
FICHE À DÉTACHER
Figure 4. Frappe avec pronation de 
l’avant-bras : mise en jeu des rotateurs 
internes et travail excentrique des rota-
teurs externes.
© Photo FFT
Figure 3. 
Armer : mise en jeu des rotateurs 
externes et des fixateurs de la scapula.
© Photo FFT
34  |  La Lettre du Rhumatologue • No 360 - mars 2010
fiche médecine du sport n°6
• 
Chez le joueur de tennis de la cinquantaine et plus, on observe, sur 
le plan épidémiologique, une augmentation progressive de la fréquence 
de la pathologie de coiffe liée à la fois à une hyperutilisation et à une 
dégénérescence tendino-musculaire (lésions partielles ou transfixiantes). 
Les lésions transfixiantes, dont la fréquence augmente significativement 
à partir de 55ans, ne sont pas toutes symptomatiques et ne répondent 
pas nécessairement à un parallélisme anatomo-clinique. Ainsi, une étude 
échoclinique
(3,4)
, ouverte, menée comparativement sur les coiffes de 
150joueurs seniors âgés de35 à 77ans (85joueurs et 65joueuses âgés 
en moyenne de 57ans et 52ans respectivement) a permis de préciser 
certains aspects spécifiques rencontrés chez le tennisman :
– à l’examen clinique, une douleur est retrouvée 10fois plus souvent à 
l’épaule dominante, et le service est le coup le plus douloureux dans 55 % 
des cas ;
– on note à9reprises une amyotrophie de la fosse infra- ou supra-spinatus, 
témoin de l’atteinte du nerf sus-scapularis. Le décollement de l’omoplate 
en relation avec l’atteinte du nerf de Charles Bell est retrouvé à 26reprises 
du côté dominant, contre7 du côté opposé ;
– on retrouve, au bras dominant, une limitation significative de l’ampli tude 
en rotation interne rétropulsion par rapport au côté opposé ;
– l’échographie montre 43lésions du supra-spinatus du côté dominant 
(20transfixiantes et 23partielles, réparties sur les 2versants de la coiffe), 
contre 16lésions (3complètes et 13partielles) du côté non dominant ;
– seules 3ruptures partielles du sub-scapularis sont retrouvées du côté 
dominant, et aucune lésion du tendon infra-spinatus n’est constatée ;
– on note 8cas de rupture du tendon long biceps, tous du côté dominant ;
– l’épaississement de la bourse séreuse sous-acromiale (20 % des joueurs) 
est 3fois plus fréquent du côté dominant ;
– le test de Jobe a une valeur prédictive assez faible dans la détection de 
ces lésions (35 %), tandis que le test de rotation isométrique en position 
RE1, habituellement utilisé pour tester l’infra-spinatus, semble donner ici 
un résultat plus intéressant (50 %) ;
– les lésions constatées au bras dominant, malgré la présence d’une douleur 
à l’examen chez 22 % des joueurs ou d’un antécédent douloureux chez 
33 % d’entre eux, n’empêchent aucunement la pratique du tennis de 
compétition ;
– les lésions transfixiantes, qui touchent 13 % des joueurs, sont excep-
tionnelles avant 45ans et augmentent après 55ans (18 %) pour atteindre 
30 % à partir de 65ans, ce qui est comparable à la population générale.
• Chez le joueur de tennis de haut niveau ou le joueur professionnel, les 
données de l’examen sont typiquement celles d’une épaule de lanceur : 
on constate sur l’épaule dominante, comparativement au côté opposé, un 
déficit de mobilité en rotation interne et une augmentation de la rotation 
externe
(5)
. 
Le rapport de force musculaire entre rotateurs internes et externes est en 
revanche déséquilibré, au détriment des rotateurs externes sur l’épaule domi-
nante, d’où les risques de blessure. Les positions extrêmes lors du service 
(abduction rotation externe à l’armer), la violence à l’impact de la balle, 
la fin de geste en rotation interne forcée sont des facteurs traumatisants 
pour l’épaule, notamment pour les structures intra- et extra-articulaires, 
capsulo-ligamentaires, osseuses, musculaires ou encore neurologiques. 
