LIBÉRALE Effet mode ou besoin ? Compléments nutritionnels

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réparation, conduire à des lésions mutagènes,
première étape de la survenue éventuelle d’un
cancer. Autre exemple, les acides gras polyinsa-
turés des LDL peuvent être oxydés par les radi-
caux libres : c’est la peroxydation lipidique, qui,
par certaines interactions chimiques, conduit à
des transformations accumulant le cholestérol.
Nutrition et beauté
Aujourd’hui, le concept du soin-beauté vise à
embellir la peau de l’intérieur, notamment pour
éviter son vieillissement. La peau est un rempart
de protection du corps mais elle constitue éga-
lement un facteur de communication avec les
autres. L’apparence physique étant ce qu’elle est,
la peau prend une importance capitale dans le
reflet de la personne, dans une société qui pri-
vilégie de plus en plus l’aspect physique de la
santé et de la jeunesse.
La peau est composée de trois couches : l’épi-
derme (crèmes et lotions n’agissent que dans
cette zone), le derme, et la couche sous-cutanée
ou hypoderme, plus profonde et essentielle-
ment composée de tissus graisseux. Les nou-
velles cellules se forment au cœur de l’épider-
me avant de remonter à la surface de la peau.
Les fonctions du derme sont de former un tissu
protecteur qui garde la surface de la peau
douce et souple. Un réseau de capillaires san-
guins fournit oxygène et nutriments au derme.
Celui-ci est constitué de trois principaux élé-
ments : les membranes collagènes, qui donnent
à la peau force et fermeté ; les membranes élas-
tines, qui lui permettent de rester souple et
élastique ; une matrice de polysaccharides, dans
laquelle sont fixées les deux membranes. Le
vieillissement de la peau est dû à l’âge, mais
aussi aux agressions extérieures. L’exposition au
soleil constitue une grande source d’agression.
La pollution, le tabagisme et l’alcool jouent un
rôle important dans l’apparition de rides et
LIBÉRALE
D’après la revue Points de vente (no722/1998), une personne sur
quatre consomme des compléments alimentaires et 40 % de la
population se disent susceptibles d’acheter des produits fortifiants
en grande surface. Également en expansion le marché de l’ultra-
frais et celui du bio. La notion de l’“aliment santé” se démocratise.
Compléments nutritionnels
Effet mode ou besoin ?
Mais pourquoi bien manger ? Pour
rester en bonne santé, jeune le plus
longtemps possible et... beau, bien
entendu ! Dans le domaine de la cosmétique, il
n’est plus question de soigner sa peau unique-
ment de l’extérieur. Estimé à 350 millions de
francs (Pharmacie News, no10/1998), le marché
des compléments nutritionnels de beauté aurait
enregistré au cours de ces dix dernières années,
un taux de croissance de 12 à 16 % par an.
Il n’est pas loin le moment où la diététique per-
mettra de combattre tous les maux !
Nutrition et maladie
On sait aujourd’hui que les facteurs nutrition-
nels influencent la survenue des maladies dé-
génératives. L’observation, notamment, de ce
qu’on appelle le “régime méditerranéen”, a fait
apparaître la notion d’éléments nutritionnels
protecteurs. Ainsi, les antioxydants jouent un
rôle dans les nombreux mécanismes réparateurs
vis-à-vis d’agressions métaboliques ou cellu-
laires. Pendant longtemps, les recherches se sont
attachées à ne mettre en évidence que le rôle
protecteur des vitamines comme la vitamine C.
En réalité, d’autres composés protecteurs sont
aussi importants, même s’ils sont moins connus,
comme les limonoïdes, les acides hexariques, les
phytostérols, les fibres (pectine)… Les antioxy-
dants font partie du système de défense contre
les radicaux libres, produits en permanence
dans l’organisme humain. La plupart des radi-
caux libres sont interceptés par ce système.
Cependant, d’autres espèces réactives échappent
à ce phénomène et exercent des effets métabo-
liques utiles, tandis que d’autres, au contraire,
exercent des effets nocifs et altèrent des molé-
cules biologiques. C’est ainsi que les produits
terminaux de la peroxydation lipidique, ou
directement les espèces oxygénées réactives,
peuvent endommager l’ADN et, en l’absence de
ridules, le manque d’éclat de la peau, sa séche-
resse, et les taches de dépigmentation. Utiliser
les aliments en soins de beauté ne date pas
d’hier. La différence est qu’en plus des crèmes et
cosmétiques à base de vitamines A, E ou autres
acides de fruits, sont aujourd’hui proposés ces
compléments chargés de suppléer des insuffi-
sances nutritionnelles ou de pallier le ralentisse-
ment de certaines fonctions régénératives dû au
vieillissement.
