Rechercher dans le site Cancer environnement > Nutrition et activité physique > Cancer et alimentation Cancer et alimentation Messages clés Certains facteurs liés à l’alimentation peuvent augmenter le risque de cancer : le surpoids et l’obésité, la consommation de boissons alcoolisées, la consommation excessive de viandes rouges, de charcuterie ou de sel. Le 26 octobre 2015, le CIRC a classé la consommation de la viande rouge comme probablement cancérogène pour l'homme (Groupe 2A), et La viande transformée a été classée comme cancérogène pour l’homme (Groupe 1), sur la base d’indications suffisantes selon lesquelles la consommation de viande transformée provoque le cancer colorectal chez l'homme. Certains facteurs peuvent réduire le risque de cancer : la pratique d’une activité physique régulière, la consommation de fruits et légumes, l’allaitement. Environ un tiers des cancers pourraient être évités en modifiant l’alimentation, en augmentant le niveau d’activité physique et en maintenant un poids optimal. En France, des recommandations ont été émises par le réseau NACRe dans la brochure « Nutrition et prévention des cancers ». Retrouvez­les ici. Les données actuelles Facteurs de risque nutritionnels généralement associés au cancer du sein Obésité et cancer du sein Les données actuelles De nombreux facteurs, génétiques, hormonaux et environnementaux (tabac, rayonnement solaire, expositions professionnelles…) peuvent concourir au développement d’un cancer.En particulier, 25 % à 30 % des cancers seraient imputables aux comportements individuels tels que le tabagisme et la consommation d’alcool (InVS). Environ un tiers des cancers pourraient être évités par les populations en modifiant l’alimentation, en augmentant le niveau d’activité physique et en maintenant un poids optimal (WCRF/AICR). Novembre 2007 a été marqué par la publication de la deuxième édition d’un rapport scientifique de référence, fruit de l’analyse des études scientifiques disponibles sur les liens entre certaines habitudes de vie et le risque de différents types de cancer : le rapport Food, Nutrition, Physical Activity, and the Prevention of Cancer: a Global Perspective (« Alimentation, Nutrition, Activité Physique et Prévention du Cancer : une perspective mondiale »). Ce rapport d’experts a impliqué plus de 200 scientifiques à travers le monde et a été supervisé par un panel de 21 scientifiques de renommée mondiale dans le domaine alimentation et cancer. Il est publié conjointement par le Fonds mondial de recherche contre le cancer (FMRC) / World Cancer Research Fund (WCRF) et l'American Institute for Cancer Research (AICR). Ce document, qui a nécessité 5 ans de travail, passe en revue de façon systématique plus de 7000 études scientifiques sur le lien entre l’alimentation, la composition corporelle, l’activité physique et des cancers de différentes localisations. Les relations entre la nutrition et le risque de cancers ont été étudiées : certains facteurs comme l’activité physique, la consommation de fruits et légumes et l’allaitement peuvent réduire le risque de cancers. D’autres facteurs, en revanche, peuvent augmenter leur risque de survenue : c’est le cas du surpoids et de l’obésité, de la consommation de boissons alcoolisées et de la consommation excessive de viandes rouges et de charcuteries ou de sel. C’est sur la base de ce rapport que des recommandations ont été émises en France. Elles sont reprises dans la brochure « Nutrition & prévention des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations » (INCa, réseau NACRe, 2009). Retrouvez sur le site internet du réseau National Alimentation Cancer Recherche (NACRe) une présentation de ces recommandations p o u r l a prévention primaire des cancers pour la population française, et de la démarche qui a permis d’y aboutir à partir des connaissances scientifiques. Facteurs de risque nutritionnels généralement associés au cancer du sein La prise de poids (Lahmann, 2005), le surpoids ou l’obésité (Calle, 2003 ; WCRF/AICR, 2007), le manque d’activité physique (Friedenreich, 2008), et la consommation d’alcool (INCa, 2009) sont des facteurs nutritionnels généralement associés au