Sous les souverains Adad-Nirari 1er (1307-1275) et Salmanasar 1er, la puissance assyrienne
s’affirme : domination du Mitanni, lutte contre les populations du Zagros et du Kurdistan,
guerres contre la Babylonie, elle-même aux prises aux attaques des Elamites.
Mais, le règne de Tukulti-Ninurta (1244-1208) marque l’apogée des guerres et de la
puissance assyrienne. Des actions brutales lui permettent de dominer la région : tributs et
régime de terreur contre les tribus du Zagros, incorporation des régions du nord, prise de la
Babylonie en 1234, raids militaires dans les régions méridionales. De fait, le royaume
comprend l’Assyrie, la Babylonie et l’arc montagneux qui l’entoure.
Cependant, cette domination est de courte durée : renaissance du royaume cassite en
Babylonie, assassinat du roi en Assyrie en 1208. L’Empire rentre alors dans une longue
période de déclin.
4 La Mésopotamie entre dominations assyrienne et chaldéenne (1208 - 539)
La Mésopotamie reste alors l’objet de plusieurs dominations parallèles :
- celle de l’Elam : dès le XIIIe siècle, les Elamites sont de plus en plus présents et en 1160,
l’Elam s’empare de Babylone. Même si cette prise est de courte durée, la monarchie cassite
est affaiblie et est définitivement exclue du jeu politique par les Elamites qui progressent vers
le nord jusqu’aux marges de l’Assyrie ;
- celle du pays de la Mer : c’est la dénomination de l’ancien pays de Sumer où domine la
2ème dynastie d’Isin. En 1130, le souverain Ninurta s’empare de Babylone et son fils
Nabuchodonosor 1er vainc les Elamites par deux fois. Mais, la défaite face aux Assyriens qui
prennent alors Babylone marque l’affaiblissement de la dynastie qui disparaît en 1024 avec
la mort de son dernier souverain, Nabû-shum-libur. Jusqu’en 1006, le pays est entre les
mains d’une famille cassite, puis entre les mains d’une tribu vivant entre Euphrate et Tigre
jusqu’en 986. L’instabilité politique devient alors chronique.
Ces dominations restent cependant fragiles en raison de la modification de la carte ethnique
du pays : des peuples nouveaux s’installent et expliquent cette instabilité : les Araméens qui
fondent des royaumes sur le haut Euphrate encerclant l’Assyrie, les Sutéens qui attaquent
les cités, les Gambuléens dans les régions du Zagros et les Chaldéens, en Babylonie, très
influents, installés progressivement dans le Pays de la Mer, région marécageuse constituant
un refuge.
Mais, la période est marquée par la puissance assyrienne. L’empire assyrien, dès le Xe
siècle, connaît une forte expansion territoriale vers la Syrie, la Haute Mésopotamie
(territoires entre Tigre et Euphrate) et assoit sa domination jusqu’en Phénicie par exemple.
Très rapidement, il entre en conflit avec Babylone à plusieurs reprises, qui s’affaiblit
progressivement d’autant plus que les attaques des Chaldéens et des Araméens sont
nombreuses. La situation est alors confuse et souvent peu connue : en 729, Babylone tombe
entre les mains de l’Assyrie et le roi assyrien Tiglat-Pileser III s’empare du trône.
La domination assyrienne est affaiblie par les intrigues de palais nombreuses : en ayant
étendu ses possessions territoriales, émerge le concept de pouvoir universel qui rend le roi
distant par rapport à son peuple et de fait, favorise intrigues et complots. C’est ainsi qu’en
722, Sargon s’empare du trône assyrien et fonde une dynastie dite des Sargonides. Cette
dynastie se marque par la présence d’hommes forts : Sargon II (722-707), Sennachérib
(705-681), Assarhaddon (681-669) et Assourbanipal (669-630). Ceux-ci multiplient alors les
conquêtes : la Samarie en 721, le lac de Van et d’Urmiah, reprise de Babylone en 710 et qui
est détruite en 689 après une nouvelle révolte, dévastation de Juda, mais échec devant
Jérusalem en 685, destruction de Sidon en 677, luttes contre le pays d’Elam, guerres contre
l’Égypte. Cette domination assyrienne est violente en Mésopotamie : Babylone passe par
des phases d’indépendance sous la direction élamite ou chaldéenne et celle de dominations
assyrienne, souvent violente, parfois plus douce quand la cité est gérée par un proche du roi
assyrien.
Sous les trois successeurs d’Assourbanipal, de 630 à 610, l’empire s’effondre rapidement :
renaissance de Babylone en 626 sous l’action de Nabopolassar, un Chaldéen du Pays de la
Mer, intervention des Mèdes ce qui provoque la destruction de Ninive en 612 et la fin de la
puissance assyrienne.