Nutrition et personnes âgées
Les carences en micronutriments ne sont pas
rares chez la personne âgée. Les vitamines hydro-
solubles, la thiamine, la riboflavine, la niacine, les
vitamines B6 et B12 et les folates agissent comme
cofacteurs dans le métabolisme et la phosphory-
lation oxydative. Les folates, sous forme de coen-
zyme, et la vitamine B12 sont importants dans la
synthèse de l’ADN et la division cellulaire. Une
carence en l’une ou l’autre des vitamines peut
affecter la maturation des globules rouges, entraî-
nant une élévation du volume globulaire et une
anémie mégaloblastique. Les carences en vita-
mines B6 et B12 (proprioception), en acide
folique (confusion mentale) et en potassium (fai-
blesse musculaire) ont été corrélées aux chutes
chez les personnes âgées. La pauvreté, la maladie
chronique, la malabsorption des nutriments ou
l’alcoolisme augmentent considérablement le
risque de carences en B12 et en folates.
Les dommages oxydatifs dus aux radicaux libres
augmentent avec l’âge, induisent des dysfonc-
tionnements cellulaires et conduisent à la mort
cellulaire donc à une perte de masse cellulaire.
Les fruits, les légumes et les céréales sont riches
en antioxydants. Les antioxydants tels que la
vitamine C et le glutathion, et les antioxydants
liposolubles tels que la vitamine E, l’ubiquinone
et les caroténoïdes protègent contre les dom-
mages oxydatifs. Une étude comparant les dom-
mages de l’ADN chez les végétariens et les non-
végétariens met en évidence que les folates et la
vitamine B12 sont plus efficaces que les vita-
mines C et E pour réduire les dommages chro-
mosomiques lymphocytaires, qui peuvent être
importants en cas de carences en acide folique et
en vitamine B12. Une consommation modérée
de vin (tanin) protège contre les dommages
spontanés de l’ADN et ceux induits par le per-
oxyde d’hydrogène.
C’est pourquoi, en plus des micronutriments, le
régime alimentaire et les apports d’antioxy-
dants dans l’alimentation ou sous forme de
suppléments suscitent un regain d’intérêt.
Lucie Gallion
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Quelques minéraux et vitamines
à la base des compléments nutritionnels
La vitamine A est indispensable à la croissance et à la
vision crépusculaire.
La vitamine B9 (acide folique) est nécessaire à la synthè-
se des globules rouges. Elle est impliquée dans la préven-
tion des maladies cardiovasculaires.
La vitamine B12 est importante dans la synthèse de
l’ADN et la division cellulaire. La vitamine C (acide ascor-
bique) est impliquée dans de nombreuses fonctions vitales
de l’organisme. Elle est indispensable au bon fonctionne-
ment immunitaire et protège les cellules des méfaits des
radicaux libres par son rôle antioxydant.
La vitamine E potentialise, entre autres, le pouvoir oxy-
dant de la vitamine C.
Les acides organiques (acide citrique) favorisent l’assimi-
lation du calcium.
Le calcium est indispensable à la croissance osseuse et au
fonctionnement neuromusculaire, notamment en période
de croissance, chez les femmes enceintes et les personnes
âgées, dont les besoins sont particulièrement élevés.
Le potassium, indispensable à l’équilibre hydrominé-
ral de l’organisme, est un antagonisme du sodium, favo-
rise la diurèse et intervient dans la régulation de la ten-
sion artérielle.
Les carotènes ont un effet antioxydant et limitent en
particulier les effets néfastes des radicaux libres. Certains
d’entre eux sont transformés dans l’organisme en vitami-
ne A. Parmi les carotènes, le lycopène est un pigment
impliqué dans la protection contre le cancer.
Les tanins favorisent la sécrétion du cholestérol prove-
nant de l’alimentation et des sels biliaires, contribuant
ainsi à la normalisation de la cholestérolémie.
La densité nutritionnelle représente la concentration en
nutriments indispensables (minéraux et vitamines…)
comparée à l’apport énergétique d’un aliment.
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