risque de cancer du sein (principalement en phase post ménopausique pour le surpoids et l’obésité). Dans une étude de cohorte menée entre 1981 et 1999 à l’Institut Curie à Paris, parmi 14 000 patientes atteintes de cancer du sein (âge moyen 54 ans), plus de 22 % étaient en surpoids et 8 % étaient obèses (Majed, 2008) ; durant cette période, la prévalence de l’obésité a augmenté de façon dramatique, de 4 % en 1981 à 11 % en 1999. Cinq ans plus tard, dans une cohorte de 272 patientes (âge moyen 52 ans) suivies au Centre Léon Bérard à Lyon pour un cancer du sein non métastatique (2004­2006), 26 % étaient en surpoids et 15% étaient obèses (Trédan, 2010). L’obésité et le surpoids au moment du diagnostic de cancer du sein exposent à un risque accru de rechute et de surmortalité. Les recommandations pour les survivants de cancer du sein en Amérique du Nord indiquent, depuis près de 10 ans, qu’il est nécessaire d’orienter les femmes en surpoids ou obèses vers des programmes de stabilisation ou de réduction pondérale ayant fait leurs preuves. En particulier, une activité physique réduite est un des facteurs probable de la prise de poids après cancer du sein (Demark­Wahnefried, 1997 ; Irwin, 2003 ; Harvie, 2004). Plusieurs grandes études de cohorte de femmes atteintes de cancer du sein ont mis en évidence une réduction de 45% de la mortalité associée à une augmentation de l’activité physique (Holmes, 2005; Pierce, 2007 ; Holick, 2008 ; Irwin, 2008 ; Friedenreich, 2009). Une alimentation riche en fruits et légumes associée à une activité physique régulière semble offrir la meilleure protection après cancer du sein (Pierce, 2007). Les patientes guéries ou en rémission de leur cancer semblent pourtant peu suivre les principales recommandations : parmi les 2 800 patientes survivantes de cancer du sein de l’étude SCS­II de la Société américaine du cancer interrogées à 2 ans, 5 ans ou 10 ans du diagnostic, seulement 37 % ont suivi les recommandations concernant l’activité physique et 18 % celles de consommer cinq portions de fruits et légumes par jour (Blanchard, 2008). En France, de telles données ne sont pas connues avec précision. Dans la cohorte du CLB, le taux de respect des trois critères du Programme National Nutrition Santé (PNNS) (i.e., consommation de fruits et légumes, consommation de céréales et au moins 30 minutes par jour d’une activité physique d’intensité modérée) était de 36 % lors de la consultation initiale, 43 % à 6 mois et 52 % à un an, malgré une consultation initiale en début de chimiothérapie, la remise d’une plaquette spécifique rappelant les principales recommandations et un rappel à 6 mois de ces recommandations (Trédan, 2010). Dans la population générale, la consommation des compléments alimentaires, spécialement d’antioxydants et en particulier de bêta­carotène, n’est pas recommandée car elle pourrait augmenter le risque de cancer. Dans une étude européenne, la consommation de vitamines était multipliée par trois après diagnostic de cancer du sein (Molassiotis, 2006). Obésité et cancer du sein Plusieurs hypothèses expliquent l’association entre obésité et cancer du sein : l’obésité, le syndrome métabolique et le diabète partagent des modifications des taux d’hormones estrogènes, leptine, insuline) qui favorisent la cancérogénèse mammaire et la progression tumorale (Neilson, 2009). L’association entre obésité et développement d’un cancer du sein serait en partie due à l’augmentation des concentrations sériques d’estradiol produite par les adipocytes. Le rôle du microenvironnement adipocytaire dans le développement tumoral semble une piste intéressante, peu étudiée à ce jour. Il semble intéressant de déterminer les variations d’expression des adipokines avant, pendant et après traitement de la pathologie cancéreuse et les bienfaits dans ce contexte, de l’exercice physique et de recommandations nutritionnelles adaptées. Sources : OMS ; INCa ; NACRe ; CLB. Auteur : Unité Cancer Environnement Relecture : Yolande Lallemand responsable diététicienne, Centre Léon Bérard, Lyon ; Anne­Sophie Kempf diététicienne, Centre Léon Bérard, Lyon, Unité Nutrition et diététique du Centre Léon Bérard ; Marina