L’inspection du joueur, de dos, évalue la position de la scapula au repos et 
de façon dynamique, lors de l’élévation antérieure complète des 2bras. Le 
rôle de la scapula est essentiel pour un bon fonctionnement de l’épaule, 
notamment au service. Sa position permet une orientation de la glène, 
avec une stabilisation optimale de la tête humérale pendant toute la durée 
du service. À l’examen, il faut juger de manière comparative sa position 
au repos puis à l’effort et détecter un décollement autour de 90degrés 
d’élévation du bras.
La mobilité de l’articulation gléno-humérale donne le schéma suivant chez 
le joueur de tennis de haut niveau : diminution de la rotation interne, 
augmentation de la rotation externe, mais diminution globale de l’arc de 
rotation de l’épaule. La reproductibilité de ces mesures reste néanmoins 
difficile et l’importance de ces modifications peut varier selon les cas. 
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer notamment le déficit 
de rotation interne au bras dominant chez le tennisman professionnel :
Références bibliographiques
1. Van der Hoeven H, Kibler WB. Shoulder injuries in tennis 
players. Br J Sports Med 2006;40:435-40.
2. Budoff JE, Nirschl RP, Ilahi OA, Rodin DM. Internal impingement 
in the etiology of rotator cuff tendinosis revisited. Arthroscopy 
2003;19(8):810-4.
3. Montalvan B, Parier J, Brasseur JL et al. Confrontation des 
données cliniques et constatations échographiques de l’épaule 
du tennisman vétéran. JTraumatol Sport 2002;19:197-207. 
4. Brasseur JL, Lucidarme O, Tardieu M et al. Ultrasonic rotator 
cuff changes in veteran tennis players: the effect of hand and 
dominance and comparison with clinical findings. Eur Radiol 
2004;14(5):857-64. 
5. Kibler WB, Chandler TJ. Effect of age and years of tournament 
play. Am JSports Med 1996;24:279-85.
6. Burkhart SS, Morgan CD, Kibler WB. The disabled throwing 
shoulder: spectrum of pathology. PartII. Arthroscopy 2003;19. 
– les mouvements répétitifs de l’armer (figure3) étirent progressivement 
les formations ligamentaires et capsulaires antérieures, ce qui provoque une 
instabilité par avancée antéro-supérieure de la tête humérale, génératrice 
de conflit sous-acromial ;
– pour certains auteurs
(6)
, la capsule postérieure est le siège de forces 
de distraction lors de la fin du mouvement de service. Le muscle infra-
spinatus, qui travaille essentiellement en excentrique dans cette phase, 
freine la rotation interne (figure4). Il se crée alors, sur cette partie 
postérieure de la coiffe, un stress anatomique à sa face profonde qui 
aboutit à une fibrose cicatricielle rigide modifiant la mobilité de l’épaule 
en rotation interne
(6)
.
La mesure comparative de la force musculaire des rotateurs interne et 
externe de chaque épaule au moyen de tests répétitifs montre que celle-ci 
est significativement plus importante à l’épaule dominante pour les rotateurs 
internes, alors qu’il n’y a pas de différence de puissance pour les rotateurs 
externes. On retrouve une différence significative concernant le rapport rota-
tion externe sur rotation interne, au détriment du côté dominant. Ce déficit 
des rotateurs externes semble être à l’origine de la pathologie de l’épaule 
du joueur de tennis de haut niveau. Dans le mouvement de service, à la fin 
du service, après le “fouetté”, vers la fin de la rotation interne effectuée 
de façon violente, le muscle infra-spinatus travaille en excentrique pour 
freiner celle-ci et semble alors vulnérable dans ce travail. La prévention des 
blessures chez ces joueurs de haut niveau passe certainement par l’entretien 
de la mobilité articulaire et la restauration de la force des rotateurs externes. 
Le travail des fixateurs de la scapula est également primordial.  ■