La Lettre du Pneumologue - Vol. IX - n° 6 - novembre-décembre 2006
vie professionnelle
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Bonne opinion
Vous, personnellement, avez-vous une bonne opinion ou une mauvaise opinion ?
Des hôpitaux publics
Des cliniques privées
2006 82
82
14
15
12
14
74
73
2004
2006
2004
Mauvaise opinion NR
4 %
3 %
14 %
13 %
Figure 1.
Les hôpitaux publics toujours plus appréciés que les
cliniques privées. À l’exception des 18-24 ans, pour lesquels l’écart
entre hôpital public et clinique privée s’est e acé, les hôpitaux
publics et les cliniques privées enregistrant 68 % de bonne opinion
auprès de cette classe d’âge.
Bonne opinion
Cliniques
privées
Rappel
2004
%Bonne
opinion
– 13
– 7
+ 7
– 2
– 36
– 6
– 8
71 %
84 %
8312
22
20
13
21
33
772
71
68
67
62
60
72 %
67 %
66 %
53 % +9
57 %
Mauvaise opinion
... la qualité des soins
.... les services de maternité
... l’accueil du patient
... la prise en charge de la douleur
... la prise en charge des personnes
les plus démunies
... la prise en charge des personnes âgées
... le service des urgences
D’après ce que vous en savez, avez-vous une bonne opinion
ou une mauvaise opinion de la situation à l’hôpital public en ce qui concerne...
Figure 2.
Les principaux motifs de la satisfaction à l’égard de
l’hôpital public.
Les usagers et leur hôpital public
 G. Mégret*
Loctogénaire (1924) Fédération hospitalière de france (FHF)
a une triple fonction à remplir : promotion de l’hôpital public
et des établissements médico-sociaux ; information des pro-
fessionnels ; représentation des établissements. À ce titre, elle
vient de présenter sa deuxième enquête1, après celle de 2004,
sur la perception quont les Français de leur hôpital public
(HP). Bien entendu, comme toujours en matière de sondages,
il convient d’être prudent dans l’interprétation des chiff res,
mais, pour autant, les résultats présentés ne manquent pas
d’intérêt pour les acteurs quotidiens de la decine hospi-
talière publique. Par ailleurs, à travers ce sondage, l’initiative
de la FHF visant à concerner directement l’épicentre de toute
politique de santé, le malade, mérite d’être saluée.
La stabilité de l’opinion constitue la première information d’im-
portance : les analystes sondeurs” stigmatisent si souvent sa
labilité quil convient de souligner pour une fois cette constance.
En ce qui concerne les opinions favorables, 82 % pour l’appré-
ciation générale sur l’HP (même chiff re qu’en 2004, avec une
confortable avance sur l’hospitalisation privée) [ gure 1] ;
72 % pour les services de maternité (71 % en 2004 ; 71 % pour
l’accueil du patient (72 % en 2004) ; 68 % pour la prise en char-
ge de la douleur (67 % en 2004) ; 67 % pour la prise en charge
des personnes démunies (66 % en 2004). Fermant la marche,
du moins pour les questions posées, le service des urgences
(60 %/57 %), résultat déjà honorable, eu égard aux diffi cultés
structurelles que rencontrent ces services dans la plupart des
hôpitaux ( gure 2). De plus, les sondeurs font remarquer que
la satisfaction croît avec l’usage, puisque les 65 ans et au-delà
(censés fréquenter plus souvent l’hôpital) sont 88 % à apprécier
la qualides soins, et 70 % la prise en charge des personnes
âgées.
Seconde donnée remarquable, la très franche amélioration
de la perception qu’ont les usagers de la diminution du ris-
que d’infections nosocomiales (42 %/24 %). Peut-être ce pro-
grès très signifi catif ne correspond-il pas à une diminution
objective, quantitative, du nombre d’infections nosocomiales,
sachant qu’il n’y a pas eu à cet égard de chiff res communiqués.
Néanmoins, l’annonce d’une mise en place de structures de
veille et le renforcement des mesures d’hygiène ont sans doute
œuvré en faveur de cet optimisme grandissant des patients
potentiels ( gure 3).
Lattachement au caractère public de l’hôpital et la chronicité
de son manque de moyens dégagent aussi une forte majorité.
Soixante-dix-sept pour cent des sondés refusent le principe
d’une privatisation des HP, sachant que la couleur politique
creuse une fois encore le fossé (86 % d’opposants à gauche”,
contre 68 à droite”) [ gure 4]. Quant à l’aide nancière es-
pérée, 85 % l’attendent encore des pouvoirs publics... pas de
surprise véritable non plus.
* Journaliste médical, médecin, Paris.
