants de l’OLP qui, comme
Mahmoud Abbas, ont accepté de reconnaître l’État d’Israël et de négocier avec lui. Le texte
fait allusion à l’implication du réseau Al-Qaida dans les affrontements qui se déroulent en
Irak après l’intervention américaine de 2003. Il dénonce aussi les principes même de la
démocratie libérale, qui sont considérés comme contraires à « la loi de Dieu ».
3. Contre quoi l’Iran mène-t-il campagne ? Comment et pourquoi ? (doc. 5) Le président
iranien Mahmoud Ahmadinejad organise une conférence « le monde sans le sionisme » et
lutte contre l'existence de l’État d’Israël dans laquelle il aurait cité l’ayatollah Khomeiny : «
L’imam a annoncé que le régime occupant Jérusalem devait disparaître de la page du temps
». Il organise une nouvelle conférence sur « la réalité de l’Holocauste », à l’occasion de
laquelle il qualifie la Shoah de « mythe » et accueille des individus connus pour leurs
opinions négationnistes...A travers une propagande antisionniste, l’Iran apporte ainsi son
appui à des mouvements islamistes comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais.
La République islamique cherche aussi à renforcer son influence au sein des minorités
chiites des États arabes du Golfe, où l’Iran est perçu comme une menace depuis la
révolution de 1979.
A savoir : Hamas, Hezbollah, vocabulaire p 132 .
L'islamisme représente ainsi un danger de déstabilisation au Moyen-Orient. Les dirigeants
Arabes modérés, comme en Palestine, n'ont pas réussi à freiner les islamistes radicaux,
engagés dans le Jihad. Les attentats terroristes aux USA du 11 septembre et ceux en France en
2015 montrent que les enjeux s'internationalisent
Conclusion du chapitre :
Ainsi, le Moyen-orient est un espace aux enjeux planétaires et multiples qui a toujours été convoité
par les puissances occidentales. C'est un lieu d'échanges mais aussi d'affrontements entre les
peuples qui le composent : Arabes, Turc, Perses, Juifs... C'est un espace de tensions, notamment
celles suscitées par le conflit israélo-palestinien depuis la création d'Israël en 48, avec l'échec
d'espoir de paix amorcé depuis les Accords d'Oslo (93-95)
C'est une région au cœur des rivalités internationales (notamment à travers les enjeux liés au
pétrole). Durant la guerre froide, c'est une zone de conflits pour les 2 blocs. Après l'effondrement du
rideau de fer, les tensions persistent avec les guerres du golfe, l'Islamisme contemporain qui se
développe après le printemps arabe de 2011 ; la lutte contre Daesh implanté dans plusieurs pays
continue d'élargir les conflits à l'échelle mondiale.
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