combattre les crises d'épilepsie. Par ailleurs, d'autres
équipes à travers le monde travaillent aussi sur le
développement d'implants bioniques rétiniens.
2. Une main artificielle avec des sensations
réelles (TechnologyReview, 5, déc 2013)
Lors des guerres en Irak et en Afghanistan, au moins
1715 soldats ont souffert d’amputations.
Malheureusement, malgré les remarquables avancées
technologiques de ces dernières années dans le
domaine des prothèses, les chercheurs n’ont jamais
réussi à recréer la véritable sensation du toucher chez la
personne amputée.
Toutefois, les travaux des chercheurs du Cleveland
VeteransAffairsMedical Center et de la Case Western
Reserve Universityvont peut-être permettre une percée
dans ce domaine. En effet, ces groupesont développé
une nouvelle interface reproduisant la sensation du
toucher sur 20 points d’une main artificielle. Cette
prouesse est obtenue en stimulant directement les nerfs
périphériques du bras du patient à l’aide d’un dispositif
électronique de sept millimètres de long.
Pour cela, trois faisceaux de nerfs du bras (radian,
médian, etcubital) sont reliés à undispositif
électronique. Celui-ci comporte 20électrodescapables
de délivrer un signal électrique aux axones des nerfs à
partir de l’extérieur de la gaine de cellules qui entoure
la fibre nerveuse. Cette approche diffère d’autres
technologies qui traversent la gaine pour toucher
directement les axones :si cette dernière technique offre
ainsi une meilleure résolution, elle risque en revanche
de dégrader le nerf à plus long terme.
Une fois le dispositif installé, le patient peut détecter
des sensations sur plusieurs doigts et sur les faces avant
et arrière de la main absente.Lorsque l’implant est en
place, le signal électrique peut être réglé pour produire
différentes sensations. Le patient peut décrire ainsi la
sensation du toucher d’une balle, du coton, des
cheveux, etc. Ces descriptions sont beaucoup plus
proches d’un effet naturel que celles obtenues avec les
technologies précédentes.
D’autres sociétés ou groupes de recherche travaillent à
l’amélioration des capteurs de force pour permettre de
générer des signaux plus nuancés.
Les travaux du Case Western en sont encore à la phase
de faisabilité et un équipement pourrait-être
commercialisé d’ici 5 à 10 ans.
3. Un mini laboratoire biomédical sous la
peau d’un patient (EPFL actualités, 20, mars 2013)
Le corps est une véritable usine chimique. Parmiles
milliers de substances qu’il produit et charrie à travers
la circulation sanguine, certaines servent d’indicateur
de l’état de santé. Des chercheurs de l’EPFL ont mis
au point un minuscule implant capable d’analyser la
concentration de différents composés. Logé sous la
peau, le dispositif détecte simultanément jusqu’à cinq
protéines ou acides organiques. Il transmet en direct
les résultats sur l’ordinateur du médecin.
Mis au point par l’équipe de Giovanni de Micheli et
Sandro Carrara, le dispositif est un véritable concentré
de technologie. En effet, sur un implant de quelques
millimètres cube, les chercheurs sont parvenus à
intégrer cinq capteurs, un transmetteur radio ainsi
qu’un système d’alimentation. A même l’épiderme, un
patch muni de batteries transmet le dixième de watt
nécessaire au fonctionnement de l’implant, à travers la
peau du patient - nul besoin d’opérer le patient pour
changer une batterie.
Les informations transitent par toute une série
d’étapes, du corps du patient à l’ordinateur du
médecin. L’implant émet des ondes radio sur une
fréquence inoffensive, explique Giovanni de Micheli.
Le patch récolte ces données, et les transmet par
Bluetooth à un téléphone portable, qui les fait parvenir
au médecin via le réseau de téléphonie mobile.
Autre défi de taille de ce dispositif, la partie
électronique. «Ce n’était pas évident de faire
fonctionner un tel système avec seulement un dixième
de watts de puissance.» Les chercheurs ont également
transpiré sur la minuscule bobine permettant de
recevoir l’énergie électrique du patch.
Ce système pourrait s’avérer extrêmement intéressant
dans le cadre des chimiothérapies. Pour évaluer la
tolérance des patients au traitement, les oncologues
procèdent notamment à de fréquentes analyses
sanguines. Pour Sandro Carrara, ce système est un pas
supplémentaire vers une médecine plus personnalisée.
«Il permettra un suivi en direct et en continu, basé sur
la tolérance propre au patient, et non uniquement sur
des tabelles d’âge et de poids ou des analyses
hebdomadaires.»
Dans le domaine des maladies chroniques également,
les implants pourraient permettre de donner l’alarme
avant même les premiers symptômes et d’anticiper la
prise de médicaments. «De manière générale, notre
système a un potentiel considérable dans de très
nombreux cas, où il faut contrôler l’évolution d’une
pathologie ou la tolérance à une thérapie.»
Les chercheurs espèrent voir les premiers transferts de
technologie sur le marché d’ici à 4 ans.