1 Sondage TNS SOFRES/FHFréalisé sur un échantillon national de 1 000 personnes
représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, les 12 et 13 avril 2006.
(Les diagrammes du présent article sont issus des résultats de ce sondage).
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Imprimé en France - EDIPS - 21800 Quetigny -
Dépôt légal : à parution
Sont routés avec ce numéro :
3 le supplément “Nouvelles de l’hypertension pulmonaire artérielle” (16 p.)
3 l’encart Sanofi Pasteur MSD (4 p.)
... qu’il y a plus de risques
liés aux infections nosocomiales
qu’il y a quelques années
Aujourd’hui, à l’hôpital, pensez-vous...
... qu’il y a moins de risques
liés aux infections nosocomiales
qu’il y a quelques années
NR INDICE
14 %
2006 + 37
44
%
13 %
2004
42
2463
– 2
– 39
Figure 3.
Une très nette amélioration sur le front des maladies
nosocomiales qui répond à l’exigence de qualité et de sécurité
des soins.
Total “favorable”
15 % NR = 8 %
25 52 12 3
PeuPas du tout
Êtes-vous très, assez, peu ou pas du tout favorable à la privatisation des hôpitaux ?
Une tendance qui ne s’inverse jamais, mais qui varie selon les préférences partisanes
Partisans
de gauche
Partisans
de droite
Assez Très
10 %
23 %
77 %
86 % 22 64 9 1
68 % 28 40 19 4
NR = 4 %
NR = 9 %
Total “pas favorable”
Figure 4.
Un refus massif de la privatisation.
À l’avenir, laquelle de ces deux solutions a votre préférence
concernant l’organisation du système hospitalier en France ?
Proximité
Des centres hospitaliers
de petite taillerépartis sur l’ensemble
du territoire, de telle sorte qu’il y en ait
forcément un proche de votre domicile,
même si les équipes médicales sont limitées
45 % 49 %
6 %
Sans opinion Sécurité
Des grands hôpitaux équipés
de manière optimale, avec tous les
spécialistes nécessaires, pour assurer
les soins en toute sécurité, quitte à ce
qu’ils soient un peu plus loin de chez vous
Figure 5.
Des Français plus partagés quant aux modèles
d’organisation du système hospitalier.
Mais, in ne, les enseignements sans conteste les plus contri-
butifs concernent les souhaits des futurs patients à propos de
l’organisation du système hospitalier. Une fois encore, le ques-
tionnement peut, sinon biaiser, du moins modifi er à la marge
les réponses, mais les résultats nen demeurent pas moins
représentatifs d’une véritable dichotomie de l’opinion. Deux
projets organisationnels furent proposés aux sujets interro-
gés : “grands hôpitaux bien équipés, mais un peu plus éloignés
du domicile” et structures de petite taille aux équipes mé-
dicales limitées, mais plus proches du domicile”. Résultats ?
Très partagés, puisque 49 % souhaitent de grosses unités de
soins, même distantes, tandis que 45 % se satisfont de struc-
tures moins bien équipées mais plus proches de leur lieu de
vie ( gure 5). Une étude plus segmentée conduit sans doute
à une ébauche d’analyse de motivation permettant de sortir
de ces deux blocs opposés quasi équivalents. En faveur des
équipements “performants”, les moins de 25 ans (60 %/34 %),
les résidents d’agglomérations de plus de 100.000 habitants
(55 %/40 %) et les sympathisants de droite (58 %/37 %). Les
petites structures sont en revanche privilégiées par les revenus
modestes (moins de 1 200 euros) dans la proportion de 55 %
contre 41 %. Pour autant, si l’on introduit cette fois des critères
plus spécifi ques et donc plus déterminants de prise en charge
médico-chirurgicale, les deux grands favoris retenus par les
sondés sont l’existence d’un service de onatologie et de soins
intensifs (pour 60 %), et une équipe performante en cas de cé-
sarienne (57 %), la proximité occupant alors la troisième place
(53 %). Ces chiff res traduisent bien la demande de sécurité et
d’effi cacité, prioritaires pour la population française.
Une telle enquête peut-elle servir de férentiel à l’élaboration
dune néocarte hospitalière plus conforme à la fois aux progrès
techniques galopants, au dramatique défi cit actuel en
praticiens hospitaliers et aux aspirations légitimes des futurs ma-
lades ? Il s’are que la complexi du problème ne permet pas
de faire l’impasse sur ces informations et que toutes les formes
de contributions au débat, dautant plus quelles ont un caracre
cont et signi catif, doivent être les bienvenues. Sy ajoute en-
n la forte implication des sujets sondés, puisque le taux de ré-
ponse, pour la plupart des questions, oscille entre 90 et 98 %. n
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