MENINGOCÈLE SACRÉE ANTÉRIEURE
plications infectieuses sont les plus graves et surviennent
lors d'une rupture de la MSA: rupture spontanée dans le
rectum avec méningite stercorale, rupture lors d'un accou-
chement dystocique (premier cas de MSA décrit par
Bryant) (1) ou de manière iatrogène, en ]' absence de dia-
gnostic: ponction trans-rectale d'une masse liquidienne (2).
Du fait de la non spécificité des signes cliniques, les exa-
mens paracliniques prennent ici toute leur valeur. Les
radiographies standards du bassin sont toujours parlantes (4),
montrant typiquement une agénésie totale ou partielle du
sacrum, avec l'aspect classique «en cimeterre »; dans notre
observation, on retrouvait uniquement un élargissement des
trous sacrés (figure 1). L'échographie pelvienne confirme
une masse présacrée rétro-rectale liquidienne pouvant en
imposer chez la femme pour un kyste de l'ovaire. Le dia-
gnostic définitif est établi par le scanner, l'IRM, et plus
rarement la saccoradiculographie. Pour Lee (8), J'IRM est
l'examen clé, étudiant la MSA dans les trois plans de l'espa-
ce, confirmant son contenu liquidien, sa communication avec
les espaces sous-arachnoïdiens spinaux, ses rapports avec les
organes abdomino-pelviens. Elle permet également le dia-
gnostic de malformations associées (tératomes, hamartomes,
lipomes, et kystes dermoïdes). Nous pensons que la saccora-
diculographie conserve encore ses indications pour les MSA
à collet étroit, quand la communication n'est pas visible sur
l'IRM, et également en post-opératoire pour vérifier la bonne
exclusion de la MSA et son étanchéité.
Une fois le diagnostic de MSA établi, tous les auteurs pré-
conisent un traitement chirurgical (3,5). Le traitement conser-
vateur peut être discuté chez les personnes âgées. L'évolu-
tion spontanée de la MSA peut se faire vers une fistulisa-
tion à la peau, une rupture spontanée dans le rectum avec
méningite stercorale parfois fatale, un état grabataire chro-
nique par compression du petit bassin (1). Chez la femme
enceinte, les risques d'accouchement dystociques et de rup-
CONCLUSION
ture sont élevés, imposant dans un premier temps une césa-
rienne et le traitement de la MSA dans un deuxième temps.
Les principales voies d'abord utilisées sont la voie posté-
rieure trans-sacrée et la voie antérieure abdominale rétro-
rectale. Plus récemment, Raftopoulos (10,11) a présenté un
cas de traitement par voie endoscopique. Le but du traite-
ment chirurgical est d'interrompre la communication entre
la MSA et le cul-de-sac duraI.
La voie postérieure trans-sacrée est actuellement la plus uti-
lisée (1,3.5,6): les résultats sont satisfaisants permettant le plus
souvent d'exclure la malformation, elle permet également
de bien individualiser les racines sacrées et n'expose pas au
risque septique. Le but est de colmater l'orifice de la MSA,
par simple suture s'il est petit, ou par plastie le plus souvent
aponévrotique. Dans notre observation, j'étanchéité a été
réalisée par suture d'un fragment de la paroi latérale de la
MSA au pourtour duraI et complétée par de la graisse et de
la co]]e biologique. La résection de la poche intra-pelvienne
n'est pas nécessaire (3,5) et même dangereuse, du fait de ses
adhérences avec la paroi postérieure du rectum, avec des
risques importants de rupture et de dissémination bactérien-
ne. La MSA une fois privée de sa communication avec le
sac duraI s'affaisse progressivement, sous la pression des
organes intra pelviens et abdominaux (11).
La voie antérieure est abandonnée par la plupart des auteurs
car elle ne permet pas de contrôler la queue de cheval, et
fait courir un risque septique. Elle est utilisée le plus sou-
vent quand le diagnostic n'est pas fait en préopératoire, et
est souvent suivie par un deuxième temps postérieur.
Le traitement endoscopique avec suture simple de l'orifice
de communication proposé par Raftopoulos est très élégant
et semble être une alternative à la chirurgie classique dans
les MSA à collet étroit, les résultats étant actuellement dif-
ficilement comparables du fait du nombre de cas très res-
treints et du faible recul.
Notre observation permet de rappeler les principaux pro-
blèmes liés à la MSA: d'une part les erreurs de diagnostics
du fait d'une symptomatologie non univoque, pouvant
amener des gestes thérapeutiques ou diagnostiques inadé-
quats et dangereux (aspiration-drainage de kyste, abord
chirurgical antérieur), d'autre pal11e problème de la mise
en évidence de la communication entre la MSA et les
espaces sous arachnoïdiens, parfois difficile en cas de col-
let étroit. Le traitement actuel est chirurgical par voie posté-
rieure trans-sacrée, permettant d'exclure la malformation en
supprimant sa communication avec le cul-de-sac duraI.
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