Touillaud épidémiologiste, Centre Léon Bérard, Lyon. Nos autres fiches sur ce thème Cancer et activité physique Cancer et nutrition : approches méthodologiques Cancer et nutrition : introduction Centre Léon Bérard, 2013 : brochure Alimentation et activité physique Pour aller plus loin Etudes et publications scientifiques Blanchard et al. 2008 : Cancer Survivors’Adherence to Lifestyle Behavior Recommendations [...] Bouvard.V et al, 2015 Carcinogenicity of consumption of red and processed meat Calle et al. 2003 : Overweight, obesity, and mortality from cancer in a prospectively [...] Courneya et al. 2007 : Effects of Aerobic and Resistance Exercise in Breast Cancer Patients [...] Cramp et al. 2008 : Exercise for the management of cancer­related fatigue in adults Daley et al. 2007 : Randomized Trial of Exercise Therapy in Women Treated for Breast Cancer Demark­Wahnefried et al. 1997 : Reduced rates of metabolism and decreased physical activity [...] Escalon, Beck, 2010 : Connaissances, comportements population française alimentation et activité phy Friedenreich et al. 2008 : Physical activity and breast cancer risk : impact of timing, type[...] Friedenreich et al. 2009 : Prospective cohort study of lifetime physical activity and breast[...] Harvie et al. 2004 : Energy balance in early breast cancer patients receiving adjuvant [...] Holick et al. 2008 : Physical activity and survival after diagnosis of invasive breast cancer Holmes et al. 2005 : Physical activity and survival after breast cancer diagnosis Irwin et al. 2003: Physical activity levels before and after a diagnosis of breast carcinoma [..] Irwin et al. 2008 : Influence of pre­ and postdiagnosis physical activity on mortality in [...] Jin J, 2016 Dietary Guidelines for Americans Lahmann et al. 2005 : Long­term weight change and breast cancer risk: the European prospective[..] Majed et al. 2008 : Is obesity an independant prognosis factor in woman breast cancer ? Molassiotis et al. 2006: Complementary and alternative medicine use in breast cancer patients[..] Neilson et al. 2009 : Physical activity and postmenopausal breast cancer: proposed biologic [...] Pierce et al. 2007 : Greater survival after breast cancer in physically active women with [...] Segal et al. 2001 : Structured Exercise Improves Physical Functioning in Women With Stages [...] Speck et al. 2010 : An update of controlled physical activity trials in cancer survivors [...] Trédan et al. 2010 : Body weight change in women receiving adjuvant chemotherapy for breast cancer Velicer et al. 2008 : Vitamin and mineral supplement use among US adults after cancer diagnosis Rapports et textes officiels INSERM, 2014 : Inégalités sociales de santé en lien avec l’alimentation et l’activité physique Programme National Nutrition Santé (PNNS) 2011­2015 World Cancer Research, 2010 : Rapport scientifique “Food, Nutrition, Physical Activity, and the Prevention of Cancer: a Global Perspective” Informations des publics Centre Paul Strauss, 2002 : Conseils alimentaires après traitement d'un cancer Fiche repère de l'INCa, 2009 : Nutrition et prévention des cancers Fiche repère de l'Inca, 2013. Surpoids, obésité et risque de cancers HAS, 2009 : brochure pour les personnes obèses envisageant une chirurgie de l'obésité INCa, 2015 NUTRITION & CANCERS Alimentation, consommation d’alcool, activité physique et poids. INRS, 2015 : Fiche d'aide au repérage ­ Cuisson d'aliments dans des bains de friture Ligue contre le cancer, 2009 : Alimentation et cancer : comment s’alimenter pendant les traitements Nacre, 2015 : 4ème Code européen contre le cancer : recommandations et justification scientifique Recommandations, HAS, janv 2009 : prise en charge chirurgicale obésité adulte Recommandations, HAS, sept 2011 : prise en charge obésité enfant, adolescent Recommandations, HAS, sept 2011 : surpoids, obésité adulte, prise en charge médicale de 1er recours Site internet du CIRC : informations sur EPIC, enquête sur le cancer et la nutrition Site internet du Fond Mondial de Recherche contre le Cancer (FMRC) Université catholique de Louvain : guide bouger manger Mise à jour le 6 févr. 2017 Copyright 2016 ­ Centre Léon­Bérard