Histoire - Devoir-de

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Située dans le nord de la Mésopotamie (actuel Irak), l'Assyrie fut, à partir du IIe
millénaire avant J.-C., l'un des États les plus importants du Proche-Orient antique. D'abord
réduite à la cité d'Assur, elle se développa entre le IXe et le VIIe siècle avant J.-C.en un empire
étendu des rives du golfe Arabo-Persique à celles de la Méditerranée. L'archéologie et
l'épigraphie, complétant les sources bibliques, permettent depuis plus d'un siècle d'en
reconstruire l'histoire.
État du Proche-Orient antique, l'Assyrie était située dans le nord de la Mésopotamie. Les
origines de cet État demeurent obscures, car les niveaux archéologiques les plus anciens de la
ville d'Assur ont été bouleversés par les travaux des IIe et Ier millénaires avant J.-C. Un
temple consacré à la déesse Ishtar (Astarté) et les statuettes trouvées à l'intérieur, datant du
milieu du IIIe millénaire, témoignent d'une influence sumérienne. Les sources écrites attestent
ensuite l'appartenance de la cité à l'Empire d'Akkad, puis, après une destruction et une
période de dégénérescence, à celui de la IIIe dynastie d'Ur. Une liste royale tardive conserve
aussi de ces époques le souvenir de « rois habitant sous la tente », proches de leurs origines
nomades. Mais ce n'est qu'au début du IIe millénaire avant J.-C. qu'Assur affirma son
indépendance et devint une puissante cité-État.
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Les corrélats
Akkad (pays d')
Assur
Ishtar
Mésopotamie
Sumer
Ur
Histoire
Le grand commerce cappadocien et l'époque paléo-assyrienne.
La grande masse des archives datant du IIe millénaire avant J.-C. ne provient pas
d'Assur même, mais d'une ville d'Anatolie, Kanesh (site de Kültepe, Turquie), dans
laquelle les Assyriens avaient établi un comptoir commercial. Des caravanes d'ânes
assuraient le transport des marchandises sur un trajet de plus de 1 000 km : l'étain et
les étoffes quittaient Assur pour la Cappadoce où les marchands les échangeaient, ainsi
que les ânes, contre des métaux précieux. Ce commerce dura un siècle et demi et
enrichit considérablement la capitale. À Assur, après plusieurs années de troubles
politiques, Shamshi-Adad parvint à s'emparer du pouvoir (vers 1809 avant J.-C.) : il
appartenait aux groupes amorrites venus depuis l'ouest s'installer en Mésopotamie au
début du IIe millénaire. Il fonda un vaste royaume qui s'étendait de Mari sur l'Euphrate, à
l'ouest, à Ekallātum et Assur sur le Tigre, à l'est, et il installa sa capitale au cœur de la
haute Mésopotamie, à Shubat-Enlil (actuelle Tell Leilan, en Syrie). Assur n'était donc pas
la ville majeure de cet ensemble, mais le roi, sensible au prestige religieux de la cité, y
restaura magnifiquement le temple du dieu Assur. Son fils Ishme-Dagan lui succéda,
mais il ne put préserver l'intégrité de son royaume ; chassé du trône, il se réfugia à la
cour de Babylone, chez Hammurabi. Ce dernier prétend, dans le prologue de son Code,
avoir conquis Assur. Son succès fut sans doute de courte durée, mais l'Assyrie perdit
toute importance politique.
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Les corrélats
Assur
Babylonie - Histoire de Babylone - La première dynastie de Babylone (époque
paléo-babylonienne)
Mari
Mésopotamie
L'époque médio-assyrienne.
Sur la période de la fin du XVIIIe au XVe siècle avant J.-C., nous ne disposons pas de
sources historiques. Mais les documents du XVe siècle avant J.-C. montrent l'Assyrie
soumise au Mitanni, puissant royaume à son apogée dominant tout le Nord
mésopotamien. Au XIVe siècle avant J.-C., Assur parvint à affirmer progressivement son
indépendance, à la fois face au Mitanni et face aux prétentions de la dynastie cassite de
Babylone. Redevenant une grande puissance, elle participa aux échanges internationaux,
dont témoignent les lettres de Tell al-Amarna (Égypte). Ce redressement fut l'œuvre du
roi Assuruballit Ier (1366-1330 avant J.-C.). Ses successeurs continuèrent à combattre
Babylone, mais aussi les montagnards du Zagros et les principautés du Nord, et
s'emparèrent des dépouilles du Mitanni. Sous Tukultī-Ninurta Ier (1244-1208 avant J.C.), l'Assyrie était devenue un État guerrier. Ce roi parvint à tenir en respect les Hittites
et à occuper la Babylonie pendant une courte période. Le premier Empire assyrien
atteignit avec lui son apogée. Durant les siècles suivants, le pays poursuivit son
interminable conflit avec Babylone, tandis que les Araméens, venus d'Occident,
envahissaient peu à peu la région, puis ravageaient l'Assyrie.
