cliniques, avec une évolution variable
d’une personne à l’autre, pouvant aller
de formes simplement limitées à la
peau, à des formes plus sévères, pluri-
organiques.
Le diagnostic de STB repose sur une as-
sociation de critères cliniques, radiolo-
giques et neuropathologiques, selon les
critères diagnostiques de Roach et al. [6]
(voir tableau).
Les principales manifestations sont cu-
tanées, neurologiques, oculaires, car-
diaques et rénales.
Les taches achromiques ou hypoméla-
niques sont les manifestations cutanées
qui font évoquer le plus précocement la
STB. Elles sont retrouvées chez 80 %
des personnes atteintes. Elles peuvent
être présentes dès la naissance. Elles
siègent principalement sur les membres
et le tronc, sont décrites avec un « as-
pect en feuille de sorbier » et sont mises
en évidence par la lumière de Wood (ul-
tra-violette). Les adénomes sébacés de
Pringle ou angiofibromes cutanés sont
des nodules charnus, roses, arrondis,
siégeant sur le nez et les joues, qui ap-
paraissent habituellement vers six ans.
Leur nombre augmente à la puberté.
Leur principal préjudice est esthétique.
Dans ce cas-là, un traitement par laser
est proposé. Les fibromes unguéaux
sont des angiofibromes localisés dans le
sillon des ongles des mains ou des
pieds ; ils apparaissent après la puberté.
La « peau de chagrin » est une peau un
peu épaissie et rosée localisée dans la
région lombosacrée ou sur le front.
ÉPILEPSIE ET TROUBLES
DU COMPORTEMENT
L’atteinte du système nerveux est va-
riable, se manifestant par une épilepsie,
un retentissement sur les fonctions co-
gnitives ou des troubles du comporte-
ment.
Les crises épileptiques sont fréquentes et
revêtent des aspects très variés : crises
généralisées, crises partielles liées à la
présence de tubers corticaux (amas de
cellules malformées), syndrome de
West. Le syndrome de West se manifeste
chez le nourrisson par des spasmes en
flexion (mouvements brusques de
flexion des membres), avec une régres-
sion psychomotrice et un aspect particu-
lier du tracé de l’EEG (hypsarythmie).
Certains enfants ont des difficultés d’ap-
prentissage. Un déficit intellectuel plus
important est constaté chez les enfants
avec une épilepsie précoce, notamment
chez ceux présentant un syndrome de
West. Mais le retard mental n’est pas
constant [7].
Les troubles du comportement sont fré-
quents : de type autistique, hyperactivi-
té avec déficit de l’attention, trouble du
sommeil. Ces troubles seraient plus fré-
quents chez les enfants avec déficit in-
tellectuel [8].
Les nodules sous-épendymaires sont
des tumeurs cérébrales bénignes qui
siègent près des trous de Monro. Leur
croissance progressive peut entraîner
une hypertension intracrânienne par
hydrocéphalie. Des interventions neu-
rochirurgicales sont possibles, avec un
bon pronostic en cas de prise en charge
précoce.
L’atteinte de l’œil correspond à des tu-
meurs bénignes de la rétine, ou pha-
comes rétiniens, présents chez 50 % des
patients atteints. Ces lésions, visibles au
fond d’œil, sont plates ou nodulaires,
blanchâtres et non évolutives.
ATTEINTES RÉNALES
ET CARDIAQUES
L’atteinte rénale est assez fréquente :
des hamartomes rénaux sont retrouvés
chez 85 % des sujets ayant une STB. Ces
tumeurs rénales bénignes sont le plus
souvent découvertes de façon fortuite,
rarement lors de douleurs abdominales,
d’hématuries ou de poussées d’hyper-
tension artérielle. La surveillance écho-
graphique est recommandée.
L’atteinte cardiaque ne se manifeste que
pendant la période périnatale par la dé-
couverte échographique de rhabdo-
myomes cardiaques. Ces tumeurs bé-
nignes peuvent entraîner une insuffi-
sance cardiaque, des troubles du ryth-
me ou des signes de cardiomyopathie.
Elles involuent après la naissance et res-
tent le plus souvent asymptomatiques.
Les autres atteintes (pulmonaires, hé-
patiques, spléniques) touchent préfé-
rentiellement l’adulte et sont exception-
nelles.
UNE ÉVOLUTION VARIABLE
ET IMPRÉVISIBLE
Le traitement des crises convulsives dé-
pend de leur nature : la vigabatrine est
efficace dans le syndrome de West [9,
10]. Le traitement chirurgical est préco-
nisé en cas d’épilepsie rebelle, avec une
corrélation entre les crises, le tracé EEG
et une lésion corticale accessible.
Une surveillance rapprochée est recom-
mandée en cas de nodules sous-épendy-
maires localisés près des trous de Mon-
ro : cette surveillance clinique consiste
en la recherche de signes d’hyperten-
sion intracrânienne et d’une baisse
Médecine
& enfance
mai 2011
page 203
Critères diagnostiques de la sclérose tubéreuse de Bourneville d’après Roach et al. [6]
첸Sclérose tubéreuse de Bourneville certaine : deux critères majeurs ou un critère majeur et deux
critères mineurs
첸Sclérose tubéreuse de Bourneville probable : un critère majeur et un critère mineur
첸Sclérose tubéreuse de Bourneville possible : un critère majeur ou deux critères mineurs ou plus
Critères majeurs : Critères mineurs :
첸angiofibrome de la face 첸macules hypomélaniques typiques
첸rhabdomyome cardiaque unique ou multiple 첸reins polykystiques bilatéraux
첸3 naevi plans ou plus 첸examen radiologique du poumon en nids
첸hamartomes rétiniens d’abeille (lymphangiomatose pulmonaire)
첸angiomyolipome rénaux 첸Angiomyolipome rénal unique
첸taches hypomélaniques ou achromiques 첸Lésions hypomyélinisées sous-corticales
첸fibrokératomes unguéaux multiples ou calcification cortico-
첸lymphangioléiomyomatose sous-corticale en coup d’ongle
첸lésions tubéreuses corticales multiples
첸nodules gliaux sous-épendymaires multiples
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