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Araméens
Babylonie - Histoire de Babylone - Les Kassites (époque médio-babylonienne)
Hittites
Mitanni
Salmanasar - Salmanasar Ier
Salmanasar - Salmanasar II
Tiglathphalazar - Tiglatphalazar Ier
Zagros (monts)
L'époque néo-assyrienne.
Dès la fin du Xe siècle avant J.-C., les Assyriens reprirent l'offensive contre les
principautés araméennes. Assurnazirpal II (883-859 avant J.-C.) et son fils
Salmanazar III (858-824 avant J.-C.) menèrent des expéditions jusqu'à la Méditerranée
et étendirent leur empire en Syrie. La guerre était alors devenue une nécessité : chaque
année, les souverains partaient en campagne contre les villes rebelles et les pillages
assuraient la richesse du pays. Assurnazirpal, délaissant Assur, se fit construire une
nouvelle capitale à Kalhu (Nimrūd). Après une période de guerres civiles,
Tiglathphalazar III (744-727 avant J.-C.) parvint à restaurer l'autorité royale. Il occupa
la Syrie et la Palestine, lutta contre l'Urartu, puissance nouvelle qui s'était constituée
dans la région du lac de Van, au nord de l'Assyrie, et la menaçait directement, puis
conquit la Babylonie. Il pratiqua une politique d'occupation permanente des territoires
soumis qui devenaient provinces assyriennes et il déporta les populations vaincues pour
briser leur résistance. Son fils, Salmanazar V, prit la ville de Samarie (722 avant J.-C.),
et Sargon II (721-705 avant J.-C.) annexa le royaume d'Israël, dévasta l'Urartu et
reprit Babylone. Il bâtit une nouvelle ville royale, Dūr-Sharrūkin (Khorsabād).
Sennachérib (704-681 avant J.-C.) dut faire face à la révolte dans Babylone, qu'il
saccagea. À l'ouest, il assiégea Jérusalem, mais ne parvint pas à prendre la ville. Il établit
la dernière capitale de l'Assyrie à Ninive (Kuyunjik, près de Mossoul). Assurhaddon (680-
669 avant J.-C.) restaura les monuments de Babylone, parvint à arrêter la poussée des
Cimmériens et des Scythes, nouveaux ennemis venus des montagnes du Nord, et en
671 avant J.-C. envahit l'Égypte. Il voulut partager son empire entre ses deux fils : à sa
mort, l'aîné, Shamashumukin, hérita de la Babylonie, tandis que le cadet, Assurbanipal
(669-630 avant J.-C.), recevait tout le reste et devenait le vrai maître de l'Empire.
Poursuivant la politique de son père, il occupa à nouveau l'Égypte. Après quatre années
de guerre civile contre son frère qui s'était révolté, il s'empara de Babylone et la
détruisit. Il intervint aussi en Élam et ravagea Suse. Mais, dès la fin de son règne,
l'Égypte fut perdue (renaissance saïte), et l'Empire commença à se désintégrer. Ses
successeurs ne purent rétablir la situation. L'Assyrie fut attaquée par les Babyloniens et
les Mèdes venus du plateau iranien : la chute d'Assur (614 avant J.-C.), puis celle de
Ninive (612 avant J.-C.) marquèrent la fin de l'empire.
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Les corrélats
Assurbanipal
Babylonie - Histoire de Babylone - L'arrivée des Araméens et les guerres contre
l'Assyrie
Babylonie - Histoire de Babylone - L'Empire néo-babylonien
Cimmériens
Égypte - Histoire - Le Nouvel Empire (1580-1100 avant J.-C.)
Élam
Irak - Histoire - La Mésopotamie antique
Israël - Histoire - Les temps bibliques
Mésopotamie
Nimrud
Ninive
Palestine - L'Antiquité
Phéniciens - De la mainmise assyrienne à la conquête macédonienne
Salmanasar - Salmanasar III
Salmanasar - Salmanasar IV
Salmanasar - Salmanasar V
Samarie - De la fondation à la conquête assyrienne
Sargon - Sargon II
Scythes
Sennachérib
Suse
Syrie - Histoire - La haute Antiquité
Tiglathphalazar - Tiglathphalazar II
Tiglathphalazar - Tiglathphalazar III
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Les médias
Assyrie - les grands travaux d'Assurnazipal II à Kalhu
Assyrie - principales fouilles archéologiques
Les livres
Assyrie - le roi Assurnazipal II, page 404, volume 1
Religion
L'originalité de la religion assyrienne tient à la place prépondérante qu'y occupe le dieu
national Assur, placé à la tête du panthéon ; il est le vrai roi, le monarque humain n'étant
que son représentant sur terre. Lorsque les Assyriens empruntèrent à Babylone son
Poème de la Création (Enuma Elish), ils remplacèrent le nom du principal protagoniste,
Mardouk, par celui d'Assur, qui devenait ainsi le démiurge universel. Les autres divinités
adorées sont les mêmes que dans le Sud mésopotamien : ainsi, Ishtar, déesse de l'amour
et de la guerre, avait à Assur l'un des principaux sanctuaires. La communauté culturelle
avec la Babylonie s'exprimait également par les pratiques divinatoires, astrologie et
examen des entrailles des animaux sacrifiés.
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Assur
Babylonie - Religion
Ishtar
Beaux-arts
L'art de l'Assyrie atteignit son plein épanouissement au temps de l'Empire néo-assyrien
(IXe -VIIe siècle avant J.-C.). Les rois édifièrent alors de somptueux palais dans les capitales
successives de l'empire : Nimrūd, Khorsabād, Ninive. Leur décor consistait surtout en basreliefs taillés dans des dalles de pierre hautes de 2 à 3 m qui étaient appliquées contre les
murs de briques. Les sujets, essentiellement profanes et narratifs, s'inspiraient de la
réalité : guerres et chasses du roi. Les thèmes religieux montraient des génies ailés
présidant des scènes rituelles ou des taureaux ailés, à tête humaine, de taille colossale, qui
gardaient les portes du palais. Au-dessus des dalles, des peintures profanes achevaient le
décor, qui avait pour mission de glorifier le souverain. D'autres reliefs, religieux et profanes,
gravés sur des stèles ou sur des obélisques, étaient destinés aux temples.
La sculpture se limite pour ainsi dire au relief, les statues étant très rares. Les artistes
de l'Empire assyrien se distinguèrent également dans le travail des métaux (l'orfèvrerie
étant mieux connue depuis la découverte en 1989 d'un important trésor à Nimrūd), les
ivoires sculptés (décorant le mobilier de Nimrūd et Arslan-Tash) et les sceaux-cylindres aux
sujets religieux. Ils surent opérer une savante synthèse des influences sumérienne et
babylonienne et des apports des civilisations hittite et syrienne.
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Les corrélats
Nimrud
Ninive
Les livres
Assyrie - Assurnazipal II et un génie ailé, page 404, volume 1
Assyrie - scène de banquet royal, page 405, volume 1
Assyrie - les Élamites vaincus se prosternant devant les Assyriens, page 406,
volume 1
Assyrie - un archer assyrien représenté à cheval, page 406, volume 1
Assyrie - scène de chasse au lion, page 406, volume 1
Assyrie - pièce d'ivoire représentant une lionne, page 407, volume 1
Assyrie - génie maîtrisant un lionceau, page 407, volume 1
Assyrie - fresque de Til-Barsip, page 407, volume 1
Langue, écriture et littérature
Issu du vieil akkadien du IIIe millénaire avant J.-C., l'assyrien appartient au groupe des
langues sémitiques de l'Est ; il était employé aux IIe et Ier millénaires avant J.-C. en
Mésopotamie du Nord, tandis que le Sud pratiquait le babylonien. La langue était notée par
des signes cunéiformes (« en forme de clous ») imprimés sur des tablettes d'argile ou
gravés sur d'autres supports, technique héritée de la tradition suméro-akkadienne et
répandue dans tout le Proche-Orient. Au Ier millénaire avant J.-C., la langue araméenne,
son écriture alphabétique, l'emploi de supports comme le papyrus ou le parchemin
supplantèrent peu à peu ce système.
Notre connaissance de la littérature assyrienne s'appuie sur la collection de plusieurs
milliers de tablettes que le roi érudit Assurbanipal fit rassembler dans sa bibliothèque de
Ninive : de nombreux textes classiques apportés de Babylonie témoignent du prestige dont
jouissait la culture du Sud, y compris les anciennes œuvres sumériennes. Les inscriptions
royales, notamment les annales du Ier millénaire avant J.-C., constituent une source
historique de premier ordre.
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Les corrélats
akkadien
araméen
Assurbanipal
cunéiforme
Ninive
sémitiques (langues)
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Les indications bibliographiques
P. Garelli, le Proche-Orient asiatique, PUF, Paris, 1969-1974.
A. Parrot, Assur, « l'Univers des formes », Gallimard, Paris, 1969 (1961).
G. Roux, la Mésopotamie : essai d'histoire politique, économique et culturelle, Seuil,
Paris, 1985.
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